Parution: Historiographies

Parution du dictionnaire d’historiographie (Historiographies. Concepts et débats, Folio histoire, 2010) dirigé notamment par Nicolas Offenstadt

2 vols, 1300 p. 80 auteurs et 125 notices, dont  “L’historien et le Témoin”, “La Grande Guerre”, “Histoire culturelle en France”, “L’histoire-Bataille”, “Mémoire collective” etc…  Avec des contributions de membres du Crid 14-18, dont Nicolas Offenstadt, Nicolas Mariot, Emmanuelle Picard et Philippe Olivera.

Exposition au musée du Noyonnais « Louis Leclabart, un artiste picard dans la Grande Guerre »

Louis Leclabart (1876-1929), un artiste picard dans la Grande Guerre, à Noyon

Du 18 septembre au 24 décembre 2010 au Musée du Noyonnais et à la galerie du Chevalet

En ce mois de septembre 2010, les musées de Noyon proposent de découvrir un artiste picard du début du XXe siècle : Louis Leclabart. Sculpteur mais aussi dessinateur, Louis Leclabart nous laisse en plus de son œuvre artistique un témoignage direct sur le quotidien des tranchées de la Grande Guerre.

Ses dessins à la mine de plomb immortalisent ses compagnons d’armes comme les officiers. Objets et  scènes du quotidien complètent ses vues sur les combats, tandis que son trait rigoureux et réaliste retranscrit les aspects plus techniques de cette guerre comme la naissance de l’aviation.  Mais la spécificité de Leclabart, c’est aussi le regard quasi unique qu’il porte en tant que soldat et artiste français sur les cimetières et monuments aux morts érigés par l’ennemi allemand. Nombres de ces constructions ayant disparu pendant ou juste après la guerre, les croquis de Leclabart sont souvent les seules représentations qui nous soient parvenues. Cependant l’artiste n’oublie pas sa vocation première, la sculpture, et produit en 1916 quatre  œuvres monumentales, aujourd’hui toujours visibles dans les environs de Noyon à la carrière dite du Chauffour. Dans l’immédiat après-guerre, Leclabart continuera à mettre son art au service du souvenir de ses compagnons d’armes, à travers les monuments aux morts qu’il réalisera en Picardie. Le plus célèbre demeure le monument aux morts d’Abbeville dont une étude préparatoire en plâtre sera présentée. Ces œuvres monumentales seront le point final de la production artistique, le sculpteur décédant fin 1929, à peine âgé de 53 ans.

Cette exposition permettra au public de redécouvrir un artiste reconnu en son temps mais désormais oublié, du fait notamment que la majorité de ses œuvres demeure au sein de collections privées. Cette présentation n’aurait ainsi pu être réalisé sans  l’important prêt consenti par les héritiers du sculpteur. Quatre-vingt dessins à la mine de plomb constituent l’essentiel de cette exposition. Quatre études en plâtre ainsi que des photographies donnent un aperçu des sculptures de l’artiste. Photographies  et imprimés d’époques viennent compléter cette première rétrospective.

renseignements : DRAC, Conservation des musées – tel 03 44 44  03 59

www.ville-noyon.fr – courriel : assist.musees@noyon.fr –

Le catalogue de l’exposition, Louis Leclabart (1876-1929), un artiste picard dans la Grande Guerre est publié sous la direction de Thierry Hardier.

Quel avenir pour le patrimoine 14-18? Colloque, Vic-sur-Aisne, 6-7 novembre 2010

Depuis vingt-cinq ans, des particuliers se sont regroupés en association pour se préoccuper de la sauvegarde et de la valorisation des traces de la Grande Guerre sous toutes leurs formes. Dans les régions concernées, le ministère de la culture, avec les directions régionales des affaires culturelles, a emboîté le pas en inscrivant au titre de l’inventaire des monuments historiques des monuments et des carrières 14-18.

Pour autant, l’avenir de ce patrimoine n’est pas assuré. Aujourd’hui, en dépit de l’intérêt que suscite cette période dans le public, pour des raisons diverses, est menacé de disparition : action du temps, pollution, vandalisme, fragilité intrinsèque des monuments, etc. Faut-il tout sauvegarder et pourquoi? Avec quels moyens financiers et quels partenaires? Sur quels critères?

