Le Chemin des Croix 1914-1918, du colonel Campagne, Tallandier, 1930 (369 p.) est un livre estimable. Ne cachant pas des opinions bien arrêtées, il est subjectif comme doit l’être un témoignage, et il apporte des informations intéressantes (même si elles ne sont pas bien datées). Mais il ne dit rien de la biographie de l’auteur, même pas son prénom. Une patiente recherche, avec l’aide de Thierry Hardier et Yann Prouillet, a donné quelques résultats. Louis-Benjamin Campagne est né à Biarritz le 6 mars 1872 d’un père maître d’hôtel et d’une mère sans profession. Engagé volontaire en 1891, il est sorti de Saint-Cyr pour être affecté au 143e RI. Marié en 1899. Capitaine au 107e RI en 1908, puis commandant en 1915. En avril 1917, il est nommé à la tête du 78e RI dans la même 23e DI et, vers la fin de l’année, il est envoyé en Italie. Je n’ai pu connaître la date de son décès, faute de mention marginale sur l’acte de naissance mis en ligne par les AD des Pyrénées-Atlantiques. Il y a sans doute d’autres pistes et je suis preneur de toute information nouvelle.
Son récit du début de la guerre mêle remarques justes et affirmations péremptoires. D’un côté, voici les « mitrailleuses qui rendaient vaine toute tentative d’abordage à la baïonnette », ou des Français qui tirent par erreur sur des voitures de ravitaillement françaises. De l’autre, des diatribes contre le gouvernement, les députés, les mercantis, et la satisfaction de voir Joffre envoyer « bouler, d’un mouvement de ses larges épaules, parlementaires et politiciens ». Noël 1914 : « Sur les tranchées, un ténor chantait « Minuit, chrétiens… » En face, ils en appelaient par des cantiques au vieux Dieu allemand, le dieu barbare fait à l’image sanglante du « Seigneur de la guerre », Guillaume II. » Une trêve tacite avait déjà eu lieu, fin septembre, du côté de Reims, après une attaque : « Le terrain est couvert de cadavres et aussi de blessés que des équipes du 78e et nos brancardiers sont encore en train de relever quand le jour reparaît. L’ennemi envoie un coup de canon « de semonce » pour nous arrêter, puis il se décide à laisser faire. » L’année suivante, Campagne décrit les inondations suivies de fraternisations de décembre en Artois : « L’ennemi n’était pas mieux loti et toute guerre était suspendue, sauf la lutte contre la boue. » Un autre régiment que le sien, « à la faveur de cet armistice forcé, avait engagé des conversations avec ceux d’en face. De poste à poste on avait causé, lancé du pain en échange du tabac. » Un phénomène bien connu. Mais, ici, les suites sont vues d’en haut. Campagne dit qu’on a décacheté toute la correspondance pour la contrôler ; qu’il a fait bientôt « redescendre tout le monde dans la fange » et fait tirer un coup de semonce pour dissuader des officiers ennemis de se montrer. Lorsqu’un homme et un sergent discutent encore avec les Allemands qui s’étonnent du changement d’attitude, ils sont pincés par un lieutenant et traduits en conseil de guerre, et leur officier aussi. Campagne raconte alors comment il fait acquitter l’officier, mais ne dit rien des deux hommes.
Pendant la période du « grignotage », Campagne critique une tactique qui, en usant l’adversaire, a aussi pour résultat « de nous user nous-mêmes ». Il expose le dilemme du chef : obéir à des ordres stupides ou protéger la vie des hommes dont il a la responsabilité ? Il ne condamne pas le fait qu’un commandant de CA ait été conspué. Il trouve ridicule la légende d’un dessin paru dans L’Illustration montrant un « officier calmant ses hommes impatients d’attaquer » ; et aussi un chef « se complaisant dans le langage le plus trivial assaisonné de tous les termes d’argot dont l’arrière nous attribuait le constant usage ».
