Jaminet, Pierre (1887-1945)

Thierry Ehret et Eric Mansuy. Un artilleur en Haute-Alsace. Souvenirs photographiques de Pierre Jaminet. 1914, 1916. Altkirch, Société d’Histoire du Sundgau, 2003, 322 p.

Résumé de l’ouvrage :

Pierre Jaminet est lieutenant au 5e RAC de la 57e division de réserve qui dépend de la Place de Belfort. Il est également photographe et exerce son art de 1914 à 1916 dans le Sundgau, au sud de l’Alsace. Il livre ainsi des centaines de clichés dont près de 300 sont reportés dans cet album photographique qui permet aux auteurs de présenter une histoire du Sundgau dans la Grande Guerre.

Eléments biographiques :

Pierre, François, Benjamin Jaminet est né le 17 février 1887 à Luxembourg de Pierre, couturier et de Marie Charlotte Claude, sans profession, d’origine lorraine. Après avoir effectué ses études à Luxembourg-ville, il opte pour la nationalité française en 1904 puis rejoint la classe préparatoire de mathématique aux « écoles spécialisées » au lycée national de Nancy, devenu en 1913 le lycée Henri-Poincaré. Il intègre l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures en octobre 1907 et sort diplômé en 1910. Ayant contracté un engagement volontaire dès 1907, et après une période de mise en disponibilité pour ses études, il est affecté successivement au 40e RA, au 61e RA (1er mars 1910), puis au 46e RA, (21 mars 1910). Le 3 octobre de la même année, il est appelé au 61e RA de Verdun pour y accomplir finalement sa première année de service militaire comme 2ème classe. Promu brigadier le 5 novembre 1911, il est nommé sous-lieutenant de réservé et affecté au 25e RA le 1er octobre 1911. Il est libéré de ses obligations militaires le 1er octobre 1912 mais est affecté au 5e RAC de Besançon le 26 avril 1914 et c’est dans les rangs de cette unité qu’il est mobilisé le 2 août, sous le commandement du colonel Nivelle. Le 5e RAC constitue alors l’artillerie de corps du 7e CA Deux groupes sont affectés, avec un groupe du 47e RAC constituent l’artillerie de la 57e DR, dépendant de la Place de Belfort, qui a pour mission de protéger la ville. La guerre déclenchée, Jaminet se trouve toutefois encore à Besançon et ce n’est que le 9 août qu’il y prend part de manière opérationnelle. Les présentateurs nous renseignent sur le poilu-artilleur-photographe : « Passionné de technique, il n’a cessé d’accumuler entre 1914 et 1918 des prises de vues de cette guerre mondiale, près de 1 200, total digne d’un professionnel de l’image. Par sa fonction, il pouvait voir plus d’un emplacement de batterie et plus qu’une portion restreinte de tranchée. Grâce à son matériel de format réduit il pouvait prendre des vues où bon lui semblait. Le développement différé de ses négatifs et l’absence de tirages papier lui permettaient d’échapper à la censure. Il semble que ses albums photos ont été constitués après la guerre, les vues légendées sont pour l’essentiel écrites par son épouse Anne-Marie Jaminet » (page 66). Féru de photographie, il exerçait son art dans différentes techniques : intérieur, extérieur, noir et blanc et autochromes. Ses prédilections se portent sur la guerre technologique mais il fait volontiers œuvre journalistique quand l’occasion se présente (cf. l’incendie de la moto d’un coreligionnaire à Traubach-le-Haut en 1915 p. 72 et 73) et anthropologique également. D’autres opérateurs sont également contenus dans ces albums. Pierre Jaminet était affecté à l’état-major de l’artillerie divisionnaire de la 57e DI dès le 11 septembre 1914, et donc témoin privilégié puisqu’il pouvait voyager vite et loin avec une certaine liberté, circulant avec une motocyclette (on le voit d’ailleurs la chevauchant sur la couverture de l’ouvrage). Il parcourait ainsi la « ligne de défense avancée » de la place de Belfort, incorporée le 8 décembre 1914 au Détachement d’Armée des Vosges du général Gabriel Putz. Le 17 octobre 1915, il embarque pour Salonique, où il continue d’exercer son art. Un ouvrage lui a d’ailleurs été consacré sur cette période in « Un Belfortain en Orient. Pierre Jaminet : photographies et carnets de campagne (1914-1919) » (calameo.com). Revenu en France, il est réaffecté au 204e RAC le 1er avril 1917 puis à l’Ecole d’Application de l’Artillerie de Fontainebleau le 8 août suivant. Le 20 octobre, il épouse Anne-Marie Grisez à Lachapelle-sous-Rougemont (Territoire de Belfort). Promu capitaine le 20 avril 1918, il est affecté au Centre d’Organisation de l’Artillerie de Troyes le 10 juin avant d’être à nouveau muté au 32e RAC le 28 août suivant. L’Armistice signé le trouve à l’Etat-major du Maréchal Foch, commandant en chef les armées alliées dans le service de l’administration des pays rhénans le 30 décembre 1918. Il est finalement mis en congé illimité de démobilisation le 3 juin 1919. Il est chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur le 16 juin 1920. Après-guerre, il devient codirecteur de la brasserie de Lachapelle-sous-Rougemont et tente sans succès une carrière politique. Remobilisé en septembre 1939 comme commandant dans le 247e RA, il a un rôle actif dans la campagne de France et y est à nouveau cité. Il entre en Résistance dans son village, est finalement arrêté le 28 janvier 1944 et il décède le 28 février 1945 des suites de maladies et des violences subies depuis son arrestation.

