Document
1 : Un témoin de l’entrée en guerre : Jean Galtier-Boissière
Jean Galtier-Boissière a 23 ans quand il est mobilisé.
Comme beaucoup d’autres soldats, il a
raconté son parcours et ses impressions sur la guerre.
« Le départ, début août 1914 : Enfin !
Nous allons viser autre chose que des silhouettes en carton à 50 mètres, tirer
de vraies cartouches, nous servir de notre terrible baïonnette autrement que
pour éventrer de grotesques mannequins.
22 août 1914, première confrontation à la guerre : Soudain, des sifflements stridents
nous précipitent face contre terre, épouvantés. La rafale vient d’éclater
au-dessus de nous. Les hommes à genoux, recroquevillés, le sac sur la tête,
tendant le dos, se soudent les uns aux autres… La tête sous le sac, je jette un
coup d’œil sur mes voisins : haletants, secoués de tremblements nerveux,
la bouche contractée par un affreux rictus, tous claquent des dents. Cette
attente de la mort est terrible. Combien de temps ce supplice va-t-il
durer ? Non, nous ne sommes pas des soldats de carton ! mais notre
premier contact avec la guerre a été une surprise assez rude. Tous nous
croyions l’histoire des Alboches (Allemands) qui se rendaient pour une tartine.
Persuadés de l’écrasante supériorité de notre artillerie* et de notre aviation,
nous nous représentions naïvement la campagne comme une promenade militaire,
une succession rapide de victoires faciles et éclatantes »
D’après Jean Galtier-Boissière, En rase campagne. 1914,
1917
1) Quel est le sentiment de l’auteur au moment de partir à
la guerre ?
2) Comment se représente-il les combats à venir ? Est-il
le seul ? Pourquoi peut-on dire que la réalité apporte un terrible démenti
à ce qu’il croyait ?
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Document 2 : Soldats allemands au moment de la
mobilisation ( image n°1)
Le wagon est couvert d’inscriptions :
« Poincaré, oweh ! oweh ! » (Malheur, malheur !)
« Nicolaus bald ist’s
aus ! » (Nicolas,
c’est bientôt fini)
« Landwehr ausflug » (excursion de la
Landwehr, l’armée de réserve à laquelle appartiennent ces hommes)
Un couple est dessiné, dansant sous l’inscription
« Tango, Moulin Rouge, Paris ».
Ces soldats allemands espèrent danser bien vite dans le
célèbre cabaret parisien, de la même manière qu’en France, les soldats français
pensent sincèrement entrer bientôt à Berlin.
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Document 3 : la guerre des tranchées vue par les
combattants
Le boyau :
« De temps à autre, on croise un
groupe sombre. C’est un camarade, ou plusieurs, couchés dans quelque coin moins
boueux et qui geignent, tandis qu’un infirmier les panse ; ou qui ne
disent rien, parce qu’ils sont morts. On descend donc, dès qu’il est prudent,
dans le « boyau », le boyau vaseux, sournois et cruellement
facétieux ; le boyau qui conserve fidèlement dans son fond l’eau des
pluies et la pétrit avec la glèbe, si bien que, sous la charge qui nous écrase,
nous entrons dans sa vase, parfois jusqu’à mi-cuisses ; le boyau où
celui-ci laisse son soulier, celui-là sa meilleure musette, et cet autre
parfois sa vie, puisqu’on est passé sur lui sans bien savoir qu’il s’y enlisait
(...) mais le bon, honnête, pitoyable et secourable boyau qui neuf fois sur dix
met, entre vous et les éclats d’obus, sa muraille continue et patiente :
le boyau rempart, forteresse et providence »
« Monter » à la tranchée :
« Là haut on monte non vers quelque autre village,
