Collectif
de Recherche
International
et de Débat
sur la guerre
de 1914-1918
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La bataille de l'Aisne (avril - juin 1917) :
La 18e division d'infanterie |
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Commandant : |
Dillemann d’octobre 1916 à août 1917 |
Rattachement : |
Avant le 17 avril : 9e CA 10e armée
17-20 avril : 32e CA 5e armée
20 avril-1er mai : hors CA 5e puis (21 avril) 10e armée
1er-27 mai : 9e CA 10e armée
27 mai-16 juin : hors CA 10e armée
16 juin-fin juin… : 9e CA 10e armée |
Composition avril-juin 1917 : |
32e RI (Chatellerault)
66e RI (Tours)
77e RI (Cholet).
Eléments du 33e RAC
6e RG (compagnies 9/2, 9/52, 9/71)
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Sources : |
Scoudert (1918), Chamard (1937), Renaud (1935) sans doute, Brec (1985)
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Historique général :
- 10 avril : depuis Avize, mouvement vers l’Aisne par Damery et Ville-en-Tardenois (AFGG).
- Monte vers le Chemin des Dames début avril : le 128e RI (3e DI) marche entre le 66e et le 77e le 12 avril dans la cohue entre Epernay et Fismes (cf. carnet de Désalbres).
- 16 avril : prête à intervenir. Non engagée (AFGG).
- 17-20 avril : mouvement vers Châlons-le-Vergeur et Beaurieux, puis repos vers Courville, Breuil sur Vesle (AFGG).
- 19 avril :
réserve d’armée (la 5e armée) dans la
région de Châlons-le-Vergeur. Ordre ce jour de gagner le
bois des Couleuvres (AFGG).
- 1er-15 mai : secteur Craonne - lisière nord du bois de Beau Marais (AFGG). Relève la 66e DI.
- En ligne à partir du 2 mai. Relevés le 13, et renvoyés en ligne le 17.
- 8 mai :
dépasse première tranchée allemande (Courtines et
bois de Chevreux) mais progression arrêtée par
mitrailleuses qui tirent des blockhauus et trous d’obus de la
tranchée de Lutzöw, de Chevreux et du bois de
l’Enclume (AFGG).
- 9 mai : attaque allemande et contre-attaque française (AFGG).
- 15-26 mai : secteur réduit à droite jusqu’au sud de Chevreux (AFGG).
- PC de division au Faité fin mai (Pedroncini, p. 109).
- lettre du 21 mai 1917
d’un officier de la DI lue par Paul Meunier à la tribune
en comité secret (29 juin 17) qui affirme que Duchêne a
donné l’ordre de fusiller sans délai un certain
nombre d’hommes à prendre dans les 66e et 77e RI (cf.
Castex, p. 77).
- 22-24 mai :
attaque contre la tranchée de Lützow et le bois des
Chevreux (Pedroncini, p. 107 / initialement prévue le 16 juin
(mai ?), cette attaque vise à compléter les gains de
début mai : AFGG, V, 2, 387). Tous les objectifs atteints
d’après le journal de marché de la 35e brigade
(Pedroncini, p. 110) / MAIS selon RGN, p. 252, pour fin mai (22-24 ?) :
2 bataillons du 66e prennent les 2 premières lignes allemandes,
mais sur l’ensemble du front d’attaque de la 18e DI, pas
moyen d’atteindre le bois en Mandoline à gauche ni la
tranchée de Lutzow (Chevreux) à gauche. AFGG (V, 2, 387)
dit exactement le contraire et prise du bois et de la tranchée
entre le 22 et le 24 mai.
- 7 cas d’indiscipline à Roville dans cette division (Pedroncini, p. 59)
- Au moment des mutineries de mai, aussi bien le lieutenant-colonel
Guidon (3e bataillon du 32e), que le colonel Quintard (32e) et que le
général Dillemann (18e DI) invoquent les conditions de
l’attaque, la désillusion du 16 avril, et le besoin de
permission pour expliquer l’attitude de leurs hommes. C’est
seulement au niveau de l’armée (Duchêne) que le
jugement est différent (Pedroncini, p. 108).
