Vient de paraître sous la direction de Catherine Horel et Robert Franck : Entrer en guerre, 1914-1918 : des Balkans au monde. Histoires, historiographies, mémoires, Bruxelles, Peter Lang, septembre 2018.
Cet ouvrage propose une histoire globale de la Grande Guerre, en réglant la focale sur deux échelles distinctes : celle du monde d’un côté, celle des Balkans de l’autre, où, à partir de l’attentat de Sarajevo, l’histoire régionale croise l’histoire mondiale de la guerre. Nous mesurons ici le degré et le rythme de la mondialisation de ce conflit, et donc le degré et les formes d’engagement et de mobilisation des différents pays comme à l’échelle des continents. Les auteurs analysent et comparent la façon dont cette guerre change les visions du monde, chez les belligérants, chez les neutres, en Europe et hors d’Europe. Comment les systèmes de représentations ou les imaginaires ont-ils été transformés et ont modifié la perception et l’image des grandes puissances en guerre ? Comment les mémoires ont-elles été affectées dans la durée ?
Il s’agit de montrer les Balkans au cœur du premier conflit mondial à travers les enjeux territoriaux, les identités collectives et les traces de guerre. La problématique centrale est celle des «entrées en guerre» afin de mieux définir la notion d’«état de guerre». Le jeu d’échelles est pris en compte tant au niveau des espaces, entre le local et le global, qu’à celui des temporalités, entre le court et le long terme.
Maurice Carrez : « La fin d’un monde ? Les premiers mois de la Grande Guerre dans l’Europe baltique »
Cet ouvrage issu d’un colloque international dans les locaux de l’UNESCO contient une contribution de Maurice Carrez sur « La fin d’un monde ? Les premiers mois de la Grande Guerre dans l’Europe baltique » (p. 97-115).
Les débuts de la Grande Guerre ont été très difficiles pour la zone baltique. Alors que les régimes conservateurs pensaient qu’elle serait courte et renforcerait leur stabilité, ils ont vite déchanté. La mobilisation a été dans l’ensemble un succès, mais les combats sanglants n’ont donné aucun résultat décisif et les populations ont rapidement souffert de l’arbitraire, de la désorganisation économique et des pénuries, surtout dans les zones occupées, mais aussi dans les pays neutres, victimes du blocus maritime. Les inégalités sociales croissantes et les difficultés de la vie quotidienne ont renforcé les oppositions et affaibli les gouvernements. L’ancien monde a commencé à vaciller.
Les références
Catherine Horel et Robert Frank (dir.), Entrer en guerre, 1914-1918 : des Balkans au monde. Histoire, historiographies, mémoires, Peter Lang, 2018. 423 p. (Disponible en ebook)