Publication : Pierre Alfred Nougarède – Hurtebise 1914

Ce livre est une pure production du Collectif de Recherche Internationale et de Débat sur l’Histoire de la Première Guerre mondiale (CRID 14-18). Collectif, l’ouvrage l’est par l’implication de plusieurs historiennes et historiens membres du groupe, sous la direction de Marie Llosa et de Thierry Hardier. Le livre a une dimension internationale marquée par le souci de connaitre les Allemands positionnés en face du capitaine Nougarède et de ses soldats. Il touche au Nord et au Sud de la France, au Nord par les champs de bataille, au Sud par l’origine de l’auteur. Il a reçu le soutien de collectivités territoriales du Nord et du Sud. Le CRID 14-18 a son siège à Craonne dans le département de l’Aisne ; les noms de lieux de cette région lui sont familiers depuis plus de vingt ans : le plateau de Californie, la ferme d’Hurtebise, la Caverne du Dragon…

Il peut être acheté auprès du trésorier du CRID, Thierry Hardier : thierry.hardier@wanadoo.fr au prix 26 euros + 10 euros de frais de port.

En complément du livre, les élèves de 3e du Collège Paul Eluard de Noyon ont réalisé une vidéo intitulée Retrouver Hurtebise avec capitaine Nougarède. Ils ont également rencontré et filmé Noël Genteur, agriculteur à Craonne sur le Chemin des Dames interview de Noël Genteur.

Récit de l’excursion faite par les élèves de l’École Normale de Laon, au Chemin des Dames le 27 juin 1920

Présentation

Nous avons travaillé sur deux témoignages totalement différents retraçant l’un et l’autre une visite sur le Chemin des Dames en septembre 1919 et juin 1920.

Le premier est celui d’Yvonne Bufaumème, une jeune parisienne de 25 ans qui s’y rend en voyage organisé par le biais de la Compagnie des Chemin de Fer du Nord, le 6 septembre 1919. Cet écrit testimonial est issu d’un journal intime et relate, dans le détail, ce que nous avons nommé « une visite-marathon » d’une durée d’une journée, avec départ et retour en gare de Paris-Nord. Son analyse a fait l’objet d’une publication1.

Le second témoignage que nous présentons ici est à la fois proche temporellement et géographiquement du premier. Toutefois, des rapprochements et des dissemblances s’imposent. Ce « récit » est le compte rendu d’une excursion de jeunes élèves-instituteurs de l’École normale de Laon accomplie à la date du 27 juin 1920. Il est conservé à La Contemporaine sous la cote F/DELTA/1126/72. Il est manuscrit et comporte une dizaine de feuillets accompagnés de trois photographies et d’un plan de l’excursion3. Disons-le d’entrée, il n’a pas la qualité émotionnelle ni d’observation fine de celui d’Yvonne Bufaumène. C’est un compte rendu qui possède donc la sécheresse de ce type d’écrit, même s’il est longuement rédigé par une écriture soignée et assez serrée. Il est l’œuvre d’un des élèves- instituteurs du groupe qui a pris part à cette journée d’excursion et l’une des légendes des photographies nous indique qu’il a été rédigé par « l’élève de première année Lemaître4 ». Ces élèves- instituteurs sont accompagnés du directeur de l’École normale de Laon, « M. Fusy » et l’archiviste du département de l’Aisne, « M. Broche ». La visite était donc encadrée et séquencée par une autorité hiérarchique, avec l’intervention particulière d’un « professeur » (« M. Corriges ») muni d’une carte visant à expliquer dans le détail les combats de 1814 autour de Craonne et Hurtebise.

D’un point de vue strictement géographique, les deux témoignages se complètent car, là où Yvonne Bufaumème part de la gare de Coucy-Le-Château pour aller explorer les contrées dévastées de l’ouest du Chemin des Dames avec un retour prévu en gare de Soissons, le « récit » que nous présentons ici s’attache plus à explorer la partie orientale du même lieu. Le premier évoque une véritable sidération à la vue des dévastations, le second est plus mesuré et beaucoup moins émotionnel. Yvonne Bufaumène est une jeune parisienne qui découvre pour la première fois, cinq ans après le début du conflit, l’ampleur des dégâts dont elle a entendu parler tant par la presse5 que par les blessés qu’elle a soignés durant le conflit. Nos normaliens, dont une bonne partie doit être originaire du département de l’Aisne, ont déjà été forcément confrontés au navrant spectacle des ruines.

