Colloque: Le Midi, les Midis dans la IIIe République, 13 mai 2011

Colloque « Le Midi, les Midis dans la IIIe République (1870-1940) »

Vendredi 13 mai 2011,  Nérac, Espace d’Albret

Matinée

– 8h45/9h15 : Accueil des participants et discours de bienvenue.

– 9h15/10h45 : Première session : Le Midi : une identité particulière ?

Président de séance : Bernard Lachaise – Professeur en Histoire contemporaine à l’université Michel de Montaigne – Bordeaux 3.

– Richard Vassakos, professeur d’Histoire et de Géographie, doctorant à l’université Paul Valéry Montpellier 3 : « L’odonymie en Midi rouge : une arme de républicanisation massive. »

– Céline  Piot, professeur d’Histoire et de Géographie, doctorante à l’université de Bordeaux 3, CEMMC : « La querelle du régionalisme en Gascogne a-t-elle eu lieu ? »

– Yan Lespoux, certifié d’occitan, docteur en histoire : « Occitania : une revendication fédéraliste de la jeunesse occitane dans les années trente. »

– Jérémie Dubois, ATER à l’Université du Littoral, agrégé et docteur en histoire contemporaine : « L’italien et l’espagnol : des « langues méridionales » dans l’enseignement secondaire et supérieur sous la IIIe République. »

– Thierry Truel, professeur d’Histoire et de Géographie, doctorant et chargé de cours à l’université de Bordeaux 3, CEMMC : « Le Périgord à Paris au début de la IIIe République. Son Excellence Oscar Bardi de Fourtou. »

– 10h45/11h : Pause.

– 11h/12h30 : Deuxième session : Regards sur le Midi.

Président de séance : François Dubasque – Maître de conférences en Histoire contemporaine à l’université de Poitiers.

– Jean-Yves Le Naour, historien : « L’invention du Midi : une anti-France. »

– Philippe Martel, professeur des universités, département d’occitan, université Montpellier 3 : « Regards étrangers sur la renaissance d’oc sous la IIIe République. »

– Laurence Montel, post-doctorante à l’université de Louvain, chercheure associée au laboratoire TELEMME, université de Provence : « Le Chicago français ?  Marseille dans Détective (1928-1939). »

– Éric Bonhomme, professeur de chaire supérieure en Histoire : « Une frontière de la République : Les Alpes-Maritimes. »

-Yohann Chanoir, professeur d’Histoire et de Géographie, chargé de cours à l’université de Reims-Champagne-Ardenne : « L’accent méridional à l’écran : le Midi dans le cinéma français de la IIIe République, d’une vraie fiction à une fausse réalité. »

– 12h30/14h30 : Pause déjeuner.

Après-midi

– 14h30/16h : Troisième session : Le Midi à l’épreuve des conflits.

Président de séance : Rémy Cazals – Professeur émérite en Histoire contemporaine à l’université Toulouse 2

– Xavier Verdejo (sous réserve) : « La culture du conflit en Languedoc : du refus des percepteurs à l’antimilitarisme. »

– Alexandre Lafon, professeur d’Histoire et de Géographie, doctorant à l’université de Toulouse 2, membre du CRID 14-18 : « Le Midi au front : représentation et sentiment d’appartenance des combattants méridionaux, 1914-1918.»

– Laurent Segalant, instituteur : « L’anti-méridionalisme pendant la Grande Guerre. »

– Denis Rolland, historien, président de la Société historique, archéologique et scientifique de Soissons : « Soldats du sud, soldats du Nord –  L’indiscipline aux armées en 1914-1918. »

– 16h30/17h30 : Conférence de clôture

Jean-Paul Pellegrinetti – Maître de conférences à l’université de Nice Sophia Antipolis : « Identités et cultures en Méditerranée. Les élites politiques de la Révolution française à la Ve République. »

Colloque de novembre 2010

Les Actes du colloque de novembre 2010 paraissent en octobre 2011 aux éditions Privat:

Voir le volume.