Après Verdun et avant la Somme, il passe en secteur tranquille du côté de Soupir, dans l’Aisne. Vient la « crise morale » dont il se félicite de n’être pas témoin direct, mais dont il présente les causes : un moral en baisse depuis quelque temps ; l’offensive d’avril qui rend la crise plus aiguë ; l’ivresse, la fatigue, les injustices, le cafard, la campagne pacifiste. Il est heureux de la nomination de Pétain, mais n’apprécie pas « la petite guerre » des coups de main dont l’objectif véritable n’est pas de rechercher des renseignement sur l’ennemi, mais de « nous tenir, et tenir l’ennemi en haleine ». Caporetto est, d’après lui, le résultat de la même propagande, contre laquelle s’élève heureusement « le souffle ardent » de D’Annunzio dont il cite un long texte sans en souligner la tragique bêtise : « Il y a des mères italiennes, bénies entre toutes les femmes par le Dieu des Armées, qui regrettent de n’avoir qu’un, deux, trois fils à sacrifier. » Plusieurs chapitres sont consacrés à la description du front italien (un des rares textes qui traduit correctement « il Piave » par « le Piave »). Ils montrent l’accueil cordial des Italiens malgré les réticences du clergé : « Nous passions pour des Républicains farouches et anticléricaux. »
Le colonel Campagne était, lui, un farouche adversaire de la Ligue des Droits de l’Homme ! Un paragraphe doit être cité, pour conclure cette brève notice et bien définir notre témoin : « La Ligue des Droits de l’Homme paraît avoir été créée dans les temps pour saboter l’armée française à l’occasion d’un vulgaire procès de trahison. Il faut lui rendre cette justice qu’elle n’a jamais failli à cette mission. Les tribunaux militaires de la Grande Guerre lui ont paru un objectif de choix. Elle les a attaqués avec une admirable ténacité. »
Rémy Cazals
Caujolle, Louis (1888-1960)
Son père était professeur d’allemand ; lui-même, né à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées) le 16 janvier 1888, devient agrégé d’allemand. Fiancé en 1914, il se marie en août 1917. Son témoignage publié est tiré de son manuscrit « Mes mémoires de guerre 1914-1918 et 1939-1940 », rédigé tardivement comme le montrent plusieurs indices, en particulier la mention du maréchal Pétain en 1917. Il y avait sans doute des notes au jour le jour, dont la succession des dates a été conservée pour certaines périodes, et pas pour d’autres. Dans tous les cas, on a l’impression que le témoignage a été lissé avec affirmation répétée d’un patriotisme sans hésitation ni murmure, attitude peu vraisemblable chez un combattant des tranchées, mais construite par la suite à partir d’un parcours particulier.
Lors de la mobilisation, il est caporal au 83e RI de Toulouse. Face à « l’agression brutale de l’Allemagne », il écrit que « le Pays se redresse plus fier et plus fort que jamais et se prépare à tous les sacrifices pour défendre son sol et sa liberté ». Dans l’enthousiasme général, le 83 part, la fleur au fusil. Caujolle aligne quelques poncifs : territoriaux à barbe blanche ; quantité d’espions allemands qui rôdent en France. Le 8 août est le plus beau jour de sa vie : « L’Alsace est à nous. » En marche vers le nord, ses chaussures lui abîment les pieds, ce qui le handicape lors de la bataille de Bertrix où le régiment est fauché par les mitrailleuses. Il est évacué vers Saint-Gaudens où il critique les embusqués qui ne veulent pas monter. Il dit qu’il est envoyé, sans l’avoir sollicité, comme sergent instructeur à l’école des élèves aspirants de Toulouse, avec la noble mission de former des officiers dont on a tant besoin. Il y reste jusqu’en février 1915, étant lui-même nommé aspirant. Il retourne au front en avril au 209e d’Agen et découvre la guerre de tranchées le 5 mai devant Arras. Certes les attaques n’apportent que massacres inutiles. Mais : « Les grands et nobles sentiments que mes parents ont fait naître dans mon âme prennent maintenant une netteté et une force inaccoutumée. Je sens tout ce qu’il faudrait pour créer une France rajeunie, vigoureuse, ardente, vaillante, digne de son glorieux passé, débarrassée de tous ces sales politicards arrivistes et sectaires qui l’ont désunie et ont failli par négligence, veulerie ou faux idéalisme humanitaire, la conduire à la ruine » (sentiments du 19 mai 1915 ou du 6 février 1934 ?). Il cite Péguy, Psichari et Barrès ; il fait des conférences sur le pangermanisme.
