La Première Guerre mondiale fut un évènement total. Elle a eu des effets transformateurs profonds qui se sont répercutés à tous les niveaux de la société et que l’on ressent encore aujourd’hui. On ne peut les ignorer si l’on veut saisir le monde contemporain.
Vue de la France et du Canada, cette guerre représente un fonds d’analyse comparative et complémentaire particulièrement riche pour comprendre comment leurs destins, si différents, en ont été altérés. Pour la France, c’était la continuation d’un conflit engagé en 1870. Pour le Canada, c’était une première avancée sur la scène internationale.
Dans le cadre d’une initiative de commémoration exceptionnelle du centenaire de la Première Guerre mondiale, parrainée par des parlementaires canadiens et français, une vingtaine d’historiens des deux pays se sont réunis en colloque au Sénat, à Ottawa, en novembre 2014 et à l’Assemblée nationale, à Paris, en mai 2015.
Chacun selon sa discipline propre examine un aspect de la Grande Guerre, tels que les finances et l’économie, la censure et la propagande, les changements dans les rapports sociaux et communautaires, la littérature, le rôle des dirigeants politiques et des parlements, la course à l’armement et les progrès scientifiques. D’autres aspects, dont les minorités visibles dans l’armée, l’influence de la religion, la place des Canadiennes dans le conflit, sont également abordés.
De nombreuses photos inédites rehaussent le propos de cet ouvrage unique en y apportant un éclairage différent.
André Loez, auteur de 14-18. Les refus de la guerre, vient de rédiger une brève synthèse très éclairante sur l’historiographie des mutineries de 1917, à la demande du Conseil scientifique la Mission du Centenaire de la Première Guerre Mondiale. En voici les premières lignes :
Les mutineries sont des refus collectifs d’obéissance. Elles apparaissent en 1917 dans les armées françaises, mais aussi russes et italiennes. Elles accompagnent d’autres formes de protestation dans la société civile : grèves, manifestations contre la hausse des prix, meetings pacifistes, qui témoignent de la lassitude et des tensions suscitées par la prolongation de la guerre dans des populations déjà endeuillées par d’énormes pertes. Elles s’inscrivent dans un mouvement d’indiscipline et de désobéissance plus ancien qui prend diverses formes : soldats qui se mutilent eux-mêmes ou désertent, crient « à bas la guerre » ou chantent l’Internationale, retards de permission, refus d’obéissance, trêves et fraternisations, rares mais non limitées à Noël 1914. Ces manifestations, individuelles ou collectives, restaient généralement isolées et concernaient de faibles effectifs avant 1917. Mais la guerre dure, les morts s’accumulent, le refus de la guerre monte. Les mutineries qui le traduisent dans l’armée française sur le front ouest, revêtent une tout autre importance. Elles ont fortement inquiété les autorités et laissé une trace profonde dans la mémoire.
– L’armée française est ainsi affectée en mai-juin 1917 par une vague de désobéissance qui se manifeste au grand jour par trois types de phénomènes : des protestations individuelles, des désertions plus nombreuses, et, fait nouveau, des manifestations collectives extrêmement variées. Pour ces dernières, on a pu recenser 113 incidents différents, étalés du 29 avril au 5 septembre 1917, avec un pic d’intensité autour du 1er juin où surviennent une quinzaine de manifestations collectives de désobéissance.
– Ces événements, pour ceux qu’on sait localiser, ont lieu dans une assez large aire géographique : 55 dans l’Aisne, 25 dans la Marne, 6 dans les Vosges, 5 dans la Meuse, et quelques-uns dans l’Oise, la Somme, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, sans oublier tous les faits impliquant des permissionnaires et militaires en déplacement, dans des trains et des gares très loin à l’arrière (Paris, Nantes, Quimper, Limoges, Aurillac, Lyon, Nîmes, Béziers…).