Le Crid 14-18 organise un nouveau colloque international avec le soutien du Conseil Général de l’Aisne, les 12 et 13 novembre 2010 à Laon et Craonne, suivi de la 8ème journée du livre de Craonne.

Dans le titre de ce colloque, il faut comprendre « identités sociales » au sens de la place occupée dans la société ; et « identités nationales » dans toute la complexité tenant compte des situations de minorités et de la colonisation. La notion d’identité conjugue les facteurs donnés par différents cadres (économiques, sociaux, politiques) et par les engagements des acteurs. Les identités du temps de paix forment le contexte. La guerre, telle qu’elle se révèle en 1914-1918, est d’un impact considérable. A-t-elle modifié les identités ? Où se trouvent les continuités, les changements profonds, les ruptures ? Comment ceci est-il exprimé ?

Programme :

LAON – Vendredi 12 novembre, à partir de 9h : Identités sociales au front

– Mot de bienvenue : Yves Daudigny, président du Conseil général de l’Aisne, sénateur
– Introduction générale, par le général André Bach, vice-président du CRID 14-18
– Séance présidée par John Horne, professeur à Trinity College, Université de Dublin
– Rapporteur : Rémy Cazals, Framespa, Université de Toulouse

Les écrits combattants comme aspirations démocratiques, par François Bouloc, docteur en histoire, Université de Toulouse

Identité sociale et perception de la durée du conflit, par Benoist Couliou, doctorant, Université de Toulouse

Insertion et distinction nobiliaires dans la société française en guerre, par Bertrand Goujon, maître de conférences, Université de Reims

Loyautés impériales et appartenance de classe : les troupes britanniques en Mésopotamie et sur le front de l’ouest, par Heather Jones, The London School of Economics and Political Science

Identités et liens de sociabilité dans l’armée française, par Alexandre Lafon, doctorant, Université de Toulouse

Brassage des corps et distances sociales : la découverte du peuple par la bourgeoisie intellectuelle dans les tranchées, par André Loez, docteur en histoire, maître de conférences à l’IEP de Paris, et Nicolas Mariot, chercheur au CNRS

Le corps à corps au prisme des identités sociales, par Cédric Marty, doctorant, Université de Toulouse

LAON – Vendredi 12 novembre, à partir de 14h30 : Combattants entre deux appartenances

– Séance présidée par Nicolas Offenstadt, maître de conférences, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
– Rapporteur : André Loez, docteur en histoire, maître de conférences à l’IEP de Paris

Des Danois au Chemin des Dames, par Yves Fohlen, conférencier à la Caverne du Dragon

Entre Heimat et Vaterland, la délicate identité nationale des soldats allemands, par Yohann Chanoir, professeur en classe européenne au lycée Jean Jaurès de Reims, chargé de cours à l’Université de Reims

Tirailleurs sénégalais et soldats français : une expérience partagée ? par Bastien Dez, doctorant, Université de Paris IV

L’identité tourmentée des soldats alsaciens-lorrains, par Raphaël Georges, doctorant, Université Marc Bloch de Strasbourg

Service militaire et quête identitaire : les anciens combattants amérindiens des Etats-Unis et la question minoritaire, 1917-1948, par Thomas Grillot, doctorant, EHESS

Les soldats croates, des Habsbourg à Karageorgevich, par John Paul Newman, University College Dublin

Identité et insularité en guerre : les combattants corses, par Jean-Paul Pellegrinetti, maître de conférences à l’Université de Nice Sophia Antipolis

à partir de 18h30

Les identités nationales française, allemande et américaine à travers les traces rupestres, conférence par Thierry Hardier, doctorant Université Marc Bloch de Strasbourg

CRAONNE – Samedi 13 novembre, à partir de 9h : La guerre et les mutations des identités professionnelles

– Séance présidée par Charles Heimberg, professeur, Université de Genève
– Rapporteur : Frédéric Rousseau, professeur, Université de Montpellier

