Pensuet, Maurice (1895-1966)

1. Le témoin
Il est né le 25décembre 1895 à Meung-sur-Loire (Loiret) où son père était horloger et photographe. Titulaire du brevet, il joue du violon et pratique le football. Il reste, tout au long de la guerre, dans la tradition familiale du catholicisme pratiquant, avec cependant des moments d’exaspération comme le 26 décembre 1916 : « Comment ce Dieu si bon peut-il permettre de telles abominations ? Quelle force de caractère faudrait-il avoir pour supporter cette épreuve sans être tenté de blasphémer ? »
Appartenant à la classe 15, il arrive sur le front avec le 169e RI au Bois-le-Prêtre en avril 1915, où il est nommé caporal. En juillet, il est au Bois de la Gruerie en Argonne, où il est blessé le 25 septembre (« Je suis sorti de l’enfer. J’ai pris une balle dans la cuisse. C’est une bonne petite blessure, assez douloureuse, mais ça va. ») Il remonte fin décembre, à l’est de Nancy ; en juillet 1916, c’est un court mais dur séjour à Verdun, puis en forêt d’Apremont où il est à nouveau blessé le 1er novembre (« Je suis un veinard. Cet après-midi, travaillant à découvert, j’ai attrapé la fine blessure. Une balle m’a traversé le pied, bien gentiment, sans rien casser : donc pas à vous tourmenter. Ce n’est pas assez grave, mais c’est tout de même un peu de bon temps. ») Son régiment occupe ensuite un secteur en Champagne au moment où se prépare l’offensive Nivelle, où elle échoue, et où se produit la révolte qu’il annonçait depuis quelque temps. Il revient à Verdun en septembre 1917 et il est blessé pour la troisième fois (« Cette carte pour vous rassurer. Je suis blessé et depuis hier dans une ambulance du front, près d’Ancemont. Pour une fois, j’ai la bonne blessure. Ce n’est pas grave mais j’espère tirer 2 ou 3 mois à l’hosto. D’ici quelques jours je filerai à l’intérieur. Ça a été dur là-haut. Vous donnerai détails plus tard. ») On n’a pas de renseignements sur l’année 1918, sinon le plus important qui est qu’il a survécu à la guerre. « Le principal, écrivait-il le 23 janvier 1916, c’est encore d’en ramener ses abatis. » Il est devenu lui-même horloger et photographe à Reims. Il s’est marié et a eu deux filles. Il est mort le 5 mars 1966.

2. Le témoignage
Les secteurs du front indiqués ci-dessus rythment le livre réalisé à partir des lettres adressées à ses parents : Écrit du front, Lettres de Maurice Pensuet, 1915-1917, édition établie par Antoine Prost, Paris, Tallandier, 2010, 383 p. Une boîte en carton contenait environ 500 lettres dont seules ont été retenues, avec quelques coupures, celles venant du front. La transcription a été effectuée par son neveu Jean Pensuet et Marie-Françoise Daudin (fac-similé d’une lettre p. 381). Dans son introduction, Antoine Prost souligne la clarté de la langue. La lecture est cependant alourdie par une incroyable accumulation de [sic] accompagnant la moindre faute. Il aurait suffi d’indiquer une fois pour toutes : « l’orthographe des lettres originales a été respectée ». Questionné, Antoine Prost me répond que les [sic] ne sont pas de son fait, mais qu’ils ne l’ont pas gêné. Il est vrai que l’intérêt de ce témoignage n’en est pas affaibli. Les lettres s’appuient parfois sur des croquis, qui n’ont pas été retenus parce que peu parlants. Le photographe a évidemment pris des clichés (une cinquantaine, d’après la réponse d’Antoine Prost), mais ils ont disparu avec le temps. Le livre ne reproduit qu’une photo de Maurice en permission à Meung, sur laquelle le garçon paraît très sympathique.

