Gilbert Badia, Le Spartakisme, Les dernières années de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht

Gilbert Badia, Le Spartakisme, Les dernières années de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht, Éditions Otium, 2021, préface de Nicolas Offenstadt, 616 pages.

Le premier contact avec ce livre, c’est celui de la très belle illustration de couverture inspirée d’une photo de janvier 1919. C’est ensuite le souvenir d’autres ouvrages de Gilbert Badia sur Rosa Luxemburg, sur Clara Zetkin, sur les spartakistes dans l’intéressante collection « Archives » des années 1960, dont un article du Monde des Livres (19 mars 2021) sur Pierre Nora nous apprend qu’elle était dénigrée par François Furet. Le livre dont il va être question a été publié par Badia en 1967 et il était devenu introuvable. La réédition actualise l’information qu’il apporte, et une préface de Nicolas Offenstadt facilite l’entrée dans un texte clair (quel plaisir de lire un livre écrit sans jargon !) et bien documenté. Le préfacier s’est d’ailleurs employé à rester sur le même plan. Très fluide, la préface se nourrit cependant à toutes les sources : bibliographie récente en langue allemande, archives de la Stasi comme du Parti communiste français, témoignages oraux de personnes ayant connu Gilbert Badia (1916-2004).

La première partie du livre débute au 4 août 1914 ; l’assassinat de Karl et de Rosa a lieu le 15 janvier 1919. Si les membres du CRID 14-18 ont toujours montré que leur intérêt pour l’histoire dépassait la seule période de la Première Guerre mondiale, on est bien obligé de constater ici que l’histoire du spartakisme en fait intégralement partie. L’acceptation de la guerre par les chefs du parti social-démocrate est considérée par les futurs spartakistes comme une trahison de la cause du prolétariat et des décisions des congrès de l’Internationale. Le SPD vote les crédits de guerre et, par discipline, Liebknecht s’incline. Par la suite, il dira son erreur et son acceptation des reproches qu’on pourrait lui faire.

Bientôt cependant, Karl, Rosa, Franz Mehring, Clara Zetkin affirment leur désaccord avec la direction du SPD. Député, Liebknecht vote contre de nouveaux crédits de guerre en décembre. Les contestataires publient avec beaucoup de difficulté la revue L’Internationale, puis les Lettres de Spartacus à partir de septembre 1916, et ensuite Die rote Fahne (Le Drapeau rouge). Trois tendances se manifestent au sein de l’ancien SPD : la majorité qui soutient l’Union sacrée ; les dissidents qui vont former le SPD indépendant ; les spartakistes. Mais Badia a bien raison de montrer qu’au début de multiples passerelles existent entre les trois groupes, d’autant que « chaque courant principal se subdivise en réalité en une série de petits ruisselets qui, tantôt se regroupent, se fondent, tantôt se séparent de nouveau » (p. 117). Ce passage est typique du nécessaire sens des nuances et des réalités concrètes que doit montrer un historien. En même temps, Badia souligne aussi l’attitude aberrante de certains minoritaires pressés « d’excommunier ».

Les spartakistes sont pourchassés par la police, emprisonnés, les hommes mobilisés dans l’armée impériale. Rosa Luxemburg passe presque toute la période de guerre en prison. Le livre nous fait connaître d’autres militants et militantes jusque là ignorés, comme Käthe Duncker dont les lettres à son mari constitueront un intéressant apport au dictionnaire des témoins du CRID 14-18. Elle décrit son activité inlassable et son extrême fatigue. Ses trois enfants étant casés, elle pense que la prison, après tout, lui fournirait le repos nécessaire (p. 147). Le 1er mai 1916, Potsdamer Platz, au cœur de Berlin, dans une grande manifestation que la police n’a pu empêcher, Liebknecht crie « À bas la guerre ! Vive la Paix ! Vive l’Internationale ! » Il est arrêté et condamné à quelques années de bagne. Adversaire de Liebknecht, Karl Kautsky reconnait en août 1916 : « Les masses mécontentes n’entendent rien au détail de sa politique, mais voient en lui l’homme qui agit pour faire cesser la guerre, et, pour elles, c’est actuellement l’essentiel » (p. 163). [J’ajoute que des combattants français, même, ont associé Liebknecht et Jaurès, deux hommes qui luttaient contre la guerre. Je cite ici une phrase du dernier chapitre de ma biographie de Jaurès parue en 2017 : « Prisonnier à Pforzheim, Léon Bronchart explique au gardien-chef que la guerre n’aurait pas eu lieu si les Allemands avaient suivi Liebknecht et si les Français avaient écouté Jaurès. »]