– Les mutineries elles-mêmes ne se produisent presque jamais en premières lignes où le refus est impraticable, mais dans les cantonnements de l’arrière-front, où des soldats rassemblés peuvent esquisser un mouvement social, souvent à l’annonce de leur remontée aux tranchées, ou encore dans les dépôts militaires, les baraquements et les gares.
– Le nombre des mutins ne peut être connu avec certitude : quelques milliers pour les révoltés les plus actifs et revendicatifs, des dizaines de milliers si l’on inclut tous ceux dont la désobéissance est plus ponctuelle ou furtive. Par rapport aux combattants des divisions en ligne, seuls véritablement concernés, la proportion est peut-être de l’ordre d’un sur quinze ou sur vingt.
Ces faits n’ont pas tous laissé de sources permettant de bien les connaître, mais des rapports d’officiers, des témoignages, des extraits de lettres figurant au contrôle postal et des procédures judiciaires ont permis aux historiens d’apporter de nouveaux éclairages[1]. Il n’est plus possible de réduire les mutineries à un seul aspect, une seule « essence », une nature unique ni d’en donner une explication simple. Plusieurs affirmations courantes méritent d’être révisées.
Photographie de Dominique Richert qui illustre son compte Twitter
Dominique Richert est un agriculteur d’un petit village entre Alsace et Territoire de Belfort, né en 1893. À l’âge de 20 ans, il est appelé sous les drapeaux dans la première compagnie du 112e régiment d’infanterie, stationné à Mulhouse. Pendant plus de quatre ans, il est un acteur et témoin de la Grande Guerre, au sein de l’armée allemande, fréquentant de nombreux champs de bataille (Belgique, Roumanie, Russie, France). A l’issue de la guerre, il décide de coucher par écrit son expérience. Son récit, publié en 1989, que l’on compare à celui de Louis Barthas, a constitué une source précieuse pour Frédéric Rousseau dans le cadre de son travail sur l’expérience combattante (La Guerre censurée. Une histoire des combattants européens de 14-18, Paris, Seuil, 1999). Une notice est également consacrée à son témoignage dans le dictionnaire des témoignages.
Or, voilà qu’il y a peu, Dominique Richert connaît une seconde vie sur la toile. Un site (http://www.1418-survivre.net), riche en informations et à la présentation agréable, permet de consulter les manuscrits, des documents en lien avec les diverses éditions du récit, des vidéos qui donnent un éclairage particulier au témoignage. Il offre aussi la possibilité de commander un exemplaire des Cahiers d’un survivant. On peut également suivre l’actualité de ce Dominique Richert 2.0 en s’abonnant à son compte Twitter : @dominik_richert. Très belle initiative qui permet de découvrir et redécouvrir ce témoignage.
Nicolas Mariot vient de publier la correspondance qu’a entretenue Robert Hertz avec sa femme Alice au cours de la guerre.
Mobilisé en août 1914, Robert Hertz a entretenu avec sa femme Alice une correspondance quotidienne où se lit la flamme d’un engagement sans limite. Pour se hisser à la hauteur de son idéal patriotique, Robert se porte volontaire afin de quitter sa première affectation, éloignée des combats, et rejoindre le front où il trouvera la mort quelques semaines plus tard. La guerre de ce jeune sociologue – l’élève préféré de Durkheim – n’aura duré que huit mois.
Les pages de ce livre constituent une longue promenade à travers la forêt de mots fébrilement jetés sur le papier par Robert et Alice Hertz. Elles donnent à lire le pas de deux d’un sacrifice, la fabrique épistolaire d’un martyre. « Aimée, ne crois pas que je gémis et que je doute. J’irai jusqu’au bout, si long que soit le chemin », écrit Robert à sa femme fin octobre 1914. Un mois avant d’être tué encore, le serment est répété : « Nous avons fait vœu d’aller jusqu’au bout. Ce sera encore très long, très dur. » La correspondance creuse un tourbillon de « si je ne reviens pas… »
Il s’agit de faire de cette radicalisation intime le cœur même du livre, de tenter de comprendre pourquoi, à chaque fois qu’il reçoit une mise en garde, Robert passe outre et choisit de franchir un pas supplémentaire dans l’engagement sans retour. Il s’agit de prendre à bras-le-corps ce que veut dire : mourir pour des idées.