Les réformateurs dans le champ médical : devenir spécialiste ou disparaître, par Sylvain Bertschy, doctorant, Université de Montpellier

La Grande Guerre des gardiens de la paix, par Christian Chevandier, professeur à l’Université du Havre

Les mathématiciens français dans la Grande Guerre, par David Aubin, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, Hélène Gispert, professeur à l’Université de Paris-Sud, et Catherine Goldstein, directrice de recherches à l’Institut de mathématiques de Jussieu

Les journalistes entre le souci professionnel d’informer et les nécessités de la défense nationale, par Fabrice Pappola, docteur en histoire, Université de Toulouse

Des identités sociales remises en cause ? Les effets de l’occupation militaire dans le champ social à travers les journaux de civils dans l’Aisne, par Philippe Salson, doctorant, Université de Montpellier

Les origines confisquées de la politique de santé publique en France, par Vincent Viet, chercheur associé au CERMES et à l’IDHE

Les sinistrés de l’Aisne, une nouvelle catégorie sociale ? par Stéphane Bedhome, doctorant, Université de Montpellier

CRAONNE – Samedi 13 novembre, à 14h : Identités nationales en question

Séance présidée par Michèle Riot-Sarcey, professeur, Université de Paris 8
Rapporteur : François Bouloc, docteur en histoire, Université de Toulouse

La Première Guerre mondiale et les querelles sur l’identité nationale en Finlande, par Maurice Carrez, professeur à l’Université Marc Bloch de Strasbourg

La défaite de Caporetto et l’identité italienne, par Daniele Ceschin, professeur à l’Université Ca’Foscari de Venise

Fêtes nationales et journées de guerre : les paradoxes de la re-légitimation culturelle d’une identité nationale républicaine en France, par Rémi Dalisson, professeur à l’Université de Rouen

Neutralité partagée : la réaction de la presse suisse à l’invasion de la Belgique, par Caoimhe Gallagher, doctorante, Trinity College Dublin

Le poilu, outil de marketing patriotique, par Marie Llosa, doctorante, Université de Toulouse

CRAONNE – Samedi 13 novembre, à 16h : Militantismes à l’épreuve de la guerre

– Séance présidée par Jean-Louis Robert, professeur émérite, Université de Paris-I
– Rapporteur : Emmanuelle Picard, chargée d’études et de recherche à l’INRP

La perturbation des identités syndicales, par Alain Boscus, maître de conférences à l’Université de Toulouse

Des groupes mécontents ou des agitateurs pacifistes ? Les manifestations populaires dans la province sicilienne de Catane (mai -octobre 1917), par Sean Brady, doctorant, Trinity College Dublin

L’identité féminine et la Grande Guerre en Italie, par Béatrice Pisa, Facoltà di Scienze politiche, Università di Roma, Sapienza

Identités militantes et identités nationales dans l’Italie de l’après-guerre, par Stéfanie Prezioso, professeur à l’Université de Lausanne

Mutation des identités pacifistes allemandes face à la Première Guerre mondiale, par Anne-Marie Saint-Gille, professeur à l’Université de Lyon

Conclusions du colloque par Rémy Cazals, président du Crid 14-18.

 

Parution: témoignage d’Albert Marquand, postface d’André Bach

Et le temps, à nous, nous est compté. Lettres de guerre d’Albert Marquand, 1914-1919, C’est-à-dire éditions, 2010, en souscription jusqu’au 15 janvier 2011 à 22 € + 4 € de port.

Présentation par André Bach:

Parmi les nombreux facteurs socio-culturels ayant une influence sur le comportement des combattants, un des plus clivants est celui constitué par l’âge. L’armée française  a mobilisé les hommes valides de 20 à 45 ans : recrues en cours de service, réservistes, territoriaux et réserve de l’armée territoriale. On ne voit pas  la vie et la guerre qui se déroule de la même manière à 20 ans, 30 ou 40. Albert Marquand est un de ces jeunes hommes de la classe 1915 qui, à l’effectif  de 279 000, a été incorporée en décembre 1914 et a laissé sur le champ de bataille 77 000 de ses membres, soit le deuxième taux le plus fort après celui de la classe 1914.

