7 et 8 novembre 2015 : Journées du livre à Craonne

Comme tous les ans, se tiendra la journée du livre 14-18 à Craonne. La nouveauté, c’est que l’on passe de une à deux journées, cette année !

SAMEDI 7 NOVEMBRE

EXPOSITION À VASSOGNE
VISITE DE L’EXPOSITION « LE CHEMIN DE LA RECONSTRUCTION 1919-1939 » au Musée de Vassogne (02)

Retour sur les années qui suivirent la reconstruction sur le Chemin des Dames au lendemain de la Première Guerre Mondiale. L’exposition met en scène l’ensemble des métiers qui ont contribué à la reconstruction matérielle des bourgs et des villages :
maçons, charpentiers, plâtriers, couvreurs… Et présente quatre sections : « Dommages et rôle de l’État », « Entrepreneurs et ouvriers », « Intérieurs et cafés » – « Fêtes et cérémonies ».
Réservation obligatoire au
03 23 25 97 02

MARCHE A CRAONNE DANS LE CADRE DU CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE.

Découverte du champ de bataille des trois principaux événements dramatiques de ce lieu le Sept-Oct 1914 / 16 avril – 10 mai 1917 / 27 mai 1918.
Départ à 14h00 place de la Mairie à Craonne
Durée 2h
Marche commentée. Prévoir une tenue adaptée à la marche – Marche non adaptée aux poussettes et personnes à mobilité réduite.

10H DIMANCHE 8 NOVEMBRE OUVERTURE DE LA 13E JOURNÉE DU LIVRE DE CRAONNE par NOËL GENTEUR

MATINÉE

L’AISNE EN GUERRE

10H15 L’Aisne occupée. Les civils dans la Grande Guerre
Philippe SALSON, professeur, docteur en histoire, CRID 14-18. Ed. PUR Rennes.

L’ACTUALITÉ DU TÉMOIGNAGE

11h Lusse entre deux feux, Journal de guerre de Bernadette Colin
présenté par Yann PROUILLET, historien, directeur d’édition, CRID 14-18. Ed. Edhisto.
11h30 Les lettres de guerre du sergent Eugène Lasbleis 1915/1918
GUILLAUME, Agnès, HARDIER Thierry, LASBLEIS André présenté par Thierry Hardier, professeur, docteur en histoire, CRID 14-18. Ed. Edhisto.
12h Saleté de guerre, correspondance 1915-1916 de Marie-Louise et Jules Puech,
présenté par Rémy CAZALS, professeur émérite d’histoire contemporaine/Université de Toulouse-II Le Mirail, CRID 14-18. Ed. Ampelos.

APRÈS-MIDI LA GUERRE AU FÉMININ : DU TÉMOIGNAGE AU ROMAN

TABLE RONDE

14h Femmes sur le pied de guerre, Chronique d’une famille bourgeoise 1914-1918,
Pierre ALLORANT enseigne l’histoire du droit à Orléans / Jacques RESAL, germaniste, professeur Université Paris X. Ed. Septentrion.
Les retranchées,
Anne LEMIEUX, romancière et maître de conférences, ENS Lyon Marcelle Capy. Ed. Safran.
Une voix de femmes dans la mêlée,
préface de Françoise Thébaut, présenté par Frédéric ROUSSEAU, Université Paul Valéry, Montpellier, CRID 14-18. Ed. Entre temps.
16h30 La santé en guerre 1914-1918 – Une politique pionnière en univers incertain,
Vincent VIET, historien, chercheur au Cermes3-CNRS. Ed. Sciences Po.
17h Ils étaient camarades de tranchées. Sur les traces de Louis Maufrais,
Martine Veillet, petite fille de Louis Maufrais, journaliste, a publié en 2008, J’étais médecin dans les tranchées. Ed. Robert Laffont.

18h CLÔTURE DES 13E JOURNÉES DU LIVRE DE CRAONNE

TOUTE LA JOURNÉE

Les auteurs présenteront leurs ouvrages sous forme de court exposé suivi d’un échange avec le public.
Au programme : des livres d’Histoire, des essais, des témoignages, des romans, des albums, BD…

DÉDICACES DE TOUS LES AUTEURS PRÉSENTS AUX CONFÉRENCES OUVRAGES DISPONIBLES À LA VENTE.

