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CRID 14-18

 

 

 

 

 

 












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sur la guerre
 
de 1914-1918




 

Index des unités

Index topographique

Bibliographie

Liste des abréviations

Présentation générale




La bataille de l'Aisne (avril - juin 1917) :

La 3e division d'infanterie


Commandant : Nayral Martin de Bourgon depuis janvier 1916 (surnommé « le boucher » d’après Désalbres, carnet, 30 mai)
Rattachement : 27 mars-19 avril : 2e CA 10e armée
19-20 avril : 7e CA 5e armée
20-22 avril : 2e CA 5e armée
22 avril-3 juin : 2e CA
3-17 juin : hors CA de la 5e armée
11-17 juin : affectée hors CA à la 4e armée
17 juin-fin juin… : réintègre le 2e CA (4e armée)
Composition avril-juin 1917 : 51e RI
87e RI (Saint-Quentin)
128e RI (Abbeville)
272e RI

Éléments du 17e RAC
Sources :

Nayral de Bourgon (1931) ; « Carnet » de Louis Désalbres en ligne

Historique général :

- Avant le 16 avril :
Récit Désalbres :
Semble au repos dans la région de Toul de fin décembre 1916 à fin mars 1917. Train pour Epernay toute fin mars, cantonnement à Villers-Agron (18 km au sud de Fismes) du 12 au 21 avril. Description saisissante dans Désalbres de l’encombrement des routes début avril (le « flot de l’armée de la délivrance », 11 avril ; « la marée humaine qui monte lentement vers les lignes », 12 avril). Puis de l’offensive suivie à partir du 13 au son du bombardement (silence brutal du 16 avril à 10h, reprise le 17 et inquiétude de l’échec qui se confirme).
Récit Nayral :
Commence des grandes manœuvres mi-mars. Mouvement vers le front à partir du 8 avril : QG sur la Marne ce jour, Ville-en-Tardenois le 10, Faverolles le 12, Ventelay le 15.
- 16 avril : tenue prète, sur les deux rives de l’Aisne, à intervenir. Non engagée (AFGG). Division coincée entre 4 et 5h dans Concevreux par la queue de la 66e DI. Fusées qui font passer l’Aisne aux troupes d’exploitation à 8h (Nayral).
- 17-24 avril : mouvement vers Faverolles-et-Coëmy, puis occupation du secteur le nord du Godat - Loivre (AFGG).
- 19 avril : ordre donné de relever la 14e DI dans la nuit du 20 au 21 (Nayral).
- 20 avril : division qui commence à relever celles du 7e CA (AFGG). Prend les secteurs des 37e et 14e DI.
- 21 avril : Nayral apprend de Cadoudal que sa division est désignée pour attaquer le Mont Spin. Objectif : 1ère position allemande, soit deux km de profondeur, 2 systèmes de tranchées séparés par un glacis de 400m.
Selon Désalbres, déplacement vers l’est (vers Reims) le 21 avril, et division qui prend les lignes le 23 avril sur le canal.
- 24 avril-3 juin : modification de secteur, Mont Spin - le Godat (AFGG). Glissement vers le nord pour prendre une partie du secteur de la 4e DI pendant que la 167e DI vient occuper son secteur (Nayral). PC en bordure de la route 44 près de Cauroy.
- 28 avril : Nayral fait entrer en secteur les troupes d’attaque alors que celle-ci est prévue pour le 1er mai. Mais ajournement le 29, et report au 4 mai décidé le 1er mai : reports qui pèsent sur l’énergie des troupes selon Nayral.
- Mutineries aux 272e et 87e régiments à la veille de l’attaque du 4 mai. Multiplication des abandons de poste des plus jeunes recrues.
- 4, 7 et 9 mai : engagements violents au Mont Spin (AFGG).
- Participe à l’attaque de la 5e armée le 4 mai (Pedroncini, p. 105). Désalbres : « on nous annonce que la division a attaqué ce matin à 7h dans le secteur de Loivre », devant le Mont Spin (« résistance farouche » et « pertes énormes en officiers »).
Récit Nayral :