Colloque international: 1914-1918, Les identités sociales et nationales en guerre (12 novembre 2010 à Laon, 13 novembre 2010 à Craonne)

Dans le titre de ce colloque, il faut comprendre « identités sociales » au sens de la place occupée dans la société ; et « identités nationales » dans toute la complexité tenant compte des situations de minorités et de la colonisation. La notion d’identité conjugue les facteurs donnés par différents cadres (économiques, sociaux, politiques) et par les engagements des acteurs. Les identités du temps de paix forment le contexte. La guerre, telle qu’elle se révèle en 1914-1918, est d’un impact considérable. A-t-elle modifié les identités ? Où se trouvent les continuités, les changements profonds, les ruptures ? Comment ceci est-il exprimé ?

Un site spécifique dédié au colloque sera bientôt mis en ligne…

PROGRAMME

Vendredi 12 novembre, à partir de 9 heures : Identités sociales au front

– Mot de bienvenue : Yves Daudigny, président du Conseil général de l’Aisne, sénateur

– Introduction générale, par le général André Bach, vice-président du CRID 14-18

– Séance présidée par John Horne, professeur à Trinity College, Université de Dublin

– Rapporteur : Rémy Cazals, Framespa, Université de Toulouse

Les écrits combattants comme aspirations démocratiques, par François Bouloc, docteur en histoire, Université de Toulouse

Identité sociale et perception de la durée du conflit, par Benoist Couliou, doctorant, Université de Toulouse

Insertion et distinction nobiliaires dans la société française en guerre, par Bertrand Goujon, maître de conférences, Université de Reims

Loyautés impériales et appartenance de classe : les troupes britanniques en Mésopotamie et sur le front de l’ouest, par Heather Jones, The London School of Economics and Political Science

Identités et liens de sociabilité dans l’armée française, par Alexandre Lafon, doctorant, Université de Toulouse

Brassage des corps et distances sociales : la découverte du peuple par la bourgeoisie intellectuelle dans les tranchées, par André Loez, docteur en histoire, maître de conférences à l’IEP de Paris, et Nicolas Mariot, chercheur au CNRS

Le corps à corps au prisme des identités sociales, par Cédric Marty, doctorant, Université de Toulouse

De la caserne aux tranchées : l’identité sociale de l’officier d’active d’infanterie, par Julien Mary, doctorant, Université de Montpellier

Vendredi 12 novembre, à partir de 14 h 30 : Combattants entre deux appartenances

– Séance présidée par Nicolas Offenstadt, maître de conférences, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne

– Rapporteur : André Loez, docteur en histoire, maître de conférences à l’IEP de Paris

Danois et Suédois au Chemin des Dames, par Stéphane Bedhome, doctorant, Université de Montpellier, et Yves Fohlen, conférencier à la Caverne du Dragon

Entre Heimat et Vaterland, la délicate identité nationale des soldats allemands, par Yohann Chanoir, professeur en classe européenne au lycée Jean Jaurès de Reims, chargé de cours à l’Université de Reims

Tirailleurs sénégalais et soldats français : une expérience partagée ? par Bastien Dez, doctorant, Université de Paris IV

L’identité tourmentée des soldats alsaciens-lorrains, par Raphaël Georges, doctorant, Université Marc Bloch de Strasbourg

Service militaire et quête identitaire : les anciens combattants amérindiens des Etats-Unis et la question minoritaire, 1917-1948, par Thomas Grillot, doctorant, EHESS

Les volontaires italiens dans l’armée française en quête d’identité nationale, par Hubert Heyriès, professeur à l’Université de Montpellier

Les identités sociales et nationales des troupes afro-américaines, par Jennifer Keene, professeur à Chapman University, Californie

Les soldats croates, des Habsbourg à Karageorgevich, par John Paul Newman, University College Dublin

Identité et insularité en guerre : les combattants corses, par Jean-Paul Pellegrinetti, maître de conférences à l’Université de Nice Sophia Antipolis

Vendredi 12 novembre, en soirée

Les identités nationales française, allemande et américaine à travers les traces rupestres, montage power point par Thierry Hardier, doctorant Université Marc Bloch de Strasbourg

– Projection d’un film à déterminer

Samedi 13 novembre, à partir de 9 heures : La guerre et les mutations des identités professionnelles

– Séance présidée par Charles Heimberg, professeur, Université de Genève

– Rapporteur : Frédéric Rousseau, professeur, Université de Montpellier

Les réformateurs dans le champ médical : devenir spécialiste ou disparaître, par Sylvain Bertschy, doctorant, Université de Montpellier