3. Analyse
– Sur la guerre de l’infanterie, Maurice Pensuet n’apporte rien d’original par rapport aux témoignages déjà publiés. On notera cependant, le 8 juin 1915, sa vision synthétique de « trois phases de la vie des tranchées » : l’attaque, suivie de contre-attaques continuelles ; le bombardement par « la grosse artillerie boche » ; « la vie monotone de tranchée où l’on ne tire même pas ». Pour échapper à l’artillerie allemande, dit-il, à Verdun « nous nous collons le plus près possible des Boches », mais alors, c’est le 75 qui fait le plus de dégâts (23/07/16). Maurice a su décrire « la boucherie », l’enfer dont il est sorti à trois reprises sur blessure, la faim et la soif (27/07/16), mais aussi un secteur « tranquille » (4/01/16). Chez lui, cependant, la réflexion tient une place plus importante que la description.
– Sans être original là non plus, il s’en prend au bourrage de crâne, mais c’est à peine quelques semaines après son arrivée sur le front : les journaux « sont en contradiction avec tout ce que nous voyons » et cela exaspère les hommes (29/07/15). Mieux vaut ne pas leur donner à lire une feuille de propagande signée Lavisse : ils seraient furieux (23/01/16). Il faudrait pendre Barrès et Sembat (21/08/17). « Le seul parlementaire populaire ici, c’est ce vieux Brizon. Dans les cantonnements on pousse des Hourras à son intention » (26/12/16). Le fantassin critique aussi les « beaux aviateurs » qui auraient besoin de venir monter la garde dans la neige et le froid (10/02/16) ; et l’arrière où « on prend du bon temps comme si la guerre n’existait pas » (14/06/16).
– Sa réflexion va loin. Dès le 5 juillet 1915, il note que « la guerre finira par l’épuisement de l’un ou de l’autre ». Dès le 25 juillet, il a compris que les attaques étaient trop coûteuses et qu’il valait mieux « user les ressources des Boches, faire une guerre d’or ». Il a compris aussi que les méthodes anglaises de culpabilisation pour conduire des volontaires à s’engager avaient trouvé leurs limites et qu’il faudrait établir le service militaire obligatoire (7/08/15) ; que l’expédition pour prendre Constantinople était un échec (même date). Tandis que certains, parfois haut placés, se réjouissent du recul allemand de mars 1917, il a compris qu’ils « doivent avoir en arrière des lignes formidablement organisées » (18/03/17). Tandis que d’autres, ou les mêmes, pensent que l’offensive Nivelle va apporter la victoire, il note : « On va les avoir, paraît-il ! Maman me paraît pleine d’espoir. Moi je m’attends à une superbe piquette et vous embrasse de tout mon cœur » (25/03/17).
– On ne trouve pas, dans cette correspondance, de scène de fraternisation (sauf une allusion, le 4 janvier 1916). Les sentiments de haine anti-allemande sont rares. Le 2 juin 1915, il note : « Mon sergent de section a été tué et tout le monde le regrette, moi le premier. C’est triste, mais gare aux Boches ; ils le paieront. Et dire que, une heure après sa mort, j’ai donné mon reste de flotte à un boche blessé… » ; et, après la mort de son cousin, il demande au Bon Dieu de lui permettre « de faire payer sa mort aux Boches à la première occasion ». En fait, Maurice réserve sa haine pour les responsables de la guerre, ceux qui la mènent comme des bouchers, et ceux qui ne font rien pour l’arrêter. Parti confiant, le retournement s’opère au Bois de la Gruerie en juillet 1915 après l’échec d’une attaque sur des tranchées intactes et le feu des mitrailleuses. Maurice et tous ses camarades en ont assez ; les officiers sont dans le même cas (6/08/15). « J’en ai