Les années 1917 et 1918 voient l’accroissement des difficultés de l’Allemagne à cause du blocus. Les grèves se font plus nombreuses. La défaite de l’armée et les négociations avec Wilson et les Alliés provoquent l’affaiblissement du gouvernement impérial. Liebknecht est libéré. En même temps, joue l’influence de la révolution russe, ce qui conduit Badia à une comparaison entre spartakistes et bolcheviks (chapitre XII). Même si des divergences existent entre eux, il est clair que « la révolution russe a montré le chemin » (p. 230). Les spartakistes jouent un rôle important dans la révolution allemande de novembre 1918 et dans la fondation du Parti communiste (KPD Spartakusbund). Mais la révolution est confisquée par les dirigeants du SPD, « ces révolutionnaires malgré eux » (p. 260) dont les mots d’ordre « répondent au besoin de tranquillité, de calme qui habite le cœur de tant d’Allemands – ouvriers et soldats inclus – après quatre ans de guerre, de souffrances, de misère » (p. 273).

On connait le dénouement de janvier 1919. Du SPD à l’extrême droite, c’est un déferlement « d’une violence inouïe » contre les spartakistes. Avec la complicité des SPD Noske, Scheidemann et autres, les corps francs déchainent sur Berlin « la semaine sanglante » qui voit, entre autres, l’assassinat de Rosa et de Karl. Le fossé creusé entre SPD et KPD affaiblira la résistance à opposer aux progrès du nazisme.

La dernière partie du livre est un « essai d’analyse ». Trois chapitres présentent : 1) la force réelle du mouvement spartakiste, minorité très active, mais minorité ; 2) l’origine sociale des militants (ouvriers, classes moyennes, intellectuels) ; 3) les caractères essentiels du spartakisme. Le grand problème était celui de la clarté et de l’unité. En choisissant la clarté des positions théoriques, on reste une minorité et la révolution échoue. Si on choisit l’unité avec les majoritaires du SPD, l’effectif se renforce mais les mous font échouer la révolution. Les spartakistes sont conscients que celle-ci ne peut venir que de l’action de masse d’un prolétariat éduqué. Mais, après les horreurs de la guerre (sur le front et à l’arrière), la majorité du peuple allemand aspire à la tranquillité, à la fin des violences. De cela, les leaders spartakistes sont conscients, tout en étant obligés de dire pour motiver leurs troupes : « On n’arrête pas la marche d’airain de la révolution » (p. 401).

Le livre se termine avec la transcription de 130 pages de documents précieux, des repères biographiques et chronologiques, une bibliographie, un index des noms de personnes, un mot de l’éditeur expliquant sa démarche, un cahier de photos.

Ce n’est pas en quelques lignes que l’on peut révéler toute la richesse d’un livre qui est une réussite à saluer. Il faut le lire. L’histoire de la période 1914-1919 ne se limite pas à des événements strictement militaires ou diplomatiques. L’étude du mouvement spartakiste fournit un éclairage indispensable non seulement sur l’histoire intérieure de l’Allemagne, mais aussi sur la dimension internationale.

