Recherche d’informations sur un combattant turc prisonnier de l’armée française

Nous relayons une demande de Sébastien Poublanc, chercheur au laboratoire Framespa qui voudrait préciser les informations partielles dont il dispose sur un combattant turc fait prisonnier par l’armée française et pour lequel les archives consultées jusqu’ici (SHD notamment) ne donnent pas de résultats :

  • Nom de famille : Seyit ou Sayyid ou Sayeed (l’orthographe n’est alors pas fixée)
  • Prénom : Mehmet Mehdi ou Mehmed ou Mahdi pour le prénom
  • Date de naissance : 1900 ou 1901
  • Lieu de naissance : Istanbul ou Eyüp (district de la ville)
  • Lieux de la capture : la mémoire familiale a conservé l’expression « durant la campagne de Syrie » mais ce pourrait être n’importe où, d’Alep à la Palestine en passant par le Liban, ou bien la campagne de Cilicie.
  • Captivité : plusieurs années entre la Première Guerre mondiale et 1922, date où il combat dans la résistance turque.

Vous pouvez contacter M. Poublanc à l’adresse suivante :

sebastien.poublanc@univ-toulouse.fr

Messimy

Christophe Robinne, Adolphe  Messimy 1869-1935, Héraut de la République, Paris, Éditions Temporis, 2022.

Ancien officier, Adolphe Messimy était le ministre de la Guerre dans le gouvernement français lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Remplacé par Millerand, il a rejoint une unité combattante et a fini la guerre comme général de division. Revenu à la politique comme député radical-socialiste, il a toujours cherché à rendre plus efficace l’organisation de la Défense nationale. Le livre développe les thèmes principaux de son action : la suprématie du pouvoir civil sur l’autorité  militaire ; la défense de l’empire colonial comme partie intégrante de la Défense ; l’orthodoxie budgétaire.

On peut être particulièrement sensible au fait que, jeune officier promis à une brillante carrière, il a préféré démissionner de l’armée en 1899 pour protester contre l’attitude antidreyfusarde des chefs militaires.

Rémy Cazals

Le nouveau livre de Bertrand Goujon (par Rémy Cazals)

Le CRID 14-18 connait bien Bertrand Goujon qui a participé au colloque de Laon et Craonne en novembre 2010 en présentant une communication sur « Insertion et distinction nobiliaires parmi les combattants français de la Grande Guerre », publiée dans le volume collectif Identités troublées 1914-1918, Les appartenances sociales et nationales à l’épreuve de la guerre, Toulouse, Privat, 2011. Ce texte ouvrait quelques pistes suivies dans la thèse de doctorat qui a été reprise dans le livre Du sang bleu dans les tranchées, Paris, Vendémiaire, 2015. Après le masculin, voici le féminin chez le même éditeur : Je maintiendrai. Femmes, nobles et Françaises 1914-1919. Bertrand Goujon est également l’auteur du volume Monarchies postrévolutionnaires 1814-1848, dans l’Histoire de la France contemporaine aux éditions du Seuil, en 2012.

Le nouveau livre se recommande par la variété et l’abondance de la documentation consultée. Abondance : 700 pages de texte suivies de 2140 notes. Variété : l’auteur remarque chez les femmes nobles « la propension exacerbée à prendre la plume » (p. 169) ; il a confronté écrits féminins et masculins ; il va jusqu’à utiliser avec profit la rubrique « Déplacements des abonnés » du Figaro pour suivre les pérégrinations de ses personnages selon les moments de la guerre. Même si la catégorie sociale étudiée est minoritaire, le livre contribue à la connaissance des comportements des Françaises et des Français pendant la guerre. Lors des phases les plus marquantes : la mobilisation, le départ des hommes, l’invasion, les grandes batailles, la sortie de guerre… Devant les fausses nouvelles, dans les épreuves et les deuils, à la recherche de « provisions de moral » (p. 247)…

Mais il faut tenir compte des spécificités de la noblesse : « Bon sang ne saurait mentir. » La noblesse s’investit dans l’Union sacrée, dans l’action charitable et la Croix Rouge, sans renoncer aux pratiques socioculturelles propres, sans renoncer à « tenir son rang » (p. 509). Même quand les fortunes s’effondrent, les femmes nobles sont réticentes à la professionnalisation salariée (p. 165) ; elles critiquent les parvenus ; la baronne Michaux en veut à « M. et Mme Nouveau-Riche » qui auraient tant à apprendre pour distinguer ce qu’est le vrai luxe (p. 305). Il faut affronter la crise de main d’œuvre agricole et domestique. Comment remplacer les préceptrices allemandes ? Comment la baronne de Saizieu peut-elle résister à ce qu’elle appelle « les prétentions éhontées » des vendangeurs (p. 156) ?

