Parutions: témoignages d’Albert Jurquet et Charles Patard

« La collection « Destins de la Grande Guerre » dirigée par Rémy Cazals propose, à côté des photographies de l’officier du génie Désiré Sic, deux autres publications :

– Albert Jurquet, chef de division à la préfecture de Mende a tenu un journal personnel de juillet 1914 à décembre 1918. Ce témoignage de l’arrière, redécouvert dans les années 2000, permet d’appréhender le conflit vécu par les civils, rythmé par les nouvelles des soldats du « pays » mobilisés au front et par les adaptations nécessaires d’une société en guerre.

GUILOINEAU Jean, Guerre à Mende. Journal de l’arrière-front 1914-1918, Toulouse, Privat, 329 p.

– Charles Patard, classe 1904, est mobilisé au 304e RI dès août 1914 alors qu’il est établi comme épicier dans un village de l’Orne. Pacifiste, proche des idées de Jaurès, « opposé dès les premiers jours à la guerre, il témoigne dans ses notes et dans la correspondance échangée avec sa femme d’une grande humanité.

JEGER Isabelle, « Si on avait écouté Jaurès ». Lettres d’un pacifiste depuis les tranchées. Charles Patard. Notes et correspondance 1914-1917, Toulouse, Privat, 2014, 131 p. »

Parutions : témoignage d’Elie Vandrand, photos de Désiré Sic

Marie-Joëlle Vandrand vient de rééditer la correspondance de guerre d’Elie Vandrand, paysan auvergnat (août 1914 – octobre 1916), déjà parue en 2000 sous le même titre : Il fait trop beau pour faire la guerre (Editions La Galipote, 63910 Vertaizon, 2014, 343 p., prix 20 euros). La couverture présente toujours ce gamin, d’une dizaine d’années, guidant la paire de vaches vers le labour, le jeune Elie tué dix ans plus tard à Verdun. Une notice sur cet intéressant témoin appartenant au monde paysan figure dans le dictionnaire en ligne sur le site du CRID 14-18, ainsi que dans le livre 500 Témoins de la Grande Guerre, sorti en 2013. En 2000, les lettres d’Elie Vandrand à ses parents opposaient déjà les sentiments réels du paysan auvergnat aux théories alors à la mode du consentement patriotique, de la Croisade, de la culture de guerre et de la brutalisation contre lesquelles s’élevaient les futurs membres du CRID 14-18 (créé en 2005). Le texte des lettres reste le même ; les pages de commentaire de Marie-Joëlle Vandrand sont encore plus nettement “cridiennes”. Une préface a été demandée à Rémy Cazals, membre du CRID 14-18, qui l’a rédigée avec grand plaisir.

Pour commander le livre : Marie-Joëlle Vandrand (mjvandrand@wanadoo.fr)

Autre parution, cent ans après la Grande Guerre, le témoignage de Désiré Sic, officier du génie, n’a rien perdu de sa force. Photographe amateur, il s’applique à fixer ce qu’il voit et vit tout au long de ses pérégrinations. Plus d’un millier de clichés et d’autres documents divers ont été conservés par la famille. Une partie en est publiée ici; elle nous dit aujourd’hui ce qu’a pu être l’expérience singulière d’un combattant du génie. La qualité esthétique des photographies participe d’une transmission poignante de l’expérience de cet « homme en guerre.

Journée – débat: « Histoire et mémoire des fusillés de la Grande Guerre » (Paris, Hôtel de Ville)

Un siècle après, l’histoire douloureuse des « fusillés pour l’exemple » résonne toujours au plus profond de nous-mêmes avec une déconcertante actualité. L’objet de l’exposition est de faire comprendre comment la justice fut rendue au nom du peuple, entre 1914 et 1918, puis comment le pouvoir politique s’est emparé de cette mémoire.

En ouverture de cette exposition, une journée d’étude fait le point historiographique.

Voir la présentation détaillée sur le site de la mission du centenaire:

http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/presentation-de-lexposition-fusille-pour-lexemple-1914-2014-les-fantomes

Parution: Reims dans la Grande Guerre

BOULANGER, J.-F., BUTON, P., CHANOIR, Y., GUGELOT, F., HARLAUT, Y. (sous la dir. de), Reims 14-18. De la guerre à la paix, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2013. 39 €.