Sur place, des libraires avec une large sélection d’ouvrages récents et anciens sur 1914-1918, des éditeurs, des bouquinistes…

SERONT ÉGALEMENT PRÉSENTS POUR DÉDICACER…

ANNE SIMON-CARRÈRE pour son livre Chanter la Grande Guerre. Ed. Champ Vallon.
STÉPHANE BEDHOME pour Le chemin de la reconstruction, 1919-1939. Ed. Musée de Vassogne.

Colloque « Imaginaires et pratiques de paix en temps de guerre »

L’Université du Maine (CERHIO) et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Labex EHNE) organisent un colloque sur les imaginaires et pratiques en temps de guerre.

Les 14, 15, 16 octobre 2015

à La Flèche, salle Coppélia

Ce colloque auquel plusieurs membres du CRID 14-18 participeront à divers titres, entend interroger la fonction et la place de l’imaginaire et des pratiques de la paix en temps de guerre. Bref, ce qui subsiste, provient du temps de paix et nourrit l’espoir ou la conflictualité. Voici un extrait de la présentation, le programme est à télécharger ici.

« La paix doit être ici entendue comme une aspiration, une expérience et un discours, dont il s’agira de saisir les relations et les lieux de leur pratique. Qu’elle soit appel résolu à l’arrêt de la violence ou discours de compensation ; qu’elle s’énonce comme projet d’un nouvel ordre, politique, international, moral ; qu’elle soit repos – même provisoire – ou retour au quotidien pour le combattant ; qu’elle soit enfin simple souvenance de ce qu’était l’avant-guerre dans la construction imaginaire de ce qui sera appelé la Belle Époque, il s’agira aussi de mesurer les formes sociales et culturelles des représentations de cet « horizon d’attente » (Reinhart Koselleck) des sociétés en guerre entre 1914 et 1918.
Quelle place reste-t-il à la paix dans ce temps de guerre ? »

Plus d’informations sur le site du CERHIO

Exposition à Figeac : « Cacher – Coder »

Le Musée Champollion de Figeac (Lot) présente une exposition “Cacher – Coder ; 4000 ans d’écritures secrètes” à laquelle plusieurs membres du CRID 14-18 ont apporté leur concours. Ouverte du 10 juillet au 1er novembre 2015, on peut y voir, entre autres choses, différentes machines à coder, françaises et allemandes, et différents moyens de décoder, utilisés au cours des deux guerres mondiales. Voici la présentation qu’en fait le musée :

Le codage appliqué à l’écriture à des fins de dissimulation du sens, tout autant que la dissimulation d’écritures, semblent aussi anciens que l’invention de l’écriture elle-même. C’est le versant peu connu de cette histoire que cette exposition veut aborder, en s’intéressant ainsi aux différents procédés que l’homme, depuis la naissance même de celle-ci, s’est ingénié à mettre au point afin de cacher la signification exacte de ses écrits, ou la présence même des messages qu’il cherchait à ne transmettre qu’à quelques-uns, et surtout pas à la majorité.

Afin d’illustrer cette thématique, cette exposition aura recours à une majorité d’œuvres originales prêtées par de grandes institutions (Bibliothèque nationale de France, Archives Nationales, Musée du Louvre, Service historique de la Défense, musée national de la Renaissance, etc.), parmi lesquelles des lettres codées de l’empereur Napoléon et de Marie-Antoinette, une machine Enigma, la boîte à chiffrer d’Henri II, des micrographies hébraïques…

Plus d’infos : Musée Champollion : 05-65-50-31-08 | www.musee-champollion.fr

Le CRID 14-18 sur le terrain, dans les Vosges

Cet été, le CRID 14-18 a inauguré ses premiers ateliers d’étude du 15 au 19 juillet, dans les Vosges, à Senones.

C’est l’abbaye de la commune qui a accueilli de longues séances de discussion, réflexion et recherche autour d’un nouveau projet : la constitution d’une base de données à partir des registres matricules.

