Colloque international: 1914-1918, Les identités sociales et nationales en guerre (12 novembre 2010 à Laon, 13 novembre 2010 à Craonne)

Dans le titre de ce colloque, il faut comprendre « identités sociales » au sens de la place occupée dans la société ; et « identités nationales » dans toute la complexité tenant compte des situations de minorités et de la colonisation. La notion d’identité conjugue les facteurs donnés par différents cadres (économiques, sociaux, politiques) et par les engagements des acteurs. Les identités du temps de paix forment le contexte. La guerre, telle qu’elle se révèle en 1914-1918, est d’un impact considérable. A-t-elle modifié les identités ? Où se trouvent les continuités, les changements profonds, les ruptures ? Comment ceci est-il exprimé ?

Un site spécifique dédié au colloque sera bientôt mis en ligne…

PROGRAMME

Vendredi 12 novembre, à partir de 9 heures : Identités sociales au front

– Mot de bienvenue : Yves Daudigny, président du Conseil général de l’Aisne, sénateur

– Introduction générale, par le général André Bach, vice-président du CRID 14-18

– Séance présidée par John Horne, professeur à Trinity College, Université de Dublin

– Rapporteur : Rémy Cazals, Framespa, Université de Toulouse

Les écrits combattants comme aspirations démocratiques, par François Bouloc, docteur en histoire, Université de Toulouse

Identité sociale et perception de la durée du conflit, par Benoist Couliou, doctorant, Université de Toulouse

Insertion et distinction nobiliaires dans la société française en guerre, par Bertrand Goujon, maître de conférences, Université de Reims

Loyautés impériales et appartenance de classe : les troupes britanniques en Mésopotamie et sur le front de l’ouest, par Heather Jones, The London School of Economics and Political Science

Identités et liens de sociabilité dans l’armée française, par Alexandre Lafon, doctorant, Université de Toulouse

Brassage des corps et distances sociales : la découverte du peuple par la bourgeoisie intellectuelle dans les tranchées, par André Loez, docteur en histoire, maître de conférences à l’IEP de Paris, et Nicolas Mariot, chercheur au CNRS

Le corps à corps au prisme des identités sociales, par Cédric Marty, doctorant, Université de Toulouse

De la caserne aux tranchées : l’identité sociale de l’officier d’active d’infanterie, par Julien Mary, doctorant, Université de Montpellier

Vendredi 12 novembre, à partir de 14 h 30 : Combattants entre deux appartenances

– Séance présidée par Nicolas Offenstadt, maître de conférences, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne

– Rapporteur : André Loez, docteur en histoire, maître de conférences à l’IEP de Paris

Danois et Suédois au Chemin des Dames, par Stéphane Bedhome, doctorant, Université de Montpellier, et Yves Fohlen, conférencier à la Caverne du Dragon

Entre Heimat et Vaterland, la délicate identité nationale des soldats allemands, par Yohann Chanoir, professeur en classe européenne au lycée Jean Jaurès de Reims, chargé de cours à l’Université de Reims

Tirailleurs sénégalais et soldats français : une expérience partagée ? par Bastien Dez, doctorant, Université de Paris IV

L’identité tourmentée des soldats alsaciens-lorrains, par Raphaël Georges, doctorant, Université Marc Bloch de Strasbourg

Service militaire et quête identitaire : les anciens combattants amérindiens des Etats-Unis et la question minoritaire, 1917-1948, par Thomas Grillot, doctorant, EHESS

Les volontaires italiens dans l’armée française en quête d’identité nationale, par Hubert Heyriès, professeur à l’Université de Montpellier

Les identités sociales et nationales des troupes afro-américaines, par Jennifer Keene, professeur à Chapman University, Californie

Les soldats croates, des Habsbourg à Karageorgevich, par John Paul Newman, University College Dublin

Identité et insularité en guerre : les combattants corses, par Jean-Paul Pellegrinetti, maître de conférences à l’Université de Nice Sophia Antipolis

Vendredi 12 novembre, en soirée

Les identités nationales française, allemande et américaine à travers les traces rupestres, montage power point par Thierry Hardier, doctorant Université Marc Bloch de Strasbourg

