Né le 30 juin 1874 à Montauban (Tarn-et-Garonne) dans une famille de cultivateurs. Service militaire de 1895 à 1898 au 9e RI d’Agen. Marié le 20 avril 1902 à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne). Ouvrier de l’entreprise Brusson (voir ce nom) à Villemur, mobilisé au 133e RIT, caporal le 30 octobre 1914, il a écrit des lettres à son patron : une carte postale et quatre lettres sont conservées dans les archives de la société, aux Archives de la Haute-Garonne. Le régiment se trouve en Alsace d’août 1914 à mars 1917. Dans la lettre du 25 septembre 1914, il remercie pour l’envoi de 10 francs ; ayant laissé sa famille sans ressources, il demande que l’entreprise embauche sa femme ; il souhaite que sa lettre soit communiquée à ses camarades de travail. Le 17 octobre, il précise qu’il lui tarde de venir reprendre son activité civile. La plus intéressante est celle du 28 décembre, envoyée d’Alsace : « Mon cher patron, hier j’ai reçu de M. de Saint-Victor [voir ce nom] 10 francs venant de votre part. Je vous dirai, Monsieur Antonin, que vous m’avez réellement rendu service. Car, croyez-le bien, nous sommes dans une mauvaise situation en ce moment. Car nous sommes dans les tranchées en avant postes, tranchées qui contiennent 30 centimètres d’eau, et en même temps nous avons même quelques prises avec les Allemands. Pourrai-je dire, cher patron, la fin de ce supplice ? Non, je ne puis, malheureusement. Je préfèrerais être ou du moins revenir bientôt à votre service. Mais en ce moment nous sommes ici pour faire chacun notre devoir. Mais avec beaucoup de souffrances. Car nous avons continuellement des journées complètement entières de pluie, et depuis cinq mois nous n’avons pas encore quitté les pantalons, et depuis quinze jours nous n’avons pas encore quitté les chaussures. Mon cher patron, je vous remercie beaucoup d’avoir eu un peu d’attention pour moi car j’en avais bien besoin. Mais ne faites jamais savoir à ma femme que je suis ici dans un si mauvais état. » Sur une carte postale du 24 janvier 1915 : « Je suis toujours en bonne santé malgré le froid rigoureux que nous éprouvons au milieu des neiges. »
Dans le long espace de temps entre les messages ci-dessus et la dernière lettre, du 25 mars 1917, François Vacquié n’a pas écrit à son patron ou bien rien n’a été conservé. À cette dernière date, il informe que son régiment vient d’arriver près de Verdun et que le spectacle est « piteux ». Il reste dans ce secteur jusqu’en septembre, puis il est en Champagne jusqu’en décembre 1917.
Il meurt à Villemur-sur-Tarn le 16 septembre 1918, en son domicile (nous n’avons pas d’autre précision).
Voir le livre de Jean-Claude François, Les Villemuriens dans la Grande Guerre, édité par Les Amis du Villemur historique, 2014.
Rémy Cazals, mars 2016.