Fidèle à nos habitudes, nous avons alterné séances de travail autour d’une table, découverte des champs de batailles et moments de convivialité. Les traces de la guerre dans le massif sont particulièrement nombreuses et variées : tranchées, blockhaus, grottes artificielles, observatoires, nécropoles. Un remarquable travail de mise en valeur de ces sites de guerre a été mené par les acteurs locaux, dans le cadre du centenaire, pour faire redécouvrir et donner sens à ces vestiges : balisage de sentiers de découvertes avec panneaux explicatifs, accès aux blockhaus et aux grottes, dégagement des tranchées.

Voici un petit aperçu en photos :

Séance de travail et de discussion

Fortifications allemandes sur la Roche de la Mère Henry

Dans les tranchées vosgiennes

Constructions allemandes à la Chapelotte

Nécropole de Fontenelle

Un terrain d'affrontement terrible : celui de pétanque

Des chercheurs tout terrain à la Chapelotte
Yann Prouillet, membre du CRID 14-18 et notre talentueux guide dans les Vosges

 

Les lettres de guerre du sergent Eugène Lasbleis : souscription et conférence animée


Thierry Hardier, du CRID 14-18, a mené avec ses collègues et des élèves du collège Eluard un très beau projet pédagogique dont voici l’aboutissement : la publication des lettres de guerre du sergent Eugène Lasbleis. La conférence aura lieu à Noyon, théâtre du Chevalet, salle de la Réception jeudi 28 mai à 15h15.

Présentation de l’ouvrage :

En avril 1915, à quelques jours de ses 19 ans, Eugène Lasbleis, originaire de Lamballe (Côtes d’Armor), rejoint la garnison du 6ème génie à Angers. Sa période d’instruction  terminée, il part sur le front, fin décembre 1915, d’abord dans le Pas-de-Calais puis dans l’Oise où il séjourne plus d’un an pour installer des réseaux de barbelés, construire des nids de mitrailleuse en béton, dessiner des plans d’ouvrages souterrains, réparer des voies ferrées ou encore empierrer des routes.

En mars 1917, il passe au 8ème génie dans une compagnie de télégraphistes. Il participe aux offensives d’avril-mai sur le Chemin des Dames (« la zone d’extermination », lettre du 23 juin 1917) et ensuite répare des lignes téléphoniques lors de la bataille des Flandres. De nouveau dans l’Aisne, à partir de novembre 1917, il est affecté à un petit  central téléphonique et échappe de peu aux Allemands lors de leur offensive qui débute le 27 mai 1918. A partir de la fin juillet 1918, toujours dans l’Aisne, son unité suit de près la progression des troupes alliées jusqu’à la signature de l’armistice.

Pendant la guerre, ce jeune combattant écrit en moyenne plus d’une lettre tous les deux jours, lettres destinées collectivement à ses parents, ses soeurs et son frère. Dans ses « preuves de vie », il tente de rassurer ses proches, décrit son quotidien, ses occupations, ses distractions et ses camarades. Il évoque sa fierté d’appartenir au génie et exprime  souvent son impatience de voir arriver la « perme ». Dans sa correspondance transparaît aussi le soutien moral que lui apporte sa famille, mais aussi un soutien matériel par  le biais des colis (particulièrement du beurre) ou par les « belles z’images » (des billets) glissés dans les enveloppes.

Ce livre publie dans leur continuité et sans aucune coupure les 526 lettres qui couvrent, en l’élargissant un peu, la période de guerre où l’auteur se trouve effectivement dans une unité combattante. Indépendamment de leurs contenus, ces lettres présentent déjà un double intérêt : assez peu de correspondances de combattants bretons ont été  publiées dans leur intégralité, tout comme celles de combattants servant dans le Génie.

La publication des lettres du sergent Lasbleis est l’aboutissement d’un projet pédagogique mené par des professeurs du collège Eluard de Noyon avec des élèves volontaires.
En avant-propos, André Lasbleis, l’un des fils de l’auteur, dans une notice biographique détaillée, croise le contenu des lettres avec ce que son père lui raconta de la guerre. Des annexes, contenant des données statistiques, mettent également en évidence la richesse de ces lettres.

Caractéristiques du livre : 16 x 23 cm, broché, 386 pages, 42 illustrations, un index des personnes et des lieux cités.