mais vers la boue, le froid, l’insomnie, le péril et la mort. Ce qui s’ouvre,
au bout du chemin, c’est la porte de l’enfer. Et pourtant, soufflants,
fiévreux, trébuchants, croulants, tous nos hommes sont là, toujours (...) Et
cela suffit pour témoigner qu’ils sont héroïques »
« Sur bien des points du front de Verdun, pendant des
mois, selon les flux et reflux de la bataille, les troupes montaient dans des
secteurs où il n’y avait pas de tranchées. Elles s’étaient élancées ou
cramponnées là où il n’y en avait jamais eu, là où les violences des
bombardements n’avait laissé que des champs d’entonnoirs. Monter en ligne,
c’était s’installer dans la ligne d’entonnoirs où nous avions fixé nos
avant-postes »
« Le travail des hommes est pourtant plus puissant
que l’acharnement des obus. De semaine en semaine, le réseau essentiel des
tranchées se complète : petits postes tendus comme des antennes vers
l’ennemi, tranchée de première ligne, tranchée de soutien (...) Travail
redoutable. L’ennemi qui se sent menacé prodigue les obus, patrouilles ou
rafales de mitrailleuses pour retarder nos empiétements (...) Chaque jour,
chaque nuit, on endigue, étaie, on déblaie, on relève. Mais la force des hommes
n’est rien contre les forces aveugles qui entraînent la matière »
La soif :
« les deux litres qu’emportent nos
bidons sont vite épuisés (...) on peine durement, presque toujours, et presque
toujours « il fait soif ». Le problème de la soif est souvent cruel.
Sur la rive gauche de la Meuse, il n’y a pas d’eau. Sur la rive droite (...) il
y a des sources excellentes. Mais les Allemands, qui y ont vécu, les
connaissent comme nous. Ils y précipitent jour et nuit tant d’obus que les
hommes qui y vont goûter l’eau risquent chaque fois d’y perdre le goût du
pain »
Daniel Mornet, Tranchées de Verdun, Presses
Universitaires de Nancy, 1990 (Témoignage sur les 11 mois que Daniel Mornet
passe avec son bataillon à Verdun, de juillet 1916 à mai 1917)
Vivre avec les morts :
« Une odeur infecte nous prend à
la gorge dans notre nouvelle tranchée, à droite des Eparges. Il pleut à
torrents et nous trouvons des toiles de tentes fichées dans les parois. Le
lendemain à l’aube, nous constatons que nos tranchées sont faites dans un
charnier : les toiles de tente cachaient la vue des corps et des débris.
Au bout de quelques jours, et le soleil aidant, les mouches nous envahissent,
l’appétit a disparu (...) Les hommes ont le teint cireux, les yeux
cernés »
Caporal Broizat, 272ème Régiment d’Infanterie
Les rats :
« Les rats, en quantité
incalculable, sont les maîtres de la position. C’est par centaines qu’ils
pullulent dans chaque débris de maison, les abris de bombardement... Je passe
là des nuits terribles : recouvert totalement par mes couvre-pieds et ma
capote, je sens pourtant ces bêtes immondes qui me labourent le corps. Ils sont
parfois quinze ou vingt sur chacun de nous et après avoir tout mangé, pain,
beurre, chocolat, ils s’en prennent à nos vêtements. Impossible de dormir dans
de telles conditions : cent fois chaque nuit, je me débats sous les
couvertures et la frayeur que je leur cause par la brusque lumière d’une lampe
électrique n’est que de courte durée. Instantanément, ils reviennent plus
nombreux »
Jacques Vandebeuque, Aux Eparges
Le bombardement :
« Je ne connais pas d’effet moral
comparable à celui que provoque le bombardement dans le fond d’un abri. La
sécurité s’y paie d’un ébranlement, d’une usure des nerfs qui sont terribles...
