Comment parvenait-on à travailler en zones occupées ou sur la ligne de front pendant le premier conflit mondial?
Les célébrations du centenaire sont l’occasion de confronter le discours orienté des vainqueurs d’après-guerre (Charles de Kerchove de Denterghem, 1927) à la réalité des faits, à l’aune des sources d’archives toujours disponibles. Dans le secteur verrier par exemple, l’historiographe belge a pour habitude de faire, de l’industriel Emile Fourcault le seul « traître à sa patrie ». Or, les documents d’époque montrent qu’un grand nombre de verreries ont maintenu leur fabrication pendant le conflit. Son retentissant procès n’est-il pas finalement l’arbre qui cache la forêt ? Il paraît désormais évident que l’industrie du verre – qui n’a encore jamais été étudiée à ce jour – ne constitue pas le seul exemple de la poursuite des activités en zones de guerre.
L’occasion est donc ici donnée d’étudier le fonctionnement quotidien de l’industrie pendant le conflit et au-delà, d’estimer à qui finalement, cela a profité, entre redistribution des parts de marché et remise à niveau de l’outil de production.
Le colloque se tiendra les 26 et 27 octobre
au CEME – CHARLEROI ESPACE MEETING EUROPÉEN
144 rue des Français, B-6020 Dampremy (BE)
Le programme du colloque :
JEUDI 26 OCTOBRE 2017
9h : ACCUEIL
9h30 : ALLOCUTION D’OUVERTURE DU COLLOQUE Paul Magnette, Bourgmestre de la Ville de Charleroi
10h : Introduction Jean HEUCLIN, professeur émérite, Université catholique de Lille
10h30-12h SÉANCES DE LA MATINÉE (présidence : Jean HEUCLIN)
PAUSE
- « Un cas de contre-exemple de la mise en coupe réglée de l’industrie par l’occupant allemand : la verrerie en zone belgo-française », Stéphane PALAUDE, président de l’AMAVERRE.
« Une cristallerie d’art sous la menace du feu : les établissements Gallé et les défis de la production industrielle en zone de guerre (1914-1918) » Samuel PROVOST, maître de conférences, département d’histoire de l’art et d’archéologie, Université de Lorraine.
18h30-22h : DÉCOUVERTE DES COLLECTIONS DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE CHARLEROI ET WALKING-DINNER
VENDREDI 27 OCTOBRE 2017
9h-12h30 SÉANCES DE LA MATINÉE (présidence : Michaël AMARA, Archives générales du Royaume)
- « Les déportations des ouvriers belges durant la Première Guerre mondiale : logique industrielle ou improvisation ? L’impact sur la population belge », Arnaud CHARON, chercheur, projet « The Great War from below », Archives générales du Royaume, Bruxelles.
- « Industrie du Verre en zone « annexée » : les Bezirke de Saarbrücken et de Strasbourg et plus particulièrement la situation de la verrerie Vallerysthal », Luc STENGER, chercheur en histoire.
- « Industries métallurgiques et constructions électriques (les ACEC) au Pays de Charleroi durant la Grande Guerre », Jean-Louis DELAET, directeur du Bois du Cazier.
PAUSE
- « Le maintien de la production de la sucrerie belge Couplet au cours de la Grande Guerre », Ludovic LALOUX, maître de conférences, Université de Bordeaux.
- « L’industrie textile du Nord sous l’occupation, 1914-1918 : une industrie (presque) inactive », Simon VACHERON, Centre Roland Mousnier, Université de Paris-Sorbonne.
- « L’industrie sidérurgique belge pendant la Grande Guerre. Le cas des Forges de Clabecq », Madeleine JACQUEMIN, chef de travaux, Archives générales du Royaume.
12h30-13h30 : LUNCH
13h30-16h SÉANCES DE L’APRÈS-MIDI (présidence : Carine GOUVIENNE, archiviste,
Ville et CPAS de Charleroi)
- « Les usines belges délocalisées à l’étranger pendant la Grande Guerre », Michaël AMARA, chef de service, Archives générales du Royaume, Bruxelles.
- « Le cluster du pays de Weppes occupé entre 1914 et 1918 : une production qui s’est poursuivie ? », Chantal DHENNIN, laboratoire HLLI, ULCO, Université Lille Nord de France.
- « La répression de la collaboration industrielle dans la province de Liège après la Première Guerre mondiale », Alysson RIMBAUT, historienne agrégée.
- « La SA Brevets Fourcault : victime de guerre ? », Catherine THOMAS,
conservateur, Musée du Verre de Charleroi.
CONCLUSION Stéphanie CLAISSE, Académie royale de Belgique