Collectif
de Recherche
International
et de Débat
sur la guerre
de 1914-1918
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La bataille de l'Aisne (avril - juin 1917) :
La 35e division d'infanterie |
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Commandant : |
Bonet du 6 novembre 1916 au 16 juin 1917, puis Mareschal |
Rattachement : |
29 mars-13 mai : 18e CA 10e armée
13-27 mai : hors CA 10e armée
27 mai-19 juin : 18e CA 10e armée
19 juin : passe à la 8e armée |
Composition avril-juin 1917 : |
57e RI (Libourne)
123e RI (La Rochelle)
144e RI (Bordeaux)
249e RI (Bayonne)
Éléments du 24e RAC.
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Sources : |
Gaudy (1923) ; « Témoignage » anonyme dans la Revue Hebdomadaire du 30 juin 1917 (« histoire de grenadiers » : correspond peut-être au 249e RI).
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Historique général :
Avec
le 18e CA au Chemin des Dames dès septembre 1914 (57e, 123e,
144e, 249e). Tient le plateau jusqu’à la mi-avril 1916,
puis départ à Verdun (RGN, 105)
- Dans le Nord, vers l’Avre, en mars. Bruit dès cette époque qu’une grande offensive se prépare (Gaudy, p. 33).
- 4-22 avril :
mouvement vers Fismes (AFGG). Zouaves et coloniaux qui flânent
dans la ville, « toute l’armée française
semblait s’être réunie là pour un assaut
vainqueur ». Voient passer un soir les Sénégalais
qui montent, signe que « c’est l’heure »
(Gaudy, pp. 43-45).
- Soutien du 2e CAC à Hurtebise le 16 avril.
Objectif selon Gaudy : derrière la division Marchand (10e DIC),
mission de la dépasser pour enlever avant la nuit la forêt
de Samoussy à l’Est de Laon, avec l’appui de la 38e
DI.
- 16-18 avril :
quelques éléments engagés sur le plateau
d’Ailles (144e RI, sans doute) (AFGG : confirmé par le
témoignage d'A. Pomiro)
- 22 avril-13 mai : secteur Hurtebise - moulin de Vauclerc (AFGG). Relève la 162e DI.
- attaque du 5 mai. Occupe en
fin de journée les tranchées de Fribourg,
d’Offenbourg et de l’Abri. 1200 prisonniers, presque tous
du corps de la Garde (AFGG)
- 9 mai : tente
sans succès de reprendre la tranchée de Fribourg au nord
du plateau des Casemates (RGN, 253) / AFGG précise que
c’est un « coup de main » dans une journée
assez calme par ailleurs sur le front de la 10e armée. Mais
après les attaques de début mai et les contre-attaques
allemandes nombreuses, la 35e DI est à bout de force (AFGG, V,
2, 385). Elle réussit (EST-CE TOUJOURS LA 35E ? NON, LA 164E DI)
à prendre la tranchée de Fribourg le 22 mai.
- 13-30 mai : retrait du front et repos vers Baslieux les Fismes (AFGG).
- 30 mai-16 juin : reprise du même secteur qu’auparavant (AFGG).
- 15-16 juin :
subit l’attaque allemande à Hurtebise qui leur permet de
reprendre le « doigt ». Relevée ensuite par la 164e
DI (RGN, 264-265).
- 16 juin : retrait du front (AFGG).
- D’après Tuffrau (p. 156, 17 juin),
aurait participé à l’attaque manquée de Brimont début juin (il évoque
en tout cas le 57e RI). DOUTEUX AU VU DE LA DATE PRÉCÉDENTE.
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Régiments et bataillons :
249e RI
(Bayonne)
Peut-être le régiment de « Gascogne, Pays Basque et
Béarn » auquel appartiennent les grenadiers
qu’évoque l’anonyme de la Revue hebdomadaire du 30
juin 1917.
Le député Ybarnégaray appartient au 249e RI 2e
bataillon, état-major du régiment selon Joël
Rocafort, Avant l’oubli. Soldats et civils de la Côte
Basque durant la Grande Guerre, Atlantica, p 440
(référence JF Jagielski). Il déclare à la
chambre qu’il appartient au 18e CA, qu’il était
déjà au Chemin des Dames en 1914 et qu’il y a
passé du temps par la suite (Castex dit qu’il commande une
compagnie sur l’Aisne). À la Chambre le 29 juin 17
(comité secret), Ybarnégaray déclare qu’il
est première ligne le 16 avril (PAS TOUT À FAIT) et il
dit deux fois avoir personnellement vu la panique et le massacre des
Sénégalais et des autres troupes mitraillées par
derrière à Hurtebise… (cf. Castex, pp. 45-58).