Commentaires sur l’ouvrage :

Devant la richesse du fonds Jaminet, les présentateurs ont découpé l’ouvrage en deux grands chapitres thématiques :

Ce fort volume très abondamment illustré de 289 photos (avec 9 autochromes, dont 1 autoportrait) et 5 cartes d’état-major en couleurs, sous-titré « souvenirs photographiques », se révèle finalement être plus une histoire de la Grande Guerre dans le Sundgau qu’un véritable témoignage rapportant d’abord les souvenirs de son auteur, Pierre Jaminet. L’ouvrage est basé sur des écrits de Jaminet mais il renseigne mal sur la tenue d’un carnet, son volume et les dates de ses éventuels écrits qui de fait sont noyés dans le fourmillement de cet ouvrage qui dépasse son seul témoignage. L’ouvrage se révèle donc mixte, basé sur diverses sources (par exemple Aimé Berthod), tirées d’autres ouvrages eux-mêmes publiés (par exemple Richard Andrieu). Cette synthèse illustrée recèle donc une infinité de données utiles à la compréhension du conflit en Alsace et dans le Sundgau, le tout illustré mais qui rejettent Jaminet en filigrane de sa propre œuvre. Dès lors, le livre peut être classé dans la bibliographie comme témoin photographe. L’auteur est bien présenté et replacé dans son contexte mais la matérialité testimoniale reste à défricher de la masse totale.

– Les hommes et leur armement : territoriaux, cavaliers, artillerie, etc.

– Les hommes et les lieux : village d’Alsace, hommes politiques et chefs, rescapés et survivants.

Ce en ajoutant d’opportunes annexes : abréviations, chronologie sundgauvienne, unités présentes en secteur en 1914 et 1915 et index (patronymiques et toponymiques). L’ouvrage est ainsi particulièrement riche, bien construit et présenté, dépassant très largement le seul caractère de souvenirs photographiques de portée testimoniale.