Mais ce qui rapproche certainement le plus ces deux témoignages, c’est la mise en scène et la scénographie imposée aux uns comme aux autres. Visiblement, le but de ces premiers pèlerinages dans ce que Rolland Dorgelès nommera en 1923 avec son RéveildesMorts,les « pays aplatis6 », a pour but de sidérer le spectateur face à l’ampleur des ravages causés par la guerre. La visite d’une touriste ou de ce groupe de normaliens est pensée, construite par les différents acteurs qui les emmènent, pour être avant tout édifiante. Le contenu de la fin du témoignage que nous présentons ici montre, à l’évidence, la volonté d’inculquer aux futurs élèves par le biais de ces jeunes enseignants, une forme de justification de l’existence du conflit par la prise en compte de visu de l’ampleur des dégâts causés par l’ennemi d’hier. Rien n’est ici neutre et toute la scénographie que nous évoquions plus haut est pensée pour être « frappante », et ce, afin de marquer les esprits à jamais par un spectacle de désolation totale. Les premiers pèlerins des champs de bataille de la Grande Guerre doivent repartir de leur périple mentalement transformés par ce qu’ils ont vu. Et ils voient beaucoup, mais que ce soit notre jeune parisienne ou nos normaliens, seuls leur regard est sollicité, voire comme c’est le cas dans ce deuxième témoignage, encadré par un discours général (et hiérarchique) sur les guerres et leurs effets7. Ni l’une ni les autres n’échangeront le moindre mot avec les « sinistrés » revenus vivre dans ces contrées absolument dévastées et presque vides de toute vie. En mesurent-ils toute la difficulté ? Rien n’est moins sûr tant le rythme de visite qui leur est imposé par les organisateurs est contraignant.

1 Jean-François Jagielski, « Un pèlerinage dans les « pays aplatis » : l’excursion d’Yvonne Bufaumène sur le Chemin des Dames » in Yves-Marie Evanno et Johan Vincent (dir.), Tourisme et Grande Guerre. Voyage(s) sur un front historique méconnu de la grande Guerre (1914-2019), Codex, 2019, pp. 269-281

2 Nos remerciements à Thierry Hardier qui nous l’a fait connaître. Nous l’avons dactylographié dans son intégralité.

3 Nous ne pouvons les reproduire ici pour des questions de droits. Deux photographies d’assez mauvaise qualité fixées au feuillet 6 représentent pour l’une trois membres du groupe près de l’épave d’un char d’assaut et pour l’autre un sentier qui gravit les pentes du plateau de Californie. Ces deux photographies sont légendées de la manière suivante : « Photo au-dessus : l’un des tanks des environs de la ferme du Temple. L’élève de 1ère année Lemaître, rédacteur du présent récit, s’y trouve par hasard appuyé de la main gauche – Ci-dessous : Craonne au Plateau de Californie ». La troisième, de meilleure qualité, est fixée au feuillet 15, représente deux véhicules et une partie des membres du groupe. Cette dernière est légendée sur ce même feuillet : « à Beaurieux ».

4 Voir note 3.

Télécharger la présentation et l’intégralité du témoignage

J.F. Jagielski

Chronique 6/12 Craonne

Brefs souvenirs 6/12 Craonne

Vous partez de Toulouse en train en fredonnant la chanson de Craonne (prononcez Cra-onne) ; à la gare Montparnasse, vous prenez le métro, ligne directe vers la gare du Nord ; de là un train vers Laon (prononcez Lân) ; au chef-lieu du département de l’Aisne, un membre de la famille Genteur vous attend pour vous conduire en auto à Craonne (prononcez Crânne). Près du but, la route dépasse le site du vieux village détruit par la guerre, au pied du plateau de Californie et du Chemin des Dames. Vous arrivez à la mairie (voir la photo), très grand bâtiment qui n’est pas à l’échelle du nouveau village, construit après la guerre grâce à des dons de Suédois (présence du drapeau de la Suède lors des cérémonies commémoratives). La mairie dispose, à l’étage, d’une grande salle où ont lieu concerts, conférences et colloques universitaires. C’est dans cette mairie que Lionel Jospin a prononcé son fameux discours de 1998 appelant à réintégrer les mutins de 1917 dans la mémoire nationale.