Ecrit avec le concours d’un grand nombre de membres du Crid 14-18 (A. Bach, R. Bendick, R. Cazals, Y. Chanoir, Y. Prouillet…), le livre Reims 14-18, avec une iconographie somptueuse, largement inédite, étudie la place de Reims dans la guerre selon trois axes. D’abord, la guerre, avec une ville proche du front et soumise au feu de l’ennemi, érigée rapidement en ville martyre. Ensuite, la mémoire du conflit, tant celle des esprits que celle dans la pierre (cimetières, stigmates…). Enfin, la reconstruction de la ville et la construction de la paix, aussi bien celle menée d’en-bas (associations, jumelages…), que celle effectuée par le haut (visite de Konrad Adenauer), malgré des vicissitudes, démontrent que l’histoire de la Grande Guerre est désormais partagée.

10 novembre 2013: 11e journée du livre 14-18 de Craonne

11ème JOURNÉE DU LIVRE DE CRAONNE

L’Histoire de la Grande Guerre a rendez-vous à Craonne (Aisne) le dimanche 10 novembre 2013 en Mairie de Craonne

10h    Ouverture de la 11ème JOURNEE DU LIVRE DE CRAONNE par Noël Genteur,  Maire de Craonne

matinée :  L’actualité du témoignage  …

10h15 Aloyse Strauder – Un Lorrain dans la tourmente 1914/1918, Ed. du Belvédère, 2012. Carnets présentés par Pauline Guidemann, professeur.

Aloyse Strauder est l’un des 380 000 Alsaciens-Lorrains incorporés sous l’uniforme allemand alors qu’ils étaient de souche française. Tout au long du récit, il proclame sa francophilie et sa germanophobie. Il finit par déserter en 1918, s’engage dans la marine française. Il est démobilisé en 1919.

11h  1914-1918 Quand verrons-nous la fin de ce supplice ? Journal de guerre de Virginie Pottier et carnet de notes de Jules Dubois. Sous la dir. d’Agnès Guillaume et de Thierry Hardier. Ed. Edhisto/FSE Eluard, 2013. Témoignage présenté par Thierry Hardier, professeur.

Virginie Pottier, femme du maréchal-ferrant de Catigny (Oise) tient un journal de guerre relatant l’occupation allemande dans la commune. Evacuée dans le Nord, elle continue son journal. Jules Dubois, paysan évacué par les Allemands le même jour et dans le même train que celui de Virginie Pottier tient un carnet décrivant le travail obligatoire qui lui est imposé.

La guerre comme sujet littéraire …

11h30 Les Dames du Chemin, Nouvelles présentées par Maryline Martin. Ed. Glyphe, 2013. Des recherches sur son grand-oncle tué au Chemin des Dames ont amené l’auteur à écrire ce recueil sur la Grande Guerre. Ce lucide, poignant, incisif regard porté sur les terres dévastées, les corps meurtris, les âmes violées les innocents fusillés est celui d’une jeune femme d’aujourd’hui.

Après-midi : Coup de projecteur sur l’un des plus grands poètes français du XXème siècle , Guillaume Apollinaire …

14 H Guillaume Apollinaire, Collection NRF Biographies, Ed. Gallimard, 2013.

Maître de conférences à l’Université Paris-XII, spécialiste d’Apollinaire, Laurence Campa signe une biographie d’un homme doué d’un talent protéiforme, poète avant tout, journaliste, critique, éditeur, passeur, ami des peintres, défenseur de l’art moderne. Elle s’attarde sur l’engagement du poète durant la Grande Guerre. C’est pendant ce conflit qu’il écrit Poèmes à Lou qui transfigure la tragédie : « La mitrailleuse joue un air à triples-croches ». Laurence Campa nous parlera aussi de son ami René  Dalize mort à Craonne en 1917.

L’actualité du livre 14-18

15h Tous unis dans la tranchée ? 1914-1918, les intellectuels rencontrent le peuple, Seuil, 2013.

Guillaume Apollinaire, Henri Barbusse, Marc Bloch, Maurice Genevoix, Georges Duhamel ou Léon Werth : les intellectuels combattants ont laissé à la postérité des textes où la guerre est superbement décrite et analysée. Nicolas Mariot, chercheur au CNRS, sociologue et historien, traque dans ces écrits toutes les mentions, jusqu’aux plus infimes et apparemment anodines, qui racontent l’état des rapports sociaux dans les tranchées.

