Autour de la tombe du Soldat inconnu français : un débat engagé
Jean-François Jagielski
Nous allons, ce 11 novembre, commémorer le centenaire de l’arrivée du Soldat inconnu à Paris. Il fut amené jusqu’au 28 janvier 1921, date de son inhumation définitive, dans une partie haute de l’Arc de Triomphe de l’Etoile pour y être honoré, bien qu’initialement ce n’est pas ce lieu mais le Panthéon qui avait été pressenti par les autorités de la République française. Ce qui aurait pu être un moment d’apaisement et de pur recueillement, lié au deuil de la nation française, ne le fut pas. Des divergences de points de vue entre une partie de l’extrême-droite (soutenue par certaines associations d’anciens combattants) et le gouvernement Leygues sur le choix du lieu d’inhumation furent à l’origine de nombreux débats polémiques dans la presse, à la Chambre et au Sénat, qui firent durablement de ce tombeau un point de cristallisation des querelles idéologiques franco-françaises. Les Anglais, assurément plus consensuels, firent de même, à la même date, inhumant leur Tommy anonyme à l’abbaye de Westminster. En cela, ils précédèrent les Français puisque l’inhumation définitive du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe n’eut lieu au final que le 28 janvier 1921. Les deux pays précurseurs furent suivis par de nombreux autres États qui leur emboitèrent le pas, parfois tardivement puisque l’idée d’inhumer un soldat anonyme prévalut jusque dans les années 2000 au Canada.
Le présent article s’appuie sur une étude du cas français que nous avions publiée en 2005. Il vise à montrer les différentes et laborieuses étapes de construction d’un concept né en 1916 et qui ne s’acheva, côté français, que cinq ans après son initiation.
Pour lire la suite et l’intégralité de l’article de Jean-François Jagielski : Si débat engagé JFJ