Parution : dernière livraison de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps. n° 121-122

La commémoration en pratique : usages et appropriations du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Matériaux, pour l’histoire de notre temps, BDIC, n°121-122, 2e semestre 2016.

Couverture et sommaire de la revue ci-joint.

Vous trouverez l’intégralité de l’actualité des publications de la BDIC sur son site.

Couverture du n° 121-122 de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps
Sommaire du n°121-121 de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps

Parution : Minorités, identités régionales et nationales en guerre, 1914-1918.

Composées de simples citoyens ayant endossé l’uniforme, les armées de 1914-1918 s’affrontent au nom de nations au sein desquelles résonnent et s’entremêlent différents modèles de patriotisme, de nationalisme et d’identités régionales et sociale. Dès lors, que produisent les expériences de guerre sur ces groupes ? L’ouvrage propose des pistes pour la compréhension de ces frontières intra-étatiques peu visibles, redessinées par la guerre.

Sylvain Gregori et Jean-Paul Pellegrinetti (Dir.), Minorités, identités régionales et nationales en guerre (1914-1918), Presses universitaires de Rennes, 2017, 304 p.

Pour plus d’informationshttp://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=4318#

Parution : La langue sous le feu

La langue sous le feu ; Mots, textes, discours de la Grande Guerre

2017 Odile Roynette, Gilles Siouffi et Agnès Steuckardt (dir.)

Cet ouvrage explore le laboratoire de mots, de textes et de discours qu’a constitué la première guerre mondiale. Grâce à une collaboration fructueuse entre historiens, linguistes et littéraires, et en exploitant systématiquement de nouvelles ressources numérisées comme des correspondances de « poilus ordinaires », il scrute les transformations à l’œuvre et montre comment la guerre fut aussi une expérience de langage. Il ouvre l’analyse à la comparaison avec d’autres pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Espagne. Avec le concours du laboratoire Praxiling (UMR 5267, université Paul-Valéry Montpellier CNRS), le soutien de l’université Paris Sorbonne et celui du laboratoire ELLIADD (EA 4461) de l’université Bourgogne-Franche-Comté.

Colloque : Andreas Latzko (1876-1943). Un classique de la littérature de guerre oublié ?

Colloque international du laboratoire du CREG (Université Toulouse Jean Jaurès) du 27 avril 2017 au 28 avril 2017

« Devrais-je me guérir de ma mémoire ? Sans le souvenir dont je suis fait, que serais-je ? ».
Ecrivain austro-hongrois né dans une famille juive assimilée, Andreas Latzko demeure selon Romain Rolland « au premier rang des témoins qui ont laissé le récit véridique de la Passion de l’Homme en l’an de disgrâce 1914 ».
Le colloque qui lui est consacré s’inscrit pleinement dans la thématique du CREG « Hériter et transmettre : mécanismes et processus dans les pays de langue allemande« . Il vise entre autres :
– à explorer la transmission de l’expérience du front dans l’œuvre littéraire et journalistique,
– à étudier les mécanismes éditoriaux de la réception ou de la transmission d’une mémoire de son œuvre,
– à mieux comprendre les phénomènes de décanonisation posthume d’un auteur internationalement connu de son vivant en s’interrogeant sur la place et l’image qu’il a occupé et occupe en Hongrie et en Autriche,
– à cerner sa place dans le contexte de l’émigration allemande en Suisse et aux Pays-Bas et sa contribution aux mouvements pacifistes,
– à explorer des parties jusque là peu ou pas étudiées de son œuvre, comme son autobiographie ou ses correspondances (avec Stefan Zweig, Romain Rolland, entre autres…).

Présentation d’un catalogue d’exposition: I segni della guerra. Pisa 1915-1918: una città nel primo conflitto mondiale

(Les marques de la guerre, Pise 1915-1918 : la ville et son territoire pendant la Première Guerre mondiale), sous la direction d’Antonio Gibelli, Gian-LucaFruci& Carlo Stiaccini, Éditions ETS, Pise, 2016, 237 pages très illustrées + un DVD, 28 euros.

