Un site pédagogique sur les traces rupestres de la Grande Guerre

Thierry Hardier, Jean-François Jagielski (tous deux membres du CRID 14-18) et Pierrick Tarin viennent de créer un site pédagogique intitulé La Grande Guerre : traces, gravures, graffitis réalisé en collaboration avec le CRDP de Picardie. Ce site doit s’étoffer tout au long du centenaire par ajout de nouvelles rubriques. Dans l’état actuel, 2 rubriques sont accessibles et présentent à ce jour 7 parcours orientés vers 7 traces laissées par des soldats de la Grande Guerre dans différentes carrières souterraines de l’Oise et de l’Aisne.

Page d'accueil du site

 

Voici la présentation qu’en font les auteurs :

Le site « La Grande Guerre : traces, gravures, graffitis » a été créé à l’initiative de CANOPE académie d’Amiens. Il s’adresse à des élèves de primaire (cycle 3) ou de collège et vise à leur faire découvrir un élément méconnu de notre patrimoine : les graffitis, gravures et sculptures que les soldats de la Grande Guerre de différentes nations (Français, Allemands, Américains, Britanniques) ont laissé dans les carrières souterraines se situant sur ou à proximité immédiate de la ligne de front en Picardie.

Ces carrières souterraines dont certaines peuvent atteindre une étendue de plusieurs hectares existaient bien avant le déclenchement de la Grande Guerre. Elles avaient été creusées par des carriers afin d’y extraire de la pierre calcaire servant à la construction de maisons, de châteaux et d’édifices publics ou cultuels. Certaines avaient été ouvertes depuis plusieurs siècles. Mais la plupart ont surtout été exploitées à partir de la seconde moitié du XVIIIe et au XIXe siècle, dans une période où les profits dégagés dans l’agriculture permettent à la maison en « dur » de s’imposer progressivement dans le monde rural.

Lorsque, à l’automne 1914, la ligne de front s’est fixée dans le Soissonnais, le Noyonnais et au Chemin des Dames, les combattants y ont d’abord trouvé un refuge contre les intempéries mais aussi contre les bombardements incessants occasionnés par l’artillerie ennemie. Ces lieux de cantonnements où les hommes se sentent relativement protégés des dangers de la guerre sont aussi propices à la détente. Certaines traces écrites ou figuratives – témoignages directs laissés par la main des soldats – sont émouvantes si l’on pense aux conditions dans lesquelles les hommes qui les ont réalisées ont vécu. La blancheur et la qualité de la pierre calcaire ont contribué à des expressions variées, allant du simple graffito identitaire jusqu’à des réalisations particulièrement élaborées, faites par de véritables artistes.

Des activités interactives autour de ces traces et des fiches pédagogiques au format PDF s’adressant aux élèves sont directement accessibles sur le site. Des documents d’accompagnement et d’approfondissement sont dédiés aux enseignants qui devront disposer d’une adresse e-mail académique pour y accéder.

 

Les auteurs de ce site sont Thierry Hardier (professeur d’histoire dans le secondaire, docteur en histoire et membre du Collectif de recherche international et de débat sur la Grande Guerre (CRID 14-18), Jean-François Jagielski (enseignant du premier degré et membre du CRID 14-18) et Pierrick Tarin, formateur et responsable du département d’histoire-géographie à l’ESPE de l’académie d’Amiens.

Journée – débat: « Histoire et mémoire des fusillés de la Grande Guerre » (Paris, Hôtel de Ville)

Un siècle après, l’histoire douloureuse des « fusillés pour l’exemple » résonne toujours au plus profond de nous-mêmes avec une déconcertante actualité. L’objet de l’exposition est de faire comprendre comment la justice fut rendue au nom du peuple, entre 1914 et 1918, puis comment le pouvoir politique s’est emparé de cette mémoire.

En ouverture de cette exposition, une journée d’étude fait le point historiographique.