15h30 Du front à l’asile 1914-1918, Ed. Alma, 2013. Maîtres de conférences en histoire contemporaine (Univ. Du Mans)  Hervé Guillemain et Stéphane Tison, se fondant sur des documents inédits, puisés dans les archives des établissements psychiatriques, font entendre la voix de ceux qui furent brisés par la guerre, les difficultés des familles et la difficile reconnaissance de ce que l’on nomme aujourd’hui le traumatisme de guerre. Des récits vrais, bouleversants dans leur simplicité et leur sobriété, rythment l’enquête.

16h  500 Témoins de la Grande Guerre, ouvrage collectif dirigé par Rémy Cazals (Univ. Toulouse Le Mirail), publié sous l’égide du CRID 14 18. Edités ou inédits, les témoignages des acteurs de la Grande Guerre constituent, selon Jean Norton Cru, « une manifestation unique de la pensée française ». 84 ans après son œuvre fondatrice, 33 contributeurs produisent un dictionnaire présentant les analyses de 500 nouveaux témoins, Ed. Edhisto/Ed. Midi-pyrénéennes, 2013.

1ère de couverture originale de Jacques Tardi.

Rémy Cazals présentera  également : «Une honte pour l’humanité » Journal d’Henri Charbonnier Mars 1916 – septembre 1917, Ed. Edhisto, 2013 en hommage à Noël Genteur.

16h30 André Loez, docteur en histoire et professeur agrégé en classes préparatoires présentera

Les 100 mots de la Grande Guerre, Que sais-je ? Ed. Puf, 2013. Ce livre  éclaire les multiples facettes de la Grande Guerre en intégrant les acquis les plus récents de la recherche.

Et 2 autres livres en collaboration avec Nicolas Offenstadt, la réédition de la thèse de Jules Maurin: Armée – guerre – société, Soldats languedociens (1889-1919), Publications de la Sorbonne, 2013. La Grande Guerre, Carnet du Centenaire, Ed. Albin Michel, 2013, carnet illustré d’images rares ou inédites proposant l’essentiel de la Grande Guerre dans une lecture renouvelée.

17h  Frédéric Rousseau et Julien Mary (Université Montpellier III) présenteront les Actes du 4e colloque organisé par le CRID 14 18 dans l’Aisne (novembre 2012). Entre histoires et mémoires, les musées de guerre, Ed. Houdiard. 2013. Si l’ouvrage couvre tout le XXe siècle, il s’intéresse particulièrement aux différentes mises en récit muséales de la Première Guerre mondiale, de la Belgique à l’Australie, de la Turquie au nord de la France….

17h30 / 18h Clôture de la  11ème Journée du livre de Craonne

Toute la journée: signatures de livres sur 14/18 (livres d’Histoire, romans, albums, BD …). Les auteurs des interventions et les membres du Crid 14-18 dédicaceront leurs ouvrages qui seront disponibles à la vente. Sur place, des libraires avec une large sélection d’ouvrages récents et anciens sur 1914-1918, des éditeurs, des bouquinistes … Entrée libre et gratuite – Boissons et petite restauration sur place.

Parution: 500 témoins de la Grande Guerre

Edités ou inédits, les témoignages des acteurs de la Grande Guerre constituent, selon Jean Norton Cru, « une manifestation unique de la pensée française ». 84 ans après son œuvre fondatrice, 33 contributeurs produisent un  nouvel  événement éditorial : un dictionnaire présentant les analyses de  500 nouveaux témoins, soldats de toutes armes et de tous grades, du 2ème classe au général, civils et civiles – notamment celles qui ont tenu un journal en pays envahis – ; autant de parcours individuels en temps de guerre. Chaque notice étudie la spécificité et les apports de l’expérience du témoin, contextualisé par des auteurs, tous spécialistes de la discipline, démontrant ainsi que les témoignages restent plus que jamais un puissant vecteur dans la production historiographique de la Grande Guerre.

