Une étude touchant aux dissensions politiques, esthétiques ou religieuses qui ont pu avoir lieu juste avant l'érection d'un monument aux morts. Ces dissensions ne transparaissent que dans l'étude des archives communales car, comme le rappelle l'auteur, la cérémonie d'inauguration d'un monument aux morts est toujours " un moment a-historique " où prévaut une volonté de taire et d'étouffer les divisions qui ont pu préexister. L'auteur analyse ensuite quelques discours prononcés au cours des inaugurations. Ces derniers laissent presque toujours apparaître une volonté d'apolitisme car ils sont prononcés face à un public dans lequel ont été invités des édiles locaux de tous bords politiques confondus. La multiplication des orateurs à la tribune produit également une prolifération des discours universalistes prônant presque exclusivement l'hommage aux morts. Il s'agit donc d'une rhétorique au sein de laquelle les orientations politiques divergentes ne parviennent pas à émerger. L'auteur souligne qu'au final ce n'est qu'en étudiant les comptes rendus d'inauguration donnés par la presse locale que l'on peut distinguer une persistance du discours politique au cours de ces cérémonies.

J.F. Jagielski