Colloque international : Guerre des Vosges, Guerres des montagnes

Archives départementales des Vosges, 132Fi20/260 : la Roche Mère-Henry. Des officiers allemands observent la vallée de Senones depuis le sommet du rocher (1914-1915)

« Le massif vosgien fut le seul théâtre de la guerre de montagne sur le sol français pendant le premier conflit mondial. Cette guerre des Vosges, déclinaison montagnarde des techniques et stratégies utilisées sur les autres fronts, témoigne des visions, projets, essais, tâtonnements et finalement des ordres et des réalisations des deux camps face à un terrain et à un ennemi de natures toutes particulières.
C’est ce sujet, encore largement méconnu, que les Départements du Haut-Rhin et des Vosges, entourés des universités de Lorraine et de Strasbourg et des associations et sociétés savantes, ont choisi de placer au cœur des manifestations de l’année 2015 qui marque symboliquement le centenaire des combats des Vosges. »

Les Conseils départementaux des Vosges et du Haut-Rhin (Archives départementales), la Société Philomatique Vosgienne et la maison d’édition Edhisto dirigée par le Cridien Yann Prouillet organisent un colloque international intitulé Guerre des Vosges, Guerres de montagne à Épinal et Colmar du 21 au 23 mai 2015.

Ouvert au grand public comme au public spécialisé, ce colloque, le premier sur cette référentielle thématique, est accompagné de plusieurs manifestations associées (inauguration d’exposition, concert, visites de sites de mémoire). Toutes ces manifestations sont gratuites (voir les détails pratiques).

Déroulé des journées :

Archives départementales du Haut-Rhin, 2Fi1069/193 fonds Boesch-Weckerlin : le Hartmannswillerkopf et ses entrées de galeries souterraines

Jeudi 21 mai 2015 – Épinal (Vosges)

  • 8h30 : Conseil Départemental des Vosges

Colloque – Partie 1 : Évolution des hommes et des combats (les troupes et le matériel, le côté allemand, l’arrière)

  • 17h45 : Musée Départemental d’Art Ancien et Contemporain

Inauguration de l’exposition « Arrête-toi, passant »

  • 20h30 : Salle de La Louvière

Concert du groupe Ozma

Vendredi 22 mai 2015 – Sites mémoriels de la Cote 627 – La Fontenelle (Vosges) et du Hartmannswillerkopf (Haut-Rhin)

  • 10h : Nécropole et plateau mémoriel de La Fontenelle – Ban-de-Sapt

Visite guidée du site de mémoire, ancien champ de bataille de la Cote 627

  • 14h30 : Plateau mémoriel du Hartmannswillerkopf

Visite guidée du site de mémoire, ancien champ de bataille du HWK-HK

Samedi 23 mai 2015 – Colmar (Haut-Rhin)

  • 8h30 : Pôle Média Culture

Colloque – Partie 2 : Les autres fronts de montagne (l’Europe, le front d’Orient, le front russo-roumain, l’espace perso-ottoman, l’Empire français)

Colloque – Partie 3 : La patrimonialisation (traces de guerre, muséologie et tourisme de mémoire)

Conclusion du colloque

L’ensemble des communications de ce colloque sera publié dans un volume d’actes à paraître en 2016… à suivre donc, mais vous pouvez d’ores et déjà le réserver auprès de vos Archives Départementales et partenaires de l’événement.

Pour toutes précisions utiles :

Archives départementales des Vosges
03.29.81.80.70

ou auprès d’Edhisto

Parution : L’Aisne occupée, les civils dans la Grande Guerre (P. Salson)

La version remaniée de la thèse de Philippe Salson (CRID 14-18) vient de paraître aux Presses Universitaires de Rennes. Sous le titre L’Aisne occupée, les civils dans la Grande Guerre, l’ouvrage étudie l’expérience des civils occupés en 1914-1918 à plusieurs échelles (départementale, communale, individuelle) et selon plusieurs thématiques (les conditions de vie, les violences, les attitudes face aux ordres, les relations nouées avec les occupants…) :

« L’occupation allemande de la France en 1914-1918 est méconnue du grand public. Pourtant, depuis une quinzaine d’années, plusieurs ouvrages ont été publiés sur le sujet insistant sur l’occupant et la violence qu’il exerce sur les occupés. Philippe Salson renverse ici le regard pour s’intéresser aux civils occupés et à leur quotidien.

Sa micro-analyse dans le cadre du département de l’Aisne combine analyses quantitatives et approches qualitatives.