Rémy Cazals

La Première Guerre mondiale dans le manuel franco-allemand

Le second tome du manuel franco-allemand vient de paraître. Ce nouvel opus est consacré à la période comprise entre le congrès de Vienne et la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Première Guerre mondiale y occupe une place notable, deux chapitres lui sont peu ou prou consacrés[1], ainsi qu’une double page figurant dans le chapitre « la domination coloniale [2]». De la lecture de ces pages, plusieurs points de dégagent.

Avoir un regard croisé sur ce conflit n’est pas chose aisée et s’apparente même à une aporie. Si pour les Français, ce conflit est la Grande Guerre, pour les Allemands, il est cette Urkatastrophe, cette catastrophe originelle, qui précipita l’Allemagne dans cette nouvelle guerre de Trente ans (1914-1945)[3], et qui se termina par une situation catastrophique[4] pour ce pays, qui se retrouve démembré, divisé, occupé et vaincu. Ce conflit n’est pour les Allemands « que » la Première Guerre mondiale. Pour la France et les Français, le conflit a une toute autre dimension. Il s’agit de la Grande Guerre, l’adjectif traduit et annonce l’importance de cette guerre, ne serait-ce que par le nombre de victimes, plus de 1,4 millions de morts, notre pays ne sera plus jamais celui qu’il fut avant 1914. Sans compter le statut du conflit, qui lui aussi, joue un rôle. Défaite pour les uns, victoire chèrement acquise pour les autres. Les auteurs ont réussi à vaincre cette aporie et à présenter une étude bi-nationale de la guerre, en intégrant les différences sensibles de points de vue, pour les faire étudier par des élèves des deux pays, le manuel devant être vendu aussi bien en France qu’en Allemagne. Nos élèves découvriront ainsi que le terme « anciens combattants » n’existe pas dans la langue allemande. Ils découvriront aussi des concepts allemands ou utilisés outre-Rhin, comme « chèque en blanc [5]» ou « bataille de matériel [6]»

La Première Guerre mondiale fait, d’abord, l’objet d’un chapitre chronologique, 1914-1918, dénommé De la guerre européenne à la guerre mondiale. Le chapitre est entrecoupé de dossiers, occupant une double page. Parmi les dossiers, on trouve l’union sacrée et Burgfrieden, la violence de combat, la culture de guerre, et deux pages consacrées aux civils français et allemands dans la Première Guerre mondiale. Le second chapitre qui lui est consacrée, mais comme événement fondateur, s’intitule « sortir de la guerre ». Y sont abordés le bilan de la guerre en Europe, l’armistice, les traités de paix, les mémoires de la Première Guerre mondiale. Les dossiers traitent du traité de Versailles et de sa perception outre-Rhin, aux sociétés en deuil… Concernant la partie cours, comme pour le manuel de terminale, on retrouve une disposition très française, avec une page de cours, toujours problématisée. L’autre page est consacrée à des documents et à des « pistes de travail ». Un enseignant non germanophone y trouvera des documents inhabituels, originaux, puisés dans les ressources documentaires allemandes[7]. Tous les collègues y trouveront régulièrement des documents exceptionnels, renouvelant profondément notre approche documentaire de ce conflit, comme la photographie des poppies, p.211, extraordinaire document sur la mémoire contemporaine de ce conflit dans les nations du Commonwealth. Une initiative documentaire qu’il convient de saluer. Ce n’est pas la seule innovation par rapport à un manuel français traditionnel. On y trouve des activités originales, incitant les élèves à faire des recherches sur des points précis abordés par un ou des documents. Ainsi, p.227, les élèves sont invités à rechercher des informations sur les commémorations au Canada et en Nouvelle-Zélande, ou, p.229, sur la vie et l’oeuvre de Käthe Kollwitz, très connue en Allemagne, beaucoup moins en France, par sa dénonciation iconographique de la guerre, qui lui a pris son fils. Autant d’occasions de forger, d’entretenir des compétences chez nos élèves et ainsi de contribuer à les préparer davantage au « grand bond en avant » heuristique que constitue, souvent, l’enseignement post-baccalauréat. La partie consacrée aux mémoires de la guerre est aussi originale, de par sa volonté d’expliquer comment se sont structurées ces différentes strates mémorielles, du conflit à aujourd’hui. On le voit, le manuel possède plusieurs points forts et une profonde singularité.