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Appel à souscription : Craonne, 100 ans de batailles inachevées (1914-2018)

L’actualité éditoriale du CRID 14-18 est riche en cette rentrée : parallèlement à la publication des Mises en guerre de l’État, le collectif publie un ouvrage collectif sur le village de Craonne, célèbre pour sa bataille en 1917, mais encore plus pour sa chanson, associée aux mutineries de mai-juin 1917.

Vous trouverez ici le bon de souscription à télécharger. Continue reading « Appel à souscription : Craonne, 100 ans de batailles inachevées (1914-2018) »

Parution : La crise de La Courtine (mai-septembre 1917)

Le livre de Maxim Chiniakov, maître de conférences à l’université pédagogique d’Etat de Moscou, vient de sortir, en russe (ISBN 978-5-94845-281-4). La traduction du titre est : La crise de La Courtine (mai-septembre 1917). Monographie, 308 pages. En français, une table des matières et un résumé permettent d’en comprendre le sens général et l’articulation. Un premier chapitre décrit ce qui précède la crise de La Courtine. Il présente le corps russe envoyé en France (soldats et officiers), la révolution de février, les soviets de soldats, la bataille du Chemin des Dames… Le chapitre 2 porte sur les phases successives de l’affrontement à La Courtine. Le chapitre 3 en expose les suites : les pertes humaines, l’enquête, la conscience révolutionnaire, et il donne la biographie de quelques leaders de la révolte. Les sources russes consultées sont abondantes. La bibliographie inclut de nombreux ouvrages en français, parmi lesquels le livre collectif du CRID 14-18 sur le Chemin des Dames, les colloques du même collectif, la thèse d’André Loez sur les mutineries, le témoignage de Louis Barthas, le journal de Gavrilenko, etc.

Rémy Cazals

Conférence : A l’Est du Chemin des Dames. L’attaque du 16 avril, devant Reims, sous l’œil du prêtre-reporter Loys Roux

Jean-Louis, dit Loys Roux, prêtre-brancardier au 23ème régiment d’infanterie de Bourg-en-Bresse, surnommé le « régiment des photographes », est un excellent photographe. Il va réaliser un monumental témoignage photographique regroupé dans deux albums contenant 1919 photographies de sa campagne, de 1914 à 1922. Ses clichés, échangés avec ses camarades de combat, vendus à l’Illustration ou repris par la section photographique des armées sont aujourd’hui une source considérable de documentation pour l’histoire. Véritable reporter de guerre, il a « couvert » l’attaque devant Reims, des préparatifs (février à avril) à la mi-juin 1917, après les mutineries de la division ; 150 images inédites d’un épisode controversé.

Informations pratiques : vendredi 9 juin 2017 à 19 h 00,  Maison de la vie associative, Salle 101/102, 9 rue Eugène Wiet à Reims (Marne) entrée libre

Le CRID 14-18 : 10 ans de travail sur le Chemin des Dames

Le CRID 14-18 en 4 colloques

A l’occasion de la marche organisée le samedi 16 avril, le CRID 14-18 présentera en la mairie de Craonne, aux côtés des associations amies La Cagna et Chemins de Mémoire Sociale, un bilan du travail mené sur ce territoire depuis 10 ans.

Noël Genteur, président de la Cagna et ancien maire de Craonne, débutera la conférence de presse par un historique.

Frédéric Rousseau rendra compte, pour le CRID 14-18, des travaux effectués par le collectif.

Didier Cochet, président de l’association Chemins de Mémoire sociale, présentera les actions commémoratives envisagées à l’occasion du centenaire de l’attaque du 16 avril 1917.

Attention ! L’entrée n’est pas libre : un carton d’invitation est nécessaire pour assister à la conférence de presse.

Gaston Mourlot, un ouvrier-artisan en guerre

Un ouvrier-artisan en guerre – Les témoignages de Gaston Mourlot 1914-1919, édition Edhisto, 2012, 559 p.