Voir la présentation détaillée sur le site de la mission du centenaire:

http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/presentation-de-lexposition-fusille-pour-lexemple-1914-2014-les-fantomes

10 novembre 2013: 11e journée du livre 14-18 de Craonne

11ème JOURNÉE DU LIVRE DE CRAONNE

L’Histoire de la Grande Guerre a rendez-vous à Craonne (Aisne) le dimanche 10 novembre 2013 en Mairie de Craonne

10h    Ouverture de la 11ème JOURNEE DU LIVRE DE CRAONNE par Noël Genteur,  Maire de Craonne

matinée :  L’actualité du témoignage  …

10h15 Aloyse Strauder – Un Lorrain dans la tourmente 1914/1918, Ed. du Belvédère, 2012. Carnets présentés par Pauline Guidemann, professeur.

Aloyse Strauder est l’un des 380 000 Alsaciens-Lorrains incorporés sous l’uniforme allemand alors qu’ils étaient de souche française. Tout au long du récit, il proclame sa francophilie et sa germanophobie. Il finit par déserter en 1918, s’engage dans la marine française. Il est démobilisé en 1919.

11h  1914-1918 Quand verrons-nous la fin de ce supplice ? Journal de guerre de Virginie Pottier et carnet de notes de Jules Dubois. Sous la dir. d’Agnès Guillaume et de Thierry Hardier. Ed. Edhisto/FSE Eluard, 2013. Témoignage présenté par Thierry Hardier, professeur.

Virginie Pottier, femme du maréchal-ferrant de Catigny (Oise) tient un journal de guerre relatant l’occupation allemande dans la commune. Evacuée dans le Nord, elle continue son journal. Jules Dubois, paysan évacué par les Allemands le même jour et dans le même train que celui de Virginie Pottier tient un carnet décrivant le travail obligatoire qui lui est imposé.

La guerre comme sujet littéraire …

11h30 Les Dames du Chemin, Nouvelles présentées par Maryline Martin. Ed. Glyphe, 2013. Des recherches sur son grand-oncle tué au Chemin des Dames ont amené l’auteur à écrire ce recueil sur la Grande Guerre. Ce lucide, poignant, incisif regard porté sur les terres dévastées, les corps meurtris, les âmes violées les innocents fusillés est celui d’une jeune femme d’aujourd’hui.

Après-midi : Coup de projecteur sur l’un des plus grands poètes français du XXème siècle , Guillaume Apollinaire …

14 H Guillaume Apollinaire, Collection NRF Biographies, Ed. Gallimard, 2013.

Maître de conférences à l’Université Paris-XII, spécialiste d’Apollinaire, Laurence Campa signe une biographie d’un homme doué d’un talent protéiforme, poète avant tout, journaliste, critique, éditeur, passeur, ami des peintres, défenseur de l’art moderne. Elle s’attarde sur l’engagement du poète durant la Grande Guerre. C’est pendant ce conflit qu’il écrit Poèmes à Lou qui transfigure la tragédie : « La mitrailleuse joue un air à triples-croches ». Laurence Campa nous parlera aussi de son ami René  Dalize mort à Craonne en 1917.

L’actualité du livre 14-18

15h Tous unis dans la tranchée ? 1914-1918, les intellectuels rencontrent le peuple, Seuil, 2013.

Guillaume Apollinaire, Henri Barbusse, Marc Bloch, Maurice Genevoix, Georges Duhamel ou Léon Werth : les intellectuels combattants ont laissé à la postérité des textes où la guerre est superbement décrite et analysée. Nicolas Mariot, chercheur au CNRS, sociologue et historien, traque dans ces écrits toutes les mentions, jusqu’aux plus infimes et apparemment anodines, qui racontent l’état des rapports sociaux dans les tranchées.

15h30 Du front à l’asile 1914-1918, Ed. Alma, 2013. Maîtres de conférences en histoire contemporaine (Univ. Du Mans)  Hervé Guillemain et Stéphane Tison, se fondant sur des documents inédits, puisés dans les archives des établissements psychiatriques, font entendre la voix de ceux qui furent brisés par la guerre, les difficultés des familles et la difficile reconnaissance de ce que l’on nomme aujourd’hui le traumatisme de guerre. Des récits vrais, bouleversants dans leur simplicité et leur sobriété, rythment l’enquête.