Ce martelage sourd vous traque sous terre, vous tient enfoui dans une galerie
puante qui peut devenir votre tombe »
Gabriel Chevalier, La Peur
Extraits cités par André Ducasse, Jacques Meyer, Gabriel
Perreux, Vie et mort des Français, 1914-1918
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Document 4 : Du témoignage à la représentation
cinématographique : les souffrances de soldats vues par le film Un
Long dimanche de fiançailles
Pour
réaliser ce film, dont l’intrigue est centrée sur la Première Guerre mondiale,
le réalisateur Jean-Pierre Jeunet (Amélie Poulain) s’est beaucoup servi
des témoignages de combattants de la Grande Guerre, car il voulait produire une
oeuvre fidèle à leur vécu. Les quelques
extraits des Carnets du Castrais Victorin Bès, qui a combattu du début
de l’année 1915 jusqu’en avril 1918, confirment-ils cette idée ?
Quelques extraits des Carnets de Victorin Bès
16 octobre 1915 : « Depuis (nos attaques) du 25 septembre, on n’a
pas encore relevés tous les cadavres – 20 jours après ! Dans les tranchées
boches, dans celle où nous sommes, bien qu’arrosée de grésil, ça sent
mauvais ; il y a des cadavres enfouis par ci par là et l’on aperçoit soit
un pied, ou une main hors de terre. A 50 m de nous, dans un abri de 10m de
profondeur, on a fourré tous les cadavres boches trouvés en piochant (...) On a
bouché l’ouverture avec de la terre mais l’odeur traverse »
14 avril 1916 : « les Boches vont-ils enfoncer Verdun ?
Pétain proclame : « Ils ne passeront pas ! » Mais quelles
hécatombes ! Cependant, la percée n’ayant pu être effectuée par
l’offensive foudroyante du début, il semble que les Boches avancent
péniblement. Auront-ils raté leur coup ? Tout dépend, non des poitrines
que nous pourrons leur opposer mais surtout du matériel, et il en passe du
matériel ! Il suffira que nous ayons l’égalité en canons et les combats
seront ainsi neutralisés. Ce sera une boucherie »
20 avril 1916 : « Violent bombardement ce matin à 4 h sur ma
compagnie. 25 tués en 1h ! Décidément, les Boches* en veulent à ma
tête : un éclat a fendu le rebord de mon casque » « Nous avons
du froid et de la neige : quelques évacués pour pieds gelés. De les voir
partir ces jours derniers vers l’arrière*, la mine réjouie malgré la gravité de
leur mal, d’entendre leur dire ou de leur avoir moi-même dit :
« Veinard, t’as le filon ! » cela m’avait donné un noir cafard.
Vers minuit, ma résolution était prise : demain j’aurai les pieds gelés (Victorin
Bès passe à l’acte, et trempe son pied droit dans l’eau glacée) La douleur
se fait atroce, ma volonté faiblit, je souffre trop... je me rechausse. Merde,
merde, et mille fois merde. Tant pis, je crèverai d’un obus ou d’une balle,
mais je n’ai pas le courage de me faire geler le pied. Si d’un point de vue
patriotique, la mutilation volontaire est une lâcheté, moi qui suis un
combattant involontaire, j’affirmerai désormais qu’il faut être rudement
courageux et solidement trempé de volonté pour accomplir cet acte de
désespoir »
Questionnaire sur la séquence d’ouverture du film Un Long dimanche de fiançailles
1) Par quelle image s’ouvre l’extrait ? Que
symbolise-t-elle ?
2) De quelles conditions climatiques souffrent les
soldats ? Comment essaient-ils de se protéger ? Est-ce qu’ils y
parviennent ?
3) En essayant de tuer quel animal le premier soldat se
blesse-t-il ?
4) De quoi sont accusés les cinq prisonniers ? Quel
verdict ont rendu les tribunaux militaires ?
5) Comment expliquer les gestes commis par les quatre
derniers soldats ?
6) Lors de l’attaque, à quels obstacles se heurtent les
assaillants ?
7) Mets en relation le film et ce que Bès dit de la
guerre. Quels points communs peux-tu relever ?
