Collectif
de Recherche
International
et de Débat
sur la guerre
de 1914-1918
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La bataille de l'Aisne (avril - juin 1917) :
La 15e division d'infanterie coloniale |
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Commandant : |
Guérin depuis novembre 1915 |
Rattachement : |
Organique 2e CAC depuis la création en juin 1915
- 19 janvier : 2e CAC 6e armée
- 26 avril : 2e CAC 1ère armée
- 8 mai : passe à la 8e armée |
Composition avril-juin 1917 : |
2e RIC
5e RIC
6e RIC
et rattachement en avril 1917 des 66e BTS, 67e BTS et 70e BTS (formeraient le 57e RIC évoqué
par le député Diagne à la chambre ? semble
confirmé par le JMO du 64e RI qui parle du « 57e
régiment sénégalais »)
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Sources : |
Tézenas du Montcel (1960)
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Historique général :
- Division dans le secteur de Paissy dès janvier 1917, remontée en mars, et encore une fois le 10 avril pour l’attaque (RGN, p. 158)
- 3 mars-19 avril : secteur Chivy-Hurtebise,
réduit à droite le 18 mars jusqu’à la route
Paissy-Ailles, et à gauche le 26 mars jusqu’à
Troyon. Repos du 3 au 10 avril. Troyon-route Paissy-Ailles du 26 mars au 19 avril.
- 16 avril :
disposition : Troyon-Poteau d’Ailles / objectif : Cerny, puis
Chamouille et Martigny. PC de la division dans les « grottes
marocaines » selon le JMO du 64e RI.
Franchissement rapide du Chemin, mais ne réussissent pas
à aborder Cerny. Les Allemands se défendent sur 5 lignes
de tranchées. Dès 9h, le général de la
division signale qu’aucun autre effort offensif ne peut
être demandé aux troupes (RGN, 161).
RG (p. 161) évoque l’intervention au matin du 16 avril
à 7h30 d’une compagnie de tirailleurs du 4e mixte (= 38e
DI).
- 17 avril : violentes contre-attaques allemandes avec bombardement en fin de journée (AFGG, V-1, 656).
- Nuit du 18 au 19 avril
(JMO, 64e RI) : relève du 57e Sénégalais par le 2e
bat. du 64e RI et relève du 2e RIC par le 3e bat. du 64e RI.
- 19 avril : retrait du front et repos-instruction vers Arcy-Sainte-Restitue et Bazoches, puis Baye, puis Mailly-le-Camp.
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Régiments et bataillons :
6e RIC
Attaque à gauche le 16 avril.
Tous les officiers du 6e régiment sont tués le16 avril. Arrêté aux lisières de Cerny.
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5e RIC
(colonel Maroix ?, RGN, 159)
Source :
Lieutenant J. Tezenas du Montcel (cf. L’Heure H. Etapes d’infanterie 14-18 (1960)
- Récit Tezenas jusqu’au 16 avril
: en février-mars alternent présence au front, repos dans
les ravins de Moulins et cantonement à Dravegny. Le 5 avril dit
que les Sénégalais sont arrivés et qu’ils
renforcent chaque bataillon par une compagnie. Les plans
d’attaque sont distribués le 12 avril : ne manque plus que
l’heure H (donné le 15 avril de bonne heure).
- 16 avril :
Attaque au centre ? Au dessus de Troyon (à l’endroit
où le ravin se rapproche du Chemin, et là où
depuis septembre 1914 le front fait un angle en descendant à
l’ouest vers Beaulne et Soupir, RGN, 157). Tezenas est au nord du
ravin de Troyon, à mi-pente, le matin du 16 avril et il ne peut
pas voir les tranchées au-dessus qui sont leur objectif
immédiat. Sa compagnie (la 11e) est en réserve de
bataillon (départ 10 minutes après les autres),
derrière les 9e et 10e qui attaquent en ligne (RGN, p. 142). 5
lignes de tranchées à prendre (dont les tranchées
de Deimling, de Dresde, de Brahms, Cornelius et d’Iglau, et la
dernière = tranchée Kreutzer : CA FAIT SIX !).
Forte résistance allemande à partir de la 3e
tranchée. A 8h30 il ne reste plus que 40 hommes et 1 officier de
la compagnie (RGN, 159-161).
Témoignage du maréchal des logis Bastien (hussard
affecté comme agent de liaison) (RGN, p. 158-159). Vite
bloqués après la première tranchée
allemande évacuée. Bastien est relevé pendant la
nuit du 18 au 19 avril : en 3 jours, le 5e RIC a perdu 23 officiers et
550 hommes (RGN, p. 185).