Heure H à 6h50, terrain masqué mais excellentes liaisons téléphoniques. Progression surtout au centre (272e RI), mais blocage aux ailes (51e RI à gauche et 128e RI à droite, voir détail aux régiments). Alors que la reprise de l’attaque est prévue à 15h, ordre de se contenter du terrain conquis. Bilan de l’attaque selon Nayral : en gros succès, dès lors que la division a pénétré de force sur les fortifications de l’ennemi partout, et qu’elle garde encore 6 bataillons intacts et 4 autres engagés mais non usés. Mais Mazel n’a pas l’air satisfait et Nayral doit défendre le 51e.
- 7-9 mai (Nayral) : attaque et prise de la tranchée du Vampire par le 87e RI. Contre-attaque dans la nuit du 7 au 8 à la jonction du 87e RI et de la 4e DI, qui reprend une partie de la tranchée. Ordre de la reprendre à nouveau ce qui est fait le 9 à la grenade.
- 8 mai : Désalbres parle d’une contre-attaque ennemie qui aurait été repoussée, « division très éprouvée » (lui est encore au dépôt divisionnaire).
- mi mai (Nayral) : relève par les 51e et 272e RI des deux autres restés en ligne. Ces deux régiments montants ont été reconstitués dans les dépôts sont contaminés par « détestable esprit » qui règne à l’arrière selon Nayral.
- 19, 20 et 24 mai : plusieurs destructions de batteries ou de dépôts de munitions sous le feu de l’artllerie allemande (Nayral).
- 24 mai : de retour de permission, Désalbres est affecté dans une compagnie et il dit que pendant son absence, « tout le dépôt divisionnaire y est passé » pour combler les vides dans les rangs.
- 25 mai (régiment ?) : deux bataillons refusent de monter aux tranchées. 128e RI si l’on en croit Désalbres, mais qui parle, lui, d’un refus des 2e et 3e bataillons « après l’attaque du 4 mai » (il n’y était pas). Le 25 mai, il est bien en ligne. SANS DOUTE LA MUTINERIE DU 20 MAI (voir 128e RI).
- Relève sous le feu le 27 mai (pour le 128e) par des zouaves et des bat’ d’Af’ selon Désalbres [45e DI]. D’après Nayral, la relève par le 45e DI commence le 27 au soir et se termine dans la nuit du 30 au 31.
- Longue marche jusqu’à Bar-le-Duc (180 km) du 30 mai au 17 juin. Vers Verdun ensuite (Désalbres).
- 3 juin : retrait du front et repos jusqu’en juillet (AFGG).
- 12 cas de mutineries au total avant janvier 1918 selon Pedroncini (60), dont 5 dans la première quinzaine de mai (id, p. 72). Une des 4 divisions les plus touchées. PEDRONCINI PRÉCISE QUE CETTE DIVISION EST EN RÉSERVE AU MOMENT DES MUTINERIES ALORS QU’ELLE EST EN LIGNE DU 20 AVRIL AU 3 JUIN.


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Régiments et bataillons :

6e brigade selon Nayral : 51e et 87e RI.

51e RI

- le lieutenant-colonel Cruèghe est nommé sous-chef d’état major de la VIIIe armée le 14 avril : le 51e perd son chef juste avant l’attaque et Nayral le remplace par le chef de bataillon Nicolas du 87e. Nayral insiste complaisamment sur ce point pour expliquer l’échec du 51e RI le 4 mai.
- 4 mai (Nayral) : le 51e RI (gauche de la 3e DI) qui attaque à gauche du Mont Spin est arrêté à la hauteur du réseau de la tranchée du Vampire. Nayral dit qu’il ne sait pas bien pourquoi, mais penche pour une mauvaise organisation du débouché des vagues d’assaut. Il est pris sous le feu croisé des mitrailleuses dont les plus redoutables semblent venir de Sapigneul qui arrête sur place les vagues suivantes. Il en découle une « légende » du 51e ne débouchant pas de ses parallèles et que Mazel reprochera à la 3e DI. Par ailleurs, la presque totalité des officiers des deux bataillons de première ligne sont hors de combat et que la 4e DI est bloquée à gauche. Situation très difficile toute la journée. Pertes : 9 officiers tués et 11 blessé, 60 hommes tués, 320 blessés et 150 disparus. Relevé par le 87e RI dans la nuit du 5 au 6 mai.
- nuit du 12 au 13 mai (Nayral) : relève le 87e RI.