À plusieurs reprises, il affirme que ses chefs sont très contents de lui, mais il se dit écœuré par la distribution des croix à des incapables et des froussards parce qu’ils savent faire la cour ou parce qu’ils sont d’Agen. Il note que les permissionnaires sont découragés par les scandales qu’ils ont vus à l’arrière. On utilise ses compétences de la vie civile pour envoyer dans les petits postes allemands des lettres participant de la guerre psychologique. En décembre 1915 en Artois, on s’attendrait à voir tomber la pluie pendant des jours entiers, jusqu’à l’inondation des tranchées et à la fraternisation que tant d’autres ont pu constater. Mais pas Caujolle. Cela correspond à une période lissée où peu de dates sont précisées.
En janvier 16, il est blessé par éclats d’obus et envoyé à l’arrière. En août, rétabli, il est détaché au 2e bureau de l’état-major de la 158e DI. Il vient souvent en première ligne pour effectuer des observations, mais il regagne ensuite son confort. Il écrit qu’il réclame à plusieurs reprises son retour dans une unité combattante, mais en vain. Lors de l’offensive du 16 avril 1917, il est nommé chef du 2e bureau de la division. L’attaque connaît l’échec. Le journal de Caujolle passe du 19 avril au 13 mai sans notes. Le 27 mai, il évoque la « révolte des soldats dans les trois régiments de notre division ». Ils viennent d’être relevés, ils croient pouvoir bénéficier d’un repos, on leur donne l’ordre de remonter en ligne en renfort. C’est alors une « explosion de colère qui trouve un terrain préparé par une perfide propagande antimilitante [antimilitaire ? antimilitariste ?], antipatriotique, qui depuis quelque temps intoxique notre armée ». Opinion d’un officier d’état-major qui semble bien loin des poilus ; peut-être, aussi, loin dans le temps car il ne faut pas oublier que Caujolle écrit vingt ans plus tard. C’est ici qu’il parle à trois reprises du maréchal Pétain ; qu’il évoque une 5e colonne d’agents payés par l’ennemi ; qu’il précise qu’il s’agit de propagande communiste ; qu’il mélange dans la même catégorie des « journaux défaitistes inspirés par l’ennemi » La Gazette des Ardennes et Le Bonnet rouge. Une note intempestive du présentateur vient encore aggraver la confusion en annonçant que Bolo Pacha a été condamné à mort en février 1919, alors qu’il a été fusillé le 17 avril 1918.
En novembre 1917, Caujolle monte un échelon de plus en entrant à l’état-major de la 3e armée à Noyon. Il se spécialise dans la cartographie à partir de photos aériennes et souligne que tout le monde le félicite pour son travail. Sur les épisodes de 1918, offensives allemandes et contre-offensive alliée, il n’écrit que des pages d’histoire générale et non de témoignage personnel. Jusqu’à l’entrée triomphale en Alsace, jour de gloire bien arrivé. Après l’armistice, il est nommé professeur d’allemand à Saint-Cyr, puis entreprend une carrière civile en lycée.
RC
*Louis Caujolle, Mémoires de Guerre 1914-1918, s. l., éditions Gascogne, 2011, 217 p., illustrations (dessins et aquarelles de l’auteur).