Récit de l’attaque par Tezenas du Montcel, pp. 225-264 :
6h moins dix, hurlement des obus français et crépitement
des mitrailleuses allemandes mais silence de leur artillerie ; 6h moins
cinq : « peur » et « confiance folle » ; 6h,
heure « H » pour la première vague : pas de
changement du bruit, même peut-être redoublement des
mitrailleuses ; 6h10 : départ des 3 sections de tête (la
sienne semble partir en 3e) ; sifflet à la bouche, confiance des
hommes (ses « enfants »), terrain qui
s’élève, ne voit déjà plus les autres
sections qui ont passé la croupe ; percée du soleil, voit
colonnes qui montent à droite et à gauche ainsi que
prolonge d’artillerie qui avancent à découvert sur
le flanc opposé du ravin ; arrive sur la croupe, zone de feu,
passe tranchée de départ vide, cherche passage dans
barbelés, escouades se rapprochent qu’il faut faire
écarter ; terrain monte légèrement, crète
à 200m ; bruit de mitrailleuse juste avant 1ère
tranchée allemande (hommes qui courent dispersés devant),
déploiement en tirailleurs (ils marchent) ; plante canne sur
tranchée allemande, courte pose, nouveau départ et
premiers cadavres français ; puis cloués sur place par
deux mitrailleuses « incroyablement proches » ;
plaqué au sol, attend un arrêt du crépitement pour
sauter dans un trou (d’où il voit ses hommes
fauchés) ; nouveau départ pour sauter dans un nouveau
trou : y trouve le capitaine blessé ; scène :
blessé qui refuse de s’en aller, capitaine qui se dresse
à découvert pour regarder à la jumelle
(blessé, appelle lt Charrier pour prendre commandement) ;
sort révolver pour repartir, se trouve face à une
douzaine d’Allemands à 20m qui s’enfuient ; sautent
dans 2e tranchée et nouvelles rafales… Puis regroupement
dans une tranchée allemande bouleversée mais assez
profonde / gros désordre, des soldats de toutes les
unités (parle du 6e colonial). Sont à 50 m d’une
mitrailleuse qui tire. Attaque de la mitrailleuse à la grenade.
Sont au fait : voient la plaine de Laon. A gauche, tout près et
légèrement en avant : Cerny. Encore un boyau et encore
une mitrailleuse, et sur le côté, une tranchée
allemande qui grenade les Français : la nettoient à la
mitrailleuse. Ordre d’un lieutenant de lui envoyer tous les
éléments de sa compagnie qui sont en arrière.
Temps d’arrêt : Entassement est partout le même. Une
panique : « les boches, les boches… » les
arrête. « Il est clair que cette cohue de troupes en plein
désordre et partiellement privée de ses cadres est
exposée aux impulsions les plus invraisemblables » (254).
Ordre arrive de s’établir 50 m en arrière. A peine
arrivé touchés par les 155 français, puis les obus
allemands. Mort du lieutenant Charrier. Bruit circule, on remet
ça à 6 heures. Sursaut de révolte… Les
hommes ont des regards désemparés, d’une tristesse
insondable. On a l’impression d’un naufrage universel
» (259). Réunion auprès du commandant : conversion
téléphonique de celui-ci avec le colonel : il
défend ses troupes épuisées. Dit qu’ils ont
l’ordre de reprendre l’attaque le lendemain. Plus tard :
contre ordre, on n’attaque plus.
- 17-22 avril
(Tezenas) : le 17, ordre de relève pour le lendemain matin. Fort
bombardement en fin d’après-midi. Le 18 avril, neige
à l’aube et départ vers l’arrière
Croisent des Sénégalais prostrés par le froid, en
léthargie. Récits des services de secours
débordés. Repos ensuite. 22 avril : conversation avec un
capitaine. Tout est clair : ils se sont tous bêtement
jetés en avant sans réfléchir à maintenir
les écarts d’où cohue et entassement mortel.
« Jusqu’ici, je n’avais vu dans notre échec
que des causes imputables au commandement »… (280).
Épreuve de la lecture des journaux : « la manière
dont ils avaient annoncé notre échec le premier jour
— comme un succès éclatant — nous avait
exaspérés, malgré l’habitude que nous avons
de nous voir traités en enfants à qui on dose
l’expression de la vérité » (281). Pas
vraiment de sympathie pour les parlementaires, mais « il faut
bien reconnaître qu’eux seuls jusqu’ici semblent
s’être souciés de notre sort » (p. 290).
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2e RIC
- 16 avril : à droite sur le plateau (ouest du Poteau d’Ailles sans doute)
- Relevé par un bataillon du 64e RI dans la nuit du 18 au 19 avril (JMO, 64e RI)
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57e RIC
(66e BTS, 67e BTS et 70e BTS ?)
Formé selon Diagne (Castex, 34) de 3 bataillons
sénégalais et qui est à « Plessy »
(Paissy ?) devant le Chemin des Dames début avril.
- Serait arrivé le 2 avril
au front selon Diagne. Effectif le 2 avril : 654 Européens et
2324 indigènes. 233 évacuations pour angelures aux pieds
du 1er au 20 avril, et 93 pour affections pulmonaires.
- Relevé par un bataillon du 64e RI dans la nuit du 18 au 19 avril (JMO 64e RI).
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