Cette génération est entré dans la guerre, mineure légalement, sous forte dépendance affective parentale et en est sorti, adulte, émancipée. Elle a profondément évolué à partir des expériences accumulées et sous l’influence de toutes sortes de facteurs qui  se sont trouvés plus ou moins prépondérants au gré des circonstances , si imprévisibles dans le chaos de la guerre.

Albert Marquand, bien doué physiquement et intellectuellement, nous donne un exemple de parcours évolutif au sein du conflit. Curieux de voir la guerre et de s’y bien comporter, prêt, pour faire plaisir à ses parents à gagner du galon  pour leur faire honneur, il marche au feu avec détermination, comme il l’indique à son père à la veille de rejoindre les tranchées : « « Tu peux être sûr qu’en toutes circonstances ton fils fera son devoir ».Nommé sous-officier et décoré de la croix de guerre sur le terrain, il ne s’est néanmoins jamais remis de son premier combat dans l’Argonne, où son unité a été submergée par l’ennemi en juillet 1915. Dès lors, il accomplira son devoir tout en cherchant toutes les occasions légales où à la limite de la légalité pour esquiver les aléa de la confrontation armée. C’est ainsi que ce sous-officier, bien noté et apprécié de ses chefs, ses pairs et ses subordonnés, va en 1918 décider l’abandon de son grade et retourner 2° classe pour devenir opérateur TSF en prévenant ses parents qu’il tient là sa chance de survie à la guerre. Choqué par les cris de victoire entendus à l’arrière le 11 novembre 1918, il écrit à ses parents le 12, sur un ton un tantinet agressif : « En ce qui me concerne, je considère une chose : c’est que je suis arrivé à traverser la tourmente, les membres à peu près intacts. C’est une affaire pour moi, savez-vous ! »

Ce témoignage constitué de la retranscription des lettres d’Albert Marquand à ses parents et à ses jeunes frères, de son carnet de route tenu sur une courte période et d’un impressionnant compte-rendu de qu’il a vu, fait et ressenti pendant la bataille de la Malmaison d’octobre 1917, est une invite à cesser de surinterpréter avec nos yeux d’aujourd’hui le comportement d’alors et de sortir du faux dilemme mono-descriptif : des soldats soit consentants soit contraints. La réalité comme le montre la lecture de ce passionnant témoignage ne se laisse pas aussi facilement être érigée en théorie. L’historien doit se montrer bien plus humble dans son approche de la mentalité des combattants.

Antoine Prost dans un récent commentaire sur le livre d’André Loez, 14-18. Les refus de guerre. Une histoire des mutins, pose bien ce problème : « il est assez vain “de chercher dans les consciences des ‘raisons’ de tenir et de combattre, dans la mesure où aucun autre choix n’est disponible” (37). Il y a la guerre, un événement qui s’impose à tous, une évidence collective à laquelle les individus s’adaptent. Ils n’ont pas le choix. Ce “fait national” est “de part en part un fait social, irréductible à la psychologie et à la culture ou au patriotisme des seuls individus” (43)[1]. »

Il est dommage que ce livre ne soit pas prêt pour la mi-novembre car il aurait pu servir d’introduction démonstrative au colloque international que le CRID organise dans l’Aisne les 12 et 13 novembre  2010 : les identités nationales au prisme des identités sociales »

En bref, vous l’aurez compris, l’auteur de ces lignes, qui a postfacé à cet ouvrage , eu égard à son intérêt, conseille fortement l’acquisition et la lecture sans modération de ce livre encore en souscription, qui fait progresser dans la réflexion de la question lancinante : «  Mais comment ont-ils tenus ? »


[1]. « Compte rendu de André Loez, 14-18. Les refus de la guerre. Une histoire des mutins, 2010 », Le Mouvement Social, et en ligne : http://mouvement-social.univ-paris1.fr/document.php?id=1642. Les citations en italique sont tirées du livre d’André Loez, le reste constitue le commentaire du professeur Antoine Prost.