16h  500 Témoins de la Grande Guerre, ouvrage collectif dirigé par Rémy Cazals (Univ. Toulouse Le Mirail), publié sous l’égide du CRID 14 18. Edités ou inédits, les témoignages des acteurs de la Grande Guerre constituent, selon Jean Norton Cru, « une manifestation unique de la pensée française ». 84 ans après son œuvre fondatrice, 33 contributeurs produisent un dictionnaire présentant les analyses de 500 nouveaux témoins, Ed. Edhisto/Ed. Midi-pyrénéennes, 2013.

1ère de couverture originale de Jacques Tardi.

Rémy Cazals présentera  également : «Une honte pour l’humanité » Journal d’Henri Charbonnier Mars 1916 – septembre 1917, Ed. Edhisto, 2013 en hommage à Noël Genteur.

16h30 André Loez, docteur en histoire et professeur agrégé en classes préparatoires présentera

Les 100 mots de la Grande Guerre, Que sais-je ? Ed. Puf, 2013. Ce livre  éclaire les multiples facettes de la Grande Guerre en intégrant les acquis les plus récents de la recherche.

Et 2 autres livres en collaboration avec Nicolas Offenstadt, la réédition de la thèse de Jules Maurin: Armée – guerre – société, Soldats languedociens (1889-1919), Publications de la Sorbonne, 2013. La Grande Guerre, Carnet du Centenaire, Ed. Albin Michel, 2013, carnet illustré d’images rares ou inédites proposant l’essentiel de la Grande Guerre dans une lecture renouvelée.

17h  Frédéric Rousseau et Julien Mary (Université Montpellier III) présenteront les Actes du 4e colloque organisé par le CRID 14 18 dans l’Aisne (novembre 2012). Entre histoires et mémoires, les musées de guerre, Ed. Houdiard. 2013. Si l’ouvrage couvre tout le XXe siècle, il s’intéresse particulièrement aux différentes mises en récit muséales de la Première Guerre mondiale, de la Belgique à l’Australie, de la Turquie au nord de la France….

17h30 / 18h Clôture de la  11ème Journée du livre de Craonne

Toute la journée: signatures de livres sur 14/18 (livres d’Histoire, romans, albums, BD …). Les auteurs des interventions et les membres du Crid 14-18 dédicaceront leurs ouvrages qui seront disponibles à la vente. Sur place, des libraires avec une large sélection d’ouvrages récents et anciens sur 1914-1918, des éditeurs, des bouquinistes … Entrée libre et gratuite – Boissons et petite restauration sur place.

Travailler à l’arrière (1914-1918). Colloque international de Carcassonne 23-24 mai 2013

Dans la suite des colloques organisés depuis maintenant près de vingt ans par l’association Les Audois, les Archives départementales de l’Aude et l’Université de Toulouse-Le Mirail (laboratoire Framespa) vous invitent au prochain colloque international qui se tiendra aux Archives départementales de l’Aude les 23-24 mai prochains.
Le thème retenu anticipe les célébrations du centenaire de la Grande Guerre en focalisant l’attention sur l’arrière, et tout particulièrement sur les différentes activités modifiées ou créées par le conflit. Seront abordés, à la lumière des recherches les plus récentes, les industries de guerre, le travail féminin en particulier dans les campagnes, le travail intellectuel et tertiaire sous toutes ses formes.

Le centenaire de la Première Guerre mondiale à l’école: journée d’étude, samedi 13 avril 2013

Dans le cadre des préfigurations du Centenaire de 2014, la Mission du Centenaire et l’Association des Professeurs d’Histoire Géographie (APHG) organisent le samedi 13 avril à Paris une journée d’études consacrée au Centenaire de la Première Guerre mondiale à l’école. Conférences, tables rondes et présentations de ressources viendront poncuter l’ensemble de la journée.

Entrée libre et gratuite sous réserve de places disponibles – Inscription recommandée auprès de l’APHG (a.p.h.g@wanadoo.fr)

L’APHG et la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale vous invitent à participer à la Journée nationale

2014 : le centenaire de la Première Guerre mondiale à l’école

Samedi 13 avril 2013

Au  lycée  Louis Le Grand (matin) et à l’amphithéâtre Lefebvre de la Sorbonne (après-midi)

PROGRAMME

10h-12h30 (accueil à partir de 9h) – lycée Louis Le Grand (123 rue Saint-Jacques 75 005 Paris)

Ouverture par Joseph Zimet, Directeur général de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, et Bruno Benoit, Président de l’APHG

Introduction par Antoine Prost, Président du Conseil scientifique de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale : 2014 : Commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale

Table ronde animée par Nicolas Offenstadt (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne) : Quelle histoire pour quelles commémorations à l’école ?