Ce livre n’est pas seulement l’histoire d’un couple dans la Grande Guerre. Il est l’histoire d’une radicalisation intime, le pas de deux d’un sacrifice, la fabrique épistolaire d’un martyre. Pourquoi un sous-officier qui avait toutes les ressources pour échapper à l’hécatombe choisit-il la fuite en avant vers la mort ? Comment devient-on un fou de guerre ? La correspondance du sergent Hertz, dans sa singularité même, apporte des réponses à ces questions.
Les références du livre :
Nicolas Mariot, Histoire d’un sacrifice. Robert, Alice et la guerre (1914-1917), Paris, Seuil, coll. « L’Univers historique », 2017, 434 p., ISBN : 978-2-02-134370-0.
Du 14 janvier au 15 avril 2017, l’exposition « Des voix et des choix. Hexham, Metzingen et Noyon, trois ville dans la Grande Guerre » est à voir à la Galerie du Chevalet à Noyon. Thierry Hardier s’est occupé des recherches et de la réalisation de la partie consacrée justement à Noyon tandis que les élèves du collège Paul Eluard ont prêté leur voix pour faire entendre des témoignages dans les 3 langues.
Les trois villes jumelées d’Hexham,
Metzingen et Noyon ont connu des destins
variés au cours de la Première Guerre mondiale.
Tandis que Noyon était le théâtre d’opérations
militaires, les villes anglaises et allemandes
fournissaient des contingents composés
d’hommes quittant bien souvent pour la
première fois leur terre natale. Les témoignages
laissés par tous ces protagonistes reflètent la
confrontation avec le front ou l’occupation. Pour
certains, le refus de porter les armes montre
une résistance à la guerre ; pour d’autres, le
choix dépendait du contexte où ils se trouvaient.
Autant de voix et de choix à entendre et
comprendre à travers cette exposition.
Informations pratiques :
Exposition du 14 janvier au 15 avril 2017
Noyon – Galerie du Chevalet
Place A. Briand – 60 400 NOYON
Autour du 11 novembre, se tiennent chaque année les journées du livre de Craonne. Au programme, des rencontres et discussions autour de l’actualité éditoriale sur la Grande Guerre, des dédicaces, mais aussi des expositions, une marche, une soirée cinéma. Bref, un programme riche avec de nombreux membres du CRID 14-18 venus présenter leur ouvrage : Thierry Hardier, Charles Heimberg, Stefanie Prezioso, Yann Prouillet.
Le prochain atelier de doctorants Lectures sociales de la guerre aura lieu mercredi 8 juin au SHD de Vincennes.
L’histoire de la Grande Guerre a très largement été écrite sans que l’on connaisse précisément la composition sociale de l’armée française. Cet atelier a pour but de présenter les travaux de jeunes chercheurs qui contribuent à combler cette lacune et démontrent l’existence de corrélations entre trajectoires sociales et expériences militaires :
9h30-10h15 : Présentation de la thèse de Mathieu Marly, « L’âme des régiments. Le corps des sous-officiers. Recrutement, promotion et discipline dans les rangs de l’armée française (1872-1914) »
10h30-11h15 : Présentation de la thèse d’Erwan Le Gall, « Le 47e régiment d’infanterie pendant la Première Guerre mondiale ».
11h30-12h30 : Discussion collective animée par Nicolas Mariot.
Lieu : château de Vincennes, salle des cartes du Pavillon du Roi (Métro : Château de Vincennes, Ligne 1)
Entrée libre, gratuite, sans inscription (carte d’identité obligatoire).