8e journées du livre de Craonne

L’Histoire de la Grande Guerre a rendez-vous à Craonne (Aisne) le samedi 13 et le dimanche 14 novembre 2010 en Mairie de Craonne

le samedi 13 novembre, à partir de 20 H 30,  Salle des Fêtes de la Mairie

la Mairie de Craonne vous invite en partenariat avec l’Association La Cagna à une Soirée musicale et chantante proposée par les Chemins de Mémoire sociale

Au programme

Un accordéon, une guitare, des chansons populaires d’ici ou d’ailleurs, des chants de lutte, de résistance, de la poésie, de l’humour, de l’espoir … et bien-sûr La Chanson de Craonne !

Livrets de chants disponibles sur place

Entrée libre et gratuite

le dimanche 14 novembre

10h   Ouverture de la 8e Journée du livre de Craonne par Noël Genteur,  Maire de Craonne

Matinée: Fictions de guerres

10h30 Gisèle Bienne, romancière, présentera La ferme de Navarin, Gallimard 2008, récit évoquant la ferme de Champagne où Blaise Cendrars perdit sa main droite le 28 septembre 1915 et Le cavalier démonté, École des Loisirs 2006, roman destiné aux adolescents.

Elle sera accompagnée de Marie Llosa, historienne, Crid 14-18 qui parlera de son 1er livre pour enfants Le gang des monuments, Éditions Mairie de Montauban/Musée de la Résistance et de la Déportation, 2010.

Conférence

11h30 Louis Leclabart, un artiste picard dans la Grande Guerre, Cap régions Éditions,2010.

Thierry Hardier, enseignant, Crid 14-18 et Benoît Drouart, professeur d’arts plastiques aborderont sous la forme d’une conférence illustrée les sculptures et les dessins de cet artiste qui a laissé un témoignage direct sur le quotidien des tranchées de la Grande Guerre.

Après-midi: L’actualité du livre 14/18

14h André Loez, enseignant, Crid 14-18, auteur du tout récent 14-18 Les refus de la guerre, une histoire des mutins, Folio Histoire, présentera son nouveau livre La Grande Guerre, La Découverte, Collection Repères, 2010.

14h30  Camarades ! La naissance du communisme en France par Romain Ducoulombier, enseignant, Paris, Perrin 2010.

15h L’écrivain de Lubine. Journal de guerre d’une occupée des Vosges, Clémence Martin-Froment (1914-1918). Ouvrage collectif: Philippe Nivet, Jean-Claude Fombaron, Yann Prouillet, présenté par Yann Prouillet, Crid 14-18, Edhisto 2010.

15h30 Les carnets d’Eugénie Deruelle présentés par Guillaume Giguet, Soissonnais14/18, co-Éditions Encrage /Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie de    l’Aisne, 2010.

16h  En finir avec l’affaire du Chemin des Dames par Denis Rolland, Soissonnais 14/18, Crid 14-18. La question des pertes du Chemin des Dames, Mémoires de la Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie de l’Aisne, 2010.

16h30 14-18 aujourd’hui. La Grande Guerre dans la France contemporaine, Odile Jacob, 2010 par Nicolas Offenstadt, Université Paris 1, Crid 14-18.

17h Combats, Hommage à Jules Maurin, Houdiard, 2010. Ouvrage collectif dirigé par Jean-François Muracciole & Frédéric Rousseau, présenté par F. Rousseau, Université Montpellier III, Crid 14-18.

