Collectif
de Recherche
International
et de Débat
sur la guerre
de 1914-1918
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La bataille de l'Aisne (avril - juin 1917) :
La 170e division d'infanterie
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Commandant : |
Rondeau de sa création en décembre 1916 jusqu’en juin 1918
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Rattachement : |
7e armée jusqu’au 16 mai
16-20 mai : hors CA 6e armée
20 mai-20 novembre : 21e CA 6e armée
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Composition avril-juin 1917 : |
ID depuis janvier 1917 :
17e RI
370e RI
3e BCP, 10e BCP
259e RAC
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Sources : |
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Historique général :
- 25 mars-16 mai : repos
- Division alsacienne, non engagée le 16 avril.
- Introduite sur le front de la 6e armée fin mai-début juin en vue de la « bataille de l’Ailette » prévue (Pedroncini, p. 79).
- 27 mai-29 septembre : secteur ferme Mennejean-ferme de la Colombe
- Mutineries au 17e RI le 1er juin (Soissons) et au 370e RI le 2-8 juin (Cœuvres) (voir infra).
- Autre incident sans lien ? Une centaine d’artilleurs du 3e
groupe d’artillerie de tranchée de la division manifestent
et refusent de monter aux tranchées le 3 juin à Serches. 3 conseils de guerre, suites inconnues (Rolland, 181).
- 6 juin : extension à gauche jusqu’au nord de Nanteuil la Fosse.
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Régiments et bataillons :
17e RI
(lieutenant-colonel Paitard)
Régiment célèbre pour sa mutinerie de 1907 lors des grèves viticoles du Midi.
- 6 mois au repos avant juin 1917 (Pedroncini, p. 152). Transport de
l’Alsace à Soissons entre le 16 mai et le 26 mai, date de
l’installation à la caserne Charpentier (Rolland, 182).
- 28 mai : en
caserne à Soissons, approché par les mutinés du
224e (158e DI), tente d’entrer en relation avec le 109e (13e DI)
et avec les 20e et 21e BCP pour marcher vers Paris (Pedroncini, p.
120). Incident à la caserne le 29 au soir avec des soldats du
338e qui viennent libérer des camarades incarcérés
par la garde du 17e après une altercation avec leurs officiers
(Rolland, 183).
- 1er-2 juin
(Rolland, 183-189) : réunion dans la matinée du 1er avec
des soldats du 109e très nombreux en ville, qui déclarent
qu’ils refusent de remonter en ligne et que le 17e va y
être envoyé à leur place. Autre réunion
décidée pour le soir. Dans cette ambiance, ordre de
départ pour les tranchées du 2e bat. auquel on ajoute le
1er bat., le plus excité, pour l’éloigner.
Agitation croissante, coups de feu et la nuit venue, 2 à 300
hommes quittent la caserne en direction du champ de tir puis de Mercin
où cantonne le 109e RI. Divergence de versions entre les
officiers du 17e et ceux du 109e (pour les premiers, les mutins venus
de Soissons trouvent le 109e « prêt à marcher
» alors que pour les seconds — bien sûr — ce
sont les hommes du 17e qui molestent ceux du 109e et les obligent
à sortir). 4 groupes qui arrivent successivement de Soissons.
Désaccord entre les mutins du 17e qui veulent aller à
Paris et ceux du 109e qui refusent. A partir de 2h du matin, les hommes
repartent par petits groupes à Soissons.
- 5 conseils de guerre après les événements du
1er-2 juin, aucune condamnation à mort (Pedroncini, p. 154).
Paul Meunier cite cet exemple à la tribune le 29 juin 17
(comité secret) pour montrer l’arbitraire de la
repression, les soldats du 109e entraînés par le 17e ayant
eux été condamnés, dont 3 à mort et 1
exécuté (cf Castex, p. 82). Précisions Rolland
(189) : 20 hommes arrêtés, mais réduction des
prévenus par 11 par le colonel et finalement 7 conseils de
guerre le 9 juin et des sanctions relativement légères.
370e RI
(lieutenant-colonel Dussauge ; Dussange selon Castex p. 95…)
Sources :
Jolinon (1920) ; Jolinon (1924).
Régiment de J. Jolinon (auparavant dans la 71e DI) qui, selon
JNC (p. 622) est en secteur près de Soissons en mai 1917 au
moment des muniteries de Cœuvres. Jolinon (avocat de profession)
est alors appelé à servir comme défenseur au
conseil de guerre.
- 16-22 mai :
transport depuis Belfort jusqu’à l’Aisne et
insallation à Cœuvres où logent aussi quelques
éléments des 17e RI, 3e et 10e BCP (Rolland, 198).
