Vient de paraître, sous la direction de James Connolly, Emmanuel Debruyne, Élise Julien et Matthias Meirlaen, En territoire ennemi. Expériences d’occupation, transferts, héritages (1914-1949), aux presses du Septentrion, publication de communications présentées lors de journées d’études à Paris et Lille.
Vivre une occupation militaire, c’est vivre avec l’ennemi. Les contributions ici réunies proposent de redécouvrir ces occupations, en 14-18 comme en 39-45 ou durant les sorties de guerre, en France et en Belgique comme en Pologne, en Afrique centrale ou en Allemagne. Entre dialogue et rapport de force, occupants et occupés s’adaptent à une coexistence imposée par le sort des armes.
Les expériences françaises et belges de la Grande Guerre montrent d’abord des occupés pris entre normes de conduite collectives – imposant une distance avec l’occupant – et stratégies d’accommodation individuelle – pouvant conduire au rapprochement. De ces tensions et des souffrances de l’occupation émerge une mémoire complexe aux multiples déclinaisons locales.
À une échelle plus vaste, les occupations s’avèrent en outre liées entre elles par de multiples transferts. Quels que soient la période et le lieu, les occupations passées ou éloignées contribuent ainsi à nourrir le face-à-face entre occupants et occupés
Sommaire :
Préface
Sophie De Schaepdrijver
Introduction : les occupations de la Grande Guerre et leurs héritières, 1914-1949
James Connolly, Emmanuel Debruyne, Élise Julien, Matthias Meirlaen
Partie I : Expériences d’occupations lors de la Première Guerre mondiale sur le front Ouest
Préambule 1 – Occupation et rapprochements avec l’ennemi
Annette Becker, Emmanuel Debruyne
Attentes et stratégies des plaignants dans les affaires de dénonciation à l’ennemi (Anvers, 1918-1921)
Gertjan Leenders
À contre-courant : les agents du contre-espionnage allemand en Belgique occupée durant la Première Guerre mondiale
Mélanie Bost, Élise Rezsöhazy
L’épuration des bourgmestres belges après la Première Guerre mondiale (1918-1921)
Jan Naert
Préambule 2 – Les sociétés occupées : de l’expérience à la mémoire
Élise Julien, Philippe Nivet
Peut-on faire une lecture sociale de l’expérience d’occupation ?
Philippe Salson
Les normes de conduite en Belgique occupée
Antoon Vrints
Les traces mémorielles de l’occupation 1914-1918 dans trois villes belges : Bruxelles, Anvers et Liège
Laurence van Ypersele, Karla Vanraepenbusch
Une mémoire difficile : commémorer la Grande Guerre dans le Nord et le Pas-de-Calais occupés
Matthias Meirlaen
Partie II : Occupations et transferts d’expérience : d’un front à l’autre, d’une guerre à l’autre
Préambule 3 – D’une guerre mondiale à l’autre, quelles leçons pour les occupants et les occupés ?
Matthias Meirlaen
Des « Streifkorps » au « Werwolf » ? Arthur Ehrhardt et le transfert diachronique des savoirs austro-hongrois en matière de contre-insurrection
Heiko Brendel
Écrire l’histoire comme pratique d’occupation : l’administration militaire allemande en Belgique d’une occupation à l’autre
Marnix Beyen, Svenja Weers
Les expériences belges d’occupation autour de la Grande Guerre : quelle mobilisation du Règlement de La Haye ?
Thomas Graditzky
Du patriotisme à l’accommodation : autorités locales et occupations à Bruxelles
Chantal Kesteloot, Bénédicte Rochet
Préambule 4 – Regards croisés sur le traitement des occupés et les renversements d’occupations
James Connolly
Entre mépris et génocide : soldats allemands et Juifs d’Europe de l’Est pendant les deux guerres mondiales
Leonid Rein
Contre « l’ennemi à l’arrière » : la répression allemande en Europe occupée, 1939-1945
Barbara Lambauer
La juste sévérité : pacifier la zone française en Allemagne occupée, 1945-1949
Drew Flanagan
Conclusion
James Connolly, Emmanuel Debruyne, Élise Julien, Matthias Meirlaen
Présentation des auteur.e.s
Index des noms de lieux et des noms de personnes
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