Texte présenté par Jean-François JAGIELSKI, Alexandre LAFON et Marie LLOSA
Cartes réalisées par Philippe OLIVERA ; édité par Yann PROUILLET
Postface par Rémy CAZALS  aux éditions Edhisto

Gaston Mourlot, artisan-ouvrier parisien, combattant d’infanterie puis soldat du Génie mobilisé en première ligne, simple fantassin puis sergent, a laissé de sa guerre plusieurs témoignages : 10 carnets de guerre, des dizaines de croquis, des centaines de photographies mais aussi de l’artisanat de tranchée et même un herbier.
Mis à disposition d’un large public sous l’égide du CRID 14-18, ce corpus exceptionnel, révélant le parcours de guerre de Gaston Mourlot, devient un des témoignages les plus complets édités pour la période 1914-1919.

Un ouvrier-artisan en guerre est un livre de 559 pages, 315 illustrations et 4 cartes, format 21×30 cm
Prix unitaire : 25 € (port offert)

8e journées du livre de Craonne

L’Histoire de la Grande Guerre a rendez-vous à Craonne (Aisne) le samedi 13 et le dimanche 14 novembre 2010 en Mairie de Craonne

le samedi 13 novembre, à partir de 20 H 30,  Salle des Fêtes de la Mairie

la Mairie de Craonne vous invite en partenariat avec l’Association La Cagna à une Soirée musicale et chantante proposée par les Chemins de Mémoire sociale

Au programme

Un accordéon, une guitare, des chansons populaires d’ici ou d’ailleurs, des chants de lutte, de résistance, de la poésie, de l’humour, de l’espoir … et bien-sûr La Chanson de Craonne !

Livrets de chants disponibles sur place

Entrée libre et gratuite

le dimanche 14 novembre

10h   Ouverture de la 8e Journée du livre de Craonne par Noël Genteur,  Maire de Craonne

Matinée: Fictions de guerres

10h30 Gisèle Bienne, romancière, présentera La ferme de Navarin, Gallimard 2008, récit évoquant la ferme de Champagne où Blaise Cendrars perdit sa main droite le 28 septembre 1915 et Le cavalier démonté, École des Loisirs 2006, roman destiné aux adolescents.

Elle sera accompagnée de Marie Llosa, historienne, Crid 14-18 qui parlera de son 1er livre pour enfants Le gang des monuments, Éditions Mairie de Montauban/Musée de la Résistance et de la Déportation, 2010.

Conférence

11h30 Louis Leclabart, un artiste picard dans la Grande Guerre, Cap régions Éditions,2010.

Thierry Hardier, enseignant, Crid 14-18 et Benoît Drouart, professeur d’arts plastiques aborderont sous la forme d’une conférence illustrée les sculptures et les dessins de cet artiste qui a laissé un témoignage direct sur le quotidien des tranchées de la Grande Guerre.

Après-midi: L’actualité du livre 14/18

14h André Loez, enseignant, Crid 14-18, auteur du tout récent 14-18 Les refus de la guerre, une histoire des mutins, Folio Histoire, présentera son nouveau livre La Grande Guerre, La Découverte, Collection Repères, 2010.

14h30  Camarades ! La naissance du communisme en France par Romain Ducoulombier, enseignant, Paris, Perrin 2010.

15h L’écrivain de Lubine. Journal de guerre d’une occupée des Vosges, Clémence Martin-Froment (1914-1918). Ouvrage collectif: Philippe Nivet, Jean-Claude Fombaron, Yann Prouillet, présenté par Yann Prouillet, Crid 14-18, Edhisto 2010.

15h30 Les carnets d’Eugénie Deruelle présentés par Guillaume Giguet, Soissonnais14/18, co-Éditions Encrage /Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie de    l’Aisne, 2010.

16h  En finir avec l’affaire du Chemin des Dames par Denis Rolland, Soissonnais 14/18, Crid 14-18. La question des pertes du Chemin des Dames, Mémoires de la Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie de l’Aisne, 2010.

16h30 14-18 aujourd’hui. La Grande Guerre dans la France contemporaine, Odile Jacob, 2010 par Nicolas Offenstadt, Université Paris 1, Crid 14-18.

17h Combats, Hommage à Jules Maurin, Houdiard, 2010. Ouvrage collectif dirigé par Jean-François Muracciole & Frédéric Rousseau, présenté par F. Rousseau, Université Montpellier III, Crid 14-18.