marre, marre, marre !!! », écrit-il le 1er janvier 1916. Il est capable d’analyser le fait que ces sentiments sont plus fréquents au cantonnement qu’en tranchée : « là-bas, ou bien nous sommes réduits à l’état de bêtes de somme par un travail exagéré, ou bien crispés par une idée fixe, celle de sauver sa peau. Tandis qu’ici nous avons le temps de penser à la guerre, aux copains, à la boucherie, à toutes les horreurs » (4/01/16). L’attitude de l’arrière, et même de sa famille, l’exaspère de plus en plus (même date) : « Maintenant pensez et agissez comme bon vous semblera, mais je vous le répète, ce n’est pas de victoire qu’il doit être question, mais de Paix et de Paix à tout prix, et plus elle sera rapprochée, moins elle coûtera cher, la vie d’un seul homme ayant plus de prix que tous les trésors du monde. » Il aurait mieux valu mettre les crosses en l’air dès le début (23/01/16). Les récits de refus de travailler, de faire devant des officiers un exercice stupide, et même de sortir en patrouille apparaissent dans ses lettres de 1916. « Il va y avoir du grabuge à la division, écrit-il le 4 juillet. Les hommes refusent de marcher, il a été tiré une balle sur le général. » Et, le 19 septembre : « Ce qu’il faut déplorer c’est que les femmes et les mères ne se lèvent pas toutes devant de telles souffrances et tant de vies sacrifiées pour aller entre les tranchées arrêter cette lutte d’extermination. Dans les deux camps il n’y a que l’orgueil qui empêche les pourparlers de paix de s’engager. Ce serait pourtant le moment à la veille de commencer l’hiver. […] Cependant papa est certain qu’à la fin d’octobre il n’y aura plus un Boche en France !!! En 1920 peut-être et encore ce n’est pas sûr. Au revoir ; gardez votre confiance, cela vous fait du bien et à moi pas de mal. Je vous embrasse mille et mille fois. » « Vous verrez que les troupes finiront par se révolter », annonce-t-il le 30 décembre.
– Le principal thème des lettres de 1917 est le rapport avec ses parents, la correspondance jouant le rôle d’un exutoire, parfois limité quand Maurice se reprend (10/01/17) : « Je suis désolé de vous avoir causé de la peine et je te jure que dorénavant je ne vous écrirai que de bonnes choses. Je croyais pouvoir vous dire sans crainte toute la répulsion que me produit cette guerre sans merci. […] Je ne suis plus un gosse et j’aurais dû trouver en moi la force de vous cacher ce qui me passe par la tête. » Mais il a trop besoin de s’épancher : « Si je vous raconte nos misères c’est que par la suite on les supporte plus facilement » (18/04/17). Des expressions très fortes apparaissent : « Oh ! si seulement je pouvais avoir une guibole en moins » (2/04/17) ; « Il faut de la casse pour la popularité de nos généraux » (8/05/17). Le 7 juin 1917, il évoque les mutineries, refus de monter, drapeaux rouges aux portières des trains de permissionnaires, mais sans insister, comme l’a remarqué André Loez à propos de l’ensemble des témoignages. Le catholique Maurice Pensuet devient révolutionnaire : « On ne se bat que pour les gros, industriels ou financiers » (21/08/17) ; « Tant mieux, bon sang, s’il n’y a plus de pain, la guerre finira peut-être » ; « Je fais le vœu traditionnel de me retrouver d’ici quelques jours sur un lit d’hôpital ; seulement cette fois-ci c’est tout ou rien qu’il me faut : une patte, un bras, n’importe pourvu que ce soit définitif » (26/08/17). Ce seront trois éclats d’obus sous l’aisselle et dans la cuisse, troisième blessure et, semble-t-il, celle qui lui permettra d’échapper aux tueries de 1918.
Rémy Cazals, 30 avril 2011

