Distraire les soldats en guerre n’a jamais été une priorité des états-majors. Pourtant, durant la Grande Guerre, à l’arrière comme au front, nombreux furent les moments où les combattants — confrontés à la peur et à la mort, mais aussi à l’angoissante attente —, s’efforcèrent de s’occuper, de renouer avec la vie au travers de gestes simples et de partages fraternels avec leurs camarades. S’appuyant sur de multiples témoignages et sur une riche iconographie, Thierry Hardier et Jean-François Jagielski dévoilent l’envers d’un quotidien jusqu’alors ignoré et répondent à diverses interrogations. Dans les tranchées, les Poilus ont-ils vraiment des temps de répit ? À quelles activités manuelles et intellectuelles se livrent-ils spontanément ? Comment le commandement, surpris par un interminable conflit, considère-t-il les besoins croissants de distractions au sein de leurs troupes ? Quand et sous quelles formes les divertissements encadrés par l’armée surviendront-ils ? Et dans quelle mesure les instants dérobés à la folie meurtrière aideront-ils les acteurs du drame à « tenir » ? Apport majeur à l’historiographie de la guerre 14-18, cet ouvrage nous permet d’approcher au plus près ces hommes perdus dans la tourmente et tentant malgré tout d’y échapper, ne serait-ce qu’un bref moment. « Il faut bien se distraire ! Eh oui ! Il le faut, pauvre âme », écrivait Georges Duhamel en 1918…
Thierry Hardier est docteur en histoire, enseignant et membre du CRID 14-18. Il a dirigé plusieurs ouvrages collectifs sur la Première Guerre mondiale et l’après-guerre.
Jean-François Jagielski est enseignant et membre du CRID 14-18. Il a également publié, aux Éditions Imago, Le Soldat inconnu, Invention et postérité d’un symbole (2005). Thierry Hardier et Jean-François Jagielski ont publié, aux Éditions Imago, Combattre et Mourir pendant la Grande Guerre (1914-1925), (2001). ISBN : 9782849526804 ; EUR 23,00 ; 2014-01-22 ; 400 p. ; Broché.