Ce très beau livre est le catalogue de l’exposition qui s’est tenue au PalazzoBlu à Pise en 2015. Journaux, caricatures, cartes postales, lettres, textes officiels, affiches, photos, armes, objets, tableaux de peintres constituent de très belles illustrations, classées en douze chapitres :

  1. L’Italie hésitante. Partisans de l’intervention et de la neutralité. (une caricature représente l’Italie perchée sur la tour de Pise que l’Allemagne et l’Autriche, d’un côté, la France, l’Angleterre, la Russie et la Belgique, de l’autre côté, essaient de faire « pencher » en tirant sur des cordes)
  2. Une guerre moderne. Technologie et destruction
  3. Les tranchées. La vie et la mort
  4. En guerre sans armes. Aumôniers, médecins, pédagogues
  5. Écrire pour ne pas mourir. Lettres du front et de captivité
  6. Dans le ciel de Pise. Écoles et champs d’aviation
  7. La guerre entre dans la ville. Des tranchées aux hôpitaux
  8. Une ville en guerre. Vie quotidienne et mobilisation civile
  9. Le contrôle social. Censure et propagande
  10. L’Église mobilisée. Le front intérieur du cardinal Maffi
  11. L’Université en guerre. Rites de la mémoire
  12. La guerre est finie. Bilans, hérédité, mémoire. (sur un plan de la ville sont portés les 36 noms de rues qui évoquent la guerre de 1915-1918, lieux de combats, dates, noms de personnes parmi lesquelles le pilote Francesco Baracca à qui est consacrée une notice du dictionnaire des témoins sur le site du CRID 14-18 (voir en fin d’article).

Après une introduction générale d’Antonio Gibelli, la partie catalogue est complétée par des textes d’historiens qui font le point sur les thèmes illustrés par les documents. Parmi ces textes, on peut citer celui de Fabio Caffarena sur sa spécialité qui est l’aviation (p. 104-111) ; également celui de Emanuela Minuto sur la protestation des femmes contre la guerre (p. 144-151).

Quelle que soit la nationalité du lecteur, il retrouvera dans ce livre des thèmes valables pour tous les pays belligérants.

Rémy Cazals.

Lien direct vers la fiche témoins de Francesco Baracca. Par Irène Guerrini et Marco Pluviano : http://www.crid1418.org/temoins/2016/09/29/baracca-francesco-1888-1918/

Evénement : Les deuxièmes Rencontres du web 14-18.

La Mission du Centenaire organise pour la deuxième fois une journée d’échanges et de rencontres sur « La Grande Guerre numérique » durant laquelle interviennent des archivistes, des historiens, des designers, des blogueurs et des généalogistes. 9 ateliers pratiques vous sont proposés en parallèle.

Le 17 mars 2017 de 9h à 17h dans les locaux de NUMA (39 rue du Caire 75002, Paris). Métro : Sentier (ligne 3).

Le programmehttp://centenaire.org/sites/default/files/references-files/flyerrencontresduweb.pdf

Pour plus d’informationshttp://centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/web/les-rencontres-du-web-14-18-2e-edition

Compte-rendu des Rencontres du web (2015), par D. Chavaroche : ( https://www.univ-paris1.fr/fileadmin/IGPS/observatoire-du-centenaire/Chavaroche_-_Web_2.pdf

 

 

 

Une nouvelle ressource en ligne : les testaments des mobilisés parisiens

1ère page du testament de Marcel Etienne, Archives nationales, MC/ET/XXXIII/1865, minute du 7 novembre 1916

Une nouvelle ressource, très prometteuse, vient d’être mise en ligne par les Éditions de l’École des chartes : il s’agit de l’édition critique de testaments de guerre de Poilus parisiens (1914-1918) conservés aux Archives nationales.

Le 1er août 1914, l’ordre de mobilisation générale est décrété en France. Partant à la guerre sans savoir s’ils en reviendront, de nombreux Parisiens rédigent leurs testaments. Pour ceux d’entre eux morts au front ou de leurs blessures, ces testaments de guerre sont désormais conservés au Minutier central des notaires de Paris.
L’École nationale des chartes et les Archives nationales se sont associées pour donner la première édition scientifique et numérique des testaments des morts pour la France de trois études parisiennes, qui témoignent, dans leur forme même et leur contenu, de l’urgence de la situation et du sentiment bien présent de la mort imminente.

Pour une description de la ressource, voir le billet sur Lectures sociales de la guerre.

Écrire en guerre, 1914-1918, Des archives privées aux usages publics

Dans les actualités éditoriales, on peut noter la publication des actes du colloque tenu à Paris en janvier 2015 sur l’acte d’écrire pendant la guerre de 1914-1918. Cet ouvrage, sous la direction de Philippe Henwood et Paule René-Bazin, comporte en particulier la contribution de Rémy Cazals à propos de Louis Barthas (on peut d’ailleurs renvoyer à sa notice dans le Dictionnaire des témoignages).