L’atelier « Lectures sociales de la guerre » a pour objectif de permettre la mise en place d’un espace de travail scientifique pluridisciplinaire (sciences humaines et sociales) partagé entre doctorant-e-s, post-doctorant-e-s et chercheur-e-s plus avancés. Autour de la problématique « guerre », il s’agit de proposer un lieu de discussion (objets, méthodologie, problématiques, sources…) et de confrontation scientifique. Sur différents terrains (éducation, santé, médecine, littérature, armée, etc.), à travers des objets bien délimités et à des échelles variées (sociétés nationales, groupes sociaux, catégories ou groupes intermédiaires, individus) les discussions mettront en jeu des recherches en cours qui tentent empiriquement de saisir « ce que la guerre fait aux mondes sociaux et aux agents qui en font l’expérience ».
L’atelier est ouvert, sans inscription préalable, à toutes celles et à tous ceux pour qui la guerre constitue un objet de recherche (même partiel) investi empiriquement et dans une perspective historique (même réduite). Pour participer à l’initiative ou simplement être informé des évolutions du projet et du calendrier des rencontres, rejoignez la liste de diffusion : https://listes.ens-lyon.fr/sympa/info/guerres
A l’occasion de la marche organisée le samedi 16 avril, le CRID 14-18 présentera en la mairie de Craonne, aux côtés des associations amies La Cagna et Chemins de Mémoire Sociale, un bilan du travail mené sur ce territoire depuis 10 ans.
Noël Genteur, président de la Cagna et ancien maire de Craonne, débutera la conférence de presse par un historique.
Frédéric Rousseau rendra compte, pour le CRID 14-18, des travaux effectués par le collectif.
Didier Cochet, président de l’association Chemins de Mémoire sociale, présentera les actions commémoratives envisagées à l’occasion du centenaire de l’attaque du 16 avril 1917.
Attention ! L’entrée n’est pas libre : un carton d’invitation est nécessaire pour assister à la conférence de presse.
L’Université de Gênes organise, avec la participation du CRID 14-18 et de plusieurs de ses membres, les 25-28 novembre 2015 un colloque portant sur les lettres, journaux et mémoires de soldats, de femmes et d’enfants durant le premier conflit mondial.
Il se tiendra au Palazzo Ducale, Salone del Minor Consiglio, Piazza Giacomo Matteotti, 9, 16123 Gênes.
En voici une présentation :
Quels sont les sentiments, les perceptions et les attitudes mentales des soldats, mais aussi des civils, des femmes, des enfants, durant la guerre ? Quelles sont leurs stratégies de résistance psychologique à cette déstabilisante expérience ? On peut tenter de répondre à ces questions en se tournant vers l’ample typologie de textes produits par les combattants et la population civile “mobilisée” : lettres, journaux et mémoires qui – encore en partie enfouis dans des tiroirs de famille ou conservés dans des archives d’écriture populaire – expriment des potentialités narratives considérables, mais revêtent aussi d’une part, un fort intérêt historiographique et linguistique. D’un côté, en effet, ils agissent efficacement comme sonde de profondeur et conduisent directement à l’intérieur de l’événement que constitue la guerre, de l’autre, ces textes dressent un instantané de l’état de la langue au début du XXe siècle en Europe. Ce colloque a pour but de se confronter aux questions méthodologiques encore ouvertes, présentant des textes particulièrement significatifs et des résultats de recherche dans ce domaine en croisant les approches scientifiques sur les écrits des soldats des divers fronts en Europe durant le conflit.