Ouvrage collectif dirigé par Rémy CAZALS, avec les contributions de :  Rémy Cazals, Jean-François Jagielski, Alexandre Lafon, Cédric Marty, Yann Prouillet et 28 autres auteurs.Coédité par  EDHISTO et les éditions Midi-pyrénéennes

Cet ouvrage bénéficie du Label de la Mission du Centenaire de la Guerre de 1914-1918

500 témoins en chiffres : 33 auteurs – 405 notices de témoignages publiés entre 1914 et 2013 – 510 témoins – 3 annexes, 4 index (dont unités, noms et toponymes) – ouvrage de 496 pages, 127 illustrations, format 17×24 cm.

Prix unitaire : 29 € (port offert) – ISBN 978-2-9537602-7-9

L’ouvrage peut être commandé à partir du 15 octobre 2013 auprès des éditions EDHISTO

EDHISTO Editions Courriel : yann.prouillet@edhisto.eu – Site Internet : www.edhisto.eu

et auprès des éditions Midi-pyrénéennes, 29 rue principale, 31120 PORTET-SUR-GARONNE http://www.edimip.com/ – Tel : 06.83.13.52.10

Diffuseur : Le Comptoir du Livre – 10 Bd de l’Europe – BP 9 – 31 122 PORTET-SUR-GARONNE Courriel : contact@comptoirdulivre.fr  – www.comptoirdulivre.fr – Tél. 33.05.62.11.73.33 – Fax 33.05.61.72.47.73

Parution: la Grande Guerre, carnet du centenaire

André Loez & Nicolas Offenstadt: La Grande Guerre. Carnet du centenaire

Albin Michel / Mission du Centenaire / France Inter – octobre 2013 – 256 p., 19,90 €

En rupture avec le récit militaire et la synthèse chronologique, ce livre offre une perspective neuve sur la Grande Guerre. D’abord en lui restituant toute son ampleur d’histoire mondiale depuis la Nouvelle-Zélande jusqu’à la Finlande en passant par l’Afrique noire; ensuite en proposant des cheminements originaux qui racontent la guerre à travers ceux qui l’ont faite et traversée, non pas seulement les dirigeants mais aussi des personnages ordinaires ou peu connus, en parcourant les lieux qui en portent les traces, les objets qu’elle a façonnés ou encore les mots qui l’ont accompagnée. Alternant les connaissances nécessaires avec la découverte d’histoires et d’enjeux peu connus et décalés, le livre se compose de neuf brefs chapitres faisant alterner les styles et les manières de comprendre.

Cent ans après, ce « carnet » offre ainsi à un large public l’essentiel de la Grande Guerre dans une lecture renouvelée. Conçu comme un guide ou un vade-mecum, il propose les acquis les plus récents de la recherche historique sous une forme vivante et dynamique, permettant tout autant une lecture d’ensemble qu’un parcours mosaïque à travers les lieux, les hommes et les objets. Une iconographie largement inédite l’accompagne.

Ci-dessous, la table des matières et des images tirées des chapitres « acteurs », « objets », « mots » et « œuvres ».

Travailler à l’arrière (1914-1918). Colloque international de Carcassonne 23-24 mai 2013

Dans la suite des colloques organisés depuis maintenant près de vingt ans par l’association Les Audois, les Archives départementales de l’Aude et l’Université de Toulouse-Le Mirail (laboratoire Framespa) vous invitent au prochain colloque international qui se tiendra aux Archives départementales de l’Aude les 23-24 mai prochains.
Le thème retenu anticipe les célébrations du centenaire de la Grande Guerre en focalisant l’attention sur l’arrière, et tout particulièrement sur les différentes activités modifiées ou créées par le conflit. Seront abordés, à la lumière des recherches les plus récentes, les industries de guerre, le travail féminin en particulier dans les campagnes, le travail intellectuel et tertiaire sous toutes ses formes.

Le centenaire de la Première Guerre mondiale à l’école: journée d’étude, samedi 13 avril 2013

Dans le cadre des préfigurations du Centenaire de 2014, la Mission du Centenaire et l’Association des Professeurs d’Histoire Géographie (APHG) organisent le samedi 13 avril à Paris une journée d’études consacrée au Centenaire de la Première Guerre mondiale à l’école. Conférences, tables rondes et présentations de ressources viendront poncuter l’ensemble de la journée.