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Document 5 : l’importance de la correspondance pour
les soldats
Lettre du soldat Louis Vieu, 280ème RI, à sa femme,
Marie Vieu, Mas Cabardès (Aude), le 24 septembre 1915
« Chère bien aimée Marie et chère petite Cécile,
Hier au soir en arrivant dans la tranchée, déception, pas
une seule lettre et puis toutes à la fois un autre jour, mais je t’écris tout
de même, tant que je pourrais, je t’enverrais un mot, il faut que je sois bien
fatigué pour ne pas t’écrire, car c’est un devoir que j’ai à remplir. Je suis aussi bien content de
petite Cécile, je vois qu’elle ne m’oublie pas, et qu’elle est heureuse. Le
Général de division a dit aujourd’hui dans une conférence que nous passerions
l’hiver par ici, et qu’il fallait se préparer pour l’offensive du printemps.
Après le printemps ce sera l’été. Je me demande ce qu’on veut faire de nous, il
faut que la famine arrive pour que cela finisse. Pour aujourd’hui je ne te
dirai pas grand’chose. Je te dirai simplement que tu te soignes. Bien diriger
tout à ta manière, bien élever ma petite Cécile. Si j’ai le bonheur de revenir
que j’ai une enfant modèle et sage, et intelligent, c’est à peu près tout.
Quand à toi sois tranquille, nous aurions été si heureux, mais plus ça va et
plus je t’aime. Toi qui étais si bonne, et dire que nous sommes si loin, que
cette guerre finisse, et que nous nous retrouvons bientôt, car tu peux penser
ce que souffre moralement un homme comme moi, et pourtant je ne peux pleurer
tout le temps mais cela m’arrive quelque fois et surtout quand je suis seul, je
me soulage. Mais que cela ne te fasse pas de la peine, c’est pour te faire
plaisir. J’espère que tu auras vu le bon Monsieur Séguier qui t’aura donné du
courage et que Marie de Villardonne t’aura vu aussi. Je trouve fort étonnant
que M. Gayet ne rouvre pas maintenant que Briand est là. Je vous embrasse.
Louis
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Document 6 : lettre du soldat Jean Maynadier, 129ème
Régiment d’Infanterie, à son épouse, 1918
« Chère épouse,
En réponse de ta lettre du 20 et la carte, et ainsi la
lettre du papier de retour, je me trouve en très bonne santé et je suis très
content que vous en soyez de même et que la lettre vous trouve ainsi de même tu
voudrai m’envoyer beaucoup de choses mais encore je n’ai besoin de rien. Tu
m’envoie du papier mais tu peux encore le garder car avant de partir j’en ai
pris (...) Vers le 31 et le 1er février, il est tombé un peu de
neige mais le soir il ne restait plus rien (...) Tu me dis de te raconter
beaucoup de choses mais il te faut croire que nous sommes limités (...) si tu reviens à Brassac, si tu y
penses, rentre chez Cabane le bourrelier, il y a eu quelques petites
réparations dont je ne sais pas qui le marque ; et si tu le paye, on n’y
pensera plus. Je ne t’en dis pas davantage pour le moment : je termine ma
lettre en vous souhaitant la bonne santé et une cordiale poignée de mains dans
l’espoir de se revoir »
Ton époux, Jean Maynadier
Document 7 : Procès verbal dressé
par la brigade de gendarmerie de Vaour (Tarn), le 30 avril 1915 (Archives
départementales du Tarn)
Le notaire de
Vaour, M. Vaissières, s’est vu remettre une lettre « susceptible d’alarmer
les populations ». Si l’auteur reste anonyme, les gendarmes pour leur part
recopient le manuscrit, avant de l’adresser au préfet :
« (...) rien de très bon à vous apprendre, la guerre
se poursuit toujours sans laisser voir l’aurore de la paix que l’on désire
vivement. Voilà bientôt six mois qu’on est sur le front (l’auteur décrit
alors les conditions atroces de vie dans les tranchées, et s’en prend aux
journalistes « bourreurs de crâne » qui écrivent le contraire).