- 26 mai : retrait du front (AFGG)
- Jusqu’au 5 juillet, repos dans la région de Courville, Coulonges (AFGG).
- Division au Mont Haut dans la première quinzaine de juin ?
(à en croire Tuffrau qui parle de la relève du 32e RI) :
PEU PROBABLE !
- Encore sur les plateaux des Casemates et de Californie le 19 juillet (attaque allemande, RGN, 269 : un millier d’hommes perdus, dont 650 tués ou disparus).
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Régiments et bataillons :
66e RI
(Lieutenant-colonel Paillé ?)
- « Légende » de la décimation du
régiment, sur ordre de Duchêne, à la suite de
mutineries, que Pedroncini dit avoir dissipée grâce aux
témoignages de soldats publiés dans son « Archives
» : alors qu’il est réserve dans le bois des
Couleuvres, le bataillon Rabusseau reçoit l’ordre de
remplacer en ligne le bataillon Dupuis (77e RI) dans la nuit du 19 au 20 mai
; refus et dispersion des hommes (86 hommes en cause, dont 83
jugés car 3 morts les 22-24 mai [précision Rolland : 3
compagnies sur 4 qui ne peuvent être rassemblées]), qui
prend de l’ampleur en raison de l’absence du chef de
bataillon alors au PC de division, mais retour à l’ordre
à son retour. A cette date, les 2/3 des hommes n’ont pas
eu de repos depuis 6 mois. 1 seul cas de conseil de guerre (soldat
Flabaud, « indulgence » de Niessel, dans son rapport
à Duchêne). (Pedroncini, pp. 109-110). Précision
Rolland (55) : 42 hommes mis hors de cause, 21 condamnés
à 2 mois de prison avec sursis, 19 autres à 2 mois de
prison et permissions retardées (rumeur de tirage au sort pour
distinguer parmi les coupables dans cette affaire). Affaire
évoquée par Meunier au Comité secret du 29 juin
(lecture d’une lettre d’officier laissant entendre un
décimation).
- Pertes des 4 bataillons les 22-24 mai : 43 morts (dont 3 officiers), 249 blessés (Pedroncini, p. 110).
- Fin mai : encore
en ligne, devant les bastions de Chevreux qu’il faut prendre.
Témoignage de René Grelet (reconnaissance de nuit) (RGN,
252). Précision : devant les bastions mi-juin, relevé par le 3e bat. du 77e RI qui doit attaquer le 22 mai et qui va les prendre (Chamard, p. 11).
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32e RI
(Pedroncini écrit que le colonel
Quintard défends « ses » hommes du 32e RI mais selon
Rolland Quintard commande l’infanterie divisionnaire, Rolland, 56)
- 8 mai : attaque sans succès Chevreux (Guide Michelin).
- 10-13 mai : 2
compagnies du 3e bat. Retirées des combats, la 10e Comp. et la
Comp. de mitrailleuses sont maintenues en 1ère ligne et
subissent des attaques allemandes au lance-flammes. Quand le bataillon
est finalement totalement relevé le 13, il a perdu 150 hommes et
11 officiers [Rolland, 52-53].
- Mutineries (3e bataillon du 32e, lieutenant-colonel Guidon) lors des attaques du 22-24 mai au bois des Chevreux.
Pedroncini, pp. 107-108 : Le bataillon a dû préparer le
terrain depuis le 2 mai, et il est lancé à
l’attaque le 8 mai (2 abandons de poste pendant la nuit
précédente). Violemment contre-attaqué aux
lance-flammes le 10 mai. Relevé le 13 mai seulement. Nouvel
ordre d’attaquer le 17 mai vers midi (alors qu’il est au
repos) vers le bois des Couleuvres : la 11e compagnie se répand
dans le cantonnement en demandant aux autres compagnies de ne pas
monter en ligne (5 jugements le 22 juin pour refus
d’obéissance, dont le caporal Village condamné
à mort et gracié). Les hommes finissent par monter,
restent 3 jours en ligne puis sont mis en réserve. 21 mai :
ordre de prendre position derrière les bataillons qui doivent
attaquer le 22 : nouveaux incidents aux 11e et 9e compagnies (8
conseils de guerre, dont deux condamnés à mort
graciés). Finalement, nouvelle montée et relève
dans la nuit du 23 au 24 au milieu d’un bombardement allemand
avec obus toxiques (caporal Village évacué
intoxiqué).