Autre originalité, la page intitulée « regards croisés franco-allemands » permettra à un élève de connaître l’état des recherches historiographiques et quelques-uns de ses enjeux, comme il était d’usage dans les manuels autrefois, naguère, hier presque, époque qui paraît pourtant bien lointaine aujourd’hui. Là encore, c’est une initiative et une pratique à saluer, importée d’outre-Rhin, où les auteurs des manuels ne sont pas frileux pour présenter aux élèves des débats historiographiques. L’histoire n’est pas une science désincarnée, elle est écrite par des femmes et des hommes, qui ne sont pas toujours d’accord sur tout et ce sont ces débats qui font avancer les recherches, mais aussi l’enseignement. Ainsi, la page 231 et aussi certains dossiers et pages de cours mentionnent les questions historiographiques sur la Grande Guerre. La notion de brutalisation est introduite avec un conditionnel, ce qui nous change de certains manuels qui l’imposent ex cathedra, comme une vérité absolue, hors de laquelle il n’y a point de salut. On trouve également l’écho des critiques de la notion du « consentement à la guerre », du concept de « culture de guerre »[8]. Dans l’espace consacré aux ressources documentaires, qui doivent prolonger le cours, le CRID est cité. La bibliographie est éclectique et notre ami Frédéric Rousseau y est présent. Une filmographie est aussi indiquée, on peut déplorer que l’apport du film de Jean Renoir, la Grande illusion, ne soit pas explicité comme pour les autres films. On peut aussi regretter que les films allemands qui y sont recensés, s’arrêtent au, certes superbe, Im Westen nicht neues. Il est cependant représentatif de tout un pan de la production cinématographique allemande contemporaine. Un autre aspect résolument novateur de ce manuel est la place accordée à l’histoire allemande. Mise à part dans les sections européennes et les Abibac, l’histoire de l’Allemagne n’est plus guère enseignée, hormis pour le totalitarisme nazi. La binationalité du manuel nous permet de retrouver des pages sur cette histoire ouverte par la Première Guerre mondiale. Un dossier est consacré, par exemple, à la situation de l’Allemagne entre 1918 et 1919, et un document rappelle les petites guerres menées pour les frontières orientales de l’Allemagne. Cette originalité lui attirera sans doute un beau succès de librairie, comme pour le premier tome, car il constitue aussi un bréviaire utile pour l’honnête lecteur de notre siècle. Ce beau manuel offre toutefois quelques points à débat.

On pourra déplorer l’utilisation du concept de guerre totale, p.200. Le titre introductif « vers la guerre totale » laissait pourtant entendre , que cette « guerre totale » n’était pas encore totalement… réalisée, (sans jeu de mots…) dans ce conflit. Cette précaution rhétorique ne survit pas au titre, et est d’ailleurs désamorcée page 188 avec une des problématiques centrales du chapitre : pourquoi la Première Guerre mondiale devient-elle une guerre totale ? Le concept est ensuite utilisé tel quel. On eût préféré le concept « conflit en voie de totalisation », qui nous semble plus proche de la réalité historique, car tous les éléments d’une « guerre totale » ne sont pas encore réunis entre 1914 et 1918, notamment la prise des civils pour cible. Il y eut bien sûr des exactions commises sur les populations civiles, et le souvenir dans nos Ardennes n’est pas encore estompé. Il y eut aussi des victimes civiles, par exemple dans le génocide arménien, « premier génocide du XXe siècle ». Mais le conflit nous a épargnés les bombardements massifs des villes et des populations, les tapis de bombes destinés à faire « craquer » les populations, comme ceux de Coventry, ou celui de Dresde en février 1945. Par ailleurs, les historiens allemands ont répugné longtemps, et encore aujourd’hui, me semble-t-il, à user de ce concept, à cause de son utilisation par Goebbels dans un discours à Berlin en février 1943. Même si Ludendorff l’utilise dans un ouvrage dès 1935, pour nommer le passage d’une guerre de cabinets, limitée dans son ampleur et ses objectifs, à une guerre désormais devenue absolue. On peut aussi regretter une vision téléologique sur la fameuse question de la violence infligée. Une question p.205 demande aux élèves de réfléchir en quoi l’occupation pendant la Grande Guerre préfigure-t-elle les violences qui frappent les civils dans les guerres du XX siècle. En outre, une critique des travaux de George L. Mosse vient aussi du fait que des pays échappent à cette violence physique, comme l’Angleterre et même la France, si on excepte quelques événements, comme le 6 février 1934[9] et l’agression de Léon Blum lors des obsèques de Jacques Bainville. Sans compter qu’après 1945 nos sociétés occidentales ont abandonné cette propension à la violence, malgré les sommets de violence tant subie qu’infligée, au cours de ce conflit. On trouve aussi quelques coquilles, ainsi dans le document 2 p.193, mais quel manuel peut se vanter d’en être exempt ?