– Projection d’un film à déterminer

Samedi 13 novembre, à partir de 9 heures : La guerre et les mutations des identités professionnelles

– Séance présidée par Charles Heimberg, professeur, Université de Genève

– Rapporteur : Frédéric Rousseau, professeur, Université de Montpellier

Les réformateurs dans le champ médical : devenir spécialiste ou disparaître, par Sylvain Bertschy, doctorant, Université de Montpellier

La Grande Guerre des gardiens de la paix, par Christian Chevandier, professeur à l’Université du Havre

Les mathématiciens français dans la Grande Guerre, par David Aubin, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, Hélène Gispert, professeur à l’Université de Paris-Sud, et Catherine Goldstein, directrice de recherches à l’Institut de mathématiques de Jussieu

Les journalistes entre le souci professionnel d’informer et les nécessités de la défense nationale, par Fabrice Pappola, docteur en histoire, Université de Toulouse

Les mutations d’identité des ouvriers d’usine en Italie, par Giovanna Procacci, professeur à l’Université de Modène

Des identités sociales remises en cause ? Les effets de l’occupation militaire dans le champ social à travers les journaux de civils dans l’Aisne, par Philippe Salson, doctorant, Université de Montpellier

Les origines confisquées de la politique de santé publique en France, par Vincent Viet, chercheur associé au CERMES et à l’IDHE

Samedi 13 novembre, à 14 heures : Identités nationales en question

Séance présidée par Michèle Riot-Sarcey, professeur, Université de Paris 8

Rapporteur : François Bouloc, docteur en histoire, Université de Toulouse

La Première Guerre mondiale et les querelles sur l’identité nationale en Finlande, par Maurice Carrez, professeur à l’Université Marc Bloch de Strasbourg

La défaite de Caporetto et l’identité italienne, par Daniele Ceschin, professeur à l’Université Ca’Foscari de Venise

Fêtes nationales et journées de guerre : les paradoxes de la re-légitimation culturelle d’une identité nationale républicaine en France, par Rémi Dalisson, professeur à l’Université de Rouen

Neutralité partagée : la réaction de la presse suisse à l’invasion de la Belgique, par Caoimhe Gallagher, doctorante, Trinity College Dublin

Le poilu, outil de marketing patriotique, par Marie Llosa, doctorante, Université de Toulouse

Négociation, consentement, refus : les multiples faces de l’identité irlandaise, par Catriona Pennel, University of Exeter

Samedi 13 novembre, à 16 heures : Militantismes à l’épreuve de la guerre

– Séance présidée par Sylvie Aprile, professeur, Université de Lille

– Rapporteur : Emmanuelle Picard, chargée d’études et de recherche à l’INRP

Les femmes, la paix, l’internationalisme, par Bruna Bianchi, professeur à l’Université Ca’Foscari de Venise

La perturbation des identités syndicales, par Alain Boscus, maître de conférences à l’Université de Toulouse

Des groupes mécontents ou des agitateurs pacifistes ? Les manifestations populaires dans la province sicilienne de Catane (mai -octobre 1917), par Sean Brady, doctorant, Trinity College Dublin

L’identité féminine et la Grande Guerre en Italie, par Béatrice Pisa, Facoltà di Scienze politiche, Università di Roma, Sapienza

Identités militantes et identités nationales dans l’Italie de l’après-guerre, par Stéfanie Prezioso, professeur à l’Université de Lausanne

Mutation des identités pacifistes allemandes face à la Première Guerre mondiale, par Anne-Marie Saint-Gille, professeur à l’Université de Lyon

Conclusions du colloque

Parution: La Grande Guerre, par André Loez

Présentation:

Près d’un siècle après l’événement, la Grande Guerre reste d’une étonnante présence dans la mémoire, les productions culturelles et l’espace public. Elle suscite un foisonnement de recherches qui renouvellent les connaissances dans tous les domaines, des approches politiques et diplomatiques à l’histoire économique et sociale, et, plus récemment, à celle des sensibilités, des identités ou de la violence. Ce livre en propose une synthèse précise et accessible. Il aborde des débats interprétatifs encore vifs : quelles sont les causes du conflit ? Quel sens donner aux entrées en guerre de 1914, et peut-on y lire une adhésion à la guerre ? Comment expliquer l’intensité de la violence ? S’agit-il déjà d’une guerre totale ? Pourquoi les combattants ont-ils obéi ou désobéi ? Quels ont été les effets sociaux du conflit ? Pourquoi son règlement est-il resté si fragile ?
Pour répondre à ces questions, l’ouvrage propose un récit complet et détaillé, attentif aux spécificités nationales, nourri de références bibliographiques, permettant une première approche comme une étude plus approfondie de la période. Il s’attache à restituer les logiques sociales qui ont permis aux États, aux sociétés et aux individus d’endurer l’immense épreuve de 1914-1918.

André Loez, La Grande Guerre, Paris, La Découverte, collection « Repères », 2010, 128 pages, 9,50€, ISBN: 2707158631.

Table ronde sur les apports de l’archéologie à la connaissance de l’alimentation du combattant pendant la Première Guerre mondiale, 26-27 mars 2010, Sarreguemines

Depuis quelques années, les recherches sur l’alimentation du combattant pendant la Première Guerre mondiale se sont développées (opérations archéologiques, publications et  travaux universitaires). L’objectif de la table ronde de Sarreguemines est de permettre aux chercheurs travaillant ou intéressés par ces problématiques de se rencontrer pour la première fois afin d’engager une réflexion commune. Après une présentation des recherches développées sur l’alimentation des troupes allemandes, un rapide état de la documentation
et de la recherche sera présenté pour chaque région et pour chaque belligérant.

Voir le programme détaillé (format .pdf)

Parution: intégrale des articles de Jaurès dans La Dépêche

Les éditions Privat viennent de publier (septembre 2009) la totalité des 1312 articles écrits par Jean Jaurès dans le journal toulousain d’importance nationale La Dépêche, entre le 21 janvier 1887 et le 30 juillet 1914, la veille de l’assassinat du député de Carmaux au café du Croissant à Paris. C’est un livre de près de mille pages, avec textes de présentation des diverses périodes par Jean Faury, Alain Boscus, Georges Mailhos, Jean Sagnes, Rémy Pech et Rémy Cazals, avec index des thèmes, des noms de personnes et des noms de lieux. On peut trouver le livre dans toutes les bonnes librairies ou le commander aux éditions Privat (05 61 33 77 04).

Conférences: Témoigner de la Grande Guerre (6 novembre 2009)

Cycle de conférences organisé par le service éducatif « Patrimoine et musées » de la ville de Noyon.

6 novembre 2009, Noyon, auditorium du Châtelet. Entrée libre.

Matin : 9h30 – 12h00 : « Publier les témoignages »
– Frédéric Rousseau, professeur à l’université Paul-Valéry Montpellier III
(modérateur)
– Yann Prouillet, bibliographe
– Bernard Devez, bibliographe
– André Sinet (éditeur du journal de son grand-père)
Interventions entrecoupées de lectures de témoignages par Françoise Massoutier, professeur
de français
Après-midi : 14h – 16h30 : « Témoins de la Grande Guerre »
– Thierry Hardier, enseignant d’histoire-géographie, service éducatif « Patrimoine et Musées », ville de Noyon (modérateur)
– Frédéric Rousseau, professeur à l’université Paul-Valéry Montpellier III, Le cas Jean Norton Cru.
– Rémy Cazals, professeur émérite de l’université Toulouse-le-Mirail, Une comparaison des témoignages de Louis Barthas et Dominique Richert.