- 1er juin : les
soldats des 36e et 129e RI qu’on transporte vers Roye traversent
le village en chantant l’Internationale, en criant à bas
la guerre etc… (Rolland, 198).
- 2-8 juin :
mutinerie (dite de « Cœuvres ») [Pedroncini, p. 43,
parle de la « Grande mutinerie » de Missy-aux-Bois du 2 au
6 juin, car c’est finalement là que les mutins se
retrancheront et subiront un siège]. Le 2 juin, le 370e RI
reçoit l’ordre de quitter son cantonnement pour gagner
Bucy-le-Long [au moment où parvient la nouvelle du refus des
passeports pour Stockholm, Rolland, 199] : refus des 17e (à
Laversine) et 23e (à Cœuvres) compagnies, notamment parce
qu’ils redoutent le moulin de Laffaux dont ils ont entendu parler
/ Précisions Rolland, 200 : la 17e comp. rallie la 19e et un
cortège de 150 à 200 hommes passe à droite et
à gauche du colonel sans s’arrêter pour aller
provquer à Cœuvre le ralliement de la 23e comp.
Manifestation en soirée, passée sous silence par Dussauge
(et Pedroncini) mais attestée par le maire Bertier de Savigny,
des échos recueillis par Désagneaux et par le
récit de Jolinon. Dès le 3 juin, l’essentiel du
370e est parti comme prévu et, selon Rolland, c’est ce qui
permet au commandement (et à Pedroncini) de minimiser les
événements, mais il reste quand même 20% du
régiment qui n’est pas monté.
400 mutins qui s’installent dans les bois autour de Cœuvres
puis qui vont le 3 juin à Missy-aux-Bois où ils sont vite
bloqués par la 5e brigade de cavalerie (ils voulaient ensuite
rejoindre le 17e à Soissons). Ils ne se rendent que le 8
à 4h du matin. Il semble qu’il y ait eu un vrai meneur
(Pernin) d’après une note contenue dans un dossier de
demande de révision du procès (Rolland, 211).
Selon Castex (p. 95, source ?), le colonel Zopff, chef de la
sûreté aux armées, aurait reconnu que la mutinerie
de Cœuvres aurait été montée par des agents
de la sûreté aux armées envoyés
déguisés en colombophiles et faisant boire les soldats.
Pour Boucard (Secrets du GQG), à Cœuvres, le « drame
est à son apogée ».
150 soldats emmenés dans un camp de prisonniers (Rolland,
207-215 / Jolinon atteste que les plus irreductibles sont
envoyés aux colonies) et 23 meneurs incarcérés
à la prison de Soissons (sur 400 mutins : conditions du tri peu
claires…). Finalement 31 conseils de guerre (23-25 juin à
Soissons) et 17 condamnations à mort (1 seule exécution)
(Pedroncini, p. 155 / idem Jolinon qui fait le récit des
conditions peu normales du procès avec interventions pour le
moins déplacées du président et droits de la
défense malmenés). Précisions Rolland (214-215) :
le conseil de révision de la 6e armée rejette le recours
en révision et le général Maistre demande
l’exécution des sentences mais l’affaire est venue
aux oreilles des députés, évoquée en
comité secret le 2 juillet avec la question de
l’intervention possible de la sûreté (sera repris
ensuite en accusation contre Malvy d’avoir fomenté les
mutineries…). Même s’il n’y est plus
obligé depuis le 14 juin, Pétain transmet les recours en
grâce à Poincaré qui commues toutes les peines sauf
celle de Ruffier, exécuté le 6 juillet à St-Pierre
l’Aigle (lourd dossier disciplinaire selon Rolland).
Evoquée par Aristide Jobert en comité secret le 30 juin,
pour insister sur le comportement digne et pas du tout
révolutionnaire des hommes pendant la mutinerie, et pour
dénoncer contre la méthode de désignation
arbitraire des coupables sans enquête (Castex, p. 88-89).
Version Bataille et Paul de la mutinerie de « Missy-au-Bois
» (p. 115, ils citent le discours de Joubert à la Chambre)
: 700 hommes du 298e RI qui s’organisent dans leur cantonnement
et restent 5 jours sans être ravitaillés [298e RI DANS LA
63E DI SELON PEDRONCINI, LAQUELLE N’EST PAS AU CDD EN AVRIL-JUIN
: 3 cas d’indiscipline collective en mai-juin 17, dont des
pétitions du 298e RI en juin, dans le secteur de Pierrefite,
demandant de ne plus remonter aux tranchées]. Bataille et Paul
reprennent en fait les fantaisies de J. Williams et de R. Watt qui ont
un peu tout confondu en s’inspirant trop directement du discours
de Joubert… (Rolland, 198).
259e RAC
Sans doute ancien 59e RAC dont une autre partie est dans la 13e DI
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