Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918

On trouvera ici des compléments à l'ouvrage d'André Loez, 14-18 les refus de la guerre. Une histoire des mutins, Paris, Gallimard, coll. "Folio histoire", 2010.

-Annexe à télécharger au format .pdf (tableaux, sources, bibliographie, documents).

-Entretien de l'auteur avec la Lettre du Chemin des Dames (.pdf)
-Entretien de l'auteur avec La Raison (pdf)
-Recension sur le site La Vie des idées (par Romain Ducoulombier)
-Recension dans Le Mouvement social (par Antoine Prost)
-Recension sur Nonfiction.fr (par Pierre Chancerel)

-Réponse aux critiques de Leonard Smith dans le Journal of Military History (vol 75-1, janvier 2011, format pdf)
-Réponse aux critiques de Charles Ridel sur Histoire@Politique (format pdf)

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Ce livre étudie, pour la première fois, les mutins de 1917 eux-mêmes.  En saisissant les pratiques et les discours protestataires au moment même où l’événement surgit, dans son intensité première, lorsque des mutins manifestent, chantent l’Internationale, envisagent de « marcher sur Paris », l’ouvrage replace les mutineries au cœur de la Grande Guerre, dont il permet de renouveler le récit.

Ainsi, dans les débats sur la guerre et la ténacité des combattants, il entend apporter une pièce manquante, à travers l’unique événement qui constitue, en France, une rupture frontale de l’obéissance et du consensus. Mais l’étude des mutins, de leurs gestes et de leurs mots, ne conduit pas à réactiver l’opposition simpliste du « patriotisme » et du « pacifisme ». Le livre redonne ainsi toute leur place aux hésitations des soldats, partagés entre dégoût du conflit et impératif du devoir ; aux incertitudes des officiers, entre désarroi et sévérité ; et à la force de l’institution militaire brièvement défiée. Il permet de repenser le refus de guerre, en retrouvant la difficulté de l’action collective dans le cadre improbable d’une armée en campagne. Cette étude des mutins est aussi l’histoire d’un échec, qui éclaire les logiques et les limites des mouvements sociaux les plus contemporains. C’est enfin l’histoire d’une répression, qui permet de comprendre l’arrière-plan des débats actuels sur la réhabilitation de ceux qui furent fusillés.

Retrouver les mutins, c’est comprendre la guerre en miroir, à travers les mots et les actes de ceux qui la refusèrent.

 

Table des matières de l'ouvrage :

 

Introduction

Les contours et les silences des mutineries
Les mutineries : présence mémorielle et construction historiographique
Les mutins et la controverse du « consentement »
Définir les mutineries : un continuum d’indiscipline (inversion)
Nouvelles questions, nouvelles hypothèses : les mutineries comme mouvement social
Les traces ambiguës du désordre
L’espace des possibles

 

Chap. I. Endurer l’épreuve. L’obéissance et ses logiques de 1914 à 1916

1. L’hypothèse sociologique

2. Entrer en guerre, une évidence collective

3. S’adapter à la durée de la guerre

4. Sous l’uniforme, des soldats-citoyens

5. Les ressorts de la ténacité combattante

6. Un rapport ordinaire à la guerre

7. Attendre et espérer la « fin »

8. La réticence en pratiques

 

Chap. II. Passer à l’acte. Causes et contextes des mutineries

1. La nouvelle donne de l’année 1917

2. Au Chemin des Dames, l’offensive « finale » et son échec

3. Quelle « fin » de la guerre au lendemain du désastre ?

4. De Nivelle à Pétain, le trouble de l’armée

5. Une « fin » de la guerre par la Russie, Stockholm ou les grèves ?

6. Les rumeurs du désordre et l’imaginaire de la crise généralisée

7. Les conditions du passage à l’acte

 

Chap. III. Refuser la guerre. Les formes et l’intensité des mutineries

1. Compter et délimiter les mutins

2. De l’individuel au collectif, la morphologie des mutineries

3. Du front à l’arrière, rythmes et espaces du désordre

4. L’autorité bafouée, l’armée déstabilisée

5. Au paroxysme des mutineries, la « marche sur Paris »

 

Chap. IV. Improviser la désobéissance. La difficulté de l’action collective en guerre

1. Le cadre improbable de l’action collective

2. « Ils ne doivent pas agir ainsi » : refus et hésitations

3. Des « poilus » comme les autres ? les identités sociales des mutins

4. Bricoler la protestation : les savoir-faire des mutins

5. Encadrer les mutineries : « comités » et « meneurs »

6. Limiter la violence, présenter des doléances

7. Les usages de l’écrit : tracts, lettres et pétitions

 

Chap. V. Prendre la parole. Raisons, représentations et revendications des mutins

1. Paroles de mutins, interprétations d’historiens

2. Grève, tapage, scandale… les mots incertains de la mutinerie

3. Le « politique » et le « matériel »

4. Le dégoût de la guerre et l’espoir de la paix

5. Rejeter le patriotisme, reprendre le combat politique

6. « C’est toujours les mêmes qui font la guerre » : l’obsession égalitaire

7. Après les mutineries : justifier l’injustifiable

 

Chap. VI. Rétablir l’ordre. La résolution des mutineries et la sévérité de la répression

1. Les officiers confrontés aux mutineries, entre stupeur et désarroi 

2. Les vacillements de l’encadrement

3. Tensions et dérapages

4. Réduire les mutineries par la force ?

5. « De franches paroles d’homme à homme » : négociations et exhortations

6. La fragile cohésion des mutins 

7. La « honte » de la mutinerie, ou le « courage » de désobéir ?

8. « Punir avec énergie » : les formes de la répression

9. Reprendre en mains l’armée : enquêter, surveiller, convaincre, purifier

Conclusion
L’intensité des mutineries
Repenser le refus de guerre
Les logiques sociales et les limites pratiques d’une action collective
Les dimensions d’un échec
L’espace social de la France en guerre

 

Remerciements

Abréviations

Orientation bibliographique

Table des matières

Annexe en ligne : sources, tableaux, bibliographie, témoignages et documents

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