Clôture : 18h : « Jaurès et Barthas », par Rémy Cazals professeur émérite de l’université Toulouse-le-Mirail

Parution : Carnets de guerre d’un hussard de la République (Marc Delfaud)

Septembre 1914. « À celui qui trouvera le présent carnet, prière de le faire parvenir à Mme Delfaud, institutrice à La Barde par Saint-Aigulin, Charente-Inférieure. » Cette sobre phrase inscrite en tête du premier des 18 carnets de guerre de Marc Delfaud nous avertit : ce jeune marié, instituteur dans le civil, parti à la guerre sans même avoir pu embrasser sa femme, tient à lui laisser une trace de son passage dans cette machine à broyer les hommes. C’est pour elle, avant tout, qu’il tient son journal. Tel le miroir que Stendhal promenait au bord du chemin, son témoignage est toujours minutieux, spontané mais documenté. Et Marc Delfaud est un observateur digne de confiance : pacifiste, il est aussi un
patriote que l’on ne peut soupçonner d’aucun secret défaitisme. S’il a tenu à partager les misères de la piétaille des tranchées alors que son niveau d’études lui aurait permis de prendre du galon, ses opinions progressistes ne l’aveuglent en rien. Il n’y a nul sectarisme chez cet observateur lucide, qui sait que le peuple n’est pas exempt de tares et de vices, au front comme ailleurs. Delfaud, affecté au peloton des téléphonistes, est en permanence au contact du commandement, dont il observe la conduite sans complaisance. Il rend hommage à la valeur et l’humanité de nombreux officiers, mais il est révolté par l’arrogance de certains gradés et les brimades stupides infligées à des hommes qui ont les plus grandes chances de finir déchiquetés par les obus. On n’oubliera pas de sitôt ces portraits au vitriol : le colonel qui force les hommes à passer dans les mares de boue sous prétexte qu’ils sont déjà sales, cet autre qui lève sa cravache sur le soldat qui ne se dérange pas assez vite. Cet autre encore qui expédie chez lui, par malles entières, le butin pillé dans les villages évacués…
Marc Delfaud vérifie ses informations et les recoupe. Et quand elles ne sont pas de première main, il cite ses sources. Témoin intelligent, il sait lire entre les lignes les ordres et les bulletins, et en tire souvent des conclusions exactes. Le front, il le montre bien, est aussi le reflet d’un monde en pleine évolution. Face aux sous-officiers et officiers de carrière, encore empreints de routine bureaucratique et de préjugés de classe, les mobilisés sont désormais des citoyens, formés par l’école publique de la IIIe République ; ils veulent bien accepter de sacrifier leurs vies, mais non d’être insultés, combattre, mais non crever comme des cloportes dans des trous fangeux et puants.
Il ne faudrait cependant pas croire que Marc Delfaud n’est qu’un observateur froid à force d’être lucide. S’il absorbe toutes les informations, son œil demeure sensible à ce qui reste de beauté dans cet univers de feu et de folie : le ciel et ses nouveaux oiseaux de métal, dont on peut oublier, quand on les voit de loin, qu’ils sont aussi des moyens de destruction ; les bribes de paysage, les objets miraculés, l’indestructible aptitude de l’homme à créer la beauté jusqu’en
enfer. En témoigne sa rencontre avec ce curieux musicien, en mars 1915, qui « sort de son sac un archet fait avec un morceau de bois et des crins de cheval, et un violon dont une boîte à cigares et un manche à balai ont fait tous les frais », et qui en tire des sonorités insoupçonnées qui font oublier aux Poilus, l’espace d’un instant, la guerre et la mort qui rôde.
Frappé par la finesse et la qualité littéraire du récit de Marc Delfaud, le général André Bach, ancien chef du Service historique de l’Armée de terre qui, depuis plus de dix ans, réfléchit sur le premier conflit mondial à partir des archives militaires et de son expérience d’officier, voit en ce livre l’un des très rares documents mis au jour récemment qui soit capable de changer notre vision de
la Grande Guerre, Les notes et l’apparat critique très complets qu’il a rédigés pour cette première édition en font bien davantage qu’un témoignage : une source historique à part entière.

(Présentation de l’éditeur)

Marc Delfaud, Carnets de guerre d’un hussard noir de la République, éditions italiques, 2009. Ouvrage édité par André Bach et préfacé par Antoine Prost.

Parution: Actes du Colloque d’Agen/Nérac – 14, 15 novembre 2008 La Grande Guerre aujourd’hui : Histoire(s), Mémoire(s).