Avec la participation de Rainer Bendick (Abendgymnasium Sophie Scholl – Osnabrück) et de Jean-François Chanet (Sciences Po – Paris)

14h-17h – amphithéâtre Lefebvre de la Sorbonne (14 rue Cujas 75 005 Paris)

Présentation et projection de film par Marc Ferro : Transformation de la guerre : 14-18 (Pathé/Hachette)

Présentation de ressources pédagogiques par :

–  Marie-Christine Bonneau-Darmagnac pour le Centre National de Documentation Pédagogique (Scérén-CNDP)

–  Elise Tokuoka et Véronique Pontillon pour l’Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD)

Présentation de projets et de séquences pédagogiques menés en classe par :

– Vincent Bervas (Lycée Jean de la Fontaine – Château-Thierry) et Yann Mariaux (Lycée Rochefeuille – Mayenne) : Profondeur de champ[s]

– Sébastien Bertrand (Mission du Centenaire – Paris) : Enseigner la Première Guerre mondiale en section Abibac : exemples de travaux

Synthèse par Eric Bonhomme, Président de la Régionale APHG d’Aquitaine

Clôture de la journée par Jean-Jacques Becker, Professeur émérite (Université Paris X – Nanterre) : La Première Guerre mondiale, cent ans après.

Fusillés en 14-18, pour l’exemple ? Journée d’étude du 3 novembre 2012 (Vic-sur-Aisne)

Depuis le discours de Lionel Jospin à Craonne en 1998, la question d’une réhabilitation des fusillés de la Grande Guerre fait l’objet de débats ou de demandes plus ou moins formelles. A l’approche du centenaire du début de la Grande Guerre le débat tend à s’amplifier avec des prises de paroles de plus en plus nombreuses et souvent confuses. Les soldats exécutés sont tous qualifiés de fusillés pour l’exemple, sans se soucier des motifs réels de leurs condamnations. Coupables d’abandons de postes du début de la guerre, déserteurs de 1916, mutins de 1917, droits communs de toute la guerre sont considérés comme des victimes d’une répression aveugle. Parfois même, ils sont assimilés à des mutins héros. Avec l’ouverture des archives en 2008, pour donner une résonance à leurs «  révélations » certains chercheurs ou médias prennent connaissance des dossiers et affirment que ce sujet a été occulté jusqu’à aujourd’hui en dépit de la publication de nombreux articles et ouvrages*.

L’association Soissonnais 14-18 a pour objectif l’inventaire et la sauvegarde du patrimoine 14-18. Depuis sa création, il y a vingt-cinq ans, elle s’est aussi impliquée dans le maintien du souvenir de certaines affaires emblématiques : Vingré, Bersot, Leymarie. Elle s’est aussi investie en faveur de l’inscription sur les monuments aux morts des soldats Flourac à Saint Ybars, Leymarie à Seilhac et Lasplacettes à Aydius et dans la plaque du souvenir du cimetière de Maizy. Elle a aussi appuyé le vœu formulé par le Conseil général de l’Aisne en faveur de l’inscription des fusillés sur les monuments aux morts. Ces différentes actions lui donnent donc une légitimité pour organiser une journée d’étude sur ce sujet.

La journée d’étude qui sera organisée le 3 novembre prochain n’aura pas pour objet de donner un avis sur la question d’une réhabilitation éventuelle. Elle visera à faire un état des lieux en recueillant les avis de ceux qui ont une connaissance particulière de ce sujet.

Journée de débats sur le patrimoine de la Grande Guerre (Sedan, 22 juin)

Le patrimoine de la Grande Guerre en débat. Ouvert à tous. 

A Sedan (Ardennes) vendredi 22 juin à l’amphithéâtre Mendès-France.

LE PATRIMOINE DE LA GRANDE GUERRE A SEDAN ET AILLEURS.
QUELS ENJEUX ?