Au final, le manuel dispense une vision, non pas nouvelle, mais différente, de la Première Guerre mondiale, grâce à cette collaboration binationale et à des documents sortant du cadre européen. On peut enfin accéder à un regard croisé sur cet événement, ce qui peut renouveler les pratiques pédagogiques. Les lecteurs français, comme leurs homologues allemands, y puiseront un intérêt renouvelé, grâce à sa richesse documentaire. Et ce livre, en s’ouvrant sur les débats historiographiques, dépoussière l’approche éditoriale traditionnelle et la renouvelle, même s’il reste des concepts équivoques. Il dessine un nouveau cadre didactique, dont pourraient s’inspirer nos manuels, trop souvent franco-français.

Yohann Chanoir


[1] Un totalement, l’autre partiellement.

[2] Le dossier consacré aux colonies et la Première Guerre mondiale insiste essentiellement sur les conséquences du conflit dans les colonies. La participation des troupes coloniales est évoquée par un document et par quelques chiffres sur l’importance de ces troupes.

[3] Concept évoqué par les historiens allemands, comme Hans-Ulrich WEHLER, mais aussi par le Général de Gaulle.

[4] Même si l’historiographie allemande a relativisé depuis quelques années cette « Stunde Null », cette année zéro. Ainsi, près de 90% des capacités sidérurgiques, plus de 80% du potentiel mécanique et chimique en 1945 sont préservés.

[5] ou Blankoscheck désignant le soutien inconditionnel accordé par l’Allemagne à l’Autriche-Hongrie durant l’été 1914.

[6] ou Materialschlacht.

[7]La plupart des ressources textuelles seront prochainement accessibles dans leur version allemande sur le site suivant : http://www.nathan.fr/manuelfrancoallemand

[8] Concept dont il est précisé à deux reprises qu’il est discuté, pour sa définition (page 200), mais aussi dans le dossier consacré à ce concept, pp.202-203.

[9] Dont la portée est en outre à limiter; « Le 6 février n’est pas un putsch, à peine une émeute… » écrivait René Rémond, dans Les Droites en France, Paris : Aubier, 1995, Collection Historique, p.210.

Parution: Jünger dans la Pléïade

Les Journaux de guerre d’Ernst Jünger paraissent dans la Pléïade, accompagnés d’un important appareil critique. Saluée par les littéraires, cette parution permet de (re)découvrir des textes importants et parfois difficiles d’accès comme Orages d’acier, Le Boqueteau 125, et de nombreux autres courts textes méconnus. Personnage ambigu, Jünger illustre une des solutions adoptées par les anciens combattants pour faire sens de leur expérience: l’esthétisation de la violence et l’exaltation de l’honneur ou de l’héroïsme.