Renseignements tirés de l’ouvrage :

Page 14 : Bruit des marmites, douche d’acier

33 : Réalité composite d’une tranchée

56 : Cafard soigné à l’opium et à l’aspirine

60 : Tennis

75 : Sur le non tir d’artillerie (shrapnells) sur les Alsaciens

81 : Sur la tranchée et son institution

240 : 420

Yann Prouillet, août 2024

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Trémeau, Henri (1898-1981)

1. Le témoin
Henri Trémeau, originaire de Châlon-sur-Saône, s’engage volontairement à 18 ans en octobre 1916 pour choisir son arme (cf. l’étude de Jules Maurin sur cette démarche courante); il est titulaire lors de son incorporation du permis de conduite automobile. Il sert d’abord moins d’un an dans l’artillerie lourde (85e RAL) puis dans l’artillerie d’assaut (mécanicien électricien sur char lourd Saint-Chamond (81e RAL). Après dix mois, il est accepté dans l’aviation en juillet 1917, et suit un cursus ab initio (Chartres, Avord) ; il devient brigadier en novembre et se spécialise sur Spad dans la chasse (Pau, Le Plessis-Belleville). Il arrive sur le front avec 61 heures de vol et est affecté à la Spa 83 de février 1918 jusqu’à janvier 1919. Il a une victoire homologuée en juillet 1918 et une autre en octobre. Il devient formateur et chef de patrouille en septembre 1918 et est promu adjudant le 1er novembre 1918. En janvier 1919 il est versé à la Spa 81 près de Mayence et le 4 juillet 1919, un accident (moteur en panne, il s’écrase en milieu urbain contre un arbre qui amortit le choc) l’immobilise à l’hôpital de juillet à octobre 1919 ; il est démobilisé le 17 de ce mois.
2. Le témoignage
Une introduction de Bernard Trémeau, fils d’Henri, nous présente la genèse de l’ouvrage J’étais pilote de chasse au-dessus des tranchées, sous-titré : Récit et photographies d’un Bourguignon de 18 ans engagé volontaire dans la Grande Guerre, Brigadier Henri Trémeau. L’ouvrage (168 pages), paru en 2011 aux éditons Gilles Platret, a connu trois versions: la première a été élaborée pendant la guerre avec des notes racontant « à chaud » certains événements, puis des passages ont été rédigés après la guerre, en relation avec l’association des anciens pilotes de chasse dont H. Trémeau faisait partie. Enfin, recherché par la Gestapo et caché en 1943-1944 en Auvergne, il a occupé ses loisirs forcés à réécrire ses mémoires de Guerre. Le texte édité ici a fait des choix pour éviter des redites, « le texte le plus intéressant ayant seul été retenu pour ce livre ». Deux petits-fils ont aidé à la mise en forme informatique préalable, et la Société d’Histoire et d’Archéologie de Châlon-sur Saône a mis en valeur dans l’édition présente de nombreux clichés originaux et de qualité (grandes plaques).
3. Analyse
En devançant l’appel à 18 ans, l’auteur, passionné d’aviation, fait une demande pour servir comme pilote, mais il lui est répondu que l’aviation ne recrutait pas ses effectifs « directement, mais dans les autres armes » (p.7). Il choisit alors l’artillerie lourde, dont il pense qu’il n’est pas difficile de sortir pour passer ensuite dans l’aviation. Il est canonnier, conducteur d’engins lourds et électricien de chars, et l’ouvrage présente des clichés intéressants des ateliers de blindés Schneider et Saint-Chamond.
Il commence sa formation de pilote d’avion en juillet 1917 : sa rédaction, précise, est utile pour restituer le cursus des élèves-pilotes, avec la progression, les exercices, les choix des instructeurs, les différents terrains d’initiation, de voltige, d’école de tir… Par exemple, il fait son premier vol solo après 3 heures 4 minutes de double-commande et 29 atterrissages, et obtient son brevet de pilote après 25 heures et 115 atterrissages. Devenu brigadier en novembre 1917, il suit la formation de voltige à Pau, sur Bébé Nieuport, mais en restant prudent, car un de ses camarades vient de se tuer sans pouvoir sortir d’une vrille volontaire imposée en fin de cursus (décembre 1917 p. 34) : « Je remarquais quelques beaux nuages au-dessus de la piste et je notai que nous serions plusieurs à faire des exercices d’acrobatie (…) ma ruse avait réussi, je n’avais pas vrillé. » Bien noté, il est formé sur Spad, et commence ses patrouilles de chasse le 15 février 1918 à la Spa 83 du groupe de combat 14.