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87e RI
(Saint-Quentin)

- En réserve le 4 mai.
- 5-13 mai (Nayral) : relève le 51e RI à gauche de la division dans la nuit du 5 au 6 mai, et attaque le 7 (heure H : 12h45) la tranchée du Vampire sur laquelle l’attaque du 4 avait échoué. Tous les objectifs atteints, 300 prisonniers. Contre attaque allemande sur la gauche dans la nuit du 7 au 8 et perte d’une partie de la tranchée reconquise le 9 à la grenade. Relevé dans la nuit du 12 au 13.
- 6 abandons de poste à Hermonville le 3 mai, 7 les 4-5 mai à Cauroy, et encore 6 le 9 mai à Cormicy (1 condamné à mort, gracié) (Pedroncini, p. 105).

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51e brigade selon Désalbres, 5e selon Nayral : 128e RI et 272e RI
(général Nerelle, d’après Désalbres)

272e RI
(Amiens selon Désalbres)
Selon JNC, p. 604, régiment de Franconi, alors évacué et qui ne le rejoint qu’en juillet 1917.

- 4 mai (Nayral) : au centre de la 3e DI. Le 272e RI prend l’ouvrage du Colombier (devant le Mont Spin) et progresse de 1000 mètres. 400 prisonniers par la 5e brigade (à peu près l’équivalent les pertes de la brigade).
- Matinée du 15 mai (Nayral) : alors que le régiment vient de relever le 128e RI dans la nuit, les Allemands reprennent la tranchée de Lamberg et capturent presqu’entièrement la 22e compagnie. Selon Nayral, ce « très pénible incident » s’explique par le mauvais esprit qui a contaminé le régiment pendant sa reconstitution après le 4 mai.
- Régiment en ligne le 20 mai, quand le 128e refuse de le relever (mutinerie de Prouilly).
- 4 cas de mutinerie avant janvier 1918 selon Pedroncini (60). 4 abandons de poste à Cauroy le 2 mai (3 condamnations à mort), et 3 autres à Hermonville (ouest de Loivre) le 14 mai (Pedroncini, p. 105). Un peu plus loin (p. 118), Pedroncini évoque 3 abandons de poste à Hermonville le 17 mai au moment d’une attaque (3e DI sans autre précision) : MÊME AFFAIRE ?
- Désalbres dit que le 272e a pris 400m de tranchées et fait 120 prisonniers le 9 mai.

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128e RI
(Abbeville selon Désalbres / colonel Nouvion déplacé à la suite des mutineries de mai, et nouveau lt-cl Berthoin en juin)
Régiment de Louis Désalbres, "Carnet" en ligne