Après-midi de débat de 14 h – 18 h, organisée par la Société d’histoire et d’archéologie du Sedanais, l’Université de Paris I- Panthéon/Sorbonne et la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (Ministère de la Défense)

Première partie : interventions

Séance présidée par Antoine Prost, Professeur à l’Université de Paris I

– 14 h La question du Monument de Sedan, histoire et enjeux par Sébastien Haguette (SHAS) et Nicolas Offenstadt (Maître de conférences à l’Université de Paris I), lecture d’un message de Gerd Krumeich, (Professeur à l’Université de Düsseldorf)

– 14h30 : Nicolas Charles (agrégé d’histoire, doctorant à l’Université de Paris I) : Les Allemands dans les Ardennes en 14-18. Etat des savoirs

– 14h50 : Thierry Hardier (Historien CRID1418) Quelle politique monumentale pour les Allemands dans la France occupée en 14-18 ?

15h10 Discussion sur les interventions

Deuxième partie : Echanges

– 15h30 -16h30 Table ronde : Que faire du patrimoine allemand 14-18 en France aujourd’hui ? Avec Arndt Weinrich (Chercheur à l’Institut historique allemand) Denis Rolland (Société historique de Soissons), Frederick Hadley (Historial de la Grande Guerre).
Table-ronde animée par Nicolas Offenstadt.

– 16h30 – 17h30 Table ronde : Quelle politique du patrimoine 14-18 à l’aube du centenaire ? Avec Antoine Prost (Professeur à l’Université de Paris I), Joseph Zimet (Directeur général de la Mission du Centenaire) et Philippe Olivera (Historien, CRID1418).
Table ronde conduite par André Loez, Historien, Professeur de Lettres Supérieures.

17h30 – 18h. Discussion générale.

Monument allemand de Sedan en péril

Une forte mobilisation de la communauté historienne sur la Grande Guerre est en cours afin d’éviter la destruction programmée du monument allemand du cimetière Saint-Charles à Sedan. On peut lire un article de la presse locale qui en rappelle les enjeux.On trouvera ci-dessous le courrier adressé au maire de Sedan par des historien/nes à l’initiative de Nicolas Offenstadt, ainsi qu’un descriptif du monument par Nicolas Charles.

Contact : nicolas.offenstadt@univ-paris1.fr

Lettre adressée au maire de Sedan
Monsieur le Maire,

Historiens et chercheurs, spécialistes de la Grande Guerre nous avons appris que la ville avait décidé de détruire le monument allemand 14-18 du cimetière Saint-Charles avec l’accord des associations patriotiques pour construire un ossuaire français. Nous nous permettons de vous écrire pour vous faire part de notre indignation et vous demander de reconsidérer cette décision afin de préserver un lieu de mémoire très significatif de la Grande Guerre. Cette décision nous paraît peu justifiable pour plusieurs raisons
–    D’abord l’architecture du monument et le témoignage qu’il porte sur cette période de l’histoire sont à la fois riches et originaux. Son ampleur permet aussi d’en faire un témoin visible et aménageable dans une intention pédagogique.
–    Enfin à l’heure de la « mémoire partagée », à l’approche du centenaire de la Grande Guerre qui sera à l’évidence franco-allemand, européen et international, on ne peut concevoir que les autorités françaises détruisent un patrimoine allemand si important au lieu de veiller à sa préservation.
–    Une telle politique de préservation se justifie d’autant plus que cette période suscite des interrogations et un intérêt certain dans un très large public, comme en témoignent les innombrables activités de mémoire autour de la Grande Guerre.