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Lecompt, Andrée (1903-1998)

1. Le témoin

Andrée, Elodie, Irma Lecompt est née à Vendegies-sur-Ecaillon (arrondissement de Cambrai, Nord) le 16 février 1903. Son père était médecin à Vendegies, un notable, conseiller municipal. Sa mère était également issue d’une famille aisée. Andrée est la troisième et dernière enfant du couple après Suzanne (née en 1899) et Charles (né en 1901). Il est important de souligner qu’elle a 11 ans en 1914 et 16 ans en 1919. Après la guerre, elle épousera en 1928 le docteur Raison, successeur de son père. Elle est décédée le 6 novembre 1998.

2. Le témoignage

Sur le conseil de sa mère, elle tient un journal personnel à partir du 29 novembre 1914. Regrettant de ne pas l’avoir commencé plus tôt, elle va rajouter la page « 25 août 1914 », récit de l’entrée des Allemands dans le village. Elle n’écrit pas entre le 25 décembre 1914 et le 18 mars 1915, « interruption due à la paresse de l’auteur », signale-t-elle avec humour. Par la suite, les notes sont régulières, plus longues vers la fin. Le journal 1914-1919 occupe deux cahiers au format écolier, écrits à l’encre. Il va jusqu’à la signature du traité de Versailles et constitue donc ce qu’elle appelle « mon journal de guerre ». Elle reprendra la plume de 1920 à 1929, puis vers la fin de sa vie. Dans les années 1980, elle écrit un résumé de la période de guerre contenant quelques compléments.

Fanny Macary a travaillé sur le texte d’Andrée Lecompt et a réalisé Journal d’une jeune fille sous l’occupation (1914-1919), mémoire de maîtrise, université de Toulouse Le Mirail, 2003, 176 pages, illustrations. Le mémoire replace le journal dans son contexte (l’écriture de soi, la guerre, la région, l’enfance), en donne une analyse précise et fournit un précieux index thématique. Un deuxième volume de 159 pages donne la transcription intégrale du journal. Celui-ci avait été confié par le petit-fils d’Andrée pour que soit étudiée une éventuelle publication. Elle apparaît souhaitable, mais n’a pas encore été acceptée par la famille.

3. Analyse

La vie sous l’occupation a ses thèmes récurrents. Ce sont d’abord les réquisitions, accompagnées de fouilles pour découvrir ce que la population a caché. Andrée est bien placée pour décrire, par exemple, la « journée d’émotion et de vive inquiétude » du 2 novembre 1917, lorsque la maison, la cour et le jardin sont passés au peigne fin. Les Allemands découvrent des pommes, de la laine, du beurre, des bouteilles de vin, mais « nos deux plus importantes cachettes de vin et de cuivre leur échappèrent ». « Je reviendrai », conclut le brigadier. Il faut aussi loger des ennemis. La maison étant confortable, ce sont principalement des officiers. La population est sous surveillance ; il faut un passeport pour se déplacer ; lorsque l’on est pris sans cette pièce, on doit payer l’amende ou faire de la prison. Des habitants sont réquisitionnés pour le travail obligatoire. Les denrées se font rares, les prix augmentent. La survie est difficile. L’aide américaine ne suffit pas. Le problème du ravitaillement va subsister après l’armistice.

L’information est entre les mains des Allemands. Ils diffusent La Gazette des Ardennes qui « ne nous donne que de mauvaises nouvelles et papa est sombre et découragé chaque fois qu’il la parcourt ». On apprend qu’une grande bataille se déroule à Verdun, puis que la Russie a déposé les armes. L’offensive allemande du printemps 1918 est confirmée par le passage des troupes, croyant arriver à Paris (mars), puis découragées par les énormes pertes (avril). Le problème de la correspondance est moins aigu que dans les cas d’Albert Denisse et de Maurice Delmotte (voir ces noms) puisque toute la famille Lecompt est restée à Vendegies. Andrée exprime cependant son angoisse car on n’a pas de nouvelles de son parrain, soldat dans l’infanterie française. Pour correspondre indirectement, il faut passer par un intermédiaire hollandais, par la Suisse ou par les évacués vers la France.