Entrée libre et gratuite sous réserve de places disponibles – Inscription recommandée auprès de l’APHG (a.p.h.g@wanadoo.fr)

L’APHG et la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale vous invitent à participer à la Journée nationale

2014 : le centenaire de la Première Guerre mondiale à l’école

Samedi 13 avril 2013

Au  lycée  Louis Le Grand (matin) et à l’amphithéâtre Lefebvre de la Sorbonne (après-midi)

PROGRAMME

10h-12h30 (accueil à partir de 9h) – lycée Louis Le Grand (123 rue Saint-Jacques 75 005 Paris)

Ouverture par Joseph Zimet, Directeur général de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, et Bruno Benoit, Président de l’APHG

Introduction par Antoine Prost, Président du Conseil scientifique de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale : 2014 : Commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale

Table ronde animée par Nicolas Offenstadt (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne) : Quelle histoire pour quelles commémorations à l’école ?

Avec la participation de Rainer Bendick (Abendgymnasium Sophie Scholl – Osnabrück) et de Jean-François Chanet (Sciences Po – Paris)

14h-17h – amphithéâtre Lefebvre de la Sorbonne (14 rue Cujas 75 005 Paris)

Présentation et projection de film par Marc Ferro : Transformation de la guerre : 14-18 (Pathé/Hachette)

Présentation de ressources pédagogiques par :

–  Marie-Christine Bonneau-Darmagnac pour le Centre National de Documentation Pédagogique (Scérén-CNDP)

–  Elise Tokuoka et Véronique Pontillon pour l’Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD)

Présentation de projets et de séquences pédagogiques menés en classe par :

– Vincent Bervas (Lycée Jean de la Fontaine – Château-Thierry) et Yann Mariaux (Lycée Rochefeuille – Mayenne) : Profondeur de champ[s]

– Sébastien Bertrand (Mission du Centenaire – Paris) : Enseigner la Première Guerre mondiale en section Abibac : exemples de travaux

Synthèse par Eric Bonhomme, Président de la Régionale APHG d’Aquitaine

Clôture de la journée par Jean-Jacques Becker, Professeur émérite (Université Paris X – Nanterre) : La Première Guerre mondiale, cent ans après.

« Les poilus, héros ou victimes ? ». Quelques rectifications nécessaires à l’article de Jean-Dominique Merchet paru dans Marianne, 813, 17-23 novembre (p. 74-75).

« Les poilus, héros ou victimes ? ».

Quelques rectifications nécessaires à l’article de Jean-Dominique Merchet paru dans Marianne, 813, 17-23 novembre (p. 74-75).

L’article de Jean-Dominique Merchet,« Les poilus, héros ou victimes ? » comporte plusieurs erreurs d’analyse, qui me semblent devoir être redressées :

Sur la question de la ténacité des soldats de la Grande Guerre :

–  Avec Rémy Cazals, selon vous, j’estimerais que les soldats « agirent sous la contrainte de la discipline militaire, voire sous l’emprise de l’alcool ». C’est proprement faux, en particulier pour le second membre de l’explication. Je n’ai jamais écrit rien de semblable : parce qu’ainsi présenté c’est inexact. Les motivations des soldats sont complexes, multiples et changeantes. Voilà ce que je défends, avec d’autres. Elles ne peuvent cependant, en rien, se réduire à des croyances patriotiques.

Ensuite sur les soldats exécutés en 14-18 :

– La question ne peut se réduire à une lutte de la gauche qui aurait fait de la mémoire des « fusillés » un « marqueur identitaire » (les mutins de 1917 sont loin d’épuiser, comme vous le rappelez, la mémoire des exécutions en 14-18). Dès l’immédiat après-guerre, les critiques de la justice militaire s’expriment aussi dans les mouvements de droite ancien-combattant, comme l’Union Nationale des Combattants (UNC), qui se bat pour la réhabilitation de plusieurs fusillés, et même chez le très patriote ministre André Maginot qui dénonce une justice sommaire ; pour ne citer que cela.

– Enfin absolument rien ne permet de déduire de mes travaux ou d’historiens proches, l’ouverture vers une « repentance collective », c’est-à-dire une action concrète de l’Etat en faveur des fusillés de 14-18. Je me suis toujours exprimé, au contraire en sens inverse, en expliquant qu’on ne peut rejuger l’histoire et que les enjeux de mémoire de cet ordre doivent rester, autant que possible, en dehors de la sphère du droit, et surtout que l’historien n’avait pas à donner son avis en surplomb.

Nicolas Offenstadt, 8 décembre 2012