Avec tous nos remerciements pour l’intérêt que vous voudrez bien prêter à notre requête, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de notre respectueuse considération

Vincent Auzas, doctorant à l’Institut d’histoire du Temps Présent, Sylvette Boyer, Professeure au Lycée de Nouméa, Philippe Boulenger, Professeur à l’Université de Cergy-Pontoise, Rémy Cazals, Professeur à l’Université de Toulouse, Yohann Chanoir, Professeur au Lycée de Reims, Nicolas Charles, Professeur au collège de Monthermé, Christian Chevandier, Professeur à l’Université du Havre, Rémi Dalisson, Professeur à l’Université de Rouen, Mourad Djebabla-Brun Professeur adjoint au Collège militaire royal du Canada (Kingston, Canada), Irene Guerrini, Chercheuse à Gênes (Italie), Benjamin Gilles, Conservateur à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine, Thierry Hardier, Professeur au collège de Noyon, Charles Heimberg, Professeur à l’Université de Genève (Suisse), Anne Hertzog, Maîtresse de conférences à l’Université de Cergy-Pontoise, Elise Julien, Maîtresse de conférence à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille, Gerd Krumeich, Professeur à l’Université de Düssledorf, Alexandre Lafon, Professeur au Lycée d’Agen, Michel Litalien, Directeur, Réseau des musées des Forces canadiennes, Marie Llosa, doctorante à l’Université de Toulouse II, André Loez, Professeur de lettres supérieures, Paris, Nicolas Mariot, Chercheur au CNRS, Valériane Milloz, doctorante à l’Université de Paris I, Julien Mary, doctorant à l’Université de Montpellier, Philippe Nivet, Professeur  à l’Université d’Amiens, Nicolas Offenstadt, Maitre de conférences à l’Université de Paris I, Philippe Olivera, Professeur au Lycée de Marseille, Jean-Paul Pellegrinetti, Maître de conférences à l’Université de Nice, Stéfanie Prezioso, Professeure à l’Université de Lausanne (Suisse), Antoine Prost, Professeur à l’Université de Paris I,  Marco Pluviano, Chercheur à Gênes (Italie), Yann Prouillet, Société philomatique vosgienne, Jean-Louis Robert, Professeur à l’Université de Paris I, Denis Rolland, Société historique de Soissons,  Frédéric Rousseau, Professeur à l’Université de Montpellier, Arndt Weinrich, Chercheur à l’Institut historique allemand, Paris

Monument commémoratif allemand du cimetière Saint-Charles de Sedan.

C’est au cimetière Saint-Charles que se dresse le plus important monument commémoratif érigé par les Allemands dans les Ardennes durant la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, il est également l’un des plus imposants de tous ceux réalisés par les troupes de Guillaume II dans les territoires français passés sous leur domination entre 1914 et 1918.
Les Allemands décident dès septembre 1914 de créer un carré militaire dans le cimetière municipal de Sedan pour enterrer leurs soldats morts dans le secteur. Sur le mur du fond, les Allemands ont fait graver sur des plaques de marbre le nom des soldats morts. Au centre du mur est créée une croix en or entourée de deux couronnes vertes. Celle-ci n’existe plus, tout comme le mur du fond. Les plaques se trouvant tout autour du monument, où étaient aussi inscrits des noms de soldats morts ne se trouvent plus sur place, seuls leurs emplacements sont encore présents.
A partir de 1915, les occupants décident de sacraliser cet espace en construisant un grand monument destiné à rendre hommage aux troupes tombées au champ d’honneur. Lony, professeur à l’école d’architecture de Trèves, et officier délégué, fit les plans de cet édifice. La construction s’étale de juin à octobre 1915, elle est réalisée par des soldats d’une division sanitaire stationnée à Sedan. Pour les matériaux, le choix de l’architecte se porte sur le fer et le béton, matériaux novateurs pour ce genre d’édifice : c’est un des premiers monuments réalisés en béton armé.
L’architecte fait construire un mur pour délimiter le carré Allemand du reste du cimetière. Il décide d’utiliser la pente en construisant deux terrasses. Au centre, il place un monument important : 9,3 mètres de long et 5, 35 mètres de large. L’édifice a des allures de monuments antiques avec ses quatre colonnes doriques. Celui-ci semble être une porte d’entrée vers le ciel, selon les souhaits de son concepteur. Sur chaque côté est ménagée une entrée. Les deux piliers principaux aux angles de la façade sont couronnés par des fruits stylisés. La façade principale porte une inscription de quatre lignes, texte poétique de Joseph von Lauff :
Kämpfend für Kaiser und Reich, nahm Gott uns die irdische Sonne ;
Jetzt vom Irdischen frei, strahlt uns sein ewiges Licht.
Heilig die Stätte, die ihr durch blutige Opfer geweiht habt!
Dreimal heilig für uns durch das Opfer des Danks.