Nombre de familles, en France et dans les différents pays ayant participé à la Grande Guerre, conservent des archives de cette période. Cent ans après, ces archives privées éveillent la curiosité émue des générations actuelles et retiennent l’attention des historiens. Ce livre s’adresse aux étudiants en histoire, aux chercheurs et, plus largement, à tous ceux qui ressentent le besoin d’en savoir plus sur les archives de ce conflit mondial qui a tant marqué notre histoire.

Plus d’informations :

Philippe Henwood et Paule René-Bazin (dir.), Écrire en guerre, 1914-1918, Des archives privées aux usages publics, Rennes, PUR, 2016, 198 p., ISBN : 978-2-7535-5199-2.

Appel à communications : Sortie de guerre et colonie

Emprunt National 1920 (Source : IWM PST 10753)

Outre-mers, la revue d’histoire de la Société française d’histoire des outre-mers organise une journée d’étude, à l’automne 2017, portant sur les sorties de guerres aux colonies, sous un angle comparatif incluant l’espace colonial français et les espaces coloniaux des autres pays. Quatre axes sont privilégiés :

1/ La démobilisation des troupes coloniales

Une première analyse sur les démobilisations souhaiterait questionner à la fois le moment et les modalités des « retours au pays ». Il s’agit d’abord de s’interroger sur le moment où les soldats sortent effectivement de la guerre et de se demander si les guerres coloniales qui se poursuivent en Orient (Syrie) ou en Afrique du Nord (Rif) n’entraînent pas de nouveau des recrutements importants alors même que la démobilisation des Blancs s’effectue en Europe. Il serait également souhaitable de questionner la manière dont les tirailleurs ont été maintenus sur le Rhin, alimentant, comme on le sait déjà, les fantasmes sur la ‘honte noire’. Dans ce contexte, et à titre d’exemple, quel a été le sort du petit contingent siamois déployé à la fin du conflit, quel a été celui des prisonniers indiens du camp de Wünsdorf ? Globalement, ces hommes ont-ils été les premiers à partir, ou au contraire les derniers à quitter la métropole après avoir enseveli les corps, retrouvé les disparus, subi pour certains vexations et accusations, mais aussi fait des rencontres nouvelles ? En d’autres termes, a-t-il existé pour les troupes dites de couleur une autre démobilisation, une sorte de démobilisation-seconde qui aurait transformé leur retour au pays en une véritable odyssée à l’instar de celle qu’a vécue Ulysse en revenant de Troie ?

2/ Les retombées économiques de la Première Guerre mondiale dans les colonies

Au-delà de la question des flux des rapatriements, des transferts d’un front à un autre qui amènent à reconsidérer la géographie des démobilisations selon un schéma d’histoire globale, l’on souhaiterait scruter également les modalités de transition de la guerre à la paix au début des années 1920 dans les colonies. On s’interrogera ainsi sur les suites sanitaires pour les blessés et mutilés de guerre dans leur vie outre-mer, sur l’accueil des « gueules cassées » des colonies, sur la reprise et la récession de l’économie dans les outre-mers, sur les espoirs d’investissements de « mise en valeur » nourris au tournant de ces années 1920, sur les retombées des avancées technologiques (armement surtout) dans la conduite des opérations. Y-a-t-il eu, sur ce point, transfert d’une technologie à des fins de coercition, utilisation d’un mythe de la puissance dépassant largement la force réelle du colonisateur ou, au contraire, un abandon progressif des colonies à leurs difficultés de développement ?

3/ L’impact politique de la Première Guerre mondiale

Deux thématiques pourraient se dessiner ici. On se penchera tout d’abord sur la sortie de guerre comme moment de transition juridique du protectorat vers le mandat, de mise en œuvre – au moins par le discours – d’une tutelle coloniale compatible avec la Société des Nations. Se pose alors la question de la réception des mandats dans un monde arabe qui se pensait à l’abri de la colonisation mais également dans des ex-colonies allemandes en Afrique qui passent sous un nouveau régime. À l’échelle impériale, la classification des mandats (A, B, C) avait-elle un sens ? Se pose aussi la question de l’action des pays colonisés dans la création de la SDN, et à l’inverse du rôle que joue l’organisation internationale dans le réinvestissement de la géographie coloniale, dans l’acceptation des frontières avant la réclamation d’une autonomie plus grande. On s’interrogera donc aussi sur le rôle des colonisés dans les mouvements politiques qui ont émergé après 1918. Les mouvements pan-noirs des années 1920-1921, les mouvements-jeunes d’Afrique et du monde arabe ou les mouvements communistes en Asie ont joué certes un rôle important, mais nous souhaiterions aussi mettre en relief celui des anciens combattants de retour chez eux, voire celui des travailleurs. Ont-ils été porteurs d’ouvertures et de réflexions intellectuelles plus larges (comme celles de l’accession aux droits) ou au contraire se sont-ils faits les thuriféraires de la Plus Grande France ou du Greater Britain ? Enfin, comment sur fond de réflexions oscillant entre séparatisme ou coopération, la nouvelle idéologie, le bolchevisme, a été reçue aux colonies ?