Coeurdevey, Edouard (1882-1955)
1. Le témoin
Aîné d’une famille nombreuse de paysans pauvres de Verne (Doubs). Placé comme valet de chambre chez un sénateur, il se donne une culture d’autodidacte. Il peut faire des études, devenir instituteur, obtenir une licence ès lettres, fréquenter l’historien Albert Mathiez (qu’il retrouvera pendant la guerre, lors d’une permission, et dont il critiquera les opinions, p. 473 du livre). Un long stage en Autriche lui permet d’acquérir une bonne connaissance de l’allemand, langue qu’il utilise parfois dans ses carnets lorsqu’il s’agit de critiquer des camarades proches.
Adjudant, mobilisé en 1914 au CVAD 1/7 (Convoi de Véhicules Administratifs Divisionnaire), il se considère comme un embusqué. On remarque que, dans cette unité, un officier punit au choix de 8 jours d’arrêts ou de l’envoi dans l’infanterie (p. 149). Il devient ensuite chef de bureau de dépôt divisionnaire, « un filon » (p. 517). Il ne découvre le séjour en tranchée de première ligne, avec le 417e RI, que le 25 août 1917 en « chic secteur » (« Si vous laissez les Boches tranquilles, ils laissent la paix », p. 602). Le 30 mai 1918, il n’a pas encore reçu « le baptême du feu » (p. 797). Cela se produit en août ; il est blessé le 20 août et évacué.
Après l’armistice, il devient interprète auprès d’un tribunal militaire en Allemagne. Démobilisé, il occupe divers postes dans l’enseignement, dont celui de directeur de l’Ecole normale d’instituteurs catholiques du Bas-Rhin. Marié après la guerre, quatre enfants. Dans l’avant-propos, son fils le présente comme politiquement de droite, ce qui apparaît dans le témoignage. Il meurt le 26 mai 1955.
2. Le témoignage
Les 12 carnets, considérés par l’auteur comme précieux, ont été redécouverts par la famille, transcrits, mis en ligne et publiés dans la collection « Terre humaine » (Édouard Cœurdevey, Carnets de guerre 1914-1918, Un témoin lucide, Paris, Plon, 2008, préface de Jacques Marseille). L’ensemble fait 932 pages dont 856 représentant la transcription. Annexes : croquis de localisation ; données statistiques ; composition des gouvernements successifs de la France ; chronologie ; glossaire ; index des noms de personnes et des thèmes. Deux cahiers de photos dont un en rapport direct avec l’auteur, et l’autre, moins utile, sur la guerre en général.
Le sous-titre (« Un témoin lucide ») évoque davantage une lucidité sur lui-même et sur le comportement de ses proches que sur l’extérieur. Il se laisse abuser par certains bobards (p. 41, les creutes de l’Aisne achetées avant 14 par les Allemands et aménagées pour la guerre). En mars 17, il est persuadé de la fuite des Allemands (p. 531 : « Les Allemands ne reculent pas, ils fuient ! »). Ses jugements, toujours péremptoires, sont souvent remis en question : par exemple sur Joffre (p. 107 : « Comme il décidera, ce sera bien » ; p. 143 : un vieux gaga ; p. 812 : il aurait fallu le fusiller) ; sur Briand (p. 417 : « grand homme d’Etat » ; p. 461 : « le mielleux Briand ») ; etc. La condamnation est par contre totale et fréquente des politiciens, des fils à papa, des francs-maçons, des socialistes, des instituteurs… et des « genss du Midi », information intéressante sur l’Union sacrée.
3. Analyse
– Le rédacteur de la présente notice n’a pas compétence pour tenter une analyse psychologique de l’auteur des carnets. Pourtant, la matière est abondante. Il évoque fréquemment les problèmes sentimentaux au milieu desquels il se débat, par exemple, le 14 avril 1918 : Marguerite, Marthe, Camille, Emmy… « Quel monstre je suis. » Quelques passages ont cependant été grattés par Édouard, et d’autres, « de caractère intime », n’ont pas été retenus dans l’édition, comme le lecteur en est averti (p. 21). Le rapport à Dieu est de plus en plus fréquent en avançant : « … la guerre, ses dangers, ses épreuves, ses ruines m’ont rapproché de Dieu, ont réveillé, retrempé ma foi catholique, et donné une activité très vive à mon sens religieux » (p. 631). On ne retiendra ci-dessous que quelques aspects intéressant l’histoire de la guerre.