Précisions Rolland (53-55) : 23 conseils de guerre, 3
condamnations à mort : caporal Village (le seul pour la
défection du 20 mai), Martial Larelle (qui avait
déserté dans la nuit du 7 au 8 mai) et Jean Desbordes
(insultes à officier le 16 mai) (peines commuées). Autre
condamné à mort du régiment au même moment :
Debacker pour avec quitté son unité le 1er mai
(exécution réclamée par le général
Maistre mais grâce accordée par Poincaré).
- 24 mai : prise de
Chevreux (Guide Michelin). Précision Chamard : attaque du 1er
bataillon avec le 3e du 77e RI pour nettoyer les quelques points de la
tranchée Turque restant à conquérir après
le 22 mai.
- régiment relevé au Mont Haut le 18 juin par le 246e RI de Tuffrau (Tuffrau, 21 juin, p. 157) = PEU PROBABLE !
- Selon Pierre Hamès c’est le « 32e » (RI ? ou
RAC ?) qui relève les unités du 21e CA (dont le 12e RAC
d’Hamès) fin août 17.
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77e RI
(lt-cl Maillard)
Sources : régiment d’Elie Chamard, En marge du Chemin des Dames. La prise des bastions de Chevreux par le 77e R.I. (22 mai 1917) (1937) et de Mgr Brec, Ma Guerre 1914-1918 (1985)
Celui d’A. Renaud (Chair à Canon, 1935) aussi, peut-être.
- 16 avril : en 2e ligne à Beaumarais
Récit Brec :
Pendant les 3 jours d’assaut, le régiment reste en attente
en 2e ligne allant d’est en ouest et vice versa en marches et
contre marche fatigantes, non sans pertes sous la canonade allemande
(p. 79). Stationne notamment bois de Beaumarais, bois des Couleuvres.
Voit les tanks calcinés à l’occasion de ces marches.
- 9 abandons de poste et 1 désertion au bois des Couleuvres le 20 mai
(1 condamné à mort — Antoine Guichard qui avait
quitté le régiment ce jour pour aller à
St-Etienne, commué) (Pedroncini, p. 112). Incident « plus
ou moins étouffé » selon Rolland (56-57)
puisqu’aucun rapport ne le mentionne : éléments
dans le contôle postal, confirmation par le Dr Frantz-Adam via le
récit du rôle joué par le général
Niessel venu sermoner les mutins (VOIR l’insistance mise sur les
visites de Niessel dans les témoignages ci-dessous).
Récit Chamard :
- Relevés des premières lignes dans la nuit du 17 au 18,
et repos au bois des Couleuvres après 48 heures dans les
carrières de Roncy. Chamard évoque les «
étranges émissaires » d’un régiment
voisin qui cherchent à les pousser à la mutinerie.
Début d’agitation, mais selon Chamard vite
contrôlé par les officiers [VOIR Pedroncini,
supra…] et surtout par le général Niessel qui
vient leur faire un discours (mise en scène du « chef
» paternel et proche de ses soldats). 3e bataillon à
droite vers le bois en Mandoline et la tranchée de Lutzöw,
épaulé en cas de nécessité par une
compagnie du 32e RI. 1er bataillon à gauche au bois de Chevreux
vers la tranchée Turque et le défilé des marais (2
vagues de section d’assaut, une vague de sections de renfort,
chaque vague suivie d’un détachement de nettoyeurs de
tranchée). Préparation : 4 groupes de 155 sur les nids de
mitrailleuses et les nœuds de communication à H - 60
minutes, barrage roulant d’un groupe de 75 en avant de la
première ligne (25m / minute) et barrage fixe sur les
mitrailleuses repérées de la première ligne (2
barrage relevés à H+7 minutes, le roulant repartant
à la même vitesse vers la 3e ligne et le fixe s’y
portant directement). Decription très détaillée du
plan d’engagement. Fausse attaque à 18h le 21 (avec
barrage). Cite une lettre ou un carnet du commandant du 3e bat. et le
carnet d’un anonyme.
