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Séquence complète : la Grande Guerre (Première), par Cédric Marty

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Séquence pédagogique : La Grande Guerre en classe de Première :

Le témoignage de Victorien Bès

 

Victorin Bès est un jeune fantassin. Le 25 septembre 1915, il écrit dans son journal « d'une main un peu énervée, avant l'attaque » ses adieux à ceux qui l'aiment, son « testament » en quelque sorte. Une offensive générale va être lancée en Champagne. L'écriture saccadée traduit bien l'agitation de l'auteur.

8 octobre 1915 : « Je viens de faire un rêve, me semble-t-il. Je reviens d'un autre monde ! D'un monde de folie, de fer, de feu, de fumée, de tonnerre ! Du 25 septembre à hier, dans quel enfer ai-je brusquement été jeté ? [...] Sifflet : En avant ! Pas de traînards ! Les corps bleu horizon se dressent, gravissent le parapet, l'arme à la main. On crie, on hurle [...] Les balles sifflent éperdument, s'écrasent à nos pieds. Des corps tournoient, tombent en arrière. Quoi ? des obus maintenant ? Le capitaine hurle En avant ! La ligne d'attaque flotte, s'éclaircit. Je continue de marcher comme un automate, à courir plus exactement. Nous voici aux fils de fer à détruits seulement [...] Je coupe les fils de fer avec mes cisailles. Les balles crépitent. Coupez les fils de fer en rampant, crie le capitaine [...] Nous voici en plein champ de tir des mitrailleuses car la légère butte de terrain ne nous protège plus [...] Les obus boches pleuvent sur les réserves de 2e ligne puisqu'elles n'avance pas derrière nous [...] Où est la 2e ligne d'assaut, crie avec angoisse le capitaine ? [...] Enfin, ordre de reculer, de revenir au point de départ. Les canons se calment. Le 150e [R.I.] entre en ligne, il va remettre ça. Bonne chance les copains ! »

16 octobre 1915 : « Depuis le 25 septembre, on n'a pas encore relevé tous les cadavres – 20 jours après [l'attaque] ! Dans les tranchées boches, dans celles où nous sommes, [...] ça sent mauvais; il y a des cadavres enfouis par ci par là et l'on aperçoit soit un pied, ou une main hors de terre. A 50 mètres de nous, dans un abri de 10 mètres de profondeur, on a fourré tous les cadavres boches trouvés en piochant. C'est le 150ème qui a fait cette corvée. On a bouché l'ouverture avec de la terre mais l'odeur traverse ».

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