L’auteur évoque la vie en escadrille, les « explications du coup » après les missions, fait le portrait, hostile ou chaleureux, des pilotes qu’il fréquente. Le récit restitue, par de nombreux détails, l’ambiance de l’escadrille, qui jouit d’une image de grande liberté (terrains isolés et autonomes, le « ciel » par rapport à « la tranchée »…). Les pilotes viennent d’autres armes, et gardent leur uniforme d’origine avec seulement les ailes et les étoiles qui permettent de les distinguer. H. Trémeau parle aussi du droit de décorer son avion (ou pas), de l’efficacité des tenues de vols, de la nature des relations entre sous-officiers et officiers, de la camaraderie malgré les différences sociales ou au contraire du mépris de classe et de la morgue parfois rencontrée.
L’auteur évoque aussi les combats aériens et les pilotes des appareils allemands, par exemple (p. 120, septembre 1918) : « Depuis cette mémorable présentation du Rumpler et du Spad, nous nous sommes fait d’autres gentillesses. Aidé une fois d’un camarade, malheureusement novice, j’ai bien failli l’abattre. Nous avons échangé des gestes injurieux. Cependant il n’a pas encore réussi à me placer une seule balle. Et j’en suis assez fier… » A son sens, les Allemands sont toujours techniquement en avance, et le parachute en est une des multiples illustrations : 26 septembre 1916, p. 122 « soudain je vis un des avions prendre feu. Un Fokker VII ! Le malheureux ! Je vis le pilote sauter dans le vide. J’en avais le cœur froid d’émotion. (…) mais que se passait-il ? (…) L’Allemand se balançait sous un parachute ! Ainsi les pilotes allemands pouvaient se sauver en parachute, eux ! Encore une fois, ils étaient en avance sur nous. » H. Trémeau témoigne avoir vu le 21 avril 1918 en patrouille un combat opposant des Anglais et des Allemands, puis plus bas un triplan rouge en pylône au sol près de Corbie (p. 69). La nouvelle de la mort de Manfred von Richthofen fut confirmée: « au groupe, elle fut loin de susciter un grand enthousiasme. Chacun sentait confusément que si des pilotes de la valeur de Guynemer, de Dorme, de Boelke, (…) étaient abattus, ses propres chances de finir cette guerre vivant étaient bien minces. »
La peur et le courage en mission, et ce que nous appellerions aujourd’hui le stress, sont aussi évoqués, ainsi que la discipline en patrouille et en combat tournoyant, les pilotes de chasse à ce moment-là n’ayant plus l’autonomie tactique d’un Navarre à Verdun. Les missions de chasse, d’appui au sol, les combats aériens sont décrits en détail. Il évoque aussi ses « poussins », nouveaux pilotes arrivants dont il a la responsabilité, lui qui est déjà un vétéran à 20 ans en septembre 1918 ; il les forme à l’entraînement et les dirige en mission.
Notre aviateur attache une grande importance à la question de l’apparence du pilote, de son équipement, de son élégance ou de la liberté qu’il prend avec les règlements sur la tenue : des remarques dans ce domaine reviennent souvent. Il évoque l’importance de la coquetterie des cavaliers et il estime à 80% de ses camarades d’escadrille ceux qui viennent de cette arme ; il évoque un pilote « à la belle mèche blonde que, d’un seul coup de peigne, il savait placer en arrière et un peu à côté, comme c’était la mode à ce moment-là » (p. 35). Il cite un autre, ex-élève des Beaux-Arts « le torse bien moulé dans un chandail de grosse laine à col roulé, aussi peu règlementaire que possible » (p.48). Lorsque l’auteur se présente à l’escadrille Spa 83 