Le programme : 25 novembre
Cliquer sur l’image pour télécharger le programme
8.30 Ouverture officielle
Luca Borzani, Président de Genova Palazzo Ducale Fondation pour la culture
Olivier Brochet, Consul général de France à Milan
Francesca Imperiale, Surintendant des archives pour la Ligurie/ Archives d’État de Gênes
9.00-9.30 Conférence inaugurale de Antonio Gibelli (Archivio Ligure della Scrittura Popolare de Genova)
Il diario di guerra dei semicolti: un fiume carsico tornato alla luce
LE LABORATOIRE DE L’ÉCRITURE
Ière session
9.30 : Introduction, Quinto Antonelli (Fondazione Museo Storico del Trentino-Archivio della Scrittura Popolare de Trento)
Le scritture popolari italiane della guerra: il fenomeno, gli archivi, le ricerche
10.00 : Sybille Grosse, Lena Sowada, Université de Heidelberg
Les ego-documents de la Grande Guerre et l’analyse du discours historique : des questions méthodologiques
10.20 : Corinne Gomila, Université de Montpellier
Sur les traces de l’autocensure
10.40 : Teresa Bertilotti, Université de Milan-Bicocca
«Gentili incognite, sconosciuto soldato». Scritture dal fronte e sul palcoscenico
11.10 : Sylvie Housiel, Université de Tel-Aviv
Émotions et perceptions à l’épreuve de la censure et de l’autocensure: les poilus de 1915
11.30 : Chantal Wionet, Beatrice Dal Bo, Université d’Avignon
Correspondances intimes de femmes peu-lettrées pendant la Grande Guerre
IIe session
14.00 Introduction, Agnès Steuckardt (Université Paul Valéry – Montpellier 3)
L’avenir, dans les lettres des Poilus ordinaires
14.30 : France Martineau, Université d’Ottawa
Derrière les lignes : correspondances canadiennes de guerre
14.50 : Gérald Sawicki, Université de Lorraine
Ce que révèlent les mots : l’exploitation des lettres et carnets de notes des soldats allemands par les services de renseignement français (1914-1918)
15.10 : Loredana Trovato, Université d’Enna
Des Poilus et des Boches au miroir, ou de la représentation dans les journaux de tranchées
16.10 : Stefano Vicari, Université de Gênes
“Et alors c’est la vision, si vive qu’elle semble réelle, de vous tous dans les lieux que j’aime tant…” ou comment l’écriture permet aux poilus de s’enfuir de la réalité contingente
16.30 : Sonia Branca-Rosoff, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
Discours autre et activitémétadiscursive dans les lettres des peu-lettrés pendant la guerre de 1914-1918
17.30 Thierry Vissol, économiste et historien
Présentation du volume Toby, dalla pace alla guerra 1913-1918, Donzelli, 2014
Interviendra avec l’auteur Nancy Murzilli (Université de Gênes/Institut français Italia)
26 novembre AU CŒUR DE LA GUERRE
Ière session
9.00 : Introduction, John Horne (Trinity College de Dublin)
Publique ou privée ? La correspondance intime pendant la Grande Guerre
9.30 : Jean-Paul Pellegrinetti, Université de Nice
Patriotisme et insularité au miroir de la correspondance des Corses durant la Grande Guerre
9.50 : Simone Attilio Bellezza, Université de Trente
La scrittura come riflessione identitaria: diari e memoriali dei trentini prigionieri in Russia
10.10 : Jacopo Lorenzini, Université de Sienne
F-11, o della memoria obbligata. Gli ufficiali italiani di ritorno dalla prigionia e le loro testimonianze scritte di fronte alla Commissione Interrogatrice dei Prigionieri Rimpatriati.
10.40 : Arabella Hobbs, Université de Pennsylvanie
Shedding words not blood: Jacques Rivière’s Carnets de Captivité and the politics of heroism
11.00 : Francesco Frizzera, Université de Trente
Diari e memorie dei profughi trentini durante la Grande Guerra. Specchio del travaglio identitario di una popolazione costretta a riconsiderare il proprio paradigma di appartenenza
11.20 : Marie-Chantal Lhote-Birot, Université de Lorraine
Auguste Vonderheyden, l’écriture diaristique
IIe session
14.30 : Introduction: Gustavo Corni (Université de Trente)
Voci dalle terre invase. Friuli e Veneto orientale 1917/1918
15.00 : Graziano Mamone, Université de Gênes
Servizio postale e scrittura. Istituzioni, rappresentazioni, immagini
15.20 : Michel Paoli, Université de Picardie
Italophones de l’armée austro-hongroise sur le front russe: les tribulations d’un soldat entre écriture intime et reconstitution historique
15.40 : Alvio Patierno, Université Suor Orsola Benincasa de Naples
Survivre, entre humorisme et satire, dans le Journal de guerre illustré d’Eugène Birsinger, paysan du Sud-Alsace
16.10 : Antonio Petrossi, Université de Naples
Le forme di propaganda nei giornali per l’infanzia durante la Grande Guerra
17.30 : Antonio Gibelli (Archivio Ligure della Scrittura Popolare de Gênes)
Présentation du volume La guerra grande. Storie di gente comune, Laterza, 2014
Interviendront avec l’auteur : Claudio Bertieri et Luigi Giachino. Projection du film La Guerra e il sogno di Momi réalisé et produit par Segundo de Chomòn en 1917.
