Gaillard, Charles (1897-1915)

1. Le témoin

Né le 8 juillet 1897 à Plouharnel (Morbihan). Son père est médecin.

 

2. Le témoignage

Charles Gaillard, Au front à 17 ans. Lettres d’un jeune Morbihannais à sa famille, présentées par Blanche-Marie Gaillard, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, 2005, 191 p., illustrations.

 

3. Analyse

Engagé volontaire, Charles Gaillard arrive sur le front avec le 65e RI en décembre 1914 dans la Somme. Le régiment est envoyé en Champagne pour l’offensive de septembre 1915. Les lettres de Charles Gaillard décrivent le secteur de Suippes, Perthes, Mesnil-lès-Hurlus. Sergent depuis quelques jours, il est tué à l’attaque de la Courtine, le 24 octobre.

Les lettres apportent des éléments intéressants sur l’expérience de guerre d’un jeune bourgeois, enthousiaste jusqu’à la découverte des tranchées et des boyaux, ce qui lui fait écrire à sa mère qu’il faut empêcher son jeune frère de s’engager. Les thèmes récurrents de la guerre en première ligne sont présents : destructions, froid, boue, cadavres, butin de guerre, corvées… Il sait aussi décrire le miracle d’être encore vivant, le partage du contenu du sac d’un mort, la situation délicate d’un gamin qui doit commander des anciens… Il comprend vite l’inanité des attaques « meurtrières et sans résultat » (« On s’empêtre dans les fils de fer et on est mitraillé ! »), mais il espère toujours que celle qui vient sera décisive… Ses dessins donnent à voir concrètement une cagna, un réseau de tranchées, le détail d’un masque à gaz, mais aussi une scène de fraternisation avec les Allemands. Charles Gaillard a également pris de nombreuses photos, reproduites dans le livre.

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