6-7 novembre 2010, Vic-sur-Aisne – « Patrimoine 14-18 Quel avenir ? »

QUEL AVENIR POUR
LE PATRIMOINE 14-18 ?
Vic-sur-Aisne 6 et 7 novembre 2010

Journée colloque (6 novembre) et visites à thème (7 novembre)

Depuis vingt-cinq ans, des particuliers se sont regroupés en associations pour se préoccuper de la sauvegarde et de la valorisation des traces de la Grande guerre sous toutes leurs formes. Dans les régions concernées, le ministère de la culture, avec les directions régionales des affaires culturelles, a emboîté le pas en inscrivant au titre de l’inventaire des monuments historiques des monuments ou des carrières 14-18.
Pour autant, l’avenir de ce patrimoine n’est pas assuré. Aujourd’hui, en dépit de l’intérêt que suscite cette période dans le public, pour des raisons diverses, ce patrimoine est menacé de disparition. Les raisons sont nombreuses, action du temps, pollution, vandalisme, fragilité intrinsèque des monuments etc. Faut-il tout sauvegarder et pourquoi ? Avec quels moyens financiers et quels partenaires ? Sur quels critères ?
Pour tenter de répondre à toutes ces questions, à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire, Soissonnais 14-18 engage une réflexion au travers des regards croisés de plusieurs types d’acteurs : associations de terrain, historiens etc.

5e Journée du livre de Suippes, 23 octobre 2010

Le samedi 23 octobre, se tiendra la 5e journée du livre 14-18, qui se tiendra à la maison des associations (MDA) de 10 à 18 heures. Le thème de cette 5e édition du livre 14-18 sera les enfants dans la grande guerre.
Cette journée du livre sera l’occasion d’une nouvelle rencontre entre spécialistes de la période 14-18 et le public autour des grandes thématiques de la première guerre mondiale.

Au cours de la journée du 23 octobre, deux conférences-débats dont une conférence d’André Loez sur les mutineries de 1917, à 14 heures, des historiens et des auteurs dédicaceront leurs ouvrages, une table ronde sur la littérature jeunesse animée par Marie Llosa, à partir de 15h30, atelier Slam avec Slam Tribu (à partir de 10 ans, participation gratuite) et de 17 à 18 heures, restitution des ateliers de slam.

A cette occasion, la médiathèque intercommunale de Suippes et le centre d’interprétation Marne 14-18 proposent aussi une restauration sur place ouverte à tous. « La Roulante » de l’office du tourisme du pays d’Argonne sera présente, à midi, pour un repas complet (soupe, potée lorraine, salade fromage, vin, tarte aux fruits) sur réservation obligatoire, avant le 12 octobre, auprès de la médiathèque de la commune de Suippes.

Informations complémentaires : médiathèque 9, rue Saint-Cloud 51600 Suippes, tél. 03.26.63.52.63

« Du front à l’asile. Expériences de la folie de la Grande Guerre aux années 20 » – Journée d’étude au Mans

Mercredi 20 octobre 2010 – Du front à l’asile.

Expériences de la folie de la Grande Guerre aux années vingt

Bibliothèque universitaire Vercors – Salle Pierre Belon

Comment l’asile a-t-il traversé la Grande Guerre ? Est-il possible de parler de l’expérience des soldats internés durant le conflit et parfois pour de longues années ? L’historiographie la plus récente et la mémoire professionnelle, insistant toutes deux sur le rôle majeur de la Seconde Guerre mondiale comme matrice de la révolution psychiatrique du 20e siècle, ces questions portant sur la période précédente sont pour l’essentiel restées sans réponse.

Cette journée d’études prospective propose d’interroger la place de la Grande Guerre dans cette histoire en s’ouvrant aux autres disciplines.

Seront notamment abordés les thèmes suivants :
• l’expérience institutionnelle asilaire de la guerre et son impact dans l’entre-deux guerres,
• la description de l’expérience individuelle et familiale de la folie du front à l’asile.