27 Novembre
Ière session
9.00 : Introduction Fabio Caffarena (Université de Gênes)
Sopra la guerra: testimonianze di aviatori oltre il mito
9.30 : Pierre Allorant, Université d’Orléans
Pont aérien: la Grande Guerre à tire d’ailes jusqu’à elles
9.50 : Andrea Zaffonato, Université de Padoue-Venise-Vérone
Il volto della Patria nei paesaggi di guerra
10.10 : Anna Grillini, Université de Trente
La guerra mentale. Scritture dal manicomi
10.30 : Giovanni Cavagnini, Scuola Normale Superiore de Pise
Parole di fede: voci di chierici dagli archivi del cardinale Pietro Maffi
11.00 : Chantal Dhennin-Lalart, Université de Lille 3
Au cœur de la Grande Guerre: le journal d’une religieuse destiné à sa supérieure
11.20 : Carlo Stiaccini, Université de Gênes
Parole al cielo. Le scritture di guerra inviate agli uffici notizie delle parrocchie e delle diocesi italiane
11.40 : Paola Valenti, Université de Gênes
«Grida d’allarme di un pittore»: la Grande Guerra nella prosa di Ludwig Meidner
IIe session
14.30 : Introduction, Rémy Cazals, Université de Toulouse
La place des femmes dans 500 Témoins de la Grande Guerre
15.00 : Augusta Molinari, Université de Gênes
La scrittura come pratica di assistenza. Un aspetto della mobilitazione femminile in Italia nella Grande Guerra
15.20 : Patrizia Gabrielli, Université de Sienne
La guerra vicina, la guerra lontana. Memorie di donne.
15.40 : Giuliana Franchini, Université de Gênes
La rappresentazione dei lutti di guerra nel Diario delle volontarie dell’Ufficio Notizie di Milano (1915-1919)
16.10 : Christa Hämmerle, Université de Vienne
“However, I want the war to be at an end already.” War criticism and the longing for peace in diaries and letters of Austrian women and young girls (1914-1918)
16.30 : Alessia Vezzoni, Université de Sienne
In nomine Matris. Documento e «compromissorietà» nel carteggio bellico di Carlo Emilio Gadda con la madre (1915-1919)
16.50 : Anastasios Zografos, Université Paul Valéry – Montpellier 3
L’amour «occupe» les tranchées sur le front de l’Orient : la correspondance entre les soldats grecs et les marraines de guerre
18.30 : Castello D’Albertis, Musée des Cultures du monde de la Mairie de Gênes)
Présentation, avec projection d’images, du catalogue La collezione di cartoline della Grande Guerra nel Museo Francesco Baracca di Lugo, de Serena Sandri et Patrizia Tamassia avec la collaboration de Daniele Serafini, BUP, 2015. Intervenants : Daniele Serafini, Irene Guerrini et Marco Pluviano
19.00 : Présentation et projection : La I Guerra Mondiale attraverso le immagini inedite dell’Archivio Fotografico del Cap. E.A. D’Albertis
19.15-19.45 : Visite guidée de la demeure du Capitaine D’Albertis
28 novembre
APRÈS LA GUERRE
09.00 : Introduction, Manon Pignot (Université de Picardie)
La guerre après la guerre : les mémoires juvéniles du conflit
9.30 : Ugo Pavan Dalla Torre, Université de Turin
Rielaborare pubblicamente (e collettivamente) l’esperienza di guerra. L’Associazione Nazionale fra Mutilati ed Invalidi di Guerra e la scrittura della memoria della Grande Guerra (1915-1923)
9.50 : Nicola Maranesi, Archivio Diaristico Nazionale de Pieve Santo Stefano