Faisait-il partie des « éléments » de la 35e
DI engagés sur le plateau d’Ailles le 16 avril selon AFGG ?
- 5 mai : une
partie avec le 123e (voir) et l’autre partie, à
l’extrême-gauche de la division (liaison avec le 11e CA) se
heurte dans le bois B2 a des blockhaus de mitrailleuses et ne peut
déboucher dans la tranchée de l’Abri qui sera
occupée en fin de journée (AFGG).
- Anonyme de la Revue hebdomadaire
: récit à la mode épique d’un petit groupe
de grenadiers agissant de manière autonome dans la bataille
(combats singuliers à la grenade, etc…). Épisode
où un certain « Sauvaget » qui avait disparu au
début de l’attaque du 5 mai au Waldtunnel obtient de
l’intérieur le reddition de 300 Allemands à
l’escouade des valeureux grenadiers en ayant fait croire aux
premiers qu’ils étaient plus nombreux…
- Relevé au plateau de Vauclerc par le 43e BCP le 11 mai
- Relevé à Hurtebise par le 334e RI le 13 juin (Guyot). (Marot).
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123e RI
(La Rochelle)
Régiment d’Henri Robert : ses lettres parlent très
peu des événements de la guerre et notamment de
l'offensive d'avril.
Historique en ligne
- 23 ou 24 avril :
relève le 43e RI (162e DI) sur le plateau de Vauclerc, et
attaque pour reconquérir les positions perdues (tranchée
de l’Abri) lors de la contre-attaque allemande sur Hurtebise du
25. Le trou avec les zouaves du 4e mixte à gauche (38e DI) est
comblé le 26. Depuis 3 jours : 600 hommes perdus (RGN, p. 184).
- 5 mai : attaque
à gauche de la division (nord d’Hurtebise, «
là où le plateau se relève en bords
tourmentés » selon Gaudy) avec une partie du 249e. Combats
acharnés dans le bois B1 et enlève tous ses objectifs en
atteignant la sortie nord du Waldtunnel où la garnison allemande
est enfermée (AFGG).
- Relevé par le 213e RI le 11 mai (Marot). Voisinent le 12 mai avec le 152e RI vers Baslieux les Fismes (Chagnaud).
- 28 mai (selon
Ratinaud, cité par Bataille et Paul, 107) : un soldat
mêlé à la mutinerie de Fère-en-Tardenois en
racontant l’attaque du 5 mai à Hurtebise.
- 2 juin : repousse
au plateau de Vauclerc l’attaque allemande de ce jour sur les 3
plateaux ; le 49e RI — 36e DI — est ce jour à sa
droite (RGN, 262).
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57e RI
(Libourne)
Régiment de G. Gaudy.
- 15 avril (Gaudy)
: stationnés au sud de l’Aisne, descendent dans la
vallée à minuit, embouteillages, toute la division
stationne dans une grande prairie au bord de l’Aisne, chaque
groupe ayant sa passerelle.
- 16 avril (Gaudy)
: traversent l’Aisne juste après le départ des
premières lignes. Montent sur le plateau (sont à 4km du
front, à gauche de Vassogne = SANS DOUTE l’éperon
du plateau qui descend jusqu’à Pargnan). Ordre
d’arrêt. Faiblesse de l’artillerie allemande.
Informations : Sénégalais ont avancé de 2 km,
manqué à Craonne, 20e CA n’a pu déboucher.
Prisonniers qui arrivent, puis les blessés (tirailleurs
d’abord, puis coloniaux du 33e RIC). Repli dans la nuit (neige).
