Depuis le discours de Lionel Jospin à Craonne en 1998, la question d’une réhabilitation des fusillés de la Grande Guerre fait l’objet de débats ou de demandes plus ou moins formelles. A l’approche du centenaire du début de la Grande Guerre le débat tend à s’amplifier avec des prises de paroles de plus en plus nombreuses et souvent confuses. Les soldats exécutés sont tous qualifiés de fusillés pour l’exemple, sans se soucier des motifs réels de leurs condamnations. Coupables d’abandons de postes du début de la guerre, déserteurs de 1916, mutins de 1917, droits communs de toute la guerre sont considérés comme des victimes d’une répression aveugle. Parfois même, ils sont assimilés à des mutins héros. Avec l’ouverture des archives en 2008, pour donner une résonance à leurs « révélations » certains chercheurs ou médias prennent connaissance des dossiers et affirment que ce sujet a été occulté jusqu’à aujourd’hui en dépit de la publication de nombreux articles et ouvrages*.
L’association Soissonnais 14-18 a pour objectif l’inventaire et la sauvegarde du patrimoine 14-18. Depuis sa création, il y a vingt-cinq ans, elle s’est aussi impliquée dans le maintien du souvenir de certaines affaires emblématiques : Vingré, Bersot, Leymarie. Elle s’est aussi investie en faveur de l’inscription sur les monuments aux morts des soldats Flourac à Saint Ybars, Leymarie à Seilhac et Lasplacettes à Aydius et dans la plaque du souvenir du cimetière de Maizy. Elle a aussi appuyé le vœu formulé par le Conseil général de l’Aisne en faveur de l’inscription des fusillés sur les monuments aux morts. Ces différentes actions lui donnent donc une légitimité pour organiser une journée d’étude sur ce sujet.
La journée d’étude qui sera organisée le 3 novembre prochain n’aura pas pour objet de donner un avis sur la question d’une réhabilitation éventuelle. Elle visera à faire un état des lieux en recueillant les avis de ceux qui ont une connaissance particulière de ce sujet.