La Grande Guerra. I diari raccontano.Un progetto editoriale in collaborazione tra Archivio diaristico nazionale di Pieve Santo Stefano e Gruppo l’Espresso
10.10 : Patricia Kottelat, Université de Turin
Les JMO, source méconnue de l’édification mémorielle de la Grande Guerre. Parcours diachronique 1918-2014
10.40 : Matthieu Quignard, CNRS de Lyon
«Ma Guerre 1914-1918», de Charles Bruneau. Les mots d’un linguiste sur le front
11.00 : Anna Tylusińska-Kowalska, Université de Varsovie
Ricordi della Grande Guerra di Michał Lityński, un legionario italofilo
11.20 : Piotr Podemski, Université de Varsovie
Un D’Annunzio italo-americano in guerra: mito bellico e success story nell’autobiografia di Fiorello La Guardia
11.40 : Débat
12.10 : Clôture du colloque
Le colloque a été organisé avec le patronage et le soutien de :
Università di Genova ; Dipartimento di Antichità, Filosofia, Storia (DAFIST) et Dipartimento di Lingue e Culture Moderne (LCM) – Università di Genova ; Institut français Italia (IFI) ; Fondazione Museo Storico del Trentino-Archivio della Scrittura Popolare di Trento ; Genova Palazzo Ducale-Fondazione per la cultura ; Institut Universitaire de France ; Castello D’Albertis. Museo delle Culture del Mondo del Comune di Genova ; École française de Rome ; Corpus 14 (Praxiling – Université Paul-Valéry Montpellier, CNRS) ; Laboratoire Framespa-Université de Toulouse 2; Soprintendenza Archivistica per la Liguria/Archivio di Stato di Genova ; Università di Trento ; Alliance Française de Gênes.
Et avec le patronage de :
Archivio Ligure della Scrittura Popolare (ALSP) – Università di Genova ; Centre de Recherche de l’Historial de la Grande Guerre ; Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918 (CRID 14-18) ; Conservatorio di Musica Niccolò Paganini di Genova ; Dipartimento di Scienze della Formazione (DISFOR) – Università di Genova ; Museo “Francesco Baracca” di Lugo; Università Italo-francese (UIF-UFI); Ufficio Storico Aeronautica Militare.
Le laboratoire ITEM de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et l’ONAC organisent les 19-20 novembre 2015 un colloque sur « Les fronts intérieurs européens: l’Arrière en guerre (1914-1920) ». En voici une présentation :
“On les aura !”, carte postale pour le deuxième emprunt de la défense nationale en 1916 (affiche originelle d’Abel Faivre)
À quelques exceptions près, la question de l’arrière a été relativement peu mobilisée par une historiographie de la Grande Guerre longtemps assez indifférente à cet «autre front» en dépit de quelques études fondatrices. Pour la France où se concentrent la majorité des combats sur le front occidental, l’arrière correspond à la «zone de l’intérieur» : un espace hors de la «zone des armées», dans lequel il n’y a pas d’opérations militaires contre l’ennemi mais toutefois pris dans la logique totalisatrice de la guerre. L’arrière est donc un vaste espace relié symboliquement, politiquement, affectivement ou économiquement aux territoires, parfois occupés par l’ennemi, où se déroulent les combats. Lieu de refuge et de réparation, de deuil et de ressourcement, l’arrière participe ainsi pleinement à la guerre mais sous des modalités et des temporalités spécifiques.