4/ Mémoires de la Première Guerre mondiale dans les empires

Nous souhaiterions enfin poser la question des modalités de la mise en place d’une mémoire de guerre, celle des traces de la Grande Guerre dans les empires. Trouve-t-elle sa place au sein des garnisons coloniales ou l’école devient-elle l’un des vecteurs de la mémorialisation ? Quelle est la place des villes et des villages dans l’érection des lieux de mémoire, celle des manuels scolaires ?  Au-delà, quand et comment et par qui ont été entreprises les commémorations de la Grande Guerre dans l’ensemble des colonies ? Des études spécifiques sur les processus mémoriels aux colonies – l’India Gate à Dehli ou le mémorial indien de Neuve-Chapelle (Pas de Calais), le Monument aux Héros de l’Armée Noire de Bamako et sur le rôle éventuel des associations d’anciens combattants – seraient les bienvenues. On souhaiterait aussi pouvoir questionner la part prise par les « arts premiers » dans ces processus commémoratifs. Fait-on une distinction entre les grands artistes et les « petits artistes » de la mémoire ?  Dans le(s) discours, trouve-t-on dans les colonies, comme en France et en Europe, des propos pacifistes qui s’opposeraient à un discours sacrificiel ? La commémoration apparaît-elle, enfin, comme un moment de rapprochement entre colonisés et colonisateurs ou débouche-t-elle plutôt sur la prise de conscience des écarts entre les groupes ?

Modalités de participation :

Une proposition de communication de 300 mots environ et une courte présentation des auteurs doit être envoyée à Julie d’Andurain avant le 30 mars, délai de rigueur. Les propositions des jeunes chercheurs seront particulièrement bienvenues et valorisées.

Le Comité de rédaction se prononcera sur les candidatures au début du mois d’avril pour annoncer au 15 avril les candidatures retenues. Le programme prévoit d’organiser une journée d’étude sur un jour ou deux à Paris en novembre 2017 avec les candidats retenus, puis de publier les articles dans Outre-Mers. Revue d’histoire en décembre 2018.

Le Canada et la France dans la Grande Guerre 1914-1918

Dans les parutions récentes, on peut signaler Le Canada et la France dans la Grande Guerre 1914-1918, sous la direction de Serge Joyal et de Serge Bernier, Montréal, Art Global, 2016, 650 p. Il s’agit des actes du colloque qui s’était tenu à Ottawa en 2014 et à Paris en 2015 avec la contribution d’une vingtaine de chercheurs dont les membres du CIRD 14-18 : Mourad Djebabla, Carl Pépin, avec une introduction de Frédéric Rousseau et une conclusion de Rémy Cazals :

La Première Guerre mondiale fut un évènement total. Elle a eu des effets transformateurs profonds qui se sont répercutés à tous les niveaux de la société et que l’on ressent encore aujourd’hui. On ne peut les ignorer si l’on veut saisir le monde contemporain.
Vue de la France et du Canada, cette guerre représente un fonds d’analyse comparative et complémentaire particulièrement riche pour comprendre comment leurs destins, si différents, en ont été altérés. Pour la France, c’était la continuation d’un conflit engagé en 1870. Pour le Canada, c’était une première avancée sur la scène internationale.

Dans le cadre d’une initiative de commémoration exceptionnelle du centenaire de la Première Guerre mondiale, parrainée par des parlementaires canadiens et français, une vingtaine d’historiens des deux pays se sont réunis en colloque au Sénat, à Ottawa, en novembre 2014 et à l’Assemblée nationale, à Paris, en mai 2015.

Chacun selon sa discipline propre examine un aspect de la Grande Guerre, tels que les finances et l’économie, la censure et la propagande, les changements dans les rapports sociaux et communautaires, la littérature, le rôle des dirigeants politiques et des parlements, la course à l’armement et les progrès scientifiques. D’autres aspects, dont les minorités visibles dans l’armée, l’influence de la religion, la place des Canadiennes dans le conflit, sont également abordés.
De nombreuses photos inédites rehaussent le propos de cet ouvrage unique en y apportant un éclairage différent.