L’auteur doit adresser ses remerciements à des altesses, des comtesses et des marquises, mais son livre n’est en rien hagiographique. Il n’occulte pas la « propension à la fuite » lorsque l’armée allemande menace Paris (p. 70), les attitudes chicanières lors de partages de patrimoines (p. 115), les manigances pour échapper à l’impôt sur le revenu (p. 161) et les déclamations d’antiparlementarisme (p. 285), le parler double de la comtesse de Martel de Janville (dont le nom de plume était Gyp) à propos des embusqués selon qu’ils sont ou ne sont pas de ses proches (p. 300). L’auteur a raison de revendiquer en conclusion une « exploitation historienne de cette riche documentation » (p. 694).

Il y a du Downton Abbey dans la vie des Françaises nobles en 14-18, par exemple (p. 86) lorsque la comtesse Greffulhe est réveillée en pleine nuit en son domicile parisien par un domestique annonçant : « Madame la Comtesse, le Zeppelin est là. » Et justement, pour rester sur les rapports entre châtelains et serviteurs, voici un cas que le dictionnaire des témoins du CRID 14-18 offre à Bertrand Goujon : durant les six premiers mois de la guerre, au château de Clemery, près des combats, Mademoiselle la vicomtesse de Moustier et la fille de cuisine Charlotte Moulis tiennent, chacune de son côté, un journal personnel. La comparaison des deux textes est intéressante (voir la notice « Moulis Charlotte » sur notre site). Les de Moustier ne sont d’ailleurs pas absents du livre de Bertrand Goujon. Après la guerre, le comte constitue le dossier de demande d’indemnisation pour les dégâts causés au château.

Pour terminer, s’il lit ce compte rendu, peut-on demander à Bertrand Goujon de rédiger pour notre dictionnaire quelques notices sur les témoignages féminins qu’il connait le mieux ?

Rémy Cazals

Écrire… Publier… Réflexions sur les témoignages de 1914-1918 (par Rémy Cazals) (suite et fin)

Découvrez la nouvelle contribution de Rémy Cazals dans le cadre de ses réflexions sur le témoignage sur le site Studium (site rattaché à l’université Toulouse Jean-Jaurès et au CNRS) : ci-dessous le sommaire de la neuvième et dernière partie, dont le texte est accessible ici.

Annexes

Annexe 1 Le choix des titres

1. La présence ou l’absence des dates dans les titres

2. Un mot ou une expression caractéristique de  la guerre

3. Une phrase tirée du témoignage

4. Des titres sobres ou ronflants ?

Annexe 2 Témoignages classés par départements

Écrire… Publier… Réflexions sur les témoignages de 1914-1918 (par Rémy Cazals) (suite)

Découvrez la nouvelle contribution de Rémy Cazals dans le cadre de ses réflexions sur le témoignage sur le site Studium (site rattaché à l’université Toulouse Jean-Jaurès et au CNRS) : ci-dessous le sommaire de la huitième partie, dont le texte est accessible ici.

VIII – De l’humour : un florilège

1. Au risque d’être qualifié de « scatologique »…

2. Situations militaires comiques

3. Ironie sur les patriotes de l’arrière

4. Humour spontané, humour laborieux, humour involontaire

Les photographies de Raoul Berthelé (2) : exposition et atelier pédagogique à Amiens

Toujours autour de Raoul Berthelé et dans le cadre de son chef-d’œuvre, la classe de première baccalauréat professionnel mention Animation Enfance – Personnes Âgées (Lycée Édouard Gand – Cité Scolaire Amiens Sud) accueille une classe de l’école primaire Saint-Germain le 22 février 2022 à 14H00. Les élèves du premier degré visiteront l’exposition et bénéficieront d’un atelier pédagogique animé par les lycéens. Ce dernier prend appui sur un livret réalisé dans le cadre d’une collaboration avec la classe de seconde Métiers des Industries Graphiques et de la Communication (Lycée Montaigne – Cité Scolaire Amiens Nord).

Les descendants de Raoul Berthelé, soldat mort pour la France, seront présents lors de cet accueil.
La scénographie de l’exposition est co-établie avec une étudiante de l’UFR des ARTS (U.P.J.V.).

Les photographies de Raoul Berthelé (1) : conférence à Amiens

La bibliothèque Louis-Aragon propose une rencontre avec Louis Teyssedou autour du livre L’autre guerre. Les visages de l’arrière-front, qui présente les photographies de Raoul Berthelé. Raoul Berthelé est un officier de l’armée française qui fut en cantonnement à Amiens de mars à août1915. Il a pris, lors de cette période, 400 photographies qu’il a méticuleusement légendées. Ces clichés constituent un témoignage de première importance quant à la vie de l’arrière-front français lors du premier conflit mondial.