Benoist Couliou, membre du CRID 14-18, interviendra sur le thème suivant :
« Il y a de quoi devenir fou ». Étienne Tanty et la guerre, ou la dépression contre la folie »

contact : Université du Mans

Appel à communication – « Le Midi, les Midis dans la IIIe République (1870-1940) »

Appel à communication

Colloque « Le Midi, les Midis dans la IIIe République (1870-1940) »

(Nérac, Espace d’Albret, 13 mai 2011)

Présentation :

« On connaît la nature impressionnable des Méridionaux (…). Qu’on les encadre et qu’on les mène au plus fort du feu pour leur donner, sans retard, la chance de réparation à laquelle leur passé leur donne droit ». C’est en ces termes que Georges Clémenceau dans l’Homme Libre du 25 août 1914, au plus fort de la retraite des troupes françaises en Lorraine notamment, emboîte le pas des accusations émises quelque jours plus tôt par le sénateur Gervais sur la défaillance des troupes du XVe corps d’armée (originaire de Marseille, Antibes, Toulon) face au succès des armées allemandes. Il va sans dire que cette allégation a trouvé un large écho dans l’opinion française et dans les troupes combattantes durant la Grande Guerre : nombre de « méridionaux » furent dénigrés du fait de leurs origines, alors même que le brassage des unités, rendu nécessaire par les hécatombes de 1914-1915, obligea les hommes des quatre coins de la France à vivre au quotidien dans les tranchées du front ouest.

Cet épisode malheureux invite à considérer les stéréotypes qui marquent le rapport à l’autre et au Midi en particulier : de quelle manière le Midi était pensé, à la fois par ceux qui s’y incluaient, mais aussi par ceux qui s’y référaient ? Alors même que la IIIe République se construit autour de l’idée d’unité nationale, et après le traumatisme de la défaite de 1870 qui voit le territoire amputé de deux provinces, comment le ou les Midis prirent-ils leur place dans le « roman national » en train de s’écrire ? Hommes de pouvoir, artistes, scientifiques ont-ils revendiqué cette appartenance ? Ont-ils joué un rôle marquant dans le paysage culturel  et politique ? De la Gascogne de Cyrano au Midi provençal de Daudet puis de Pagnol, quelle a été la place de la « méridionalité » dans l’espace français ?

Ce n’est donc pas sur une définition forcément plurielle, complexe et souvent partisane sur laquelle il s’agit de déboucher, mais sur une compréhension fine des représentations et des facteurs identitaires qui induisent l’appartenance au Midi ou aux Midis.

Au-delà des représentations, c’est autant la place du Midi ou des Midis dans la vie de la France sous la IIIe République que nous voudrions interroger (vie politique, culturelle, artistique) que a place du Midi dans la construction de l’État-Nation.

Un troisième axe d’analyse, suggéré par l’épisode de la soi-disant couardise des soldats du Midi en 1914, pourrait être la place joué par le ou les Midis dans les événements marquants de cette longue période, balisée par trois guerres (la défaite française 1870 et l’installation de l’État français en 1940 pouvant être vues comme deux repères chronologiques marquants).

Finalement, cette question conduit à étudier, explorer comme nous y invite la socio-histoire, les mécanismes, les structures qui sous-tendent les rapports identitaires à l’intérieur de la construction et de la représentation de la Nation.

Modalités :

Pour présenter une communication, il convient d’envoyer aux adresses indiquées (voir contacts/renseignements ci-dessous) avant le 15 décembre 2010 la fiche d’inscription ci-jointe (p. 3) remplie (de préférence en français, mais autres langues acceptées) qui sera soumise à une sélection de la part du comité scientifique.

Les postulants seront avisés fin janvier 2011 que leur projet est sélectionné ou non. Les modalités de présentation de l’intervention puis du texte définitif seront précisées ultérieurement.  Le colloque se déroulera à L’Espace d’Albret (quai de la Baïse) à Nérac (Lot-et-Garonne).

Selon les besoins, nous pourrons contribuer (tout ou partie) aux frais de voyage et d’hôtel des intervenants retenus.

