Séquence pédagogique : La Grande Guerre en classe de Première :
Le témoignage de Joseph Bousquet
Ce jeune fantassin décrit la situation près de Verdun à la fin de l'année 1914 :
29 octobre 1914 : au bois de Malacourt (près de Verdun) : « L'attaque s'est effectuée avec tout l'entrain voulu, c'était un enfer. Canons, mitrailleuses et fusils font rage. Les régiments se lancent à l'assaut avec entrain, malheureusement ils [les Allemands] sont bien retranchés et fauchent nos bataillons [...]. Aujourd'hui encore il y a des cadavres [...] qui ne sont pas enterrés (nous sommes le 4 février), ils sont dans les fils de fer en avant de Cumières. Nous avons eu cinq cents blessés et une centaine de morts. Belle journée pour le progrès. Le résultat est nul et l'on n'a pas avancé. Bien la peine de faire tuer tant de braves garçons dans la fleur de l'âge. »
21 décembre 1914 : Cumières (près de Verdun), dans les marais en arrière du moulin de Raffécourt. « L'assaut commence à six heures du soir. Nous avons le petit poste de secours au milieu du bois. Les obus nous pleuvent de partout [...]. Le 40e descend la colline en pleine vue, dès qu'il est dans le bois, la boucherie commence, les marmites arrivent, les bras, jambes, têtes volent de partout. A la nuit ça se calme, nous transportons les blessés, travail [rendu] difficile par les balles et quelques obus. [...] Résultat : nous avons progressé de cinquante mètres. Pertes : quatre-vingts morts, trois cents blessés du 55e. Bois rempli de cadavres, tous plus ou moins déchiquetés. Voilà la civilisation et la guerre mais les journaux racontent autrement. »
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1914-1918 Identités troubléesi