9h30 : Introduction scientifique par Emmanuelle Cronier, maître de conférences à l’Université Jules Verne de Picardie, CHSSC
Session 1. La vie économique à l’arrière : entre adaptations et opportunités (Modérateur : Stéphane Le Bras)
10h00 : Le monde ouvrier face à la mobilisation à Cherbourg, 1914-1919
Nicolas Vabre, docteur en histoire, Université du Havre
10h25 : L’Empire au service de l’arrière : les travailleurs coloniaux et l’économie de guerre ; l’exemple du sud-ouest aquitain
Laurent Dornel, maître de conférences à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
10h50 : discussion / 11h05 : pause
11h20 : Une place évacuée dans la mobilisation de « l’Arrière ». Le repli en France libre des entreprises et des banques de la région lilloise, 1914-1920
Jean-Luc Mastin, maître de conférences à l’Université Paris VIII, IDHES
11h45 : Être industriel et élu de la République à la frontière espagnole pendant la guerre
Nathalie Cabanas, agrégée et docteure en histoire, CRHISM de Perpignan
12h10 : discussion / 12h30 : déjeuner
Session 2. Loin du front, encadrer les populations civiles (Modérateur : Laurent Dornel)
14h20 : The food problem in Russian province during the First World War
Iaroslav Golubinov, Samara State Medical University, Russie
14h45 : « Votre tranchée est votre banc scolaire » ; structures et acteurs éducatifs : la mobilisation d’un front intérieur spécifique, 1914-1918
Jean-François Condette, professeur à l’Université d’Artois, CREHS
15h10 : discussion / 15h25 : pause
15h40 : Les autorités face à l’imprévu. La gestion des populations allogènes dans le grand Ouest français, 1914-1919
Ronan Richard, docteur en histoire, Université de Rennes II, CERHIO
16h05 : Exploiter la mobilisation caritative : les fraudes à la philanthropie pendant le premier conflit mondial
Franck Gilson, doctorant, EHESS
16h30: L’action philanthropique américaine face à l’usure des corps infantiles en Europe. Étude d’un orphelinat américain en Auvergne
Chloé Pastourel, master 2 de l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand
16h55 : discussion
Vendredi 20 novembre 2015
9h00 : Accueil des participants
Session 3. La routine et l’exceptionnel : villes et campagnes dans la Grande Guerre (Modérateur : Emmanuelle Cronier)
9h15 : The medical home front in rural Hautes-Alpes during the first Word War
Cherilyn Lacy, Hartwick College, Etats-Unis
9h40 : La mobilisation au village : le cas des communautés villageoises de l’Allier et du Puy-de-Dôme en guerre
Aline Fryszman, docteure en histoire, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
10h05 : Villes et campagnes des Hautes-Pyrénées : un effort de guerre commun ?
José Cubéro, professeur agrégé, Université de Pau et des Pays de l’Adour
10h30: discussion / 10h50 : pause
11h05: Lviv Artists’war : ukrainian theater actresses and actors in-between front and home front, 1914-1918
Oksana Dudko, Franko Lviv University, Ukraine
11h30 : Fronts de rue : l’effondrement de l’arrière à Prague à la fin de la Première Guerre mondiale, 1917-1920
Claire Morelon, docteure en histoire, Birmingham-Sciences Po
11h55 : discussion / 12h10 : déjeuner
Session 4. Si loin, si proche : les expériences vécues de la guerre (Modérateur : Laurent Jalabert)
14h00 : From « Baby-killers » to « A very brave enemy » : home front perceptions of the Zeppelin threat to Britain
Roderick Bailey, Oxford University, Grande-Bretagne
14h25 : Home front as an imponderable factor in the history of Greece during the First World War
Elli Lemonidou, Université de Patras, Grèce
14h50 : discussion / 15h05 : pause
15h15 : Le front intérieur du sport européen pendant la Grande Guerre
Paul Dietschy, professeur à l’Université de Franche-Comté, LSH
15h40 : « Syphiliser » Saint-Malo ? Prophylaxie et tourisme sur la côte d’Émeraude pendant la Grande Guerre
Erwan Le Gall, doctorant en histoire à l’Université de Rennes II, CERHIO
16h05 : discussion
16h20 : conclusions des travaux par Laurent Dornel et Stéphane Le Bras