À l’issue du colloque, les communications seront publiées dans les meilleurs délais par les Éditions d’Albret (dans le courant de l’année 2012), sous réserve d’éventuelles modifications proposées par le Comité scientifique.

Le Comité scientifique est composé de :

Christian Amalvi, professeur d’histoire contemporaine, Université de Montpellier 3.

Rémy Cazals, professeur émérite d’histoire contemporaine, Université de Toulouse 2.

François Dubasque, maître de conférences en histoire contemporaine, Université de Poitiers.

Bernard Lachaise, professeur d’histoire contemporaine, Université de Bordeaux 3.

Alexandre Lafon, doctorant, Université de Toulouse 2.

Céline Piot, doctorante, Université de Bordeaux 3.

Contacts/renseignements :

Alexandre Lafon : carpediem16@wanadoo.fr

Céline Piot : celine.piot@netcourrier.com

Parution : Combats. Hommage à Jules Maurin

Œuvre collective, cet ouvrage témoigne en premier lieu de la vitalité de l’Histoire militaire renouvelée et de ce que d’aucuns appelèrent l’École de Montpellier. Il y a en effet plus de quarante ans naissait à l’Université Paul Valéry de Montpellier le premier centre de recherche universitaire français spécialisé dans l’histoire militaire et les études de défense. Véritable pépinière de chercheurs, cette école a essaimé au-delà de ses murs et généré nombre de travaux importants. Parmi ceux-ci figurent assurément les recherches menées par Jules Maurin sur les soldats de la Grande Guerre ; aujourd’hui encore, pour tous ceux notamment qui questionnent ce conflit et les sociétés en guerre, son ouvrage Armée-Guerre-Société soldats languedociens 1889-1919 (1982) demeure comme un jalon incontournable dans l’historiographie de la Première Guerre mondiale. C’est donc en pensant particulièrement à cet historien et aussi pour jeter un nouvel éclairage sur ses travaux qu’un certain nombre de ses collègues et de ses anciens étudiants se sont réunis pour composer ce livre. À partir d’articles inédits s’inscrivant dans les débats actuels, Combats décline en définitive les trois dimensions de la guerre — la théorie, le combat, la sortie de guerre — des Croisades à… la guerre d’Afghanistan, sans omettre d’accorder une large place à l’histoire des poilus de 14-18.

Jean-François Muracciole et Frédéric Rousseau (dir.), Combats. Hommage à Jules Maurin, Michel Houdiard Editeur, 2010.

Parmi les contributions, des articles concernant la Grande Guerre par Jean-Jacques Becker, André Loez, Rémy Cazals, Oddon Abbal, Gérard Cholvy, Jean-Claude Hélas, Elie Pélaquier, François Cochet, Yves Pourcher, Rémy Pech et Frédéric Rousseau.

Parution: N. Offenstadt, La Grande Guerre aujourd’hui

14-18, un sujet de savant ? Bien au contraire !Depuis une dizaine d’années, nombre de romans ont été publiés avec pour toile de fond la Grande Guerre, Un long dimanche de fiançailles a attiré plus de quatre millions de spectateurs, et même la chanson et la musique s’y mettent. D’innombrables associations animent aussi la zone de l’ancien front. Bref, 14-18 donne lieu à des pratiques sociales et culturelles d’envergure. Quant aux hommes politiques, ils ne sont pas en reste et s’emparent des hauts lieux de la guerre pour parler du présent.

D’où vient cet intérêt ? Que nous révèle-t-il quant à la mémoire de cette guerre, à notre rapport au passé et au rôle que joue l’histoire dans notre société ?

Auteur notamment des Fusillés de la Grande Guerre et du Chemin des Dames, Nicolas Offenstadt est maître de conférences à l’université Paris-I.

Nicolas Offenstadt, 14-18 aujourd’hui. La Grande Guerre dans la France contemporaine, Paris, Odile Jacob
ISBN 978-2-7381-2534-7, octobre 2010, 145 x 220, 208 pages. (21.90  €)