Si les diplomates ne s’en mêlent pas, un accord et une suspension des hostilités,
nous allons bien revoir, à mon avis, les jours néfastes du Premier Empire et
des guerres de Crimée (...) La guerre qui se poursuit est ici une guerre de
tranchées, une guerre de siège, les tranchées protégées par des réseaux de fils
de fer barbelé, sont pour ainsi dire imprenables. Pour moi, sortir les
Allemands de France est de la pure folie. Notre régiment a essayé de percer
dans le Somme au mois de décembre, l’attaque française a échoué, des compagnies
sont revenues à la moitié de leur effectif »
Les
gendarmes de Vaour promettent alors au préfet de redoubler leur surveillance
face à l’horreur et au danger d’une telle lettre.
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Document 8 : l’évolution de la
production des usines Renault durant la Première Guerre mondiale
PRODUCTIONS DES USINES RENAULT |
1914 |
1918 |
Voitures
Camions
Chars d’assaut
Moteurs d’avions
Obus (75 et 155) |
1484
174
0
0
0 |
553
1793
750
5000
2000000 |
Superficie des usines |
11,5 ha |
34 ha |
Effectifs (travailleurs) dont les femmes (en pourcentage
des effectifs) |
6300 / 3,8% |
22500 / 31,6% |
Bénéfices (Indice) |
100 |
366 |
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Document 9 :
LA CHANSON DE CRAONNE (1917)
Décrivant
un épisode des troubles qui affectent l’armée française après l’échec de
l’offensive du Chemin des Dames et de Craonne en avril 1917, cette chanson fut
en réalité composée en 1915, sans doute par un poilu du midi. Au départ, elle
évoque le secteur sanglant de Lorette, en Artois. Il était ensuite facile de
l’adapter aux circonstances en remplaçant Lorette par Craonne.
« Quand au bout de huit jours, repos terminé, on va
reprendre la tranchée
Notre vie est bien utile, car sans nous on prend la pile
Oui mais maintenant, on est fatigués, les hommes, ne
peuvent plus marcher
Et le cœur bien gros, avec des sanglots, on dit adieu au
civelots (civils)
Et même sans tambour, et même sans trompette, on s’en va
là-haut, en baissant la tête
Refrain
Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes
C’est pas fini, c’est pour toujours, de cette guerre
infâme
C’est à Craonne, sur le plateau, qu’on va laisser not’
peau
Car nous sommes tous condamnés, c’est nous les sacrifiés
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
pourtant on a l’espérance
De voir enfin la relève, que nous attendons sans trêve
Quand avec la nuit, dans le profond silence, on voit
quelqu’un qui s’avance
C’est un officier de chasseurs à pied, qui vient pour nous
remplacer
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe
Nos petits chasseurs, viennent chercher leur tombe
Refrain
C’est malheureux de voir, sur les grands boulevards,
tant’d’cossus (riches)qui font la foire
Si pour eux la vie est rose, pour nous c’est pas la même
chose
Au lieu d’se promener, tous ces embusqués, feraient mieux
de venir dans la tranchée
Défendre leur bien, car nous n’aurons rien, nous autres
pauvres purotins
Tous nos camarades sont étendus là, pour défendre les
biens, de ces messieurs-là
Refrain
C’est à vot’tour, Messieurs les gros, de monter sur le
plateau
Vous avez voulu la guerre... Payez-la de vot’peau. »
Questions :
1) Quels éléments de la chanson témoignent du désespoir
des soldats ?
2) Qui la chanson invite-t-il à « monter sur le
plateau » ? Comment les soldats appellent-ils ceux qui ne combattent
pas ?
3) Pourquoi cette chanson est-elle un des symboles du
mouvement de mutineries qui touchent l’armée française à la fin du printemps 1917 ?
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Voir la page consacrée à la Chanson de Craonne pour plus de détails et des documents complémentaires.
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