À partir d’un corpus de 34 témoignages tenus au jour le jour, d’une base de données de récits locaux concernant 452 communes et l’exploitation d’archives municipales, l’auteur opère un carottage au plus profond des mécanismes sociaux à l’œuvre dans les communautés locales. En faisant varier la focale de l’échelle départementale à l’échelle communale et individuelle, avec des comparaisons internationales, il donne la juste mesure des violences subies par les civils, qu’elles soient délibérées ou non, du choc social et économique produit par l’occupation mais également de la diversité et de la complexité des relations entre occupants et occupés. Au cours des quatre années de guerre, contacts et rencontres se nouent entre population civile et soldats allemands, au-delà de la simple confrontation. »

Un nouveau carnet de recherche : Lectures sociales de la guerre

Offrir un regard sur les conflits contemporains qui sortent des chemins balisés de l’histoire culturelle, voilà l’objet de ce carnet de recherche créé par des jeunes chercheur-e-s dont trois sont également membres du CRID 14-18. À la croisée de l’histoire, des sciences sociales et des sciences politiques, il a pour vocation de présenter une réflexion collective en cours d’élaboration sur les outils et les questionnements du socio-historien :

Ce carnet a pour objectif de permettre la mise en place d’un espace de travail scientifique pluridisciplinaire (sciences humaines et sociales) partagé entre doctorant-e-s, post-doctorant-e-s et chercheur-e-s plus avancés. Autour de la problématique « guerre », il s’agit de proposer un lieu de discussion (objets, méthodologie, problématiques, sources…) et de confrontation scientifique. Sur différents terrains (éducation, santé, médecine, littérature, armée, etc.), à travers des objets bien délimités et à des échelles variées (sociétés nationales, groupes sociaux, catégories ou groupes intermédiaires, individus) les discussions mettront en jeu des recherches en cours qui tentent empiriquement de saisir « ce que la guerre fait aux mondes sociaux et aux agents qui en font l’expérience ».

Anne-Sophie Anglaret (Paris 1, CRID 14-18)

Sylvain Bertschy (Montpellier 3, CRID 14-18)

Dimitri Chavaroche (Paris 1)

Marie Derrien (Lyon 2)

Philippe Salson (CRID 14-18)

 

Parution : La Grande Guerre des sciences sociales

Frédéric ROUSSEAU (dir.), La Grande Guerre des sciences sociales, Athéna éditions, Outremont (Québec), 2014

Frédéric Rousseau réunit plusieurs doctorants et docteurs de l’Université Montpellier 3, la plupart membres du CRID 14-18, pour réfléchir à ce que les sciences sociales apportent à la compréhension de la Première Guerre mondiale :

14-18, retrouver les sociétés en guerre. À rebours d’une histoire «culturaliste» souvent trop oublieuse du politique et du social, La Grande Guerre des sciences sociales expose et propose aux chercheurs et au grand public un certain nombre de pistes, de questionnements et de concepts largement inspirés des sciences sociales pour penser à nouveaux frais l’histoire de la Grande Guerre.
Porté collectivement par de jeunes chercheurs, docteurs et doctorants de l’Université de Montpellier (France), ce nouveau regard participe d’un front pionnier de la recherche qui bouleverse en profondeur notre appréhension des hommes, des femmes et des sociétés en guerre, et au-delà, celle du fonctionnement effectif de nos sociétés confrontées à des crises extrêmes, hier comme aujourd’hui.

Recension par Erwan Le Gall :

« Paru à la fin de l’année 2014 aux éditions Athéna, une excellente maison québécoise publiant notamment quantité de remarquables ouvrages d’histoire militaire, cette Grande Guerre des sciences sociales dirigée par Frédéric Rousseau est incontestablement un livre qu’il faut connaître. Bien entendu, tous les lecteurs n’en partageront pas nécessairement toutes les vues mais quiconque prétendra dans les mois à venir connaître l’historiographie de la Première Guerre mondiale ne pourra faire l’économie de ce volume… (lire la suite sur le site de la revue En Envor) »

Sommaire :

Préface de Jules Maurin

Introduction : 14-18, retrouver le monde social en guerre. « Oser penser, oser écrire »… (Frédéric Rousseau)