La Grande Guerre des gardiens de la paix, par Christian Chevandier, professeur à l’Université du Havre

Les mathématiciens français dans la Grande Guerre, par David Aubin, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, Hélène Gispert, professeur à l’Université de Paris-Sud, et Catherine Goldstein, directrice de recherches à l’Institut de mathématiques de Jussieu

Les journalistes entre le souci professionnel d’informer et les nécessités de la défense nationale, par Fabrice Pappola, docteur en histoire, Université de Toulouse

Les mutations d’identité des ouvriers d’usine en Italie, par Giovanna Procacci, professeur à l’Université de Modène

Des identités sociales remises en cause ? Les effets de l’occupation militaire dans le champ social à travers les journaux de civils dans l’Aisne, par Philippe Salson, doctorant, Université de Montpellier

Les origines confisquées de la politique de santé publique en France, par Vincent Viet, chercheur associé au CERMES et à l’IDHE

Samedi 13 novembre, à 14 heures : Identités nationales en question

Séance présidée par Michèle Riot-Sarcey, professeur, Université de Paris 8

Rapporteur : François Bouloc, docteur en histoire, Université de Toulouse

La Première Guerre mondiale et les querelles sur l’identité nationale en Finlande, par Maurice Carrez, professeur à l’Université Marc Bloch de Strasbourg

La défaite de Caporetto et l’identité italienne, par Daniele Ceschin, professeur à l’Université Ca’Foscari de Venise

Fêtes nationales et journées de guerre : les paradoxes de la re-légitimation culturelle d’une identité nationale républicaine en France, par Rémi Dalisson, professeur à l’Université de Rouen

Neutralité partagée : la réaction de la presse suisse à l’invasion de la Belgique, par Caoimhe Gallagher, doctorante, Trinity College Dublin

Le poilu, outil de marketing patriotique, par Marie Llosa, doctorante, Université de Toulouse

Négociation, consentement, refus : les multiples faces de l’identité irlandaise, par Catriona Pennel, University of Exeter

Samedi 13 novembre, à 16 heures : Militantismes à l’épreuve de la guerre

– Séance présidée par Sylvie Aprile, professeur, Université de Lille

– Rapporteur : Emmanuelle Picard, chargée d’études et de recherche à l’INRP

Les femmes, la paix, l’internationalisme, par Bruna Bianchi, professeur à l’Université Ca’Foscari de Venise

La perturbation des identités syndicales, par Alain Boscus, maître de conférences à l’Université de Toulouse

Des groupes mécontents ou des agitateurs pacifistes ? Les manifestations populaires dans la province sicilienne de Catane (mai -octobre 1917), par Sean Brady, doctorant, Trinity College Dublin

L’identité féminine et la Grande Guerre en Italie, par Béatrice Pisa, Facoltà di Scienze politiche, Università di Roma, Sapienza

Identités militantes et identités nationales dans l’Italie de l’après-guerre, par Stéfanie Prezioso, professeur à l’Université de Lausanne

Mutation des identités pacifistes allemandes face à la Première Guerre mondiale, par Anne-Marie Saint-Gille, professeur à l’Université de Lyon

Conclusions du colloque

Parution: La Grande Guerre, par André Loez

Présentation:

Près d’un siècle après l’événement, la Grande Guerre reste d’une étonnante présence dans la mémoire, les productions culturelles et l’espace public. Elle suscite un foisonnement de recherches qui renouvellent les connaissances dans tous les domaines, des approches politiques et diplomatiques à l’histoire économique et sociale, et, plus récemment, à celle des sensibilités, des identités ou de la violence. Ce livre en propose une synthèse précise et accessible. Il aborde des débats interprétatifs encore vifs : quelles sont les causes du conflit ? Quel sens donner aux entrées en guerre de 1914, et peut-on y lire une adhésion à la guerre ? Comment expliquer l’intensité de la violence ? S’agit-il déjà d’une guerre totale ? Pourquoi les combattants ont-ils obéi ou désobéi ? Quels ont été les effets sociaux du conflit ? Pourquoi son règlement est-il resté si fragile ?
Pour répondre à ces questions, l’ouvrage propose un récit complet et détaillé, attentif aux spécificités nationales, nourri de références bibliographiques, permettant une première approche comme une étude plus approfondie de la période. Il s’attache à restituer les logiques sociales qui ont permis aux États, aux sociétés et aux individus d’endurer l’immense épreuve de 1914-1918.