– La mobilisation à Verne : larmes des femmes, « silence des hommes qui se contiennent pour ne pas pleurer », épouvante, cris (p. 25).
– Les pillages de villages français par des troupes françaises (p. 30, 798).
– La critique des officiers, leur « encombrante nullité » (p. 44), « frelons bourdonnants et dorés » (p. 161), se comportant comme des « hobereaux tout puissants » (p. 814).
– Une vie sexuelle fort active des embusqués : « séances de pornographie » dans les propos de cantine des adjudants ; femmes infidèles ; recherche des « ressources en fesse de la localité » (p. 300)…
– Le bourrage de crâne par les grands quotidiens, les contradictions dans les communiqués officiels…
– Peu de choses sur les « mutineries » de 1917 : début juin 1917, 200 hommes du 404e RI partent en désordre en chantant l’Internationale. « Et pas une tête, pas un chef pour fermer ces gueules ! »
– Il est étonnant de trouver dans la dernière partie du livre la première description d’une corvée de nuit (p. 662), d’un cantonnement dans des conditions scandaleuses (p. 688), d’une très dure marche à l’issue de laquelle seuls les officiers sont bien logés (p. 698), d’une attaque (p. 845), alors qu’elles figurent dès le début des récits des combattants de l’infanterie. Mais c’est normal, puisque notre auteur n’a connu ces épisodes que très tardivement.
– Sa formation, ses idées politiques et sa méconnaissance de la guerre réelle font d’Edouard un « patriote ». Mais sa lucidité l’oblige à noter les attitudes des soldats comme celui qui ne veut pas monter en disant : « Je sais trop ce que c’est » (p. 545) ; ceux qui imaginent ces utopies brèves devant mettre fin à la guerre (p. 659) ; qui estiment que les Russes ont raison de cesser le combat (p. 663) ; qui refusent de verser pour l’emprunt de défense nationale en disant : « Quand ils n’auront plus de galette, il faudra bien qu’ils s’arrêtent de faire la guerre » (p. 690) ; qui décident de ne pas avoir d’enfants car « pour les faire tuer on en a toujours trop » (p. 766)…
– Lorsqu’il rend visite à son frère Julien dans la tranchée en octobre 14, celui-ci a ce cri du cœur : « C’est terrible. Je ne sais pas comment je suis encore ici. Je crois que je ne reverrai jamais Verne » (p. 60) « Quels pâles guerriers nous sommes à l’arrière, nous à qui il ne manque rien », conclut Édouard (p. 61). Julien sera gravement blessé, perdant un œil. C’est avec son autre frère, Louis, que l’opposition devient conflictuelle. Édouard voudrait lutter contre les « idées anarchistes » du « pauvre Louis » ; celui-ci critique les idées de sacrifice et de gloire du premier (p. 242). « Il me fait la remarque que mes actes ne sont pas en rapport avec mes idées. Il a raison. Mais que faire ? » (p. 441). « Il me demande si je jouis de toutes mes facultés et regrette pour moi que je n’ai pas été en première ligne depuis le début de la guerre » (p. 629). Édouard s’accroche aussi avec sa mère qui ne veut pas donner de l’or pour la défense nationale (p. 154).
– Le témoignage sera utile à Alexandre Lafon pour sa thèse de doctorat sur la camaraderie. Camaraderie/répulsion par rapport à l’autre adjudant embusqué. Amitié d’avant la guerre revenant sans cesse à l’évocation de Maurice Colin tué dès le début.
– Enfin, à l’issue de cette trop brève analyse de contenu, il est bon de signaler que la presque totalité du témoignage a pour cadre géographique le sud du département de l’Aisne.
Rémy Cazals, juin 2010