Le journal d’Andrée Lecompt a cependant des couleurs particulières. Elle condamne l’occupation à plusieurs reprises : « Quels tracas ils nous causent ces maudits êtres, et quand serons-nous débarrassés d’eux ? » (13 avril 1915). « Quand donc serons-nous délivrés de ces barbares ? Car, bien qu’ils s’en défendent énergiquement, les Allemands en général sont des Barbares ! » (2 octobre 1915). « Quand donc reverrons-nous nos petits soldats et n’aurons-nous plus devant les yeux ces capotes grises ? » (4 mai 1916). Certains locataires se conduisent mal ; ils sont grossiers ou très froids. Mais la majorité laisse une bonne impression. La musique peut être un lien. En mai 1915, un motocycliste est jugé « très gentil ». Bientôt il est appelé par son prénom, Alfred, et les services qu’il rend sont appréciés. Le 8 décembre 1915, Andrée note : « Alfred est un peu inquiet en ce moment car tous les Allemands qui ne se trouvent pas sur le front doivent passer une revue médicale. On choisit les mieux constitués pour les envoyer dans l’infanterie. Souhaitons qu’il ne soit pas pris ! » D’une façon générale, vivant au contact des Allemands, on apprend leurs difficultés et celles de leurs familles qui ont faim. Les soldats sont tristes de devoir partir pour le front ; ils souhaitent la fin de la guerre : « Les soldats viennent du front et sont découragés. Ils ne demandent qu’une chose, c’est que la guerre finisse bien vite à n’importe quel prix. Ils disent que la vie dans les tranchées par ces temps d’hiver est terrible » (16 janvier 1917). Début 1918, La Gazette de Cologne ne cache pas qu’il y a des grèves en Allemagne, et Andrée écrit : « Le peuple est à bout, il ne veut plus continuer la guerre. L’état moral des soldats est maintenant frappant. Les officiers eux-mêmes ne craignent plus de montrer leur lassitude et ceux-ci sont les premiers qui parlent de la guerre avec tant de découragement, ils détestent les hautes têtes qui ont en main la direction des affaires et ils réclament la paix à tout prix. »

La jeunesse d’Andrée aura été marquée par des années d’ennui, d’angoisse pour des êtres chers : son parrain soldat qui connaît la même vie que celle que décrivent les Allemands ; pour son père pris en otage en décembre 1917, mais rapidement libéré ; pour sa mère, prise à son tour en otage en janvier 1918, envoyée en Allemagne et qui ne reviendra qu’en juillet. N’oublions pas le fond sonore que constitue la canonnade. Dès le 18 décembre 1914, elle note : « Journée calme et monotone. Seul le canon vient nous rappeler que nous sommes en guerre. » Puis, le 30 juin 1916 : « Toujours le canon. Le jour, la nuit, on entend sa lugubre musique. » En septembre 1918, « la canonnade est furieuse et semble se rapprocher » : c’est le signe que les Alliés avancent. Vendegies est alors évacué et commence une vie errante avec la « menace de mort suspendue au-dessus de la tête », qui est le bombardement de plus en plus intense. Il faut alors vivre comme des mendiants ; heureusement, le docteur Lecompt a un bon réseau de relations. Les Anglais arrivent ; on peut bientôt rentrer à la maison. Le 16 février 1919, Andrée écrit : « J’ai aujourd’hui 16 ans. Combien je me réjouis de ne pas être plus âgée, au moins je pourrai jouir encore longtemps de mes belles années et rattraper mon bonheur perdu depuis quatre années si longues. » En mars elle lit Le Feu de Barbusse qui la remplit, dit-elle, « d’horreur et de pitié ». En avril elle décrit un groupe de « prisonniers boches » à l’aspect misérable, tristes, affamés et ajoute : « Ce sont nos ennemis, par eux nous avons bien souffert, et malgré cela on a le cœur empli de pitié en pensant à leur malheur, eux qui ne peuvent penser à revoir leurs familles maintenant et qui mènent une vie misérable et sans liberté. » Enfin, le 28 juin 1919, la paix est signée et le « journal de guerre » d’Andrée Lecompt se termine.

Rémy Cazals, octobre 2008

Complément : D’après La Voix du Nord du 17 décembre 2014, un livre, Andrée Lecompt, mon journal, aurait été publié par Régine Meunier.

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