- Vers le 21 avril-4 mai
(Gaudy) : passent à Beaurieux, puis s’installent dans un
« tunnel » (s’enfonce « sous le plateau de
Craonnelle » : GROSSE MONTAGNE ? De « l’abri »
mentionné sur la 1/25.000e, excellente vue sur Craonne en tout
cas). Bataillon en réserve, tours de ravitaillement des 2e
premiers bataillons en ligne. Puis une semaine à Beaurieux (voit
les combats d’Hurtebise du clocher). Retour au « tunnel
» les 3-4 mai. De la
sortie, assite le 4 à la prise du village par le 18e RI (36e DI)
qu’il décrit (« Notre poste d’observation est
unique. Je n’aurai pas deux fois pareille chance au cours de
cette guerre », p. 97).
- 5 mai : attaque le plateau des Casemates le
(à droite de la division), dépasse la Grande
Tranchée qui est prise (témoignage Gaudy). Lettre
d’un soldat du 57e : partis 152 à l’assaut, revenus
26 (RGN, 200-201). AFGG : lutte très dure sur le plateau
où de nombreuses mitrailleuses intactes entrent en action et ne
peut dépasser la crète militaire malgré ses
efforts.
Récit Gaudy : sortent du tunnel à minuit pour gagner la
tranchée de départ qui borde le plateau de Vauclerc. Sa
compagnie en 2e vague derrière le 1er bataillon (secteur
d’attaque : entre les boyaux de Canberg et de Rastadt). Sortent 6
minutes après le 1er bat., parti à 9h (« temps
superbe »). Mitrailleuses allemandes tirent depuis la Bove, de
l’autre côté de l’Ailette (AU MOINS 4 Km !].
Sautent dans la Grande tranchée dépassée selon les
instructions par le 1er bat qui dévale pente nord. Nettoyage des
abris allemands. Envoyé soutenir la 4e section à droite
qui est bloquée par les fortins au carrefour de la Grande
Tranchée et du boyau de Rastadt. Mort du ss-lt Michel. Retour
à la 11e section. Mort du capitaine Cavaignac. Voit à la
jumelle les colonnes allemandes qui viennent depuis la Bove.
- 6 mai (Gaudy) :
nouveau trajet dans la nuit vers la 4e section en mauvaise posture (13
morts depuis le matin du 5). Se perd en voulant rejoindre sa section.
Français refoulés à droite dans le boyau de
Rastadt par les Allemands qui cherchent à couper par
derrière la Grande Tranchée. Combat de la journée
dans les entonnoirs pour reprendre le boyau. Mort dans sa section des
soldats Dupré et Vivien. Recul des Allemands (scènes de
massacre). Mort de l’adjudant Cordonnier et du sergent Jacquet.
Relevés le 7 mai. Apprend la disparition le 6 de son « ami
» Beunier (sergent).
- Derniers éléments relevés par le 334e RI le 11 mai (Marot).
- 28 mai (selon
Ratinaud, cité par Bataille et Paul, 107) : un soldat du 57e RI
mêlé à la mutinerie de Fère-en-Tardenois du
28 mai, qui raconte ce qu’a fait son régiment sur le
plateau de Vauclerc.
- Aurait participé (avec le 18e RI et le 49e RI de la 36e DI)
à l’attaque manquée de Brimont début juin
(avant le 17 juin) : Tuffrau évoque des rumeurs de «
défaillance » (p. 156).
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144e RI
(Bordeaux)
- 16 avril,
régiment de tête de la 35e DI (division de tête du
CA de tête de la 10e armée…, AFGG, V-1, 639) :
engagement derrière la 10e DIC du 2e CAC à Hurtebise.
Témoignage du sergent Costes sur le désordre de la
journée et la panique des Sénégalais. Pomiro (49e
RI) dit avoir rencontré le 18 avril deux poilus du 144e RI qui
lui ont raconté qu'ils avaient participé à
l'attaque du plateau de Paissy et que les pertes des deux bataillons
engagés étaient d'environ 150 tués ou
blessés.
- Non mentionné dans AFGG pour l’attaque du 5 mai.
- 5-6 mai : derrière le 57e RI, dans sa tranchée de départ selon Gaudy.
- 8 mai : relève par le 413e RI dans la tranchée des Sapinières, des cadavres partout selon Biscay.
- Derniers éléments relevés sur les Casemates par le 344e RI le 11 mai (Marot).
- 30 mai : d'après les bruits recueillis par Pomiro, une auto
avec des sodlats du 144e seraient venue inciter les hommes du 34e RI
(36e DI) à la révolte à Maizy, le soir de ce
jour-là.
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