en tenue « d’aviation », on l’informe (p. 43) qu’on lui confisquait sa « tenue fantaisie ». « C’était un coup dur, car je n’avais pour me présenter à l’escadrille que mes habits règlementaires bleu horizon non retaillés et plutôt défraîchis, et des godillots au lieu des fameuses bottes d’aviateur. » (p. 43) H. Trémeau dit qu’il n’attribuait pas à l’élégance vestimentaire une importance excessive, mais souligne qu’arriver en tenue règlementaire [bleu horizon coupe standard avec pointes de col artilleur] « dans un groupe de chasse où les cavaliers de bonne noblesse sont en forte proportion est tout de même un sérieux handicap. » (p. 50). Il est d’ailleurs persuadé qu’il a failli être refusé à l’escadrille de Spad à cause de ses brodequins, et de son apparence « non-aviateur ». L’arrière-plan étant ici aussi et peut-être surtout une humiliation sociale, il se sent méprisé par les officiers de cavalerie « j’appris par la suite qu’il avait été question de m’envoyer d’autorité dans une escadrille de triplaces, évidemment plus « démocratique. » » (p 48). Quelques missions de guerre puis l’acquisition de bottes d’aviateurs le rassérèneront assez vite.
L’auteur aborde aussi la question de l’image du pilote, fortement médiatisée, notamment par La Guerre aérienne de J. Mortane, dans sa relation aux femmes. Le pilote serait séducteur, noceur et toujours accompagné d’une aura liée à ses nombreux succès féminins. Chez H. Trémeau, qui est critique à l’égard de ce cliché, certes les femmes sont dangereuses pour les pilotes (p. 146), car « ceux qui avaient du tempérament (…) commettaient des abus qui les laissaient hébétés, les réflexes faussés, pendant assez longtemps. » On peut ici penser à la prostitution et surtout à l’alcool et au manque de sommeil. Il leur oppose les pilotes sages (au rang desquels il se compte) qui savent profiter du repos et par exemple utiliser le mauvais temps pour récupérer (voir à cet égard aussi le témoignage de Paul Résal). Pour l’auteur, « beaucoup d’accidents, surtout à l’atterrissage, avaient une « femme fatale » à l’origine » (manque de sommeil et surmenage psychique) (p. 146).
L’attitude raisonnable d’H. Trémeau, qui comme P. Résal semble déclarer « nous ne sommes pas ce que l’on dit que nous sommes » ne se retrouve toutefois pas chez tous : l’auteur doit en effet réunir les affaires d’un camarade de chambrée, abattu et fait prisonnier, pour les renvoyer à sa famille (p. 70, 22 avril 1918) : « Je rangeai ses affaires dans sa cantine, avant de les envoyer à sa femme. Ce bougre-là avait trouvé le moyen de correspondre avec une danseuse des Folies-Bergères. Par snobisme, étant aviateur, il avait estimé qu’il lui fallait une maîtresse tapageuse ! Et les lettres de la danseuse étaient pêle-mêle avec celles de la femme légitime, des photos aussi. Heureusement, il m’en avait parlé, sans quoi j’aurais respecté sa correspondance et ne me serais pas livré à un filtrage complet, que j’étendis à toute la cantine, à toutes les poches des vêtements, afin d’éviter des souffrances et des affrontements inutiles. » Ce problème n’est pas rare, par ailleurs, à l’échelle de tous les combattants : il se retrouve posé de manière dramatique, lorsqu’il faut rendre à une famille les effets d’un soldat décédé, le défunt s’avérant mener auparavant une double vie et laissant derrière lui plusieurs ménages (voir R. Cazals, correspondance des époux Puech, p. 103). [Notices Jules et Marie-Louise Puech dans ce dictionnaire]
Quelques pages (p. 134 à 146) sont rédigées ultérieurement par un fils (Bernard Trémeau), puis le récit se termine avec l’occupation en Allemagne et l’accident qui clôt sa carrière de pilote de guerre. Toutes les photos, de qualité, enrichissent ce témoignage très personnel sur la vie de pilote de chasse en 1917 et 1918.
Vincent Suard, décembre 2016

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