En quelques décennies, grâce à l’apport de recherches nouvelles et à l’étude de témoignages de combattants, le regard porté sur la Grande Guerre a considérablement changé : un temps présentés comme « les résidus d’un monde qui avait failli » (Maurice Genevoix), les poilus jouissent aujourd’hui d’une image positive. Le conflit de 1914-1918 est massivement commémoré et devenu un objet historique fascinant. La vigueur des débats actuels entre historiens nous montre d’ailleurs qu’il n’a pas encore fini de nous interpeller.

Quels enjeux se cachent derrière cette évolution ? Quelles questions posent l’écriture et la transmission de l’histoire de la Première Guerre mondiale ? À partir de quelle(s) mémoire(s) ? Et pourquoi, quatre-vingt-dix ans après les faits, ce conflit suscite-t-il un tel engouement ?

C’est à toutes ces questions que le colloque « La Grande Guerre aujourd’hui : Mémoire(s), Histoire(s) », organisé à Agen et à Nérac en novembre 2008 par l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Agen et la société historique des Amis du Vieux Nérac, a tenté de répondre en mettant au cœur de la thématique les diverses représentations de 1914-1918 : mémoires dominantes ou oubliées, individuelles ou familiales ; mémoires artistiques investies par le cinéma, la gravure, la littérature jeunesse ; perception du conflit par les historiens, les programmes et les manuels scolaires… Et comme l’histoire et la mémoire ne peuvent plus être cantonnées dans une seule réflexion franco-française, certaines contributions donnent au colloque un caractère ouvert et international.

Les auteurs proposent par conséquent des sujets originaux présentant « les destins des combattants », « les mémoires oubliées et/ou conflictuelles », « la Grande Guerre dans les productions artistiques » et « la Grande Guerre comme enjeu pédagogique ».

Plusieurs membres du Crid 14-18 ont contribué à l’organisation et aux riches interventions publiées ici, mettant l’accent sur une approche sociale et « pédagogique » de l’histoire de l’événement Grande Guerre et des mémoires qui lui sont liées.

– Autour de la publication :

Présentation officielle des actes au Conseil général de Lot-et-Garonne le mercredi 21 octobre 2009 à 18h à l’hôtel du département, en présence de plusieurs intervenants du colloque.

– Questions et discussions autour des actes lors des 2e Journées du livre d’histoire de Nérac, samedi 24 octobre 2009, Nérac, Caves du Château, 17h, entrée libre.

Prix : 18 euros (chèque à l’ordre des « Amis du Vieux Nérac ») sans frais d’envoi.

Contact : Céline PIOT, Chemin des Aiguillons 47230 Lavardac,  celine.piot@netcourrier.com

Lisbon conference on the Great War/Compte-rendu du colloque de Lisbonne, par/by Marco Pluviano (en anglais)

Marco Pluviano fait pour le Crid 14-18 le compte-rendu du colloque organisé en juin dernier à Lisbonne.

International Conference « From the trenches to Versailles. War and memory ».

From 22 to 26 of June the Universidade Nova de Lisboa (U.N.L.) has organized a Conference about: « From the trenches to Versailles. War and memory ». The Conference was held in the U.N.L.’s campus in Campolide.

The Conference’s program was very rich, with contributions from all around Europe. The papers were devoted both to the main fighting Countries and to the Portuguese war experience. This last had been intertwined with the birth of the Republic and with its very difficult life.

Some papers had pointed out that for many Portugueses the war was a « Republican war », because Lisbon new leadership’s war-aims were both international (defence and growth of the African colonies) and internal (Republic’s strengthening against monarchic nostalgia). Republican leadership also hoped to stop Country’s decadence, and to gain more autonomy by the traditional « protector »: Great Britain. Republican propaganda stressed the subjects of freedom, democratic solidarity and fighting against reactionary monarchies. Portuguese intervention had a double character: the European, in the Flanders’ fields, and the African, in Angola and Mozambique. While the first didn’t receive a general support (conservative and clerical milieu didn’t like the war against the Central Empires), the second had received the support from all the political sides. Portugueses felt that their colonial empire could be threatened by Germany, but also by some British and South African circles’ aims.

The Conference’s program was focused on two main fields: the memory of the war; the Paris Peace Conference.