Combattant pour l’Empereur et pour l’Empire, Dieu nous a pris le soleil terrestre.
Maintenant, libérés de toutes choses terrestres, sa lumière éternelle nous illumine.
Sacrée soit cette place, que vous avez consacrée par des victimes sanglantes.
Trois fois sacrée pour nous par le sacrifice du remerciement.

À l’intérieur, sur le plafond, trois couronnes végétales entourent deux croix de fer. Au centre, l’ordre « pour le mérite » est représenté.
Son implantation à Sedan n’est sans doute pas le fruit du hasard. C’est une des villes importantes de l’arrière front où sont cantonnés un grand nombre de soldats au repos ou en convalescence. La ville abrite aussi un important camp de prisonniers (l’un des plus importants du front occidental) dans le château fort. Mais Sedan est surtout pour les troupes impériales un lieu fondateur de leur nation. C’est là que le 2 septembre 1870 Napoléon III signe la capitulation de son armée face aux troupes de Guillaume Ier. Quelques mois plus tard, le grand-père de Guillaume II fonde à Versailles le IIème Reich allemand.
Le monument est aujourd’hui isolé au milieu du cimetière civil puisque toutes les sépultures allemandes ont été enlevées et déplacées vers plusieurs cimetières militaires germaniques des Ardennes (notamment celui de Noyer-Pont-Maugis qui se trouve à quelques kilomètres). Il est l’un des derniers témoignages dans le département des Ardennes des nombreux monuments commémoratifs qu’avaient construit les Allemands.

Nicolas CHARLES
Sources :
Archives privées de la Société d’Histoire et d’Archéologie du Sedanais (images et documentation).
LAMBERT J. et WEISS R., Occupation, Besatzungseiten, les Ardennes (1914-1918) et la Rhénanie (1919-1930), Terres Ardennaises, Charleville-Mézières, 2007, 427 p.

Le centenaire de la Grande Guerre: parution du rapport de préfiguration, par J. Zimet

Le ministère de la Défense (Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives) a mis en ligne récemment (nov. 2011) le rapport de préfiguration du centenaire de la Grande Guerre, réalisé par Joseph Zimet: « Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire international »

On peut consulter ici la page de présentation.

Le rapport est téléchargeable ici (au format .pdf)

Ce travail substantiel propose un tour d’horizon très riche des manifestations prévues pour 2014 et pour la période s’ouvrant jusqu’après 2018 (dont les travaux et activités du Crid 14-18), formule des propositions, et constitue désormais le point de repère indispensable pour tous ceux que la présence contemporaine de la Grande Guerre intéresse. C’est notamment l’occasion de saisir les différentes manières dont le centenaire se prépare dans tous les pays ex-belligérants (p. 31-45), révélant de nets décalages dans les rapports entre les sociétés et leur passé.

Compte-rendu de la journée d’étude « Témoigner de la Grande Guerre », Noyon, 6/11/2009

Journée organisée par l’action culturelle de l’académie d’Amiens (rectorat d’Amiens), le service éducatif « patrimoine et musées » de Noyon et la conservation des musées de Noyon (ville de Noyon).

Problématique autour du thème:  publier les témoignages.

Pour commencer, deux constats concernant la Grande Guerre :

–  c’est le premier conflit dans l’histoire à impliquer autant de combattants. Pour la France : au total 8 millions d’hommes mobilisés dont 4 millions à être effectivement dans la zone de l’avant.

–  C’est le premier conflit dans l’histoire à impliquer des populations masculines ayant atteint en moyenne un aussi fort taux d’alphabétisation (école obligatoire, etc.).

La conjonction de ces deux faits va générer une masse de productions écrites, inconnue jusqu’alors. Ainsi chaque jour, des millions de lettres vont être échangées entre « l’avant » et « l’arrière ». Par ailleurs, très fréquemment face à une situation exceptionnelle, la guerre, les hommes vont également avoir un comportement exceptionnel par rapport au quotidien de leur vie civile. Ces hommes, pas tous évidemment, vont se mettre à tenir des carnets de route encore appelés  journaux de campagne.

