Pendant des semaines, de mars à juin 1907, la France entière a vécu au rythme de la « révolte du Midi », qui a été le plus grand mouvement de masse que le pays n’ait jamais connu et dont les échos résonnent partout en Europe et jusqu’aux États -Unis.
Au mois de juin, la ville d’Agde fut le berceau de la mutinerie du 17e Régiment d’infanterie qui fit basculer la révolte dans sa phase insurrectionnelle. Pourtant, au risque de l’erreur, de nombreux historiens, y compris de renom, ont eu souvent bien du mal à ne pas lui préférer Béziers voire Narbonne, imposantes villes de garnisons il est vrai. Pourquoi et comment, la révolte de ces soldats se déclencha-t-elle dans cette bourgade paisible du littoral ?
La dixième publication des cahiers du GRHISTA (Groupe de Recherche en Histoire des Territoires de l’Agades), La ville d’Agde dans la révolte du Midi viticole en 1907, revient sur ces évènements pour apporter des éléments de réponse. Divisé en trois parties de tailles inégales, l’ouvrage privilégie l’ancrage local au prisme de multiples variations d’échelles. En 213 pages, onze contributeurs spécialistes et non-spécialistes venus de tous les horizons de la recherche, institutionnelle ou pas, rendent compte du fruit de leurs investigations. Entre contexte et mémoires, la densité politique, sociale et événementielle de l’année 1907 constitue le cœur de l’ouvrage dont la communication d’Henri Cailhol donnera certainement lieu à de nouveaux débats sur l’origine de la mutinerie.
Ce dernier numéro de ces cahiers s’ouvre par un hommage au général André Bach qui aurait du présider cette rencontre du 17 juin 2017. Ces actes lui sont dédiés.
Parution ; La ville d’Agde dans la révolte du Midi viticole, sous la direction de Jean Sagnes, les Cahiers du GRHISTA, numéro 10, 213 pages, en vente sur commande, Archives municipales d’Agde, espace Mirabel, 34300 Agde, 15 euros.