André Loez, La Grande Guerre, Paris, La Découverte, collection « Repères », 2010, 128 pages, 9,50€, ISBN: 2707158631.

Journée d’étude « Histoire contemporaine d’Extrême-Orient » à l’Université Toulouse Le Mirail – Maison de la Recherche, le 7 septembre 2010

LABORATOIRE FRAMESPA – UNIVERSITÉ DE TOULOUSE

JOURNÉE D’ÉTUDES TRANSVERSALE EN COLLABORATION AVEC LA SECTION DE JAPONAIS

« HISTOIRE CONTEMPORAINE DE L’EXTRÊME-ORIENT »

MARDI 7 SEPTEMBRE 2010 à 9h30

MAISON DE LA RECHERCHE (UTM)

SALLE A 306 (journée ouverte aux Masters et Doctorants)

MATIN (9h30-12h30) :

– Introduction générale par Christian Galan, Rémy Cazals et Jean-Marc Olivier,

– Dominique BARJOT (université Paris-Sorbonne, Paris IV) : « L’histoire économique de la Corée du Sud »,

– Rang-Ri PARK-BARJOT (université Paris-Sorbonne, Paris IV) : « Samsung. L’œuvre d’un entrepreneur hors pair : Byung Chull Lee »

APRÈS-MIDI (14h-17h30) :

– Christian GALAN (université de Toulouse) : « Quelques hommes du début de l’ère Meiji (1868-1912) »,

– Dan FUJIWARA (université de Toulouse) : « Natsume Sôseki (1867-1916), écrivain national ? »,

– Miho MATSUNUMA (université de Gunma) : « Historiographie japonaise de la Première Guerre mondiale »,

– Frédéric DANESIN (université Chuo de Tokyo) : « Quelle place pour la Grande Guerre dans l’histoire contemporaine du Japon ? ».*

Contact et informations : Framespa

« When Beans Were Bullets »: exposition d’affiches en ligne

La National Agricultural Library des Etats-Unis présente une belle collection d’affiches des deux guerres mondiales sur les questions agricoles et alimentaires. On y trouve non seulement les aspects habituels des affiches de propagande, mais aussi des éléments concrets sur le rationnement et la réglementation, et sur les manières dont la guerre pouvait affecter le monde rural et la société dans son ensemble.

Voir le site de l’exposition.

Journée colloque « Quel avenir pour le patrimoine 14-18 ? » à Vic-sur-Aisne

Le 6 novembre prochain, au Château de Vic-sur-Aisne

9h30 – Ouverture du colloque.

10h00 – Début de la matinée sous la Présidence de Noël Genteur, maire de Craonne.

– Soissonnais 14-18 : Introduction par l’association: 25 ans au service du patrimoine 14-18.

– Jagielski Jean-François, Professeur des écoles : Monuments commémoratifs de la Grande Guerre érigés après 1918 dans le Soissonnais et le Noyonnais.

– Chanoir Yohann, université de Reims : Champagne Ardennes : maintenir la mémoire du patrimoine en milieu scolaire.

– Prouillet Yann, Directeur d’édition : Les projets mémoriels dans le Massif des Vosges.

– Flucher Guy, INRAP : Les sépultures des combattants, bilan des recherches archéologiques et perspectives.

12h30 – Fin de la matinée.

14h00 – Reprise des débats sous la Présidence de Jeffrey Aarnio, surintendant de la commission des monuments militaires américains (Seringes et Nesles).

– Bellouin Anne, responsable du musée de la Caverne du Dragon : Du site historique de la Caverne du Dragon au musée du Chemin des Dames.

– Harlaut Yann, Université de Reims : Champagne Ardennes : le devenir des stigmates de la guerre 14-18 sur les monuments historiques.

– Bonnard Jean-Yves, Directeur du CDDP de l’Oise : Mémoire et conscience patrimoniale de la Grande Guerre dans le département de l’Oise.

– Rolland Denis, Président Société historique de Soissons : Un patrimoine condamné ? classement, financement et problèmes juridiques.

– Offenstadt Nicolas, Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne : Les enjeux du patrimoine de la Grande Guerre aujourd’hui. Points de vue d’un historien.