A partir de quand des témoignages sur la Grande Guerre ont-ils été publiés ? Quelles formes ont les témoignages publiés ? Peut-on établir une sociologie du témoin ? Toutes les catégories socio-professionnelles sont-elles représentées ? Pourquoi publier des témoignages ? Peut-on évaluer la quantité de témoignages publiés ?

Yann Prouillet : Membre du CRID 14-18, Yann Prouillet habite les Vosges où il est directeur d’édition. Il a entrepris depuis longtemps d’établir une base de données des ouvrages traitant de la Grande Guerre. Celle-ci avoisine actuellement les 15 000 titres.

Quelles observations a-t-il pu tirer de sa base de données ?

Conférence faite par Yann Prouillet.

Historiographie générale de la Grande Guerre : un essai de bibliographie exhaustive.

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Bernard Devez : Bernard Devez est un ex consultant en marketing et sociologie. Il est bibliophile et bibliographe amateur de la Grande Guerre. Il possède la plus grande bibliothèque privée française de livres consacrés à la Grande Guerre. Sa collection s’élève à près de 10 000 titres. Il va nous présenter ses réflexions concernant la publication de témoignages relatifs à la Grande Guerre.

Conférence faite par Bernard Devez.

Les témoignages dans la bibliographie générale de la Première Guerre mondiale.

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André Sinet : André Sinet habite à Aulnois-sous-Laon dans l’Aisne. Il vient du publier à compte d’auteur le témoignage de son grand-père, Henri Romagny. Ce témoignage mérite, par sa qualité, sa précision et son honnêteté, une attention particulière.

Conférence faite par André Sinet

Un exemple de publication récente : le témoignage de mon grand père, Henry Romagny.

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Thème de l’après-midi : les témoins de la Grande Guerre.

Problématique

Quel est l’intérêt des témoignages émanant des combattants de la Grande Guerre ? Nous reprenons plus largement un questionnement déjà posé par Frédéric Rousseau : « comment écrire l’histoire tragique du XXe siècle ? Est-ce en soupçonnant le témoignage ou en se mettant à son service ? Quel vérité l’historien détient-il par rapport au témoin ? »

Conférence faite par Frédéric Rousseau : le cas Jean Norton Cru.

Frédéric Rousseau a repris dans ses grandes lignes son ouvrage publié au Seuil  en 2003 : Le Procès des témoins de la Grande Guerre, l’affaire Norton Cru. Nous renvoyons donc à cet ouvrage.

Rémy Cazals

Rémy Cazals est professeur émérite de l’Université Toulouse-Le-Mirail. Il a publié en 1978 les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier dans la vie civile et caporal d’infanterie durant la guerre, carnets qu’il a préfacés. Depuis 1978, ce livre a été constamment réédité et l’ensemble des éditions atteint lui-même aujourd’hui un tirage de  75 000 exemplaires. Il faut noter que de nombreux extraits de ces carnets ont été et sont encore publiés dans différents manuels scolaires d’histoire. Rémy Cazals nous évoque deux fantassins dans la Grande Guerre, l’un Languedocien, combattant dans l’armée française et l’autre alsacien, Dominik Richert combattant dans l’armée allemande. Cette conférence est suivie d’une « suggestion pédagogique», qui peut très bien être reprise par des professeurs d’histoire-géo dans leurs classes.

. Les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, Paris, Maspero, 1978 (La Découverte poche 1997 et 2003)

. Traduction française de Beste Gelegenheit zum Sterben. Meine Erlebnisse im Kriege, 1914-1918, de Dominik Richert, sous le titre : Cahiers d’un survivant. Un soldat dans l’Europe en guerre,La Nuée Bleue, 1994.

PLAN :

Deux hommes, deux soldats, deux livres

Deux paysans formés à l’école primaire

Deux fantassins de 1914 à 1918

Deux écrivains sans le savoir

L’Alsacien et le Languedocien

La question des langues

Dominik Richert est un soldat allemand

Le pays, c’est le village

La vie au front et les souffrances des combattants

La vie

La mort

Leur réflexion sur la guerre

Contre le militarisme, contre la guerre

Consentement, contrainte, engrenage.

Suggestion pédagogique:

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