Journée organisée par l’action culturelle de l’académie d’Amiens (rectorat d’Amiens), le service éducatif « patrimoine et musées » de Noyon et la conservation des musées de Noyon (ville de Noyon).
Problématique autour du thème: publier les témoignages.
Pour commencer, deux constats concernant la Grande Guerre :
– c’est le premier conflit dans l’histoire à impliquer autant de combattants. Pour la France : au total 8 millions d’hommes mobilisés dont 4 millions à être effectivement dans la zone de l’avant.
– C’est le premier conflit dans l’histoire à impliquer des populations masculines ayant atteint en moyenne un aussi fort taux d’alphabétisation (école obligatoire, etc.).
La conjonction de ces deux faits va générer une masse de productions écrites, inconnue jusqu’alors. Ainsi chaque jour, des millions de lettres vont être échangées entre « l’avant » et « l’arrière ». Par ailleurs, très fréquemment face à une situation exceptionnelle, la guerre, les hommes vont également avoir un comportement exceptionnel par rapport au quotidien de leur vie civile. Ces hommes, pas tous évidemment, vont se mettre à tenir des carnets de route encore appelés journaux de campagne.
A partir de quand des témoignages sur la Grande Guerre ont-ils été publiés ? Quelles formes ont les témoignages publiés ? Peut-on établir une sociologie du témoin ? Toutes les catégories socio-professionnelles sont-elles représentées ? Pourquoi publier des témoignages ? Peut-on évaluer la quantité de témoignages publiés ?
Yann Prouillet : Membre du CRID 14-18, Yann Prouillet habite les Vosges où il est directeur d’édition. Il a entrepris depuis longtemps d’établir une base de données des ouvrages traitant de la Grande Guerre. Celle-ci avoisine actuellement les 15 000 titres.
Quelles observations a-t-il pu tirer de sa base de données ?
Conférence faite par Yann Prouillet.
Historiographie générale de la Grande Guerre : un essai de bibliographie exhaustive.
Bernard Devez : Bernard Devez est un ex consultant en marketing et sociologie. Il est bibliophile et bibliographe amateur de la Grande Guerre. Il possède la plus grande bibliothèque privée française de livres consacrés à la Grande Guerre. Sa collection s’élève à près de 10 000 titres. Il va nous présenter ses réflexions concernant la publication de témoignages relatifs à la Grande Guerre.
Conférence faite par Bernard Devez.
Les témoignages dans la bibliographie générale de la Première Guerre mondiale.
André Sinet : André Sinet habite à Aulnois-sous-Laon dans l’Aisne. Il vient du publier à compte d’auteur le témoignage de son grand-père, Henri Romagny. Ce témoignage mérite, par sa qualité, sa précision et son honnêteté, une attention particulière.
Conférence faite par André Sinet
Un exemple de publication récente : le témoignage de mon grand père, Henry Romagny.
Thème de l’après-midi : les témoins de la Grande Guerre.
Problématique
Quel est l’intérêt des témoignages émanant des combattants de la Grande Guerre ? Nous reprenons plus largement un questionnement déjà posé par Frédéric Rousseau : « comment écrire l’histoire tragique du XXe siècle ? Est-ce en soupçonnant le témoignage ou en se mettant à son service ? Quel vérité l’historien détient-il par rapport au témoin ? »
Conférence faite par Frédéric Rousseau : le cas Jean Norton Cru.
Frédéric Rousseau a repris dans ses grandes lignes son ouvrage publié au Seuil en 2003 : Le Procès des témoins de la Grande Guerre, l’affaire Norton Cru. Nous renvoyons donc à cet ouvrage.
Rémy Cazals
Rémy Cazals est professeur émérite de l’Université Toulouse-Le-Mirail. Il a publié en 1978 les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier dans la vie civile et caporal d’infanterie durant la guerre, carnets qu’il a préfacés. Depuis 1978, ce livre a été constamment réédité et l’ensemble des éditions atteint lui-même aujourd’hui un tirage de 75 000 exemplaires. Il faut noter que de nombreux extraits de ces carnets ont été et sont encore publiés dans différents manuels scolaires d’histoire. Rémy Cazals nous évoque deux fantassins dans la Grande Guerre, l’un Languedocien, combattant dans l’armée française et l’autre alsacien, Dominik Richert combattant dans l’armée allemande. Cette conférence est suivie d’une « suggestion pédagogique», qui peut très bien être reprise par des professeurs d’histoire-géo dans leurs classes.
. Les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, Paris, Maspero, 1978 (La Découverte poche 1997 et 2003)
. Traduction française de Beste Gelegenheit zum Sterben. Meine Erlebnisse im Kriege, 1914-1918, de Dominik Richert, sous le titre : Cahiers d’un survivant. Un soldat dans l’Europe en guerre,La Nuée Bleue, 1994.
PLAN :
Deux hommes, deux soldats, deux livres
Deux paysans formés à l’école primaire
Deux fantassins de 1914 à 1918
Deux écrivains sans le savoir
L’Alsacien et le Languedocien
La question des langues
Dominik Richert est un soldat allemand
Le pays, c’est le village
La vie au front et les souffrances des combattants
La vie
La mort
Leur réflexion sur la guerre
Contre le militarisme, contre la guerre
Consentement, contrainte, engrenage.
Suggestion pédagogique: