1. Le témoin
Né à Mureils (Drôme) le 30 décembre 1883. Famille d’agriculteurs. Ecole primaire. En 1914, marié, deux enfants. Il passe une partie de la guerre, au début, comme planton au GQG de Joffre (septembre 1914-janvier 1915), puis au QG de Dubail jusqu’en décembre 1915. Il est ensuite affecté au 13e Bataillon de Chasseurs alpins sur le front des Vosges où ses notes s’interrompent en mai 1916. On sait qu’il combattit ensuite en Italie et qu’il survécut à la guerre. Revenu sur l’exploitation familiale à Mureils, il y est décédé le 1er avril 1970.
2. Le témoignage
Deux carnets de notes sont conservés par la famille. Le premier carnet de Gabriel Thivolle-Cazat, de septembre 1914 à décembre 1915, est retranscrit dans Jean-Pierre Bernard et al., Je suis mouton comme les autres. Lettres, carnets et mémoires de poilus drômois et de leurs familles, Valence, Editions Peuple Libre et Notre Temps, 2002, p. 439-454.
3. Analyse
Lassitude, démoralisation et révolte apparaissent de bonne heure. D’abord (4 mars 1915), l’auteur espère la fin victorieuse, mais en novembre, c’est : « Que ça finisse donc comme ça voudra, mais que l’on rentre chez soi. » Il y a tant à faire à la maison et sur les terres. Sentiments d’animosité envers les officiers qui traitent les hommes comme les paysans traitent les animaux. Le 2 avril 1916, près de La Croix-aux-Mines, il entend les Boches de la tranchée d’en face chanter l’Internationale en français.
4. Autres informations
– Rémy Cazals, « Culture de guerre, culture de paix. Retour sur les témoignages de combattants », dans Histoire, défense et sociétés, revue de l’ESID, Université de Montpellier III, n° 1, 2004, « Guerre, paix et sociétés. Pour une histoire totale », p. 59-74.
Rémy Cazals, 12/2007