– Hertzog Anne, Université de Cergy Pontoise : Les enjeux du patrimoine de la Grande Guerre aujourd’hui. Points de vue d’une géographe.

17h00 – Conclusion et synthèse de la journée par le Colonel Henri Ortholan, ancien conservateur du musée des Armées.

17h30 – Fin

Dimanche 7 novembre : visites sur le terrain : nécropoles militaires, carrières , souterrains.

Séminaire : La Grande Guerre aujourd’hui. Patrimoines, territoires, tourismes.

Séminaire de recherche animé par Anne Hertzog et Nicolas Offenstadt

Date et horaires : Tous les premiers mardis du mois, d’octobre 2010 à juin 2011 de 17h à 19h.
Contacts : hertzog.anne@wanadoo.fr   nicolas.offenstadt@univ-paris1.fr

Voir le programme détaillé (format pdf).

Depuis quelques décennies, l’intérêt pour la Grande Guerre prend de l’ampleur dans la société française. Aussi, dans les territoires marqués par le conflit, des acteurs toujours plus nombreux préservent, exhument, interprètent, muséifient les traces de la Grande Guerre, en un mot les patrimonialisent.
Mais comment cette relation à la Guerre et à ses espaces se construit-elle, s’invente-t-elle en héritage à préserver, à transmettre et à valoriser ? En quoi la trace de guerre est-elle une production sociale à la fois matérielle et immatérielle sans cesse réinvestie révélant un rapport particulier au passé et au territoire ?
Le séminaire permettra de s’interroger sur la manière dont les acteurs se saisissent et s’approprient ce passé par les lieux. Il apparaît en effet que les modalités de sélection, de préservation et de valorisation des traces de la guerre varient fortement selon les espaces et les époques.
Elles ont profondément évolué ces dernières décennies sous l’effet de recompositions territoriales, de l’affirmation de nouveaux acteurs, de la redéfinition du rôle de la culture dans l’aménagement et le développement des territoires, sans oublier l’intensification des mobilités touristiques et le développement de l’histoire comme pratique populaire. Aux enjeux mémoriels et politiques s’ajoutent des enjeux économiques, identitaires et de nouveaux impératifs de développement.
Quels savoirs mais aussi quels imaginaires associés à la guerre sont mobilisés pour en faire un facteur d’attractivité et de requalification des territoires ? Quels registres sont utilisés dans le traitement des lieux de combat pour rendre ce patrimoine « désirable » ?
La patrimonialisation peut être un processus conflictuel comme le montrent les débats suscités par « le tourisme de mémoire » ou par la place attribuée aux traces de la guerre dans les projets urbains. Mais elle sert aussi à bâtir du lien social et à forger des communautés. Les pratiques sociales liées à la patrimonialisation—fouilles, entretien de vestiges, commémorations, fêtes…
— suscitent en effet de nombreuses formes de sociabilités, de participation à la vie collective, produisent de la « localité ». Aussi, les lieux de l’ancien front connaissent-ils des usages hybrides qu’il convient de bien cerner.
L’espace de la patrimonialisation ne se limite toutefois pas aux « régions du front »,mais s’étend à l’ensemble du territoire national, à travers les monuments aux morts, les plaques du souvenir, les inscriptions, mais aussi par les projets muséographiques et scolaires. Cet espace de la patrimonialisation est donc un espace discontinu, contrasté et sans cesse recomposé sous l’effet d’une tension permanente entre l’exhumation, la conservation et l’effacement de l’héritage de la guerre qu’il convient d’interroger.

Compte-rendu du colloque de Gênes, « La Storia in Piazza », 15-18 avril 2010

La storia in piazza, Genova, 15-18 aprile 2010.

Dal 15 al 18 aprile 2010 Genova ha ospitato un’iniziativa di divulgazione della storia contemporanea che, per il capoluogo della Liguria, ha rappresentato una novità e, anche a livello nazionale, ha ben pochi paragoni per la capacità di coinvolgimento della cittadinanza e per l’abilità nel coniugare serietà scientifica e volontà di essere compresa anche dai non specialisti. Nei bellissimi locali del Palazzo Ducale, antica sede dei Dogi restaurata in occasione delle celebrazioni colombiane del 1992, si sono tenuti oltre 60 incontri, conferenze, dibattiti, eventi, il cui tema era “La nascita delle nazioni”.