- Début mai : engagé aux monts de Champagne, et resté en ligne après des succès partiels.
- 4 mai (Nayral) : forme la droite de la 3e DI. Le bataillon Peralda prend la portion de tranchée de Lemberg devant lui, puis attaque le bois Finck mais l’échec total à sa droite de la gauche de la 167e DI l’empêche d’avancer.
- Mutineries au 128e régiment le 20 mai (à Pévy-Prouilly) lorsqu’il reçoit l’ordre de quitter ses cantonnements de repos [où il est depuis peu, Pedroncini, p. 119] : 9 hommes abandonnent une compagnie montant en ligne (id., p. 105) (4 condamnations à mort commuées in idem, p. 119).
Version Nayral (pp. 111-112) :
Nuit du 20 au 21 mai, refus de relever le 272e RI par les 2e et 3e bataillons du 128e installés avec l’état-major du régiment à Prouilly (1er bat. est isolé au camp de la Tuilerie). Le 2e bataillon part « dans un état lamentable », mais le 3e refuse et notamment les 10e et 11e compagnies (Nayral parle du soldat B., principal meneur, réserviste et instituteur à Paris ; il parle aussi des « 7 » qui sont en fuite…). Toute une série de causes avancées (territoriaux et automobilistes qui stationnent dans le village et qui sont d’une « discipline assez médiocre », temps orageux et accablant le 20 mai, débit de boisson fermé le matin mais possibilité de se procurer ailleurs du vin)…
Version Bataille et Paul (102-103) :
Protestation de 400 hommes le 20, et départ tant bien que mal vers 20h après une sévère remontrance du commandant du corps d’armée (de Cadoudal) mais 55 hommes des 10e, 11e et 9e compagnies manquant à l’appel « dont les sept meneurs » (Chanas, Cary, Lamour, Jalina, Dantoni, Randoux, Breton) ramenés par la suite par les gendarmes.
Précisions Rolland (62-65) :
Arrivée au repos à Prouilly dans la nuit du 14 au 15 mai. 3e bataillon (commandant Lemerre) : Agitation dans la 10e comp. commandée par le lieutenant Larroux (altercation avec les « meneurs » Chanas, Cary qui réclame des permissions, Lamour, Breton qui déclare qu’il « faut faire la paix à tout prix »). Visite de gradés successifs (commandant Alaret interrompu par Breton : « nous sommes dans une armée républicaine », lieutenant-colonel Nouvion) et 11e comp. péniblement rassemblée. Arrivée du général de Cadoudal qui fait mettre deux mitrailleuses en batterie mais sans succès immédiat. Capitaine Lagache réussit finalement à faire partir sa 11e comp. ce qui entraîne la 10e et finalement tout le bataillon. Explications données par le commandement : pertes éprouvées et la presse (Nayral), repos trop court (de Cadoudal), unité déjà peu disciplinée en octobre 14 et éléments douteux de la région de St Denis (Mazel qui charge ses subordonnés et relève Nouvion et Lemerre de leur commandement en demandant la mutation de Cadoudal). Enquête sur 9 soldats, 7 jugés : 2 condamnés à mort (Breton, instituteur à Asnières et Lamour), 3 à 20 ans de travaux publics (Jalinas, Cary et Chanas), 2 autres condamnés à mort plus tard (Randoux et Dantonny, en fuite) qui seront graciés le 15 juillet. Breton réussit à mobiliser des défenseurs, écrit à Anatole France, et Painlevé intervient auprès de Pétain et de Poincaré pour obtenir leur grâce (peine commuée à 20 ans de prison).
- L’exemple du 128e est donné par Paul Meunier à la tribune lors du comité secret de juin-juillet 1917 pour critiquer le mode de désignation des coupables (Castex, pp. 76-77). Le 7 juin, L’Œuvre est saisie pour avoir annoncé en page 2 que Breton et Lamour (du 128e) ont été graciés à la suite de l’intervention de Paul Meunier auprès de Painlevé (Pedroncini, p. 183).
- Quand Désalbres arrive au front le 24 mai, sa compagnie (la 2e) est à côté de la 3e qui tient le boyau Lebaudy.
- 30 mai : revue du bataillon par le commandant. Désalbres apprend le refus récent de remonter en ligne des 2e et 3e bataillons du régiment. Le colonel a été déplacé (nouveau colonel arrivé le 6 juin : Nayral dit par ailleurs qu’il s’est opposé à ce changement). Des « agitateurs » arrêtés, et le « meneur » serait un instituteur socialiste de Seine-Maritime. Désalbres présente la longue marche qui suit comme une punition collective (180 km jusqu’à Bar-le-Duc).

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Éléments du 17e RAC

- à partir du 12 avril, le 17e RAC a devancé la 3e DI sur l’Aisne pour renforcer l’artillerie de rupture du 1er CA (Nayral).
- Pertes en trois jours 14-16 avril, sans avoir tiré un seul coup de canon : 3 officiers, 50 canonniers, plus de 100 chevaux (Nayral).



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