About the first subject the contributors have explored both the intellectuals’ and the common people’s attitudes, with a special attention for the birth of the « civic and political religions and cults », both in the democratic Countries and in the reactionary regime. For these last, they analysed the transition from the post-war Liberal leaded governments’ « civic religions » to the building of the « political religions » by the reactionary governments (especially Italian Fascism and Portuguese Estado Novo). There also were papers about the war memory’s repression in some countries (for instance, Ireland and Turkey), because it was linked with oppressive and colonial regimes. Also military justice in the main fighting Countries had been considered.

About Paris Peace Conference and immediately post-war years, some papers had been presented about the different Countries’ strategies at the Conference, and about their attitude towards the worldwide public opinion. Also, there were papers about the « long demobilization » and the post war turmoils and conflicts.

In a nutshell, the Conference was able to draw an interesting picture about the building of war’s memory, and about the difficult to make this in some Countries experiencing heavy political divisions. It also showed as the Liberal governments tried to establish a less intrusive and more inclusive memory, with a less rhetorical and nationalistic attitude.

The papers were also able to explain some national leaderships’ efforts to use the war experience to establish new national and ethnical identities and to build a new model of society and social relationships. Also the extension of memory’s subsidence had been highlighted.

The main limits of the Conference were the inadequate space devoted to the Central Empires heirs States’ efforts to build a national memory; and to the worldwide building of a pacifist « alternative memory ».

Notwithstanding, the Conference was very interesting and stimulating, and it has had the great merits to have began to deal with the Versailles subject at European level, using both diplomatic and cultural and memorialistical sources.

Marco Pluviano

1914-1918, L’oeil en guerre Peinture publique, photographie privée (Journée d’étude et de débats à Laffaux, 27 juin 2009)

Conférence :  1914-1918, L’œil en guerre,

Peinture publique, photographie privée, à la mairie de Laffaux

Samedi 27 juin – 10 à 19 heures : Rencontres autour de la donation d’un tableau de guerre de Léon Printemps (1871-1945) à la commune de Laffaux.

>10 h : présentation du tableau de guerre de Léon Printemps, donné à la commune de Laffaux et inauguration par Jean-Pierre Leguiel, Maire et Jacques Noireau, petit-fils du peintre et auteur du catalogue Léon Printemps

>10h30 – 11h30 : inauguration et présentation de l’exposition « Raoul Berthelé, un photographe amateur, entre le front et l’arrière » par Rémy Cazals, Professeur à l’Université de Toulouse II.

>11h30 – 12h : dédicace par l’auteur, de 1914-1918 Images de l’arrière-front. Raoul Berthelé, lieutenant et photographe (2008).

>14 h – 18 h : Peinture publique, photographie privée, 1914-1918 conférences et discussion

-Introduction par Nicolas Offenstadt, Maître de Conférences à l’Université de Paris I ;

-Marie-Claude Genet-Delacroix, Professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Reims, « Le peintre et la guerre » ;

– Benjamin Findinier, Directeur des musées de Noyon, « La peinture de guerre au musée » ;

– Discussion ;

– Alexandre Lafon, Université de Toulouse II, « Regards sur la guerre : questions autour des photographies privées de soldats » ;

– Anna Fouquere, Université de Paris I, « Léon Lecerf, un médecin photographe dans la Grande Guerre ».
>18h30, projection de L’Aisne dévastée 1918, documentaire de 37 minutes réalisé à partir de séquences de 1918 et 1919.

>Toute la journée, stand librairie (Librairie Bruneteaux, Laon) et dédicaces.

>Tout le week-end l’exposition Raoul Berthelé accessible au public à la Mairie de Laffaux.

Organisé par la commune de Laffaux et le CRID 14-18 avec le soutien du Conseil général de l’Aisne.

Exposition : « Après la guerre. Aisne 1919…» (Caverne du Dragon)

L’exposition intitulée « Après la guerre. Aisne 1919…» sera présentée à la Caverne du Dragon, musée du Chemin des Dames, du 16 avril au 15 décembre 2009. 