Il ciclo di conferenze ha esplorato il tema della nascita, e della fine, delle nazioni europee tra Ottocento e Novecento, ed il contestuale processo di formazione e mutazione delle identità nazionali. Il periodo che maggiormente ha attratto l’attenzione dei relatori è stato quello tra la metà dell’ottocento e la fine della prima Guerra Mondiale; infatti, l’iniziativa si è inserita nel ciclo delle celebrazioni per il 150° anniversario dell’unità d’Italia, che hanno preso il via con questa occasione e proseguiranno fino a tutto il 2011. Inevitabilmente, il processo di costruzione e di consolidamento dello Stato italiano ha ricevuto l’attenzione maggiore, ma non sono mancati spazi dedicati ad altre esperienze di nation building (la Germania), e all’analisi comparativa della crisi di soggetti nazionali e multinazionali (imperi Ottomano e Asburgico, stato Sovietico) e della nascita di nuove entità nazionali dalle loro ceneri.

In questo contesto non potevano mancare gli accenni alla Grande Guerra, sia dal punto di vista delle pratiche di mobilitazione delle masse (Mario Isnenghi), sia delle dinamiche di disgregazione e riaggregazione delle identità nazionali a seguito delle sconfitte (Paolo Macry) sia, più in generale, riguardo al ruolo del conflitto mondiale nel continuo processo di definizione dei confini e delle identità nazionali (Donald Sassoon). Proprio la relazione di Sassoon ha fornito una delle chiavi di lettura dell’iniziativa, seconda la quale il “vecchio continente” europeo è ben lungi da essere statico e consolidato. Nei due secoli che hanno seguito la fine dell’esperienza napoleonica, infatti, le frontiere europee hanno continuato a mutare, in un vorticoso processo di crescita e diminuzione delle dimensioni degli Stati, di accorpamento di popoli in Stati sovranazionali che, dopo pochi decenni, andavano spesso in crisi e facevano nascere nuove nazioni. Questo fatto ha dimostrato (e continua a dimostrare, basta pensare a ciò che è avvenuto in questi ultimi vent’anni nei Balcani e nell’ex URSS) la scarsa fondatezza delle teorie secondo le quali la suddivisione politica europea avrebbe chiare radici culturali e storiche, contrapposte alle divisioni spesso artificiose che hanno determinato i confini dei Paesi nati, a partire dall’inizio dell’Ottocento in Centro e America meridionale, dalle ceneri degli imperi coloniali. In nessun altro continente si è infatti assistito, in questi 200 anni, a un così vorticoso e continuo processo di ridefinizione dei confini e delle stesse identità nazionali. Quest’ultimo aspetto ha attratto l’attenzione di molti, anche in considerazione dell’ondata di particolarismo che ha colpito il continente, e in particolare l’Italia che ha assistito all’invenzione di una “identità padana” da parte della lega Nord e del suo leader, Umberto Bossi.

Questa iniziativa ha ottenuto un successo di pubblico davvero stupefacente e, per molti aspetti, difficilmente prevedibile. Nei quattro giorni le grandi sale che ospitavano gli incontri sono quasi sempre state piene, e in diversi casi gli spettatori hanno dovuto accomodarsi all’esterno e seguire gli eventi su appositi schermi. L’afflusso di migliaia di ascoltatori (molti dei quali giovani e giovanissimi), provenienti da tutta Italia, ha dimostrato che la storia può essere un efficace strumento per combattere l’abbruttimento televisivo e per generare coscienza e conoscenza a livello di massa. Sarà forse per questo che, approfittando della necessità di ridurre il deficit di bilancio, il governo Berlusconi ha drasticamente ridotto i finanziamenti a tutte le istituzioni culturali italiane, arrivando addirittura a proporre una lista di oltre 300 istituzioni cui sospendere ogni finanziamento?

Il merito di questo grande successo che, ci auguriamo, sarà riproposto negli anni futuri, va sicuramente agli enti promotori: la Fondazione Palazzo Ducale, il Comune di Genova, la Regione Liguria, la Fondazione Ansaldo, la Camera di Commercio, e al Centro ebraico Primo Levi. Ma nulla sarebbe stato possibile senza la grande capacità organizzativa e competenza storiografica del curatore scientifico, Donald Sassoon, e dei coordinatori dell’evento, Antonio Gibelli e Luca Borzani.

Irene Guerrini

Université de Gênes