Chapitre 1 : De l’engagement et des échafaudages identitaires en guerre. L’exemple austro-hongrois (Helena Trnkova)

Chapitre 2 : Refuser la guerre. Les mutineries de l’armée française (1917) comme mouvement social (André Loez)

Chapitre 3 : La prise en charge des blessés et malades de l’armée : genèse d’un problème public et mise en scandale du Service de santé militaire (Sylvain Bertschy)

Chapitre 4 : Démêler l’écheveau des espaces sociaux pour repenser les occupations. Les civils de l’Aisne occupée durant la Grande Guerre (Philippe Salson)

Chapitre 5 : Féminin et masculin à l’épreuve de la Grande Guerre : les femmes dans le Service de Santé français (Françoise Kern)

Chapitre 6 : Obéir = consentir ? Hier comme aujourd’hui : questionner le oui et le non (Frédéric Rousseau)

Chapitre 7 : Quand deux historiographies dialoguent. Fait colonial et fait guerrier : Algériens et Français au miroir de la Grande Guerre (Julien Mary)

Journée d’étude sur le rapport à l’ennemi dans les conflits contemporains

Anne-Sophie Anglaret (CRID 14-18) et Dimitri Chavaroche, tous deux doctorants à Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR IRICE (Alya Aglan, Nicolas Offenstadt) organisent samedi 13 décembre de 13 h 45 à 18 h une journée d’étude intitulée « En face-à-face », salle Picard de la Sorbonne.

Les études historiques portant sur le rapport et la confrontation à un ennemi dans les conflits contemporains ont surtout été menées dans une perspective d’histoire culturelle. Si ces travaux ont l’intérêt de replacer les représentations de l’adversaire comme éléments fondamentaux de compréhension du déroulement des conflits et des conduites des hommes au combat, ils restent cependant essentiellement discursifs et n’épuisent pas le sujet. L’ennemi combattu est-il toujours une masse aux yeux de celui qui combat ? Peut-on supposer l’unanimité au sein d’un camp, en particulier en ce qui concerne la conception de l’ennemi et son rapport à lui ? La démarche culturelle a finalement laissé peu de place à l’étude des pratiques, de l’expérience, de l’échange aussi divers soient-ils, que la rencontre entre deux individus peut engendrer. Elle a également peu pris en compte la dimension diachronique, les évolutions possibles des représentations et des jugements de l’ennemi.

Les interactions ne sont qu’une approche parmi d’autres de l’étude des rapports entre adversaires. Elles restent néanmoins un moment privilégié pour observer les évolutions et expliquer la diversité des considérations de l’ennemi. Toutes les formes de conflits sont susceptibles de donner lieu à des situations où la question de l’adversité se pose à un micro-niveau. Il est donc possible, dans une perspective d’histoire sociale, de ne pas considérer l’individu en guerre comme le réceptacle passif d’une représentation dominante de l’ennemi, mais d’examiner plus précisément ce qu’il mobilise lors de la rencontre avec l’adversaire, et en retour l’expérience qu’il en tire. Il ne s’agit pas ici de supposer toujours à l’individu une liberté de choix, notion hautement problématique dans une situation de conflit, mais plutôt de prendre en compte son expérience concrète. Que se joue-t-il lors de ces rencontres ? Le face-à-face est-il un moment où s’entretiennent des rapports préconçus ou un lieu de redéfinition et de création de nouveaux liens ou de nouveaux affrontements ? Ces questions permettent d’embrasser des affrontements très différents et d’importants débats historiographiques.

Quelles sont les pratiques du combat sur les champs de bataille ? Comment se comporte une population civile face à une armée d’occupation ? Longtemps après le conflit, est-il réellement possible de commémorer ensemble, au-delà d’un côte à côte affiché ? Sans surinvestir le face-à-face, il nous semble utile de l’interroger parce qu’il met en prise directe des individus dans un moment particulier, réduit au laps de temps d’une rencontre. Il doit être envisagé dans son contexte spécifique. Le face-à-face permet ainsi de replacer la notion d’ennemi dans une relation non figée et dépendant de multiples facteurs. Si ces problématiques ont été pensées à partir de recherches sur les deux guerres mondiales, nous souhaitons ouvrir ces questionnements à l’ensemble des formes de conflits de la période contemporaine.

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