Le 11 novembre 1918, à Rethondes est signé l’Armistice. Pour des millions de combattants et leurs familles, c’est un immense soulagement. Cet événement annonce la signature de la Paix, dont les réflexions commencent par la réunion de Commissions interalliées venues constater l’ampleur des dégâts dans les zones de combat.

Après la signature du Traité de Versailles avec l’Allemagne vaincue le 28 juin 1919, a lieu le 14 juillet 1919 un gigantesque défilé de la Victoire, hommage à l’ensemble des troupes alliées. Symboliquement, le cortège est ouvert par une délégation de mille mutilés de guerres et blessés, qui rappelle le coût humain de la Grande Guerre.

La paix, c’est aussi le retour tant attendu pour les soldats démobilisés, et la possibilité de rentrer au pays pour des centaines de milliers de civils chassés ou évacués par la guerre de la zone des combats. En France seule, deux millions de personnes sont concernées.

Les premiers réfugiés commencent ainsi à revenir sur l’ancienne ligne de front du département de l’Aisne. Ils y découvrent des villages en ruines, l’aspect lunaire du champ de bataille, les cimetières provisoires. Quelle fut leur expérience ? Comment s’organise la vie sur ces territoires ?

C’est à ces questions que tentera de répondre l’exposition organisée à la Caverne du Dragon. 

Celle-ci ne traite pas du thème de la Reconstruction à proprement parler mais suit des parcours humains dans l’après-guerre. Elle ne vise pas à présenter exhaustivement la situation d’après guerre, mais à faire des focus sur certains aspects de la vie quotidienne des populations à l’issue des hostilités.

Il s’agit de porter un autre regard sur la guerre, vue depuis la période postérieure : l’Aisne est encore un champ de bataille, un département à reconstituer. Toutes les questions posées aux autorités et aux populations sont celles qui ont trait à la guerre : que faire des morts ? Que faire des traces des combats? Que reconstruire, où, comment ?

Comment vit-on dans un pays tout juste sorti de la guerre, pas encore en paix au début de 1919, un pays ravagé, « aplati » selon l’expression de Roland Dorgelès, frappé par l’ampleur des destructions de la zone du front ?

C’est ce à quoi l’exposition présentée à la Caverne du Dragon, musée du Chemin des Dames, du 16 avril au 15 décembre 2009, tente de répondre.

Au choc des ruines qui frappe les réfugiés de retour dans leur petite patrie, succède l’accommodement à une vie au provisoire, fragile et précaire.

Avant la Reconstruction, il y a donc ce temps suspendu où la population revient, de manière inégale selon les villages, où l’on s’organise, où certains aussi, découragés, quittent pour toujours leur ancien pays.

Les défis sont multiples : il faut consolider ce qui tient encore debout, récupérer les matériaux là où ils se trouvent, soit sur le champ de bataille même ; lieu de tous les dangers pourtant, faire preuve d’imagination, obtenir réparation via les dossiers de dommages de guerre.

Au milieu de ce chaos, des éléments forts émergent : le maire s’emploie à trouver les solutions au relogement de sa population, les villageois s’organisent au sein des coopératives de reconstruction, le préfet et les députés s’attachent à faire parler l’Etat d’une voix forte.

C’est ce miracle de la reconstitution sociale, où émergent anciens et nouveaux notables (les entrepreneurs de la Reconstruction), qu’évoque l’exposition.

Y sont reconstitués des lieux emblématiques de cette vie au provisoire, mairie, café, bureau d’entrepreneur, église, baraques, pour mieux faire sentir ce que fut cette période de « Far West », front pionnier où tout devient possible.

Informations pratiques:

Ouverture 
avril et octobre à décembre : du mardi au dimanche
mai à septembre : tous les jours
Horaires
Toute l’année de 10h à 18h
Juillet-août : 10h à 19h
Visites guidées uniquement
Tarifs
Individuels : 6 € / réduit : 3 €
Groupes (> 30 personnes) : 5 €
Tarifs spéciaux : nous consulter

Accès Chemin des Dames – R.D. 18
02 160 Oulches la Vallée Foulon
Tél : 00 33 (0)3 23 25 14 18
Fax : 00 33 (0)3 23 25 14 11
caverne@cg02.fr