- 22 mai : heure H
= 16h20 (retardée selon Chamard à la suite d’une
reconnaissance, conformément à la directive n°1 de
Pétain). Partent des tranchées conquises le 16 avril. A
droite : Commandant du 3e bat. Sort à la tête de ses
hommes. Première ligne occupée sans difficulté
à ras du barrage qui fait quelques victimes. La compagnie du 32e
n’est pas sur le terrain. La droite avance vite mais la gauche
plus lentement, comme le 1er bat. accroché. Mais relance et
prise du 2e (tranchée Turque) et atteinte du 3e objectif
(tranchée de Lutzow) vers 17h15-30. Précise que Niessel
suit l’attaque de l’observatoire du Faité (3km au
sud de Concevreux). Description toute huilée d’une attaque
avec manœuvres, avancées, trous bouchées par des
initiatives heureuses… A gauche : prise rapide du 1er objectif,
mais forte résistance allemande sur le second qui sera
finalement pris mais pas le 3e. Tous les officiers de la 1ère
compagnie hors de combat. Soir venu : évacuation des
blessés et des prisonniers, organisation de la position,
renforts. 309 prisonniers, dont 14 officiers. Pertes : 34 tués
dont 4 officiers et 213 blessés dont 5 officiers. Revisite de
Niessel « en toute simplicité » le 27 au bois des
Coulœuvres pour féliciter le régiment… Toute
la fin est une exaltation de l’excellent « moral » et
de l’excellente « tenue » des soldats du 77e dans
cette période « trouble ». Parle aussi d’une
visite de Pétain aux officiers du 77e à la mairie de
Fismes le 25 juin.
Récit Renaud (sûrement 18e DI, peut-être 77e RI) :
- découragement et mutineries en mai (celles qui
précèdent le 22-24 mai) avec harangue du
général commandant le CA (voir le témoignage de
Chamard à propos de Niessel). Brec soutient lui que « le
77e d’infanterie, lui, n’avait pas bougé. Chez nous,
on a toujours obéi. » (p. 84)
- montent en ligne par le « boyau des tanks » puis attaque
réussie en mai (celle du 22-24 mai sur les bastions de
Chevreux). Selon Brec, le 77e entre en ligne à Chevreux, au bois
de la Mandoline. Dit que Niessel a reconnu lui même par avion le
terrain. Réussite après deux jours de combat ; Parle de
la perte de plusieurs officiers et de l’équivalent
d’une compagnie pour le régiment. Niessel puis
Pétain viennent les féliciter à Coulonges en
Tardenois (pp. 81-82).
- pertes considérables ensuite sur le plateau de Craonne et fait
prisonniers lors d’une attaque allemande très violente
(celle du 19 juillet ?). Récit de Brec pour le 19 juillet
: à Craonne en juillet, attaque allemande le 19. Grosses pertes,
première fois qu’il raconte l’engagement sous le feu
(brancardiers de son bataillon appelés à aider ceux du
bataillon en ligne débordé). Blessé ce jour
là.
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Éléments du 33e RAC
C'est le régiment de
Scoudert/Souchon, et celui-ci fait partie de la 18e DI selon Norton
Cru. Mais la succession de ses lettres fictives ne correspond pas
à la campagne de 1917 de cette division : Aubérive,
Reims, Craonne… De toute façon, cet ouvrage est
exclusivement composé de réflexions
générales sans rapport avec ce que vit directement leur
auteur.
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Éléments du 6e RG (9e bataillon, 2e, 52e et 71e compagnies)
Historique régimentaire (9/2) :
- 3-26 mai :
secteur de Chevreux, creuse tranchées et boyaux, installe des
observatoires et des parallèles de départ pour
l’attaque des Courtines.
- 5-24 juillet :
secteur de Craonne, renforcement de la position et participation
à la défense du plateau le 19 juillet (reconstitution
d’une tranchée sous le feu pour rétablir une
liaison)
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